Un futur viable passe nécessairement par le développement des compétences douces

Alors que l’intelligence émotionnelle, les qualités humaines fondamentales, la communication sont de plus en plus enseignées dans de nombreux systèmes scolaires à travers le monde, nous assistons à un changement correspondant dans le monde du travail.

En effet, les compétences valorisées sur le marché du travail aujourd’hui ne sont plus celles d’hier. Dans une interview au New York Times, Laszlo Bock, le vice-président du département des ressources humaines de Google expliquait que l’entreprise avait déterminé que : « Le GPA – la moyenne des notes annuelles – est sans valeur en tant que critère d’embauche, et les résultats des examens ne valent rien (…) nous avons constaté qu’ils ne prédisent rien. » Il a également commenté que la « proportion de personnes sans aucune formation collégiale augmente à Google au fil du temps »1.

Google est loin d’être un cas isolé ; cette tendance est globale : nous observons en effet une évolution dans le processus d’embauche de toutes les grandes entreprises, les « soft skills » ou compétences douces étant considérées comme un critère d’embauche plus sûr que les traditionnelles « hard skills » ou compétences dures (savoir théorique, technique, diplômes). Les études démontrent en effet qu’indépendamment du secteur d’activité, la maîtrise des compétences douces est importante pour le succès2. Dans un sondage mené par Career Builder, il apparaît que 77 % des recruteurs européens préfèrent des candidats émotionnellement intelligents plutôt que forts en diplômes3. La majorité des employeurs estiment que les futurs employés sont déficients en termes de compétences douces. Leur constat est clair et sans appel : « Même si les nouvelles recrues possèdent des compétences exceptionnelles sur le pan des technologies de l’information, les mêmes personnes manquent gravement de soft skills.»4

Les compétences douces désignent :

  • le sens de la communication
  • la capacité à travailler en équipe et le leadership
  • l’intégrité, l’éthique
  • l’optimisme, la confiance en soi et le sens de l’initiative
  • la capacité d’apprendre de nouvelles choses, la créativité
  • la capacité de raisonnement et de résolution de problèmes

Si nous souhaitons laisser un monde viable aux générations futures, il est clair que nous ne pouvons plus nous permettre d’avoir des personnes qui excellent en math, en sciences et en langues mais qui n’ont pas développé l’intégrité et le sens éthique.

Dans les entreprises, la capacité à travailler en équipe, la communication et le leadership sont des compétences essentielles ; celles-ci peuvent être développées à l’école déjà, par exemple en encourageant les enfants à collaborer dans le cadre de projets qui les passionnent.

Le système scolaire se doit en effet d’accélérer son mouvement vers l’avant (initié en Suisse romande il y a quelques années déjà avec le nouveau Plan d’études romand) et continuer à accorder plus de temps au développement de ces compétences essentielles tant à la santé psychologique des enfants qu’à la co-création d’une société harmonieuse et pérenne.

En tant que parents, nous pouvons consciemment choisir de transmettre les compétences douces aux enfants. Comment pouvons-nous les leur transmettre ? La meilleure manière de transmettre ces compétences est de les faire grandir en soi-même, en choisissant d’y consacrer du temps et en utilisant les opportunités que la vie nous offre à chaque instant.

 

 

 

 

 

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1.Thomas L. Friedman (2014). « How to Get a Job at Google. » February 23, 2014, on page SR11 of the New York edition. Article inspiré de l’interview de Laszlo Bock, senior vice president of people operations at Google. Adam Bryant (2013). In Head-Hunting, Big Data May Not Be Such a Big Deal. The New York Times, June 19, 2013.

« One of the things we’ve seen from all our data crunching is that G.P.A.’s are worthless as a criteria for hiring, and test scores are worthless — no correlation at all except for brand-new college grads, where there’s a slight correlation. Google famously used to ask everyone for a transcript and G.P.A.’s and test scores, but we don’t anymore, unless you’re just a few years out of school. We found that they don’t predict anything.

What’s interesting is the proportion of people without any college education at Google has increased over time as well. So we have teams where you have 14 percent of the team made up of people who’ve never gone to college. (…) After two or three years, your ability to perform at Google is completely unrelated to how you performed when you were in school, because the skills you required in college are very different. »

2.Mitchell, G. W., Skinner, L. B., & White, B. J. (2010). Essential Soft Skills for Success in the Twenty-First Century Workforce as Perceived by Business Educators. Delta Pi Epsilon Journal, 52(1), 43-53. 

3.Grasz, J. (2014). Overwhelming Majority of Companies Say Soft Skills Are Just as Important as Hard Skills, According to a New CareerBuilder Survey. April 10, 2014

The national survey was conducted online by Harris Poll on behalf of CareerBuilder from February 10 to March 4, 2014, and included a representative sample of 2,138 hiring managers and human resource professionals across industries and company sizes. Carrier Builder (1995) est le plus grand site de recherche d’emploi aux Etats-Unis ; dans le monde, il compte plus de 24 millions de visiteurs par mois.

4.Mitchell, G. W., Pritchett, C. C., & Skinner, L. B. (2013). The Importance of the Integration of Soft Skills into the Curriculum as Identified by MBA Students. Academy Of Business Research Journal. 167-181. 

 

Fabrice Dini

Fabrice Dini est cofondateur de deux écoles et l’auteur d’un ouvrage préfacé par Matthieu Ricard "Une éducation intégrale pour grandir en s'épanouissant". Il intervient dans de nombreuses écoles et entreprises en Suisse romande. Fabrice s’est formé au CFM de l’Université du Massachusetts et enseigne la pleine conscience, la gestion du stress et l'éducation intégrale.