Un Donald Trump en version dessin animé

Qui boit un Diet Coke dans son lit, un T brodé sur son pyjama, et déclare à sa femme: «Mais pourquoi tu me regardes: il y a une télévision dans la chambre»? «Our Cartoon President», peuvent désormais répondre en choeur les Américains. C’est le titre du tout nouveau dessin animé consacré à Donald Trump, dont les deux premiers épisodes ont été diffusés dimanche soir sur Showtime (CBS).

Toute la famille de Donald Trump, ses ministres, et son staff au complet, y figurent. Le président américain jure, lâche des «tremendous», «amazing» et «huge» à chaque deuxième phrase, arrive au Congrès dans un immense camion de pompiers pour son discours sur l’état de l’Union, et a une fâcheuse tendance à vouloir à tout moment attraper la fameuse mallette nucléaire qui le suit partout. 

Certains passages font sourire, comme ceux où il regarde des extraits de ses propres vrais discours à la télévision, mais d’autres moins. Les épisodes sont trop longs – le premier fait 26 minutes – et l’imitation de Trump est un peu décevante, il faut l’avouer. Aurait-il fallu davantage forcer les traits? Mieux ficeler les scénarios? Le New York Times a raison de souligner que le seul personnage vraiment bien croqué, poussé jusqu’aux limites de la satire, est son conseiller Stephen Miller, dépeint comme un amateur de pratiques SM, pendu au plafond des crochets plantés dans son dos, et invoquant des démons pour finaliser ses discours.

Un des hommes derrière «Our Cartoon President», qui se targue de présenter les «vraies mésaventures du 45e président des Etats-Unis», n’est pourtant autre que le talentueux Stephen Colbert, humoriste et satiriste politique, qui anime depuis 2015 «The Late Show». «Ce qu’il y a de formidable dans l’administration Trump, c’est que, quoi que vous vous imaginiez, vous êtes dans le vrai ! Tout est faux», aime-t-il plaisanter.

Le problème est que les polémiques et scandales s’enchaînent à rythme effréné. Si des satiristes peuvent réadapter leurs sketchs pour coller le plus possible à l’atmosphère du moment, le dessin animé risque parfois de sembler un peu dépassé. Il y a encore huit épisodes pour convaincre.

Qu’en pense le principal intéressé? Il n’a toujours pas réagi sur Twitter. Donald Trump n’a pourtant pas manqué d’épingler, à plusieurs reprises, Alec Baldwin qui le singeait dans «Saturday Night Live». Sa prestation l’agaçait profondément. Pas de chance: Alec Baldwin vient de reprendre sa perruque blonde après une pause de plusieurs mois. C’est peut-être aussi pour cela que «Our Cartoon President» semble manquer d’un peu de sel: les satires de Trump à la sauce piquante sont déjà nombreuses.

Valérie de Graffenried

Valérie de Graffenried est la correspondante du Temps aux Etats-Unis.

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