Nom d’une mite!

Quand il l’a vue, le chercheur canadien Vazrick Nazari a très rapidement pensé à Donald Trump. «Sa» mite, avec ses petites écailles dorées sur la tête, a une sorte de coiffure qui ressemble furieusement à celle du milliardaire new-yorkais. Et voilà que le papillon de nuit de neuf millimètres, qui vivait jusqu’ici une existence innocente et plutôt discrète dans le sud de la Californie, se voit affublé d’un nouveau nom: Neopalpa donaldtrumpi. Il s’agit de la première espèce qui porte un nom faisant directement référence au nouveau président des Etats-Unis. Il y a fort à parier qu’elle ne sera bientôt plus seule. Le «Trumpapillar» de l’an dernier, un papillon découvert dans l’Amazonie péruvienne? Cette impressionnante perruque sur pattes ne compte pas. Car il s’agissait juste d’une sorte de surnom. Rien d’officiel, contrairement à la petite mite à écailles jaunes.

Dans ce domaine, Barack Obama a une sacrée longueur d’avance: neuf espèces portent déjà son nom. Il y a la mygale Aptostichus barackobamai, le dard de sable Etheostoma obama, un autre poisson, le Tosanoides obama, l’oiseau Nystalus obamai, le lézard Obamadon gracillis. Il y aussi le Teleogramma obamaorum, un poisson – encore un! – mangeur d’escargots, le Nystalus obamai, un volatile. Ou encore le Caloplaca obamae, qui est une sorte de lichen. Sans oublier, c’est plus surprenant, deux parasites, le Paragordius obamai et le Baracktrema obamai. Le premier, découvert au Kenya en 2012, qui vit dans les corps de criquets, n’a hérité du nom que parce que le père de Barack Obama vivait à une vingtaine de kilomètres du lieu de sa découverte. Pour le deuxième – on ne le trouve que dans les vaisseaux sanguins des poumons des tortues d’eau -, le chercheur Thomas Platt admet avoir trouvé une certaine ressemblance. Son parasite est «long, maigre et cool comme le président».

Pour bénéficier d’un tel honneur, Donald Trump devra attendre. Mais il peut déjà se vanter d’une chose que Barack Obama n’a pas. Les concepteurs de sa toute nouvelle statue de cire dans le musée de Madame Tussauds à Londres ont dû rivaliser d’ingéniosité pour trouver le matériau qui correspond le plus à ses cheveux. Et ce sont finalement des poils de yaks qui ont remporté la palme.

Valérie de Graffenried

Valérie de Graffenried est la correspondante du Temps aux Etats-Unis.

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