DIGITALE ATTITUDE : Dans la Silicon Valley, les parents travaillant dans les sociétés technologiques mettent leurs enfants dans des écoles à l’ancienne, où il n’y a pas d’écrans.
Alors qu’à Genève, le département de l’instruction publique, de la formation et de la jeunesse (le DIP), a dévoilé le 13 novembre dernier sa vision de l’école en 2050, essentiellement «former au numérique et par le numérique à toutes les étapes de la scolarité», dans la Silicon Valley, un courant inverse est en marche: l’enseignement dépourvu d’écrans.
Selon un article du New York Times, les parents qui travaillent pour les géants du Web – en connaissance de cause – sont de plus en plus préoccupés par les effets de leurs produits sur le développement de l’enfant. Ces parents veulent que la scolarité de leurs progénitures soit axé sur des tâches créatives et pratiques, utilisant les outils pédagogiques d’autrefois: tableau noir, papiers, crayons et jouets en bois. Même le tricot est au cursus de ces écoles privées. Ils affirment que les écrans entravent la pensée créative, l’activité physique, la capacité d’échanges et le pouvoir de concentration.
On aurait dû voir venir en entendant les propos des plus grands dirigeants. En 2011 déjà, Steve Jobs à qui un journaliste avait demandé si ses enfants aimaient le nouveau iPad, avait répondu: «Ils ne l’ont pas utilisé. Nous limitons la technologie à la maison.». Les trois enfants de Bill Gates n’ont eu un téléphone portable qu’à l’âge de 14 ans et Tim Cook interdit les réseaux sociaux à son neveu.
«Le fossé numérique était autrefois basé sur les inégalités dans l’usage et l’accès aux technologies de l’information, mais maintenant que ces inégalités se sont estompées, la nouvelle fracture se situera au niveau des limitations imposées à cet accès», résume Chris Anderson, ancien rédacteur en chef du magazine Wired.
Mais alors ces enfants californiens, éduqués à l’ancienne, auront-ils les connaissances nécessaires dans un monde numérique? La réponse donnée par Alan Eagle, ingénieur et père de 3 enfants interpelle: «Chez Google et ailleurs, nous rendons la technologie aussi facile à utiliser que possible. C’est aussi simple que d’apprendre à se brosser les dents. Pourquoi se presser pour donner ces compétences aux enfants? Ils s’adapteront sans problème quand ils seront plus grands.»
Photos d’élèves au Waldorf School of the Peninsula, Los Altos, Californie.
Merci pour votre article juducieux qui peut aider à fixer et à se fixer des limites et surtout retrouver le bon sens.
fascinating. thanks!
Très intéressant, et forcément, tout est une question d’équilibre entre le “toujours” et le “jamais”. Ceci dit, les geeks de la Silicon Valley ne sont absolument pas des références dans tous les domaines, à commencer par celui de l’éducation, et la dernière personne à qui j’aurais demandé des conseils pour élever mes enfants aurait été Jobs et autres Bill Gates…
Je suis d’accord pour l’équilibre à trouver entre le tout ou rien. Mais d’après ce que j’ai lu, les enfants de Bill Gates et Steve Jobs sont très réussis, leurs parents ont fait assez juste.
Femmes, je vous aime,
exprimez-vous, ça fait tant de bien à notre monde
?
Chère Emily, je pensais à vous en mettant un peu d’ordre dans ma machine 🙂
Je crois que c’est votre “digital Attitude” titre canon, comme “America great again”?
Bref et ne le prenez pas contre vous, j’essayais de mettre un peu d’ordre dans ma machine (programmes obsolètes et bla).
Perso, je promotionnerais la ethical digital Attitude, car, par ex.
– il n’est pas normal que des sites (inclus ces blogs) avec une fenêtre “contact” n’aient pas une obligation légale d’envoyer quittance du mail (courriel pour les unilinguistes);
– il n’est pas normal qu’un site, type antivirus, que vous payez pour le charger, soit programmé sur “renouvellement automatique” par défaut et que même pour certains, il est impossible et pour autant qu’on sache que ça existe, de désactiver le auto!!!!!!
Qu’en pensez-vous?
Bien à vous
Faut pas déconner, il ne s’agit en aucun cas d’école “à l’ancienne”. Ce sont des écoles privées avec un encadrement sans pareil pour des enfants ultra-privilégiés.
Ici l’école obligatoire est avant tout faite pour trier, classer et noter les gens. On est très loin de chercher le développement personnel et l’épanouissement!
Bref, même si évidemment le “tout écran” n’est certainement pas bénéfique, et qu’il paraît évidant qu’un apprentissage passant par des manipulations du monde physique soit nécessaire, avec ou sans écran, nos écoles publiques sont complètement nulles en comparaison des meilleures écoles privées du monde.