Michelle Obama, Bernie Sanders et Chelsea Clinton vont-ils réussir un “hold-up” en Arizona?

C’est une armada démocrate qui va à la conquête de l’Arizona, un Etat très rouge (républicain). Mardi, Bernie Sanders, le rival malheureux de Hillary Clinton lors des primaires démocrates, va plaider la cause de la candidate démocrate à Flagstaff et Tucson. Bien que le “démocrate socialiste” ait des divergences avec l’ex-secrétaire d’Etat en matière de régulation de Wall Street et sans doute d’interventionnisme américain à l’étranger, il joue pleinement le jeu et s’engage à pleine gorge en faveur de Hillary Clinton.

Chelsea Clinton l AFP PHOTO / Brendan Smialowski
Chelsea Clinton l AFP PHOTO / Brendan Smialowski

Mercredi, c’est Chelsea Clinton, la fille de la candidate et de l’ex-président Bill Clinton, qui tient un meeting à Tempe en Arizona. Et un jour plus tard, c’est la star de cette campagne présidentielle, celle qui a redonné une dignité au processus électoral, Michelle Obama, qui se rend à Phoenix pour marteler la nécessité d’élire une personne décente, dévouée à la chose publique, le 8 novembre.

First lady Michelle Obama   Jessica Kourkounis/Getty Images/AFP
First lady Michelle Obama Jessica Kourkounis/Getty Images/AFP

Une telle offensive n’arrive pas par hasard. L’Arizona de John McCain a beau être très républicain, les démocrates y voient soudain une chance de le faire basculer dans leur camp. Ils espèrent capitaliser sur les femmes qui ont tendance à voter davantage de façon anticipée et qui soutiennent désormais massivement Hillary Clinton (55%) au détriment de Donald Trump (35%) selon un sondage du Wall Street Journal/NBC. Chez les femmes de couleur, l’écart est même plus abyssal (Clinton: 76%/Trump: 16%).

Selon le site de Nate Silver Fivethirtyeight, Hillary Clinton a 58,1% de l’emporter (Trump: 41,9%). Il est possible que la candidate démocrate suive l’exemple du dernier démocrate qui remporta l’Arizona: un certain Bill Clinton en 1996. Le 31 octobre de cette année-là, il tenait un meeting électoral en Arizona, quelques jours avant l’élection…

Bill Maher: “Hillary Clinton, c’est comme un Noir conduisant dans un quartier de Blancs où les policiers sont républicains”

BEVERLY HILLS, CA - JULY 28: TV Host Bill Maher speaks during the HBO portion of the 2011 Summer TCA Tour held at the Beverly Hilton on July 28, 2011 in Beverly Hills, California.   Frederick M. Brown/Getty Images/AFP

“C’est déprimant de partager un pays avec des gens avec lesquels vous ne partagez rien. (…) Il y a  beaucoup de gens vulgaires, grossiers et racistes dans ce pays, plus que je pensais.” Satiriste mordant et sans concession, animateur de Real Time chaque vendredi soir sur HBO, Bill Maher était l’invité dimanche de Fareed Zakaria et de son émission GPS sur CNN. Il décrit ainsi l’Amérique de Donald Trump. Pour lui, l’expression utilisée maladroitement par Hillary Clinton “un panier de déplorables” pour décrire les électeurs du candidat républicain à la Maions-Blanche n’est finalement pas si inadaptée…

Bill Maher ne cache pas son inquiétude par rapport aux électeurs de Trump dont une majorité semble ne pas vouloir reconnaître le résultat de l’élection si …leur candidat ne gagne pas. Il craint une insurrection. Il déplore aussi la manière dont les médias ont couvert le trumpisme, mettant sur un même plan le discours incohérent de Donald Trump qui fait fi des faits et celui de Hillary Clinton, plus articulé.

