La «technoférence» perturbe le développement des bébés

DIGITALE ATTITUDE : Le vieil adage selon lequel les «enfants doivent être vus mais pas entendus» n’est plus d’actualité depuis longtemps. De même que de poser son tout-petit dans un parc à barreaux pour se libérer à d’autres tâches.

Autrefois encore, leur supervision était aléatoire. Par exemple les plus grands étaient priés de jouer dehors et de ne rentrer qu’à l’heure du repas.

Ignorer sa progéniture, semble-t-il, a donc toujours fait partie de l’éducation et finalement, ce n’est pas si différent aujourd’hui. Bien que les parents soient physiquement plus présents que jamais, ils sont néanmoins absents, accaparés par leurs téléphones. Occultant complètement le peu d’égards accordé aux enfants dans le passé, ce comportement est montré du doigt et a été surnommé «technoférence» par le professeur Brandon McDaniel, du Centre Parkview de l’Université de l’Illinois.

Selon son étude qui a porté sur 200 familles, 40% des mères et 32% des pères ont reconnu être incapables de résister à la tentation de vérifier leurs appareils, interrompant ainsi leurs interactions quotidiennes en famille.

Source de frustration et un mauvais exemple pour les grands, ces distractions peuvent cependant avoir des conséquences plus graves sur les plus petits. Selon le Centre de Développement de l’Enfant de l’Université de Harvard, les bébés ont besoin d’un adulte attentif, réceptif et aimant pour s’épanouir: «L’absence d’interaction constitue une grave menace pour leur bien-être et leur développement». Un coup d’oeil rapide à son feed Instagram ou répondre hâtivement à un courriel peut sembler anodin, mais ils apprennent en observant le monde qui les entoure. Si la tentative de communication n’est pas récompensée, l’enfant pourrait se détacher et se détourner de ces échanges.

L’utilisation excessive des téléphones portables par les parents a également été liée à une augmentation des troubles du comportement.

Modérer son accaparement aux écrans est donc le devoir de tout parent, tout en reconnaissant que les technologies numériques leur permettent d’échapper, ne serait-ce qu’un instant, à l’ennui parfois lié aux longs tête-à-tête avec ces petits anges. Alors si vous voyez une mère sur son smartphone près du bac à sable, soyez indulgent, son bien-être compte aussi.

Emily Turrettini

De nationalité américaine et suisse, Emily Turrettini publie une revue de presse sur l'actualité Internet depuis 1996 et se passionne pour les nouvelles tendances.