Ça pique

L’aventure en images

2016-04-25 12.36.53 - copie

Mambo!

Bonjour de ce pays où le Baggagi est le roi de la route.

Le Baggaghi est une tricycle motorisé, à l’image du rikshaw ou du triporter mais version « allez hop, je me glisse entre les voitures, grimpe sur les trottoirs, virevolte au milieu des flaques »

Réponse au concours

Il est l’heure de répondre à cette question qui désormais vous empêche de dormir la nuit: mais qu’est-ce donc que ces photos ? Je fais bien sûr référence au concours de mon dernier post.

Vous allez enfin tout savoir et en passant merci pour les incroyables réponses que j’ai reçues…

L’aspirateur à moustiques

Premièrement, voici un aspirateur à moustique. Hé oui, pour transférer ces petits culicidés, il faut bien les attraper. On pointe une extremité (la partie rigide) sur le moustique, l’autre se place dans la bouche et on aspire. Bien sûr, ne souhaitant pas avaler nos précieuses données, on place un filtre au milieu de l’aspirateur qui empèche le moustique d’atterrir dans notre bouche. Il faut un peu de pratique pour trouver la bonne intensité d’aspiration, mais on s’y fait vite.

L’infection des moustiques

Pour les infecter, nous nourrissons les moustiques avec du sang parasité. Pour cela, nous avons cherché des personnes infectées par des “oeufs” de la malaria, nous leur avons prélevé du sang que nous avons offert en pitance aux moustiques. Comme vous le voyez sur cette photo, ces derniers piquent à travers une fine membrane de parafilm. Le sang est maintenu à une température de 37° par les tuyaux d’eau remplis d’eau chaude qui entourent le conteneur de sang.

La maison des moustiques

Ensuite nous laissons les moustiques tranquilles durant deux semaines, le temps que le parasite se développe. Voici l’habitacle des moustiques pendant cette période:

Les moustiques se nourrissent de sucre liquide grâce à de petites boules de ouate imbibées que nous posons sur le dessus de leur maison.

L’expérience

Après ces deux semaines, voici arrivé le moment de l’expérience. Souhaitant étudier la préférence d’attraction de nos amis ailés, nous les plaçons au milieu de cette longue cage. A chaque extremité se trouve une chaussette portée 24h l’une par un humain, l’autre par une vache. Un obstacle à franchir (un filet troué) est placé afin de s’assurer que le moustique se dirige volontairement en direction de l’odeur.

Après 15 minutes d’expérience nous récupérons les moustiques de chaque compartiment et les congèlons.

Sépulcres pour des moustiques

Il faut ensuite ramener nos échantillons dûmement étiquetés en Suisse afin de poursuivre nos analyses. Elles consistent à vérifier quels moustiques sont bels et biens infectés (nous prévoyons un succès d’infections chez seulement 30% des moustiques). Les sarcophages de nos amis ressemblent à cela:

Dans chaque petit récipient se trouve du silicagel, pour conserver les moustiques en les asséchant, un peu de ouate pour faire un lit et enfin le moustique (mort) qui repose au dessus. Nous avons plusieurs miliers de moustiques, cela implique d’inombrables heures de fabrication de minisarcophages. Evidemment, l’étape cruciale est l’étiquettage de chaque moustique, ce qui demande une concentration extrême afin de ne pas fausser nos résultats.

Vous me direz, mais alors vous avez “fabriqué” des moustiques qui peuvent transmettre la malaria…??

En effet, mais évidemment nous avons pris les précautions nécessaires pour qu’aucun moustique ne s’échappe…

Un laboratoire de haute sécurité

Premièrement la salle de laboratoire est  fermée à quiconque ne travaille pas sur cette expérience. Tout scientifique fricotant avec ces moustiques infectés est sous prophylaxie (médicamant préventif de la malaria). Nos copains ailés sont strictement gardés derrière de doubles sécurités de moustiquaires.

Enfin la salle est équipée de pression négative. Si un moustique par malheur s’échappe, il est aussitôt aspiré par un grand tuyau au plafond.

Good bye Tanzania

Il est temps de rentrer avec nos petits moustiques au fond de nos bagages.

Nous avons encore toutes les analyses à effectuer, je ne vous laisserai pas sans nouvelles et bien évidemment je vous communiquerai les résultats.

Ce voyage n’aurait pas pu se réaliser sans le soutien financier de la fondation Schmidheiny ainsi que celui du Rotary Club que je remercie du fond du coeur. Je remercie également la Fondation Hans Wilsdorf sans qui je n’aurais jamais pu mener à bien mes études.

Enfin, un grand merci à Ifakara Health Institute pour son accueil.

Asante sana Bagamoyo, Kwaheri!

Bien à vous, votre parasitaire qui se réjouit de voir la tête des douaniers et de leur expliquer ces minis sarcophages à moustiques.

 

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