Un vernis et une application contre les viols

Alors que la polémique sur la «culture du viol» qui prévaudrait sur les campus américains refait surface (lire ici), des étudiants ont décidé de prendre les choses en mains. Avec un vernis et une application. Après le jeans anti-viol ou le soutien-gorge qui provoque des décharges électriques, cela pourrait prêter à sourire. Seul l’usage permettra d’en mesurer l’efficacité.

Le vernis d’abord. Quatre étudiants de Caroline du Nord ont imaginé un vernis à ongle, Undercover Colors, capable de changer de couleur lorsqu’il est en contact avec du GHB, appelée aussi la drogue du violeur, de la Ketamine ou du Xanax. L’idée a visiblement séduit puisqu’ils ont réussi à lever 5,5 millions de dollars. Leur vernis devrait être commercialisé dans quelques mois. En cas de doute, la jeune femme peut discrètement glisser son doigt dans un cocktail pour s’assurer que celui qui le lui a offert n’a pas de mauvaises intentions. Si son vernis ne change pas de couleur, c’est bon.

 

L’application? Lexie Ernst, une étudiante de l’Université du Michigan, l’a imaginée l’an dernier. «Aux Etats-Unis, on entend régulièrement parler d’agressions, de vols et d’événements inquiétants qui se déroulent sur le campus. En tant que fille, je ne me suis jamais sentie en sécurité en rentrant de la bibliothèque. Ma seule possibilité était d’appeler une amie durant le trajet. Mais il était souvent tard ou les personnes que je pouvais appeler étaient occupées. Du coup, je me retrouvais à devoir rentrer seule, assez effrayée», a-t-elle raconté à Rue89.

Le principe est simple: indiquer le chemin à emprunter en rentrant d’une soirée, qui peut être suivi à distance par des amis. Si la personne dévie du trajet ou se met à courir, l’application indique un comportement anormal et envoie un message d’alerte à l’ami. C’est l’application mobile Companion, qui «ne vous laissera jamais rentrer seul à la maison». En un clic, la personne qui se sent en danger peut aussi directement appeler la police.

Aux Etats-Unis, les agressions sexuelles sur les campus font régulièrement les gros titres. Selon plusieurs études, près d’une fille sur 5 en est victime pendant ses années d’études.

Valérie de Graffenried

Valérie de Graffenried est la correspondante du Temps aux Etats-Unis.

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