Tables à langer: New York a une longueur d’avance

Aux Etats-Unis, les pictogrammes qui figurent sur les portes des toilettes doivent être constamment revisités. On connaissait déjà «all gender restroom». Il faut maintenant en ajouter un nouveau: à New York, les tables à langer sont désormais obligatoires dans les toilettes pour hommes. C’est le maire de la ville, le démocrate Bill de Blasio, et le gouverneur de l’Etat, Andrew Cuomo, qui ont promulgué ce nouveau règlement, par souci de non-discrimination. Il est en vigueur depuis le 1er janvier. Ainsi donc, un père qui doit changer les couches de son bébé n’aura plus, gêné, à trouver un endroit inadéquat, pour le faire. Il ne devra pas non plus, honteux, pousser la porte des toilettes pour femmes, dans l’espoir d’être bien accueilli avec son rejeton.

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Image de tolérance pour le maire-candidat

Le maire, désormais officiellement candidat pour la présidentielle de 2020, peut ainsi renforcer son image de tolérance, tout comme le gouverneur de l’Etat. Pour l’instant, la loi ne s’applique qu’aux bâtiments neufs ou rénovés, mais c’est déjà un grand pas. L’an dernier, un père, Donte Palmer, avait publié une photo de lui par terre dans les toilettes avec son enfant sur les genoux, rapidement devenue virale. Il s’insurgeait contre l’absence de tables à langer, avec le hashtag #SquatForChange.

Autre option, une pièce ad hoc

En 2016, le fameux Babies Act a été signé par Barack Obama. Il oblige tous les bâtiments publics à disposer de tables à langer. Mais là, New York fait clairement un pas de plus, en pensant aux hommes. Les bâtiments qui disposent de toilettes «all gender» ou «neutral» ont une longueur d’avance. Ces toilettes permettent d’accueillir des personnes transgenres, non binaires, ou tout simplement celles qui n’aiment pas se voir enfermées dans des cases. Et bien évidemment, les tables à langer en font déjà partie. L’autre solution, si rajouter des tables à langer dans les toilettes pour hommes s’avère compliqué, est simplement d’avoir une petite pièce ad hoc, accessible à tous, pour langer les bébés.

Le démocrate new-yorkais Brad Hoylman, qui a rédigé le texte de loi, n’a pas cherché midi à 14 heures pour expliquer sa motivation: «Les pères doivent aussi faire leur part du sale boulot.» «Les pères gays comme mon mari et moi n’auront plus jamais besoin de changer des couches sur le sol d’une salle de bain!», précise-t-il surtout sur Twitter, photo à l’appui. On le voit, de dos, agenouillé sur des catelles, en train d’agrafer la grenouillère de sa fille.

Mediaslot: Twitter

Gay dads like my husband & me may never have to change diapers on a bathroom floor????again! @NYGovCuomo budget mirrors my legislation (S574) requiring new buildings to have baby changing tables in public restrooms for both women & men. #pottyparity pic.twitter.com/blQPy34OOw

— Senator Brad Hoylman (@bradhoylman) 23 janvier 2018

Original Tweet

La précédente chronique: La «treizième personne» de la fusillade

 

Valérie de Graffenried

Valérie de Graffenried est la correspondante du Temps aux Etats-Unis.

Une réponse à “Tables à langer: New York a une longueur d’avance

  1. Des toilettes, vestiaires et des douches pour tous… le film Starship troopers reposait sur les fantasmes d’un ado producteur…. visiblement, ‘on’ y arrive cependant… De grâce, l’intimité avant l’égalitarisme.

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