Surveillance parentale par GPS, «Geo-fencing» et mise sur écoute

Perdre de vue son enfant ne serait-ce qu’un instant est le cauchemar de tout parent. Et malgré toute la vigilance du monde, cela peut arriver, il suffit d’une seconde d’inattention.

J’ai encore le souvenir de la terreur ressentie lorsque mon fils de 4 ans – il y a 23 ans – a disparu quelques instants chez Ikea à Aubonne. Des images d’enlèvement et de fuite vers la frontière ont été mes premières pensées. Il était tout simplement reparti au rayon jouet.

Avoir toujours l’oeil sur ses enfants en vacances

Pendant les vacances d’été au bord de la plage, dans un parc aquatique, ou d’attractions, en hiver sur les pistes de ski ou en randonnée, l’inquiétude d’être séparé de ses enfants est exacerbée, par l’environnement inconnu, vaste, ou bondé.

Alors les parents investissent dans des gadgets pour savoir à tout moment où ils se trouvent. Il existe de petits boîtiers munis de carte SIM qui s’attachent à un sac à dos, des montres, des bracelets ou encore des émetteurs miniatures qui se portent autour du cou.

Conçus pour les moins de 11 ans et qui n’ont pas encore droit au téléphone portable, ces appareils rassurent. Et ils sont généralement équipés d’un dispositif d’alarme que l’enfant peut déclencher facilement en cas d’urgence.

Le «geo-fencing»

Les montres Weenect sont même dotées d’une fonctionnalité «geo-fencing» (ou géo-clôture) qui permet de délimiter un périmètre autorisé et prévenir un parent par SMS si cette limite est franchie.

Il existe aussi des bracelets pour éviter la noyade, qui, reliés par ondes radio à une centrale d’alarme, sonnent si l’enfant tombe dans la piscine.

Les associations pour la protection de l’enfance émettent cependant des réserves à propos de toutes ces technologies, craignant qu’elles ne se substituent à la vigilance parentale et érodent la confiance de l’enfant, constamment espionné et qui n’apprend pas à devenir autonome.

Les produits connectés pour les nouveau-nés

Le débat se poursuit pour les produits destinés aux nouveau-nés dont le comportement est souvent difficile à déchiffrer. Alors des objets connectés surveillent leurs signes vitaux pour mieux les interpréter: Une tétine enregistre la température, un body contrôle la respiration et le niveau d’endormissement, des couches intelligentes préviennent lorsqu’il faut les changer ou encore un chausson doté de capteurs, contrôle le rythme cardiaque et la qualité du sommeil. Des données consultables sur son smartphone qui risquent, selon le pédiatre Wendy Swanson dans le journal Quartz: «d’être au détriment de l’écoute naturel des parents.»

Avec les petits enfants, on n’est en fait jamais trop prudent.  Si on garde son bon sens et sa présence vigilante, ces nouvelles technologies sont un plus. Mais il faut éviter les dérives, comme celle de mettre ses enfants sur écoute. Les montres WATCHU par exemple sont dotées de micro, «pour rassurer les parents que leur enfant n’est pas victime de harcèlement», selon Bryoni Hipkin de WATCHU, dans The Telegraph.  Là, c’est de l’abus.

Emily Turrettini

De nationalité américaine et suisse, Emily Turrettini publie une revue de presse sur l'actualité Internet depuis 1996 et se passionne pour les nouvelles tendances.

Une réponse à “Surveillance parentale par GPS, «Geo-fencing» et mise sur écoute

Les commentaires sont clos.