Pour le satiriste, Hillary Clinton est comme “un Noir conduisant dans un quartier de Blancs où les policiers sont républicains et vous arrêtent constamment”

Vote anticipé: les démocrates de Floride se mobilisent en masse

Dans le camp démocrate, on peine à cacher sa joie. Vendredi matin, les électeurs de Floride étaient 311 000 à avoir déjà procédé à un vote anticipé pour l’élection présidentielle du 8 novembre. Et si les républicains avaient généralement une forte avance sur les démocrates en matière de vote anticipé, ce n’est plus le cas cette année. Ils n’avaient vendredi que 1,9 point d’avance alors qu’il y a quatre ans, lors de la présidentielle opposant Barack Obama à Mitt Romney, ils avaient 3,9 points d’avance.

L’autre mauvaise nouvelle pour Donald Trump, c’est, explique Politico, le nombre de nouveaux électeurs inscrits. Les démocrates surclassent les républicains, ayant enregistré à ce stade 503 000 nouveaux électeurs contre 60 000 pour les républicains. Or on le sait: le taux de participation sera crucial le 8 novembre et les électeurs démocrates sont plus nombreux à voter physiquement le jour de l’élection.

Le gouverneur républicain de Floride Rick Scott a bien tenté de limiter  le nombre de nouveaux inscrits, refusant de prolonger la période d’inscription sur les registres électoraux en dépit des conséquences de l’ouragan Matthew. Un juge fédéral a toutefois imposer à la Floride de prolonger cette période d’une semaine jusqu’à mardi prochain.

Cette années, les 12,5 millions d’électeurs de Floride pourraient bien être à nouveau, comme en 2000 lors de la présidentielle mettant aux prises Al Gore à George W. Bush, les faiseurs de roi. Etat bascule, la Floride avait été remporté par Barack Obama en 2012 pour seulement 74 000 votes, soit un point. Or si le candidat républicain perd la Floride, c’en est fini de ses chances d’accéder à la Maison-Blanche. L’inverse n’est pas sûr. Hillary Clinton peut toujours gagner la présidentielle même sans la Floride.

Selon les derniers sondages, Hillary Clinton est en tête en Floride, en Pennsylvanie, dans le Michigan, dans le New Hampshire et en Caroline du Nord. Donald Trump est légèrement en tête en Ohio. Mais pour gagner, il aurait besoin de remporter au moins la Pennsylvanie, la Floride, la Caroline du Nord et l’Ohio. Là où l’homme d’affaires new-yorkais est en chute libre, c’est au sein de l’électorat féminin et des femmes blanches universitaires ou habitant dans les zones périurbaines plutôt aisées.

 

Ce que les impôts que Trump n’a pas payés auraient permis de financer

Donald Trump s’est vanté, lors du second débat présidentiel face à sa rivale démocrate Hillary Clinton, d’avoir été “futé” de ne pas avoir payé d’impôt fédéral sur le revenu pendant des années. Il répondait ainsi à la diffusion, par le New York Times, de la déclaration d’impôt du républicain de 1995 qui mettait en évidence une perte de près d’un milliard de dollars. Or avec un telle perte, même s’il affichait un revenu de 50 millions de dollars par an, il aurait, selon les experts, pu ne pas payer d’impôt fédéral pendant au moins 18 ans. On reste dans la spéculation, car Donald Trump refuse toujours de ne pas publier ses déclarations d’impôts comme l’ont fait pourtant tous les candidats présidentiels depuis des décennies.

Le New York Times s’est amusé à calculer ce qu’auraient permis de financer les impôts que Donald Trump aurait dû payer s’il n’avait pas (légalement) tirer le maximum de profit de l’absurde code fiscal américain qui permet aux plus riches de contourner aisément le fisc. Le montant des impôts non payés (sur 50 millions de revenus pendant 18 ans) s’élèverait à 400 millions de dollars. Il serait même de 550 millions si l’on y ajoute les déductions que cette situation a permis au milliardaire d’entreprendre au niveau des impôts locaux.

