Fornite s’allie à la Croix-Rouge pour un jeu sans tueries

DIGITALE ATTITUDE : Les créateurs du jeu vidéo Fortnite ont fait équipe avec le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) pour sensibiliser les joueurs à la réalité de la violence et des conflits.

Dans un nouveau mode du jeu baptisé Liferun, dévoilé le 19 janvier dernier, les gamers s’affrontent pour sauver les civils – et non leur tirer dessus. Ils reconstruisent des infrastructures, déminent des terrains et distribuent l’aide dans l’urgence.

Ce partenariat est un grand coup pour le CICR, qui fait découvrir ainsi ses quatre activités principales à travers le monde, sur une plateforme qui compte 250 millions d’adhérents.

Les jeux vidéo donnent l’illusion que la violence est sans limites et les joueurs sont des participants actifs dans des situations de combat reproduit fidèlement au niveau des graphismes. Dans leur quête de victoire, ils peuvent choisir d’anéantir des villages entiers, de torturer et tuer, contrairement à tous les principes énoncés dans la Convention de Genève.

Lors d’une conférence sur la question de la violence dans les jeux vidéo et leur portée sur les joueurs qui a eu lieu en 2011, le CICR avait avancé l’hypothèse que ce faux sentiment d’impunité pouvait avoir une incidence sur le comportement des soldats sur les véritables champs de bataille. L’auteur de l’étude, Chrstian Rouffaer, qui avait catalogué pour le CICR tous les crimes de guerre perpétrés par les forces militaires dans les jeux, avait dénoncé «une population d’environ 600 millions de joueurs qui semble violer le droit international humanitaire dans un monde virtuel».

La communauté des gamers avait crié au scandale à ces propos, affirmant qu’il ne s’agissait que d’un loisir et qu’aucune étude n’avait encore démontré qu’il y avait un lien entre la violence virtuelle dans les jeux vidéo et les tueries gratuites dans le monde réel.

La polémique passée depuis bientôt dix ans, les développeurs n’ont toujours pas choisi d’intégrer la notion des droits de l’homme dans leurs nouveaux titres.

Mais avec le lancement de Liferun, la Croix-Rouge réussira finalement à faire passer son message: Dans les conflits armés, il existe des règles qui protègent les civils, les prisonniers et les blessés, dans le respect des droits humanitaires.

 

Liens: 

Droits de conflits réels ou virtuels :Le Droit International Humanitaire Doit-il Etre Intégré aux Jeux Vidéos

Y a-t-il une place pour le droit des conflits armés dans les jeux vidéo ?

Emily Turrettini

De nationalité américaine et suisse, Emily Turrettini publie une revue de presse sur l'actualité Internet depuis 1996 et se passionne pour les nouvelles tendances.

Une réponse à “Fornite s’allie à la Croix-Rouge pour un jeu sans tueries

  1. “toujours pas choisi d’intégrer la notion des droits de l’homme dans leurs nouveaux titres.”

    Tout simplement parce que ça ne marche pas.
    Vous connaissez un seul conflit qui a été réglé grâce aux droits de l’homme?

    Depuis que les armées occidentales se l’imposent, le monde est à feu et à sang… heureusement que la Russie fait le sale boulot et que la Chine investit pour pacifier ces régions sans aucun égard aux règles internationales de “commerce équitable”.

    L’Europe est juste devenue un regroupement de guignols qui utilisent ses forces armées pour des opérations spéciales (donc sans aucun respect des droits de l’homme) ou pour former des gars qui iront, eux, faire le sale boulot.

    Je vous recommande de vous réveiller: la planète est en feu par notre soumission à des règles stupides qui entraînent morts et désolation. Nous refaisons comme dans les années 30, à discuter du “c’est pas bien” tandis que les autres s’arment et se préparent!

    Regarder le virus chinois: s’il mute, vous pensez que les droits de l’homme nous sauveront ??? Heureusement que la Chine ne s’embarrasse pas de voies de recours, de libre circulation,… lorsqu’elle ferme une ville et interdit à ses 12 millions ! d’habitants de sortir et fêter leur nouvel An…

    Et je ne défends pas la dictature, mais des mesures pragmatiques. En cas de crises, même la CEDH dit qu’il faut suspendre les droits de l’homme. Mais nos gouvernements n’en sont pas capables, terrifiés par twitter…

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