Une motion pour inculper les pirates informatiques russes de crimes de guerre

Alors que les preuves s’accumulent quant aux crimes de guerre commis par les militaires russes au cours de leur invasion brutale de l’Ukraine: tortures, exécutions sommaires, massacres de civils et hôpitaux bombardés, un groupe d’avocats et d’enquêteurs – spécialisés dans les droits de l’homme au sein du Human Rights Center de la faculté de droit de l’université de Berkeley – défend l’idée qu’une autre branche de l’armée devrait elle aussi être inculpée pour crimes de guerre: les pirates informatiques.

Le groupe a déposé une demande auprès du Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale pour engager pour la première fois, des poursuites pour «cybercrimes de guerre» à l’encontre de Sandworm, un groupe notoire de hackers au sein de l’agence de renseignement militaire russe (GRU).

Depuis le début de la dernière invasion majeure de l’Ukraine en 2014, ces pirates ont tenté trois coupures d’électricité dans le pays – dont deux ont réussi, affectant des centaines de milliers de civils. Ils sont à l’origine de la diffusion du logiciel malveillant NotPetya, qui a infecté des organisations non seulement en Ukraine, mais globalement, causant des dommages d’une valeur de 10 milliards de dollars.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie s’est accompagnée d’une vague continue et croissante d’attaques contre les réseaux et les infrastructures critiques du pays, fort heureusement déjoués jusqu’à présent par le Computer Emergency Response Team ukrainien.

Sandworm a déjà fait l’objet de poursuites pénales aux États-Unis. Six officiers du renseignement russe, accusés d’avoir lancé certains des «logiciels malveillants les plus destructeurs au monde», ont été inculpés par le ministère américain de la Justice. Mais comme les accusés se trouveraient en Russie et que les extraditions ne sont pas envisageables, l’acte d’accusation est réduit à un effort de dénonciation (le principe du name and shame). C’est pourquoi le groupe de Berkeley estime qu’une condamnation en tant que criminel de guerre contribuerait davantage à décourager de futures opérations.

En 2017, le président de Microsoft, Brand Smith, a appelé les gouvernements du monde entier à signer une «convention de Genève numérique». Une initiative qui est sortie du lot parmi les plus de 1’000 propositions liées à la gouvernance numérique et au combat contre la criminalité sur internet.

Cinq ans plus tard malgré l’intérêt porté au projet, il n’a pas été adopté. Il y a un an, Smith interviewé par le Washington Post a répondu à ce sujet: «Malheureusement le monde ne s’unifie qu’après avoir subi une catastrophe naturelle ou un déchaînement de violence contre des populations civiles. Le meilleur exemple étant la Convention de Genève. Bien qu’elle ait été rédigée en 1864, les textes en vigueur aujourd’hui n’ont été ratifiés qu’après la Seconde Guerre mondiale».

Le conflit en Ukraine pourrait bien remettre la Convention Numérique de Genève à l’ordre du jour.

Sources : Wired / TechCrunch / Wired

Les reportages open source documentent la guerre en Ukraine

L’invasion de l’Ukraine par Vladimir Putin est l’une des guerres les plus documentées de l’histoire. Des dizaines et des dizaines de citoyens, fonctionnaires ou soldats postent des vidéos au quotidien montrant les ravages causés par l’offensive russe: des blessés et des cadavres, des bâtiments en ruine, des explosions en direct et des colonnes de fumées noires dans le ciel.

Ces images sont visibles sur YouTube, Facebook, Twitter, TikTok ou Telegram, où une nouvelle génération de journalistes d’investigation les analyse grâce à une série d’éléments accessibles au public pour vérifier leur authenticité.

Ils géolocalisent une vidéo en croisant les points de repère distinctifs avec des sources fiables telles que l’imagerie satellite ou une vue de Google Earth. Ensuite, ils cherchent à savoir quand a eu lieu l’enregistrement, en vérifiant les métadonnées et les horodatages. D’autres éléments visuels comme des déclarations officielles, des témoignages oculaires et des enregistrements audios fournissent un contexte qui peut encore aider à corroborer les vidéos.

