Faut-il vraiment laisser un pourboire pour un tweet?

Les tip jars (ou pots à pourboire), sont-ils encore un moyen pour faire la manche sur Internet?

Dans une série d’annonces pour monétiser sa plateforme, twitter a lancé une nouvelle fonctionnalité baptisée Tip Jar qui permettra aux utilisateurs de rémunérer les titulaires de leurs comptes préférés.

Une petite icône sera rajoutée en un premier temps au profil de personnes qui tweetent en anglais. Cela concerne principalement les créateurs de contenu, les journalistes, les experts et les organisations à but non lucratif.

Les tip jars virtuels découlent d’une pratique de plus en plus courante dans le monde réel où des bocaux à moitié remplis de billets et de pièces sont placés auprès des caisses chez des commerçants, sans pour autant qu’ils récompensent une prestation, comme celui du service en restauration.

Proposés dorénavant par les réseaux sociaux, ils permettent aux influenceurs de dégager de nouvelles sources de revenus, au-delà de leurs partenariats publicitaires.

Clubhouse, le nouveau réseau social uniquement audio, qui permet d’animer des salons de discussion, a introduit le mois dernier une fonctionnalité pour permettre à ses modérateurs de monnayer leur engagement. YouTube teste actuellement une fonction «applaudissements» qui permet aux utilisateurs d’envoyer quelques dollars à leurs YouTubers préférés. Le service de streaming Twitch centré autour du jeu vidéo permet à son public depuis longtemps de laisser une gratuité.

Solliciter un pourboire virtuel par un pictogramme discret sur sa page diffère des sites de crowdfunding, où les internautes sont sollicités pour participer au financement d’un projet précis et où l’objectif financier est clairement affiché. Le tip jar, c’est plutôt «à votre bon vouloir» pour récompenser un compte Twitter intéressant et non une nouvelle formule pour faire la manche sur Internet.

La démarche de Twitter part d’un sentiment généreux, permettre à ses utilisateurs les plus influents d’être rémunérés par leurs followers – mais cela risque de poser des problèmes éthiques ou de droit d’auteur dans certains secteurs, comme celui de la presse.

Jusqu’à présent un succès sur Twitter se mesurait par le nombre de followers, de tweets partagés et aimés, d’échanges avec ses lecteurs par le biais des commentaires. Pour ma part, je suis essentiellement des journalistes mais une de mes personnalités préférées est l’avocat George Conway (@gtconway3d), pour ses Tweets malicieux envers Donald Trump. Je me vois mal lui envoyer un dollar pour montrer mon appréciation, un like est bien plus approprié. Par contre, je souscrirai à une des offres payantes du réseau social lorsqu’elles se présenteront, car comme Facebook, Twitter sera confronté à une baisse de revenus avec la nouvelle fonctionnalité de transparence exigée par le système d’exploitation mobile d’Apple.

Source: FT

Emily Turrettini

De nationalité américaine et suisse, Emily Turrettini publie une revue de presse sur l'actualité Internet depuis 1996 et se passionne pour les nouvelles tendances.