Un établissement scolaire public en Floride, l’Optima Classical Academy, a annoncé l’ouverture pour la rentrée 2022 de cours à distance qui auront lieu en réalité virtuelle.
Chaque élève âgé entre 8 ans et 13 ans sera équipé d’un casque Oculus Quest (ou Meta Quest comme il vient d’être rebaptisé) et pourra interagir avec leur professeur et leurs camarades représentés sous forme d’avatars dans l’espace virtuel conçu comme une salle de classe traditionnelle.
Les élèves seront autorisés à choisir leur propre programme d’études. Par exemple pour l’histoire, une visite de la Rome antique, pour l’Astronomie, la découverte des planètes dans un ciel à 360 degrés ou encore pour la biologie marine, une plongée au fond d’un océan. Chaque expérience immersive spectaculaire menant à une plus grande compréhension du sujet.
Pour Erika Donalds, fondatrice de l’école dans WCTV, «le défi sera de rassurer les parents quant au temps d’écran imposé aux enfants». Les élèves vont porter un casque Oculus trois heures chaque jour, quatre fois par semaine, par intervalles de 30 à 40 minutes, entrecoupés de pauses.
Une inquiétude pour le moins légitime, car l’Oculus Quest a été conçu pour être porté par des adultes qui peuvent supporter le poids du casque et qui ont un certain écart pupillaire. Il n’est pas adapté aux enfants.
Dans les «mises en garde en matière de santé et de sécurité» publiées par Meta, il est écrit noir sur blanc: «Ce produit ne doit pas être utilisé par des enfants de moins de 13 ans….Toute utilisation prolongée par des enfants de 13 ans et plus doit être évitée, car elle pourrait avoir des effets néfastes sur leur santé…».
Ce ne sont pas de vaines mises en garde, la réalité virtuelle provoque des maux de tête, des vertiges et des nausées à des nombreux adultes. Des symptômes similaires au mal des transports (aussi appelé cinétose ou cinépathie) pouvant bien freiner l’adoption généralisée de cette technologie.
Lire aussi : La nausée, le grand mal de la réalité virtuelle
Il est probable que cette institution a voulu innover en prévision d’un prolongement de la pandémie et de la poursuite de l’école à distance. On peut espérer que d’ici septembre les mesures sanitaires seront levées et les enfants pourront aller à l’école normalement. Sans masque. Et surtout sans casque.
Bonjour, je vous rejoins dans vos inquiétudes quant à l’utilisation de casques de réalité virtuelle, du moins dans leurs moutures actuelles pour des enfants de cette classe d’âge. J’ajouterai la crainte de leur formatage à Facebook (enfin… Meta) et de l’exploitation des quantités de données qui seront générées. Celles-ci permettront d’améliorer encore la pertinence et la puissance de leur outil de diffusion de publicité.
Le lien que vous donnez sur le PDF pointe sur un fichier local à votre machine. Je pense que vous vouliez référencer https://securecdn.oculus.com/sr/oculus-quest2-warnings-french .
Concernant la nausée qui peut être ressentie, il me semble qu’elle est due au décalage entre la sensation de mouvement perçue par l’oreille interne, et celle perçue par la vue. Ceci est dû au temps de traitement. Avec les avancées technologiques, je pense que ce problème ne se pose déjà plus ou sera résolu rapidement. L’article que vous citez est d’ailleurs paru en 2016, soit une éternité.
Bonjour, Merci infiniment pour le lien pdf! Et vous avez raison pour le formatage avec Facebook. En configurant son casque, il est nécessaire pour le moment de s’identifier par le biais d’un compte Facebook. Mais Meta a annoncé que ce ne sera bientôt plus le cas – donc je ne l’ai pas indiqué.
Pour les effets secondaires, elles sont toujours d’actualités – Il y a de nombreux articles plus récents mais j’ai cité celui-ci parce que je le trouvais bien écrit et en français. La semaine dernière, équipée d’un casque RV, j’ai passé plus de deux heures a parcourir les applications d’Oculus et j’ai eu des nausées qui ont duré plusieurs heures. Même le lendemain je n’étais pas bien ( je suis très sujette au mal des transports). Ce sera un vrai problème pour l’adoption généralisée de cette technologie – dont on parle depuis longtemps (mon billet publié en 2013 déjà!). https://www.huffingtonpost.fr/emily-turrettini/nausee-ecrans_b_4049591.html
Bonjour, même sans identification Facebook, les possibilités de traçage et d’identification de l’utilisateur restent pour moi quasiment intactes tant que des études indépendantes n’auront pas été conduites et concluantes. Chacun a son avis, mais personnellement, je ne crois pas Facebook (enfin… Meta) capable de respecter ses engagements vis-à-vis des données. N’oubliez pas que ces monstres de technologie ont un numéro de série, une ou des IPs, un store centralisé, des comptes stockées pour les applications, des cookies dans leur browser web, des capteurs d’accélération, des caméras externes (les caméras internes sont discutées pour suivre le regard de l’utilisateur), la capacité de scanner les signaux Wi-Fi et Bluetooth environnants, et j’en rate probablement d’autres.
Je pensais que la génération actuelle avait fait un grand pas dans la réduction du lag et donc la génération potentiel de nausée! Pouvant aussi être sensible à ce phénomène, je n’ai jamais ressenti la moindre gêne avec le Quest 2, que ça soit assis pour regarder des vidéos, ou debout pour jouer. Manifestement, il y a encore du travail.
Je suis d’accord avec vous, d’autant plus que Meta a déposé une série de brevets qui ne vont pas dans le sens de la protection de nos données… Dans une étude sur les effets indésirables de la RV (2020), les femmes seraient plus sujettes aux effets indésirables: 22.6% vs 7.2% des hommes, et l’âge joue un rôle également, les jeunes étant moins susceptibles. Pour la réduction du lag, la 5G devrait aider.
Etude RV et nausées (en anglais)
https://vrheaven.io/vr-motion-sickness-statistics/
5G et RV (en français)
https://light-and-shadows.com/fr/how-will-5g-impact-the-xr-world/
Merci pour ce post qui fait froid dans le dos.
Je suis étonnée qu’il ne provoque pas davantage de réactions.
Ah, l’idéalisation de la VR et de la technologie… ad nauseam !