Ils font également appel à la technologie de reconnaissance faciale s’il le faut, à des cartes accessibles à tout un chacun, aux échanges par SMS et à leurs propres interviews pour reconstituer la séquence des événements.

Les films truqués sont débusqués, révélés par des images et des sons qui ne sont pas alignés ou par des coupures brusques.

«Nous effectuons également une recherche d’images inversées et une recherche d’autres articles sur le même sujet pour nous assurer qu’il ne s’agit pas d’une ancienne vidéo – peut-être même d’un conflit différent – qui circule à nouveau».

Ce sont les explications des journalistes d’une unité spécialisée du Washington Post. Ils viennent de mettre en ligne une base de données consultable de 231 vidéos certifiées provenant d’Ukraine.

Elles ont été téléchargées au format brut et leur contenu graphique est clairement énoncé dans chaque catégorie:

Les vidéos des zones résidentielles: Des maisons, des immeubles et des terrains de jeux détruits dans toute l’Ukraine.

Les vidéos des établissements médicaux: Une maternité, un service de cancérologie et une clinique dentaire pour enfants font partie des dizaines d’établissements de santé qui ont été frappés.

Les vidéos de Mariupol: La ville portuaire a été largement coupée du monde, mais certaines personnes à l’intérieur ont réussi à documenter les horreurs du siège meurtrier par l’armée russe.

Les vidéos des frappes en direct: Les bombardements et les structures en ruine ont été filmés en direct par les citoyens depuis leurs fenêtres et des caméras de surveillance.

Ce domaine du journalisme n’en est qu’à ses débuts, mais il se développe rapidement. Le New York Times a lui aussi une équipe spécialisée dans les reportages open source et l’Université de Californie à Berkeley propose depuis l’automne passé, le premier cours de journalisme d’investigation axé sur ces techniques.

Sources : Washington Post / AP / Journalism.co.uk

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le nouvel avantage social des employeurs: le remboursement des frais liés à l’avortement

Pour attirer les talents, les sociétés technologiques américaines sont connues pour offrir des prestations sociales exceptionnelles – comme le remboursement des prêts universitaires, le dépistage génétique ou encore la congélation d’ovocytes.

Mais depuis la crainte ces derniers mois d’un renversement de la loi reconnaissant le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) par la Cour Suprême, et cela même avant la fuite du document prévoyant d’invalider le fameux arrêt Roe v Wade, de nombreuses entreprises avaient déjà adopté de nouvelles politiques pour respecter leurs engagements auprès des femmes. Parmi celles-ci:

 

Apple

En septembre dernier, le PDG d’Apple, Tim Cook, a modifié les avantages médicaux proposés à ses employées, afin de couvrir les frais liés aux interventions et aux déplacements en dehors de l’État du Texas.

Amazon

Amazon couvrira les frais de déplacement et d’intervention en dehors de tout État appliquant une loi anti-avortement, à hauteur de 4’000 dollars. Et l’hébergement en cas de besoin.

Uber et Lyft

Les applications de covoiturage se sont engagées à payer les frais juridiques de tout conducteur condamné à une amende pour avoir transporté un client vers une clinique d’avortement hors de l’État du Texas. Car le Texas est touché par la loi «Texas Heartbeat Act» (la loi du battement de cœur), qui non seulement interdit les avortements après seulement six semaines, mais donne le pouvoir aux citoyens de porter plainte au civil contre toute structure, organisation ou quiconque qui aiderait et encouragerait une femme à avorter.

Salesforce

Salesforce, le premier fournisseur mondial de logiciels de gestion de la relation client (GRC), a déclaré l’automne passé que l’entreprise paierai les factures de déménagement pour tout employé désireux de quitter le Texas, suite au pass loi du battement de cœur

Match  

Le groupe Match, détenteur de plusieurs sites de rencontres dont Tinder, a créé un fonds destiné aux employées pour payer les frais liés à l’accès à une interruption volontaire de grossesse.

 

Si l’arrêt Roe v Wade devait être annulé, ce qui est plus que probable, ce sera un jour très noir pour l’Amérique.

