Les pratiques des réseaux sociaux pour délibérément inciter les usagers à passer plus de temps sur leurs plateformes aujourd’hui sont bien connues, mais il existe aussi des astuces ergonomiques destinées à carrément duper les utilisateurs.
La pratique a été baptisée dark patterns (ou chemins obscures), pour caractériser un site sciemment conçu pour inciter un utilisateur à faire des choix sans qu’il en soit conscient.
Des stratagèmes subtils qui peuvent inciter l’internaute à divulguer des détails personnels, acheter, ou s’abonner à un service.
Par exemple un site peut utiliser la couleur grise pour rendre l’option annuler peu visible ou inverser des normes de couleur pour faire croire qu’une option a été désactivée alors que c’est l’inverse. Dans le conscient collectif, le rouge veut dire non et le vert veut dire oui.
Inclure des frais inattendus dans la dernière étape d’un processus de paiement – comme dans le cas de l’entreprise aérienne Ryanair, qui rajoutait systématiquement une police d’assurance à ces tarifs. Ou encore, un grand classique, débiter une carte de crédit sans aucun avertissement lorsque l’essai gratuit avec un service prend fin.
La terminologie dark patterns a été inventé par Harry Brignull, spécialiste du design d’interfaces numériques. Sur son site, on peut prendre connaissance des tromperies les plus courantes.
Selon un rapport du Conseil norvégien de la consommation en 2018, intitulé Deceived by Design, Facebook, Google et Microsoft ont donné aux utilisateurs «une illusion de contrôle de leurs données par des procédés peu éthiques», lorsque les trois entreprises ont apporté des modifications à leur politique de protection de la vie privée afin de se conformer au règlement général de l’UE sur la protection des données (GDPR).
Avec l’anniversaire de l’entrée en vigueur du GDPR le 25 mai prochain, on peut s’attendre à un bilan et des amendes. Le commissaire européen a reçu plus de 95’000 plaintes dans les 8 mois qui ont suivi l’entrée en vigueur du GDPR.
Fascinating and scary!