Les oreilles indiscrètes des assistants virtuels

On s’en doutait, les assistant virtuels ont de grandes oreilles.

Bien que ce ne soit pas libellé ainsi dans les conditions d’utilisation des assistants virtuels, on aurait pu lire: «Afin d’améliorer la qualité de nos services, TOUT ce que vous dites à proximité d’un assistant virtuel peut être entendu par nos sous-traitants ». Car Google, Amazon ou Apple enregistrent tous des extraits de manière aléatoire afin d’améliorer les performances de leurs logiciels – parfois même accidentellement, sans qu’un mot de réveil ne soit prononcé.

C’est un lanceur d’alerte dans le journal britannique The Guardian le 26 juillet dernier, qui a révélé que des sous-traitants d’Apple, responsables d’évaluer la qualité des échanges de l’assistant virtuel SIRI, entendaient régulièrement des conversations privées sans avoir été sollicitées; entre patients et médecins, entre trafiquants de drogues, ou encore des ébats sexuels.

Apple a réagi rapidement en mettant à jour sa politique de confidentialité, permettant aux utilisateurs de désactiver dorénavant tout enregistrement. L’entreprise précise qu’ils ne représentent que 1% des activations de Siri et ne durent que quelques secondes. Selon le lanceur d’alerte, les extraits seraient plus fréquents et peuvent durer jusqu’à 30 secondes.

Quant à Amazon, l’entreprise offre déjà aux utilisateurs des enceintes connectées de la gamme Echo la possibilité de refuser que des enregistrements vocaux soient utilisés pour développer de nouvelles fonctionnalités d’Alexa.

Et Google a carrément interrompu cette pratique, mais uniquement au sein de l’UE, suite à un reportage par la chaîne de télévision belge VRT, qui a mis la main sur plus d’un millier de conversations provenant de Google Home et de son assistant virtuel pour smartphone, dont un sur dix avait été déclenché accidentellement.

Un reportage qui a incité le commissaire chargé de la protection des données à Hambourg, en Allemagne, à interdire à Google de poursuivre ces enregistrements aléatoires pendant trois mois, le temps de vérifier si cette pratique n’est pas en violation du règlement général sur la protection des données (GDPR).

A tout hasard j’ai demandé à Siri sur mon iPhone ce matin si elle écoutait toutes mes conversations. Elle n’avait pas l’air au courant: «Désolée Emily, je n’ai pas la réponse à cette question». Quant à l’assistante virtuelle de Google Home, elle a dit que oui, qu’elles sont transmises à Google et que je peux les consulter dans mes paramètres.

Google Home ActivityReport

 

 

 

 

 

 

 

Mise à jour 10h18 – Décidément, même Skype est parfois sur écoute. Selon un article de la BBC, les employés de Microsoft écoutent certaines conversations qui ont été traitées par un logiciel de traduction.

Emily Turrettini

De nationalité américaine et suisse, Emily Turrettini publie une revue de presse sur l'actualité Internet depuis 1996 et se passionne pour les nouvelles tendances.

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