 

«La décision de porter ou non un enfant est centrale à la vie d’une femme, à son bien-être et à sa dignité… Lorsque le gouvernement contrôle cette décision pour elle, elle est traitée comme moins qu’un humain pleinement adulte et responsable de ses propres choix.»

Ruth Bader Ginsburg, membre de la Cour suprême des États-Unis d’Amérique (1993 – 2020)

 

Sources : Quartz / France24

 

Son iPhone en leasing, pour avoir toujours le dernier modèle

Apple prépare un service d’abonnement pour iPhone qui pourrait être lancé dès la fin de l’année.

L’offre s’apparenterait à un programme de leasing et serait un changement de stratégie fondamentale pour la marque. Jusqu’à présent l’entreprise a vendu ses appareils au prix fort, parfois par le biais de versements échelonnés, de subventions par les opérateurs ou encore par la reprise d’anciens modèles.

Selon Mark Gurman de Bloomberg – le journaliste de référence pour tout ce qui concerne Apple – l’idée serait de rendre le processus d’achat d’un iPhone aussi simple que de s’abonner à une application en utilisant son identifiant Apple, permettant ainsi aux utilisateurs de changer plus fréquemment de smartphone et d’obtenir la dernière version lors de son lancement.

Cette proposition devrait générer davantage de revenus pour Apple et éviter aux consommateurs de payer le prix de vente affiché pour un nouveau modèle.

Historiquement, Apple sort les nouvelles versions de ses appareils – iPhone, iPad et Apple Watch – une fois par an. Mais un client sur trois conserve son iPhone plus de trois ans, selon une enquête menée en 2021.

Apple ne serait pas la première entreprise technologique à proposer des forfaits pour ces produits. Peloton Interactive Inc, qui commercialise le vélo d’appartement connecté du même nom, a récemment commencé à tester un service d’abonnement qui permet aux consommateurs de louer des bicyclettes et des accessoires pour un montant qui varie entre 60 et 100 dollars par mois. Google a également essayé une approche similaire avec ses ordinateurs portables Chromebook, en ciblant les entreprises.

Ce service de souscription serait la plus importante initiative d’Apple en matière de ventes récurrentes automatiques, permettant aux utilisateurs de s’abonner à du matériel pour la première fois – plutôt qu’à des applications numériques. Mais le projet est encore en cours de développement selon les personnes interrogées par Mark Gurman qui ont souhaité garder l’anonymat, car l’initiative n’est pas encore officielle.

Sources : BloombergCNBC

La formidable machine de guerre numérique de l’Ukraine

Une «armée Internet» composée de volontaires, dénonce sur les réseaux sociaux les entreprises qui continuent à travailler avec la Russie.

«Arrêtez de coopérer avec l’agresseur. Prenez position, abandonnez le marché russe!», a tweeté @AnnDmi3 le 11 mars, s’adressant à la société pharmaceutique Johnson @ Johnson.

Le géant français des supermarchés Auchan à son tour a été la cible des militants: «Ce week-end, je vous invite à vous rendre à votre magasin Auchan le plus proche et à manifester. Si vous ne pouvez pas le faire, abstenez-vous d’y faire des achats”, a réclamé @Artem Stelmashov, depuis Kiev, le 9 avril.

La plupart des sociétés publiquement visées comme McDonald et Nestlé ont désormais diminué ou carrément cessé leurs activités dans le pays.

L’armée Internet s’en est aussi prise aux rédacteurs en chef de la grande presse – notamment le Wall Street Journal, Reuters et le New York Times – pour avoir accepté des publicités de sociétés opérant en Russie.

Et plus récemment, elle s’est tournée vers les responsables des gouvernements étrangers, leur demandant de fournir à l’Ukraine des armes lourdes.

Le ministre ukrainien de la Transformation numérique

Ces messages, selon le Wall Street Journal, font partie d’une campagne de pression coordonnée par Mykhailo Fedorov, 31 ans, le ministre ukrainien de la Transformation numérique, pour dénoncer les entreprises qui continuent de faire des affaires avec le régime de Vladimir Putin.

