Patron, j’ai un nouveau chiot: je prends un congé payé

Cet hiver, j’ai croisé un certain nombre de chiens avec des petites bottes en latex dans les rues de New York (photo: Pawz Dog Boots). Les Américains adorent les bêtes. Quoique. J’ai aussi pu observer des propriétaires de chiens stressés (l’adjectif peut être rapporté aux chiens ou aux propriétaires, à choix), sortir de leur building clinquant sur Madison Avenue, tirer leur pauvre clébard jusque dans la rue, le laisser se soulager entre deux taxis, et le réacheminer péniblement vers leur immeuble. Le tout, emballé, poutzé, en vingt secondes chrono. Mais passons.

Généralement, donc, les Américains aiment les animaux. Il suffit de voir le nombre de magasins pour chiens, les crèches canines et les applications pour promeneurs de poilus pour s’en rendre compte. Mais il y a mieux: certaines entreprises, soucieuses du bien-être de leurs employés, accordent des jours de congé payés en cas de décès de leur compagnon à quatre pattes, si leur chienne met bas, et surtout lors de l’acquisition d’un nouveau chiot. C’est le fameux «pawternity».

Le concept est déjà à la mode au Royaume-Uni. Récemment, c’est le fabricant de bières BrewDog, irlandais mais bien implanté aux Etats-Unis, qui a fait parler de lui. Une semaine entière de congé payé accordé à chaque employé qui a la bonne idée de ramener un chiot à la maison! Et ils ne sont pas les seuls.

Nous avons mené notre petite enquête. Kimpton, la chaîne d’hôtels et de restaurants, nous confirme qu’elle accorde de tels congés, en cas de décès de l’animal de compagnie. Parfois jusqu’à trois jours. Du côté de Ben & Jerry’s – les fameuses glaces! -, Lindsay Bumps, la porte-parole, précise que l’entreprise est très «pet friendly» – «nous avons entre 20 et 30 chiens dans nos bureaux tous les jours» -, mais que ce genre de situation est réglée «au cas par cas», sans règlement précis.

Et maintenant, la question que tout le monde se pose (ou en tout cas l’écrivain Alex Beam dans le New York Times): quel animal prendra Donald Trump à la Maison-Blanche? Franklin Roosevelt avait son terrier Fala, Richard Nixon, son cocker Checkers, Lyndon Johnson, ses beagles Him et Her, Bill Clinton, son chat Socks, Barack Obama, ses chiens d’eau portugais, Sunny et Bo. D’ailleurs, il existe un «Musée des animaux présidentiels» (!), et la liste complète peut être consultée ici.

Donald Trump? Le président américain, mégalomane assumé, a tendance à voir grand et à vouloir faire mieux que ses prédécesseurs. Et là, la barre est placée assez haut, car certains présidents américains – Théodore Roosevelt en fait partie – ont eu des lions, une hyène, des zèbres ou encore des ours. Et sachant que les fistons Trump sont des chasseurs de trophées en Afrique, on imagine à quoi pourrait ressembler la pelouse de la Maison-Blanche… Ce serait donc ça le «carnage de l’Amérique» que Donald Trump a évoqué dans son discours d’investiture?

 

 

Valérie de Graffenried

Valérie de Graffenried est la correspondante du Temps aux Etats-Unis.

3 réponses à “Patron, j’ai un nouveau chiot: je prends un congé payé

  1. Devant le manque de repères du monde actuel, aimer les animaux n’est pas la pire des tares, pour autant qu’on les respectât et ces entreprises ont compris que c’est un + pour elles, j’y vois un signe de respect!
    Il n’y a qu’à voir le nombre d’animaux “touchants” utilisés sur les médias web:)!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *