Bernie Sanders électrise la jeunesse new-yorkaise à Washington Square

Le phénomène Bernie Sanders n’en finit pas de surprendre. Mercredi soir, le candidat démocrate à la Maison-Blanche a réuni près de 27 000 personnes sur la mythique place de Washington Square, dans le West Village de Manhattan. L’endroit fut un haut lieu des mobilisations sociales et pour les droits civiques des années 1960.

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Quelque soixante ans plus tard, l’atmosphère est très joyeuse, mais pas de chaos créatif comme à l’époque des Bob Dylan et Joan Baez. Tout est méticuleusement organisé. Des barrières qui canalisent le flux de personnes, des policiers qui quadrillent le quartier universitaire (New York University/NYU). Dans la rue, des volontaires distribuent des tracts, des badges ainsi qu’un journal imprimé spécialement pour l’occasion. Son nom est révélateur: “The Battle of New York (la bataille de New York)”. Y sont dénoncés les représentants de l’establishment politique, économique et médiatique. Le journal dénonce le “cartel des médias de New York”. Une accroche relève: “Le système bipartite est en lambeaux.”

Michel, un Français de Toulon vivant à New York depuis des années est membre de l’International Socialist Organization. Il n’est pas surpris par l’avènement de Bernie Sanders qui est “l’expression” du travail accompli depuis des années par les mouvements sociaux aux Etats-Unis. Et puis, rappelle-t-il, de tels mouvements arrivent sans qu’on s’y attende. Quelques semaines avant Mai 68, rappelle-t-il, on disait que la “France s’ennuyait”…

 

Un peu plus loin, d’énormes masques représentant Bernie Sanders rendent le candidat sympathique avec sa chevelure blanche de septuagénaire. A voir la foule, on peut se dire que le sénateur du Vermont a de bonnes chances de remporter la primaire cruciale de New York. Mais le quartier estudiantin de Washington Square n’est pas forcément représentatif de l’électorat de l’Etat de New York. Dans les derniers sondages, Hillary Clinton (53%) mène toujours la course devant Bernie Sanders (40%), mais ce dernier a l’habitude de finir fort dans les derniers jours précédant les primaires.

Un jeune militant pro-Bernie Sanders vend une biographie du sénateur du Vermont. Il le dit sans ambages: si Bernie Sanders ne décroche pas l’investiture, il ne votera pas pour Hillary Clinton.”

Entre les deux candidats, ce n’est plus l’empathie du début. Il y a deux semaines, Hillary Clinton a fustigé le soutien du “démocrate socialiste” aux fabricants d’armes, exagérant largement l’interprétation d’un vote de Bernie Sanders contre un projet de loi lié aux armes. Bernie Sanders a répondu de la pire des manières: “Hillary Clinton n’est pas qualifiée pour la fonction” de président. Un commentaire qui a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux et sur les plateaux de télévision. Les commentateurs étaient unanimes: de nombreuses critiques peuvent être adressées à Hillary Clinton, mais pas celle de ne pas être qualifiée pour l’emploi.

Wakal, quarante ans, estime que c’est la première fois qu’il voit un candidat qui se soucie du destin du pays:

Les bureaux de vote ouvrent à 6 heures du matin et ferment à 21 heures mardi 19 avril.

 

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