Environ 30’000 volontaires se sont joints à cet effort et leurs communiqués touchent quotidiennement quelque 100 millions d’utilisateurs à travers le monde.

Fedorov, le plus jeune ministre du pays (également vice-premier ministre), a fait appel aux entreprises technologiques florissantes de l’Ukraine pour étoffer son cabinet. En embauchant des fondateurs de start-ups, des spécialistes du marketing, des experts en médias sociaux et des programmeurs informatiques, il a créé un département différent de tous les autres au sein du gouvernement.

Leur créativité est sans limites et à la pointe des tendances numériques du moment. A titre d’exemple, cette semaine, le ministère a proposé de vendre la Russie en NFT, morceau par morceau pour riposter contre les vols de territoires par Putin.

Leur but ultime? Aider à gagner la guerre en retournant l’opinion mondiale et celle du peuple russe contre Poutine et son gouvernement.

Sources :  The Wall Street Journal / Wired / The Washington Post

BeReal, l’appli anti-Instagram qui cartonne

BeReal est une application gratuite offrant une alternative à Instagram en incitant le partage de photos spontanées. Une seule fois par jour.  

Chaque jour, à une heure différente, les utilisateurs sont sollicités par une notification sur leur téléphone pour prendre un cliché en moins de deux minutes et le publier.

Durant ce court laps de temps, il est possible de visualiser toutes les photos envoyées par ses contacts et découvrir ainsi ce qu’ils font en direct.

L’application utilise à la fois la caméra avant et arrière, capturant ainsi le moment présent et son autoportrait, sans filtre ni sélection.

Si le délai de deux minutes n’est pas respecté, il est néanmoins possible de prendre une photo plus tard, mais les autres utilisateurs seront informés de ce délai.

Avec BeReal, il est impossible de mentir sur l’endroit où l’on se trouve ou sur ce que l’ont fait. Et surtout impossible de projeter une image parfaite.

En parcourant la rubrique «Discovery», on peut consulter les images publiées par d’autres. Il faut reconnaître que c’est bien moins attrayant qu’Instagram, l’authenticité ici ne fait pas rêver et ne fera aucun envieux. On voit un clavier, une tasse à café, la queue d’un chien, le volant d’une voiture – avec chaque fois dans l’angle en haut à gauche, une image dans l’image, soit le selfie de celui qui l’a posté. Rarement à son best.

«BeReal ne vous rendra pas célèbre», peut-on lire dans la notice de l’App Store, «si vous voulez devenir un influenceur, restez sur TikTok et Instagram».

Les captures sont sauvegardées dans un historique privé sous forme de calendrier. Chose curieuse et dérangeante, l’application localise précisément où l’on se trouve et propose même une image satellite de son adresse.

Lancée en France en décembre 2019 par Alexis Barreyat et Kévin Perreau, BeReal a enregistré plus de 7.41 millions de téléchargements avec une augmentation de 315% en un an, selon Apptopia, grâce au succès grandissant de l’appli sur les campus universitaires américains.

7’000 pas par jour suffisent

De l’avis général, pour rester en bonne santé, il faudrait faire 10’000 pas par jour. Un décompte facilité par les applications installées sur nos smartphones.

Certaines font tomber des confettis sur l’écran en guise de félicitations, d’autres envoient une notification lorsque l’objectif est atteint et d’autres encore, liées à une surveillance partagée avec sa caisse maladie, donnent droit à un bonus ou à un rabais sur sa prime.

Mais faut-il vraiment faire 10’000 pas, soit l’équivalent de 7,5 km par jour? Selon The Lancet, la plus prestigieuse des revues médicales britanniques, 7’000 suffisent pour réduire le risque de mortalité de 50% chez les personnes de plus de 60 ans. Se promener renforce le cœur, améliore la densité osseuse, détend l’esprit et contribue au renforcement des muscles.

Même pour les jeunes adultes, les avantages de la marche quotidienne se stabilisent autour de 9’000 pas par jour, et non 10’000, selon les chercheurs.