550 millions de dollars auraient permis d’octroyer une aide au logement à plus de 40 000 familles avec enfants à hauteur de 10 000 dollars pour chacune d’elles. Ils équivaudraient à verser une indemnité de chômage à plus de 60 000 chômeurs touchant seulement 300 dollars par mois pendant six mois. Ils permettraient de financer l’octroi de bons alimentaires (food stamps) se montant à 126 dollars par mois à plus de 300 000 personnes. Mais aussi de financer 75 000 places pour des enfants dans des crèches. Avec un demi-milliard d’impôts supplémentaires, l’Etat fédéral américain pourrait garantir à un demi-million de travailleurs peu qualifiés de recevoir une formation afin de mettre à jour leurs compétences. Le journaliste Eduardo Porter ajoute: “Un enfant sur cinq aux Etats-Unis vit dans la pauvreté”. 33 enfants sur 100 000 aux Etats-Unis meurent avant l’âge de vingt ans. Au Royaume-Uni, ils ne sont que 12. Et, ajoute-t-il, les ados américaines ont quatre fois plus de chance d’avoir des enfants que les adolescentes en Espagne.

WikiLeaks: les révélations qui font mal à Hillary Clinton

On comprend aujourd’hui pourquoi Hillary Clinton a refusé de publier ses discours prononcés auprès de plusieurs institutions financières de Wall Street. WikiLeaks a publié vendredi des extraits de ces allocutions. Bien qu’il s’agisse d’extraits et qu’on n’ait pas l’intégralité de la pensée exprimée par l’ex-secrétaire d’Etat, ils pourraient avoir un impact considérable sur la démocrate dans la course à la Maison-Blanche. Grassement payée (près de 600 000 dolllars au total pour ses discours à Goldman Sachs), elle y déclare qu’elle est foncièrement en faveur du libre-échange, qu’elle serait prête à équilibrer le budget fédéral et à augmenter l’âge permettant de toucher Social Security (retraites).

Elle dit rêver de “frontières ouvertes et de libre commerce” au sein de l’hémisphère occidental. Comme le souligne le New York Times, elle se réfère à Abraham Lincoln qui savait négocier en coulisses et tordre les bras des gens avec qui elle négociait. Elle juge nécessaire d’avoir toujours un regard  public et privé sur les problématiques. Elle reconnaît même que la fortune grandissante des Clinton l’a en quelque sorte “beaucoup éloignée” des préoccupations de la classe moyenne. Depuis qu’ils ont quitté la Maison-Blanche, les Clinton ont gagné environ 120 millions de dollars par des discours tenus ici et là.

Hillary Clinton déplore le fait qu’après la crise financière de 2008, il soit devenu toujours plus difficile pour des gens fortunés de travailler au sein du secteur public et du gouvernement. En automne 2013, dans un débat en présence de Lloyd Blankfein, un ami et le patron de Goldman Sachs, Hillary Clinton relève qu’il est trop simplificateur de faire porter le chapeau de la crise financière de 2008 au secteur bancaire.

Les extraits ont été obtenus par un piratage de la messagerie de l’actuel chef de la campagne de la démocrate, John Podesta. L’action serait imputable à des hackers russes.

©Stéphane Bussard Convention démocrate, Philadelphie
©Stéphane Bussard
Convention démocrate, Philadelphie

L’affaire pourrait fortement porter préjudice à Hillary Clinton. Motif? Elle met à nouveau en relief le problème de confiance dont souffre la démocrate auprès de l’électorat. Au cours des primaires démocrates, elle n’a cessé de déclarer qu’il n’y avait aucune banque qui était “too big to fail”. Elle s’est fortement opposée au Partenariat transpacifique, un traité de libre-échange entre douze pays de la zone Asie-Pacifique qui représentent 40% du commerce mondial et que le président Barack Obama a réussi à conclure. Or quand elle était encore secrétaire d’Etat, elle a parlé du traité comme de “l’étalon or” du commerce. Elle a viré à 180 degrés au cours des primaires pour faire face à son rival Bernie Sanders qui a tenu un discours très puissant contre Wall Street et contre les traités de libre-échange.

Sans l’électorat de Bernie Sanders, Hillary Clinton pourrait avoir beaucoup plus de mal à se faire élire le 8 novembre prochain. A moins que les problèmes de Donald Trump pèsent encore davantage dans une course à la Maison-Blanche pour le moins déconcertante.

