Une convention républicaine armée?

Le Parti républicain traverse une passe difficile. Les primaires pour l’élection à la présidence des Etats-Unis ont créé leur lot de surprises. Alors que tout le monde prédisait que la candidature du milliardaire et ex-star de la télé-réalité Donald Trump allait imploser au cours des premiers mois de l’automne, le New-Yorkais s’est au contraire imposé comme le favori à l’investiture. Si aujourd’hui sa candidature est attaquée de toutes parts et que Donald Trump commence à perdre de son assise, il n’en demeure pas moins un élément très perturbateur. Il a imposé certains thèmes comme l’immigration et les traités de libre-échange dans la campagne républicaine voire même démocrates. Il a provoqué une crise majeure au sein du parti, où l’élite ne se reconnaît pas dans le tribun new-yorkais. Aujourd’hui, Donald Trump reste le favori, mais il va avoir de la peine à obtenir les 1237 délégués nécessaires pour s’assurer une nomination automatique.

Convention républicaine de Tampa, 28 août 2012/   Mark Wilson/Getty Images/AFP
Convention républicaine de Tampa, 28 août 2012/ Mark Wilson/Getty Images/AFP

Les chances d’avoir une “brokered convention” (convention ouverte où les négociations iront bon train) en juillet à Cleveland (Ohio) sont donc élevées. Dans un tel cas de figure, tout est possible. Les délégués décideront une semaine avant la convention des règles qui s’appliqueront. Beaucoup président que dans un tel cas de figure, les chances de Donald Trump seraient faibles. Des candidats comme John Kasich, le gouverneur de l’Ohio ou Paul Ryan, l’actuel président de la Chambre des représentants et ex-colistier de Mitt Romney lors de la présidentielle de 2012 auraient davantage d’atouts pour convaincre les délégués réunies dans la Quicken Loans Arena de Cleveland. Va-t-on assister à un scénario du type de 1924 lors de la convention démocrate? Il a fallu 102 tours et 16 jours pour que les démocrates réussissent à choisir leur candidat pour la Maison-Blanche. Cette année, rien de dit qu’une décision sera prise rapidement. Si Donald Trump devait obtenir les 1237 délégués nécessaires, certains membres du parti ont menacé de créer un nouveau parti. Trump lui-même a menacé d’en faire de même s’il estime qu’il n’a pas le respect du Grand Vieux Parti.

Dans un contexte qui sera forcément tendu, est-ce une bonne idée de laisser les délégués entrer dans la Quicken Loan Arena de Cleveland armés? L’idée peut paraître absurde. Or elle est bien réelle. Une pétition lancée sur le site change.org a récolté plus de 50 000 signatures. Elle demande que les délégués puissent porter une arme à feu ouvertement lors de la convention. On imagine mal une telle situation lors du 52e tour de scrutin pour investir le candidat républicain. Les services de sécurité (Secret Service) ont déjà fait savoir à ces aficionados de la National Rifle Association qu’il était hors de question d’autoriser les armes à feu à la convention. En tant que journaliste, on respire. Couvrir la convention, c’est plonger au coeur du système politique américain et non dans un Far West où règne la loi du pistolet…

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