Étonnement, l’origine du chiffre magique de 10’000 ne vient pas du domaine médical, mais d’une campagne de marketing pour un nouveau podomètre lancé peu avant les Jeux olympiques de Tokyo en 1964. Le nom de la marque était Manpo-Kei, signifiant «compteur de 10’000 pas». Il s’agissait d’un simple appareil porté autour de la taille qui calculait les foulées.

Dès lors, les Japonais ont commencé à accorder plus d’importance à la forme physique. Marcher, tout le monde pouvait le faire, aucun équipement spécial n’étant nécessaire, pas plus qu’un encadrement ou un entraîneur.

Peu à peu, le concept des 10’000 pas s’est étendu du public japonais au monde entier comme la première activité physique à exercer au quotidien pour rester en bonne santé.

 

L’Amérique ne fait plus rêver

Que l’acteur Will Smith soit monté sur scène pour gifler un comédien en pleine cérémonie des Oscars et que la condamnation de cet acte ne fasse pas l’unanimité, en dit long sur l’industrie du cinéma et son public.

Non seulement il n’a pas été escorté de la salle par les forces de l’ordre, mais lors de la remise de sa propre statuette quelques minutes plus tard, Smith a reçu une standing ovation de la part de ses pairs.

Selon Variety, le journal de l’industrie du cinema, cette version des Oscars a enflammé Twitter, recueillant plus de réactions que toute autre série télévisée, cérémonie de remise de prix ou émission – y compris le Super Bowl, avec autant de personnes prenant la parole pour défendre Smith que le condamner. La soirée est donc finalement considéré comme un succès pour avoir généré autant de tweets.

Voilà plus d’un siècle qu’Hollywood a fait rêver le monde entier. Ce rêve s’est brisé lors de cette 94e cérémonie des Oscars lundi dernier.

Les réseaux sociaux ont leur part de responsabilité. Sur leurs plateformes, les commentaires agressifs et la désinformation ont libre cours sans que les auteurs en soient tenus responsables. Ils ont contribué à alimenter un comportement où tout est permis, se déversant dans la vie réelle comme cet acte violent en toute impunité, diffusé sur les écrans du monde entier.

Travailler dans la Silicon Valley ne fait plus rêver non plus. L’Internet à ses débuts, perçu comme un espace de liberté et d’espoir social a été détourné par les géants du numériques. Leurs technologies persuasives, conçues sciemment pour nous rendre dépendants à leurs plateformes, ont mis à mal nos démocraties et la santé mentale de nos enfants. Par avidité ils ont traqué nos vies privées à outrance. Dans quel but? Nous servir de la publicité ciblée pour nous inciter à acheter “more stuff”. Quel triste constat sur notre société.

Le témoignage accablant de la lanceuse d’alerte Frances Haugen devant le Congrès américain sur les dérives de Facebook et ses conséquences sur les enfants a incité des législateurs américains à réagir. Deux d’entre eux, un républicain et une démocrate, viennent de présenter un projet de loi intitulé «Social Media Platform Duty to Children Act», visant à tenir les entreprises technologiques responsables des dépendances aux médias sociaux qui peuvent affecter les enfants.

Le nouveau projet de loi permettrait aux parents de les poursuivre en justice et réclamer des dommages et intérêts. Quelle bonne idée. Espérons que la loi passera et qu’elle fera des émules.

Christie’s et Sotheby’s annulent les ventes d’art russe

Après le ballet et l’opéra, la «cancel culture» s’attaque à l’art russe

Les plus grandes maisons de ventes aux enchères ont supprimé leurs rendez-vous annuels consacrés à l’art russe, s’alignant sur les sanctions des pays occidentaux à l’égard de la super puissance soviétique.

Dans un communiqué, Sotheby’s a annoncé que la semaine de l’art russe à Londres du mois de juin n’aurait pas lieu cette année: «Nous respectons avec la plus grande rigueur les sanctions actuelles et nous surveillons de près toute mise à jour des listes».