 

Appel républicain à ce que Trump, le peloteur, mette fin à sa candidature à la Maison-Blanche

Une vidéo d’archives de l’émission “Access Hollywood” obtenue par le Washington Post a déclenché une crise majeure au sein du Parti républicain. Responsable de ce nouvel épisode de la campagne présidentielle américaine: Donald Trump, 70 ans. Dans la vidéo, le candidat républicain se vante d’avoir tenté de littéralement “baiser” une femme mariée, sombrant dans la vulgarité pour décrire la manière dont il peut faire, en tant que star, ce qu’il veut avec les femmes. L’épisode a lieu en 2005. Donald Trump est déjà marié à son actuel femme Melania. Pour nombre de femmes s’exprimant sur les télévisions américaines, le candidat présidentiel apparaît comme l’archétype de l’abuseur sexuel.

On pourrait se dire que ce n’est qu’un énième outrage de Donald Trump. C’est toutefois plus que cela. Vendredi soir, branle-bas de combat dans les rangs républicains. Le président de la Chambre des représentants Paul Ryan, ex-colistier de Mitt Romney en 2012, qui nourrit sans doute des ambitions présidentielles, a dû monter au créneau, qualifiant de “dégoûtante” l’attitude de Donald Trump. Il a annulé l’invitation envoyée à Donald Trump à participer samedi à un événement dans son Etat du Wisconsin. Le candidat présidentiel sera remplacé par son colistier Mike Pence qui, aux dires de certains commentateurs à Washington, serait furieux. Paul Ryan venait de travailler sur un projet de loi pour lutter contre les abus sexuels dont sont victimes les femmes.

Le chef républicain du Sénat Mitch McConnell a aussi exigé une excuse du milliardaire new-yorkais et presque laissé entendre que les républicains du Sénat qui souhaitaient retirer leur soutien au candidat Trump pourrait le faire. Le congressiste républicain d’Utah, Jason Chaffetz, a immédiatement annoncé qu’il retirait son soutien à Trump tout en précisant qu’il ne voterait jamais pour la démocrate Hillary Clinton. Le président du Parti républicain Reince Priebus a jugé lui aussi inacceptable les paroles utilisées par le candidat à la présidence des Etats-Unis. Des femmes républicaines ont dénoncé avec véhémence le côté “prédateur” du magnat de l’immobilier. Un vocable sémantiquement très “chargé” aux Etats-Unis.

La crise est telle que certains se demandent même comment agir si tout à coup Donald Trump abandonnait la course à la Maison-Blanche. Une hypothèse peu probable d’autant que techniquement, ce serait difficile à réaliser. Les bulletins de vote ont déjà été imprimés et le vote anticipé a déjà commencé dans certains Etats. Peu importe, le candidat républicain à la présidentielle 2012 Jon Huntsman a formellement appelé vendredi soir Donald Trump à mettre un terme à sa candidature à la Maison-Blanche. Même appel des sénateurs républicain Mike Lee de l’Utah et Mark Kirk de l’Illinois. Samedi pourtant, Donald Trump a répliqué: “Je ne me retire pas. Au cours de ma vie, je n’ai jamais abandonné le combat.”

©Stéphane Bussard
©Stéphane Bussard (cliquez sur la photo pour l’agrandir)

Le moment est grave. Donald Trump a lui-même livré une première déclaration, s’excusant auprès de ceux/celles qu’il aurait pu blesser. Toutes les télévisions attendaient vendredi soir la diffusion d’une vidéo du candidat dans laquelle il présenterait des excuses beaucoup plus sincères. Or on le sait, l’excuse est un processus psychologique quasiment incompatible avec la personnalité de Donald Trump pour qui être un “loser”, un perdant, est la pire insulte. Donald Trump s’est pourtant bien excusé sur le coup de minuit dans une vidéo dans laquelle il déclare que les mots qu’il a prononcés en 2005 ne reflètent pas qui il est. Il a eu tort de les prononcer. “Je promets d’être un meilleur homme demain”. Ce n’est, à ses yeux, qu’une distraction par rapport aux vrais problèmes qui minent l’Amérique. Il a rappelé que les comportements de Bill Clinton n’étaient pas acceptables. “Il a abusé de femmes” et Hillary Clinton “a intimidé” les femmes abusées.

