Les morts seront un jour plus nombreux sur Facebook que les vivants

DIGITALE ATTITUDE : Si Facebook existe encore et continue de croître à son rythme actuel, le site pourrait compter 4,9 milliards d’usagers décédés d’ici 2100, selon des chercheurs. Pour mettre ce chiffre faramineux en perspective, rappelons qu’aujourd’hui Facebook revendique 2.3 milliards d’abonnés.

Les données de tous ces membres inactifs pourraient s’éterniser sur cette plateforme, selon Carl Öhman, chercheur au Oxford Internet Institute et auteur de l’étude qui s’interroge : «Qui a droit à toutes ces données? Comment les gérer au mieux pour contenter les familles des défunts? Et comment les rendre accessibles aux futurs historiens?»

«Jamais auparavant un échantillon aussi vaste de l’humanité n’avait été réuni en un seul lieu», a rajouté son co-auteur, David Watson, qui implore Facebook à «inviter historiens, archivistes, archéologues et spécialistes en problèmes éthiques à participer au processus de conservation de ces données.»

Vraiment? Je soupçonne Watson et son équipe de ne pas passer beaucoup de temps sur le réseau social. Les selfies, photos, vidéos, articles d’actualité, pubs, fake news et commentaires qui s’y trouvent, méritent-ils vraiment d’être considérés pour la postérité ?

Même la Bibliothèque du Congrès américain qui a tenté d’archiver Twitter in globo, a changé d’avis. Déclarant en 2017 que dorénavant, elle indexera les tweets «de manière très sélective». En une seule année elle avait amassé 170 milliards de tweets, soit un demi-milliard de tweets par jour.

En vérité, grâce au machine learning, l’intelligence artificielle et d’autres technologies que nous ne pouvons même pas imaginer aujourd’hui, traiter cette masse d’information d’ici l’an 2100 – dans 80 ans – ne devrait pas être difficile.

Le vrai débat est quel est l’intérêt d’une telle démarche? C’est comme si nous envisagions sérieusement d’analyser toutes les conversations de toutes les personnes sur la planète pour comprendre notre époque.

Pour éviter des milliards de comptes inactifs, il faudra simplement que chacun mette de l’ordre dans ses avoirs numériques, tout comme nous le faisons déjà pour nos biens matériels.

Les géants du Web proposent des solutions depuis longtemps pour gérer sa postérité et leurs procédures sont accessibles depuis une page de Wikipédia intitulée Death and The Internet. Cela rentrera dans les mœurs bien avant 2100.

 

Emily Turrettini

De nationalité américaine et suisse, Emily Turrettini publie une revue de presse sur l'actualité Internet depuis 1996 et se passionne pour les nouvelles tendances.

2 réponses à “Les morts seront un jour plus nombreux sur Facebook que les vivants

  1. Rien compris.
    Commercialement, le coût de ces données inactives est trop onéreux. Si les pouvoirs publics ont renoncé, vous pensez bien que les gafa ne vont pas payer pour stocker des comptes inactifs sur une longue période… Et ce serait de plus un non-sens écologique (refroidir des serveurs inutiles) !

    Facebook est de toute manière en déclin…

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