Citant l’incertitude de la guerre et les exigences logistiques et juridiques complexes liées aux sanctions, Christie’s a annulé les ventes à son tour en déclarant: «Bien que le marché actuel des ventes pour Christie’s en Russie dans son ensemble soit relativement petit, nous avons la responsabilité de réagir aux événements géopolitiques qui sont hors de notre contrôle». 

Selon The Guardian, malgré ces mesures, il est peu probable que le marché international de l’art dans son ensemble soit affecté, car le nombre d’acheteurs soviétiques a fortement diminué depuis le krach financier de 2008.

La russophobie

Pour l’instant, les œuvres prêtées par la Russie pour de grandes expositions en cours – dont celle de Fabergé au Musée Victoria et Albert (jusqu’au 8 mai) et la collection d’art moderne des frères Morozov à la Fondation Louis Vuitton (jusqu’au 3 avril) ne sont pas annulées. Mais des personnalités et des institutions demandent l’interdiction des participants russes à la Biennale de Venise (10 avril – 1er mai), Art Basel (16 -19 juin) et la Documenta à Kassel (18 juin – 20 septembre).

Le boycott de l’art russe pourrait bénéficier à l’art ukrainien

Les marchands d’art se sont précipités à Kiev pour sauver des toiles des bombardements russes. Par ailleurs, des artistes courageux continueraient à travailler dans leur pays assiégé, rapporte The Times.

En raison des événements, la galerie du collectionneur James Buttterwik à Mayfair, accessible sur invitation uniquement, relance son exposition en ligne de trois artistes ukrainiens et met en vente des oeuvres du plus grand des avant-gardistes, Oleksandr Bohomazov. Les prix devraient grimper en flèche, notamment parce que la moitié de l’argent récolté sera reversée à l’aide humanitaire.

Sources : The Guardian / The Times / Bloomberg Quint

Les chaînes de Telegram jouent un rôle vital dans la guerre en Ukraine

En Europe de l’Est, Telegram est l’application de messagerie la plus populaire et se révèle indispensable tant aux Ukrainiens qu’aux Russes, pour accéder à une information en direct et non filtrée.

Une des spécificités de la plateforme est d’offrir des chaînes dédiées pour diffuser textes et vidéos qui peuvent avoir un nombre illimité d’abonnés. Lors de ce conflit, ils sont particulièrement populaires auprès des journalistes, des citoyens et des travailleurs humanitaires. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky émet lui-même au quotidien sur son propre canal.

The Kyiv Independent est un nouveau média en anglais qui publie des dépêches depuis le terrain. Lancé il y a quelques mois seulement, il est suivi par 50’000 personnes.

Une autre chaîne dédiée à la recherche des proches disparus, lancée début mars, compte plus de 80’000 membres.

Aujourd’hui en sécurité en France avec son épouse et trois de ses enfants, le réfugié ukrainien Artem Kliuchnikov a expliqué sur la radio NPR qu’il fait défiler Telegram pour s’informer des frappes sur son pays. «Comme le bombardement de la maternité de Marioupol, avant même qu’il ne fasse la une des journaux, les vidéos paraissent sur les chaînes Telegram». Il ajoute : «L’application est devenue ma principale source d’information».

Et la plateforme est devenu l’un des rares endroits où des millions de Russes peuvent accéder à des nouvelles qui ne sont pas dictées par le Kremlin.

Les délégués humanitaires utilisent des groupes privés pour coordonner les caravanes de réfugiés se dirigeant vers la frontière polonaise.

En plus de ces options de connexion collectives, Telegram permet aux utilisateurs d’envoyer des messages individuels, avec une option pour les crypter de bout en bout.

Lire aussi : Opposé à toute censure, Telegram est désigné comme ennemi public 

Telegram a toutefois une réputation sulfureuse. Un article du journal allemand Der Spiegel a récemment qualifié l’application de «darknet dans sa poche», car son fondateur Pavel Dourov refuse tout type de censure. Il héberge des complotistes, des extrémistes et des vendeurs de drogues. Un constat qui n’enlève rien à l’importance de cet outil en ce moment.

Sources : The Atlantic / NPR