La vidéo de 2005 n’est toutefois que la pointe de l’iceberg. Associated Press a publié en début de semaine un article décrivant comment Donald Trump, animateur de l’émission “The Apprentice” sur NBC jusqu’en 2014, a eu des attitudes totalement déplacées envers des femmes dans les coulisses de l’émission. La description paraît surréaliste tant l’attitude du candidat à la Maison-Blanche paraît inappropriée. Dans un autre article publié de façon anticipée, au vu des événements, le chroniqueur du New York Times Nicholas Kristof a pu s’entretenir avec une femme que Donald Trump a peloté et tenté de forcer à avoir une relation sexuelle alors qu’elle avait à l’époque un ami. Ce récit montre que chez Donald Trump, abuser des femmes n’est pas simplement un accident. C’est un fonctionnement ancré en lui.

 

 

Yahoo! a scanné secrètement les e-mails de ses clients à la demande du gouvernement

La nouvelle ne va pas rassurer les détenteurs de comptes e-mail auprès de Yahoo!. La société de technologie de la Silicon Valley a scanné, depuis avril de l’an dernier, tous les courriels entrants de ses centaines de millions de clients à la demande expresse de l’Agence nationale de sécurité ou du FBI. Elle s’est de fait conformée à une directive secrète du gouvernement américain et a installé un logiciel spécifiquement développé à cet effet. La révélation faite en primeur par Reuters provient de deux anciens employés et d’une troisième personne qui était au courant de cette pratique.

C’est apparemment la première fois qu’une société technologique a accepté de surveiller tous les e-mails entrants de ses clients pour le compte des renseignements américains. Selon le Washington Post, Yahoo! n’a pas cherché à résister à la demande des renseignements. En désaccord avec ce choix justifié par la présidente de Yahoo! Marissa Mayer, le responsable de la sécurité (chief information security officer) de la société, Alex Stamos, a préféré démissionner en juin 2015 pour aller travailler à Facebook.

Les renseignements américains souhaitaient obtenir des informations relatives à une série de caractères, à des phrases ou à des pièces jointes contenues dans les e-mails. Patrick Toomey, avocat auprès de l’Union américaine des libertés civiles est hors de lui. La demande du gouvernement est à ses yeux “sans précédent et inconstitutionnelle”. Réagissant à cette nouvelle, Google a voulu rassurer ses propres utilisateurs. En aucun cas, elle n’accepterait de suivre la directive gouvernementale et de violer la sphère privée de ses clients. Microsoft dit aussi n’avoir jamais scanné secrètement les emails de ses clients à la façon de Yahoo!.

En 2007, Yahoo! avait tenté de résister en vain à une demande similaire quand les renseignements lui demandèrent, sans mandat spécifique, de leur fournir les communications en lien avec des utilisateurs à l’étranger. Le cas avait été débattu au sein de la Cour de surveillance du renseignement étranger. Selon des documents classifiés en 2014 toutefois, il est apparu que le gouvernement a menacé d’infliger à Yahoo! une amende de 250 000 dollars par jour si elle refusait de se conformer à son injonction.

Pour Yahoo!, c’est la descente aux enfers. Voici quelques jours, elle a dû admettre, deux ans après les faits, qu’une cyberattaque a affecté près de 500 millions de comptes d’utilisateurs et que des données ont été volées. Fondée en 1994, la société a atteint à son pic une valeur boursière de 125 milliards de dollars. Désormais, elle est en déclin, subissant la très forte présence de Google. A la fin juillet, Yahoo! Mail et News, longtemps le corps de métier de Yahoo, ont été vendus à Verizon pour 4,8 milliards de dollars. Certains avancent désormais que Verizon pourrait réfléchir à deux fois avant de finaliser l’accord avec Yahoo! au vu des problèmes de sécurité informatique.

 

 

Lebron James veut faire gagner Hillary Clinton dans son Etat de l’Ohio

Lebron James, la star de NBA, ne cherche pas midi à quatorze heures ce qui ferait un bon président. Il observe ce qu’il se passe dans sa ville natale d’Akron, dans l’Ohio et s’active, avec sa fondation (Lebron James Family Foundation), à aider de jeunes étudiants de cette petite ville à poursuivre leurs études et à payer, le cas échéant, les frais universitaires. Jusqu’ici, sa fondation a ainsi aidé plus de 1100 étudiants. Il connaît personnellement ce que signifie grandir dans des conditions difficiles. Il fut élevée par sa mère, seule et estime avoir trouvé une famille élargie et une éducation grâce au basketball.

Dans une tribune publiée dimanche dans le Business Insider et aujourd’hui lundi dans le Akron Beacon Journal, il est catégorique: Hillary Clinton est la seule candidate qui “comprend la lutte d’un enfant d’Akron né dans l’indigence”.

Pour la star de basket, élire la démocrate, c’est aussi une manière de cimenter le bilan de Barack Obama. Lebron James se dit proche du président qu’il a aidé lors de sa campagne de 2008. Barack Obama et lui-même échangent des messages par textos au sujet du basketball. Lors de la récente victoire retentissante des Cavaliers de Cleveland, Barack Obama avait félicité Lebron James en lui envoyant un SMS de félicitations.

 

Barack Obama avait déjà reçu Lebron James et son équipe de l’époque (Miami Heat) en 2013 quand celle-ci avait gagné le championnat de NBA:

De la part de la star américaine, choisir son camp dans une telle élection est courageux, sachant qu’il bénéficie du soutien de nombreux sponsors qui pourraient juger cette prise de position malvenue. Mais pour lui, il est évident qu’Hillary Clinton est la candidate à soutenir: “Je sais que nous avons besoin d’un président qui nous rassemble et nous unit. Les politiques et idées qui nous divisent davantage ne sont pas la solution. Nous devons tous tirer à la même corde, quelle que soit notre origine ou la couleur de notre peau. Hillary a un message qui est empreint d’espoir et qui vise à l’unité dont nous avons besoin.” Son soutien à l’ex-secrétaire d’Etat pourrait avoir un impact important sur le résultat de l’élection dans un Etat, l’Ohio, qui bascule tantôt du côté démocrate, tantôt du côté républicain. Dans les derniers sondages, Donald Trump et Hillary Clinton y étaient au coude à coude.

Graffiti de BLM sur les murs du nouvel hôtel de Trump à Washington

Entre Donald Trump, ses militants et le mouvement Black Lives Matter, ce n’est pas le grand amour. Lors de plusieurs meetings électoraux, des incidents ont éclaté entre des membres du mouvement BLM et des partisans de Donald Trump. Le candidat républicain lui-même a tenu des propos forts à certaines occasions, demandant au service de sécurité d’évacuer les perturbateurs de BLM. “Get them out of here”, a-t-il lâché. Le candidat républicain a aussi des porte-parole efficaces pour dénoncer le mouvement BLM. C’est le cas de l’ancien maire de New York, Rudy Giuliani, qui considère BLM comme un mouvement raciste. A la convention de Cleveland, il l’a dit dans un ton hargneux: BLM est un “mouvement raciste”.

 

Ces derniers jours, un militant de Black Lives Matter est allé jusqu’à sprayé les murs de l’hôtel à peine inauguré de Donald Trump sur la Pennsylvania Avenue, à deux pas de la Maison-Blanche.

L’acte de vandalisme n’a sans doute pas été apprécié par le camp Trump. Mais plusieurs voix afro-américaines désapprouvent aussi ce type d’action.

Tous les Afro-Américains ne sont toutefois pas opposés à Donald Trump. En marge de la convention républicaine de Cleveland, j’ai rencontré Xavier. Il soutient Barack Obama et votera Trump le 8 novembre prochain!