Le département de la sécurité intérieure américaine envisage d’interdire les appareils électroniques sur les vols en provenance de l’Europe à destination des États-Unis, a déclaré mercredi dernier un porte-parole du gouvernement à CNN.
Cette interdiction concernerait les ordinateurs portables, les tablettes, les caméras, les lecteurs électroniques, les lecteurs de DVD, et les téléphones cellulaires de grande taille.
Une mesure qui affecterait 400 vols chaque jour et 65 millions de passagers par année.
Ces restrictions sont une extension de l’interdiction appliquée depuis le mois de mars sur les vols en provenance de huit pays du Moyen Orient. D’après une source anonyme dans la sécurité qui a parlé au Guardian, ces mesures sont envisagées suite à la crainte d’un complot terroriste, impliquant une tablette remplie d’explosifs.
La crainte d’un attentat terroriste
De telles inquiétudes ne sont pas sans fondement. Une bombe est soupçonnée avoir été cachée l’année passée dans un ordinateur portable qui a explosé en plein vol, trouant le fuselage d’un avion somalien et blessant deux passagers.
Une détonation dans une cabine pressurisée peut avoir beaucoup plus d’impact que celle dans une cale, où la déflagration serait amortie par les bagages. De plus, la carlingue du ventre de l’avion est renforcée pour mieux résister aux atterrissages difficiles.
Pour les voyageurs d’affaires qui comptent sur leurs ordinateurs pour travailler sur les réseaux long courrier, ce serait une très mauvaise nouvelle.
Des compagnies aériennes prêtent des ordinateurs et des tablettes à bord
Certaines compagnies aériennes déjà affectées par l’interdiction ont trouvé moyen de le contourner, en offrant du Wifi gratuit et en mettant à disposition des passagers, des tablettes et des ordinateurs portables pendant la durée du vol.
Au contrôle de sécurité, les appareils sont emballés dans du papier bulle
Pour vous donner une idée comment cela se passe à l’aéroport avant l’embarquement, Jon Russell pour TechCrunch, publie un photo reportage de son départ il y a quelques jours pour New York depuis Dubaï avec la compagnie Emirat. On voit qu’au contrôle de sécurité, chaque appareil est emballé soigneusement dans du papier bulle puis placé dans un carton individuel au nom du passager. Tous les cartons sont ensuite transférés dans la soute à bagages pour être récupérés intacts à l’arrivée.
Pour le moment les compagnies aériennes sont libres de mettre en place la procédure la plus expéditive et rassurante pour prendre en main les appareils des passagers.
Si ce décret devait se concrétiser, on devrait le savoir très prochainement, il n’y aura qu’une chose à faire: acheter des bouquins et prendre son mal en patience.
Lire aussi: Les exigences intrusives des Etats-Unis pour les visiteurs étrangers
“acheter des bouquins”, oui, absolument, mais il me semble qu’un bon vieux gros roman style Guerre et paix pourrait contenir largement autant de C4 qu’une tablette ou un cellulaire de grande taille. Faudra-t-il bientôt voler complètement à poil ? Et même là, certains trouveront encore le moyen de porter de fausses quéquettes sinon des tetons bourrés d’explosifs. Peut-être est-il temps de songer à relancer le transport maritime intercontinental. Après tout, il n’est pas impossible de concevoir des transatlantiques capables d’atteindre 40 noeuds, soit une soixantaine d’heures pour traverser l’Atlantique. En partant le jeudi soir, cela mettrait grosso-modo sur la côte est le dimanche matin ; tout le monde n’est pas pressé au point de subir l’outrage que sont devenus les transports aériens, beaucoup ne demanderaient pas mieux que de relaxer deux jours et trois nuits en mer, loin des contingences terrestres et plus encore de celle de l’air. Et puis 146 000 gros porteurs par an uniquement de l’Europe aux États-Unis, cela fait beaucoup trop de Co2 !
Vous avez beaucoup de bons arguments 🙂 Oui, voyagerz aujourd’hui est souvent une épreuve et une indignité.