Recherche grandes idées pour petits emplacements

De grandes idées pour de petits emplacements. Alors que le tout New York (ou presque) s’extasie devant son nouveau quartier de Hudson Yards, où le seul Vessel, une curieuse immense d’oeuvre d’art sous forme d’escaliers, a coûté 200 millions de dollars, la ville a lancé un concours d’architecture particulier. Son but: trouver des solutions pour combler certains «trous» entre vieilles maisons et buildings audacieux. Ou trouver la bonne pièce du puzzle. Vous ne me suivez pas?

Reprenons. Dans cette ville à l’énergie débordante, où les grattes-ciels poussent comme des champignons – j’y suis depuis un peu plus de deux ans, et la vue depuis ma fenêtre sur la skyline a déjà bien changé -, les défis architecturaux sont nombreux. Il existe des lots à l’abandon, ou squattés par des chats errants – la ville a un programme spécial pour eux. Des petits espaces de rien du tout, parfois le résultat d’un propriétaire resistant qui n’a pas voulu vendre son terrain à des promoteurs immobiliers avec des dollars plein les yeux.

Ce sont ces espaces pour lesquels la ville lance un concours, dans l’idée d’y bâtir des logements à loyers corrects. Ce concours s’inscrit dans un plan plus large lancé par le maire Bill De Blasio, pour promouvoir 300 000 logements abordables d’ici 2026, dans une ville où les loyers sont indécents.

Vingt-trois emplacements sur les 885 que possède aujourd’hui la ville sont concernés. Comme l’a raconté le New York Times, les plus petits espaces vacants font 7,6 mètres de large et 30 de profondeur, soit 230 mètres carrés. La ville est devenue propriétaire de milliers de lots dans les années 1960 et 1970, surtout à Brooklyn et dans le Bronx, des terrains généralement saisis à des promoteurs véreux.

Pour le concours, les architectes devront rivaliser d’imagination à propos d’un lot étroit à Harlem, sur la 136ème rue, coincé entre deux maisons de deux étages. Un quartier d’ailleurs toujours plus touché par le phénomène de la gentrification. Mais cette fois, ce sont d’abord les chats errants qui seront chassés.

Valérie de Graffenried

Valérie de Graffenried est la correspondante du Temps aux Etats-Unis.

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