Un blizzard nommé Stella

Le maire de New York, Bill de Blasio, nous a recommandés de rester à l’intérieur, et pour ceux qui devaient quand même sortir en voiture, la consigne était claire: «Armez-vous d’une torche électrique et d’une bouteille d’eau». Musées, écoles et siège de l’ONU fermés, traders de Wall Street invités à rester chez eux, rues aussi vides que les rayons des supermarchés, rares reporters engoncés dans leur parka, qui racontent, hilares, en direct, leurs impressions météorologiques sur des chaînes locales tout en se battant avec des flocons de neige, New York avait ce mardi un air de ville déserte.

La neige givrée frappe avec insistance contre les vitres, le vent siffle, le ciel est blanc. Drôles d’impressions. La fautive? Stella. Le blizzard que tout le monde redoutait et qui, forcément, a un prénom féminin. Finalement, dans la matinée, alors que l’on imagine chacun en train de ranger ses kilos de pâtes, de farine et de sucre achetés la veille, une nouvelle rassurante: la fin du monde est reportée à plus tard. La météo nationale a revu à la baisse les quantités de neige attendues: on n’atteindra probablement pas les 60 centimètres prévues à la fin de la journée, mais plutôt quinze. L’alerte au blizzard a été levée sur New York. Mais deux tiers des vols sur les aéroports new-yorkais ont été annulés, 5400 dans l’ensemble du pays.

Après le maire, c’est le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, qui évoque de gros problèmes de verglas et nous invite à rester chez nous. Donald Trump avait lui tweeté la veille «Be safe!», après avoir décidé, à cause de Stella, de reporter sa rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel à vendredi.

Finalement, on est aux petits oignons ici. Un maire, un gouverneur et un président qui se soucient de notre bien-être et qu’on soit bien au chaud à la maison, c’est plutôt classe.

Ah zut, il va quand même falloir sortir le nez dehors et affronter la bourrasque: j’ai promis à une amie d’aller nourrir ses chats pendant qu’elle bronze en Floride.

Valérie de Graffenried

Valérie de Graffenried est la correspondante du Temps aux Etats-Unis.

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