la protection de vos avoirs numériques et droits d'auteur est un processus continu - Elena Debbaut

Comment protéger son contenu numérique – quelques pratiques à adopter

Le tissu économique en Suisse est constitué à 99% d’entreprises avec une petite taille (source Confédération Suisse). Toujours selon la même source, les PME sont les structures qui ont moins de 250 employés. Les entreprises ayant moins de 10 employés représentent environ 90% de la totalité des entreprises suisses.

Or, dans le monde d’aujourd’hui, ces entreprises sont très fragiles et démunies quant à la protection de leurs avoirs et contenus numériques.

Dans une majorité des cas, ces contenus numériques constituent un avantage compétitif qui contribuent à l’établissement d’une marque d’entreprise ou personnelle. D’autant plus que Google – qui représente aujourd’hui plus de 90% des recherches mondiales – a déclaré sur son blog très suivi par les professionnels du référencement que le “contenu de qualité est favorisé dans les résultats de recherches“.

Les voleurs de contenu savent que les petites structures ne possèdent pas la puissance de défense, ni le savoir-faire, ni une connaissance active sur leurs droits comme auteur, et encore moins les processus d’une grande multinationale.

Or, proportionnellement par rapport à son chiffre d’affaires, une petite entreprise doit investir beaucoup plus pour la création de son propre contenu numérique. Dans ce cas, le vol de son contenu constitue une attaque directe à l’existence même de l’entreprise victime.

La protection du contenu est un processus

Cet article va mettre un accent sur la défense des produits intangibles: le contenu numérique, qu’il soit sous forme de textes, articles de blog ou visuels personnalisés. Il s’agit de partager quelques pratiques permettant d’agir rapidement et protéger ses œuvres — une sorte de meilleures pratiques (“best-practices“) sur les actions à adopter contre les voleurs de contenu.

La question essentielle n’est pas “si le contenu se fera voler” mais plutôt “que faire pour surveiller et protéger ses droits quand le contenu se fera voler“. En effet, le contenu de qualité se fera voler tôt ou tard, et pas seulement une fois, par une seule personne. Une interaction “au cas par cas” ne sera pas efficace sur le long terme.

Voici pourquoi le fait de voir cet ensemble comme un processus vous aidera à agir et protéger vos droits avec le minimum d’investissement en ressources, temps et coûts. Ce processus doit être suffisamment rapide, efficace et répétable pour ne pas impacter les autres activités régulières et la gestion d’entreprise.

Il est à noter que cet article n’a pas l’intention de constituer un avis juridique adapté à une situation précise, ni de couvrir tous les aspects liés à ce sujet complexe.

Les contenus numériques qui se font le plus souvent voler

Aujourd’hui tout se vole. C’est surtout les créations de qualité et originales qui sont une cible privilégiée. Outre la contrefaçon des produits physiques, ce vol couvre absolument tout:

  • les messages marketing,
  • des textes et des messages pour présenter ses services et produits,
  • voir même des articles de blog,
  • présentations et logo d’entreprise,
  • et même les descriptions des biographies des collaborateurs,
  • les photos et les vidéos publicitaires de son propre site web, ou celui d’entreprise.

Pour la petite anecdote, même les CV se font copier; des documents uniques qui sont supposés être le reflet de ses propres expériences professionnelles. Sans oublier le vol des quelques billets sur un site web personnel d’un hobby pendant ses heures perdues.

Il est assez difficile et dans nombreux cas ce n’est même pas justifié économiquement de faire appel à un notaire ou attendre auprès de l’Institut de Protection Intellectuelle de chaque pays pour chacune de ses publications sur Internet. Pour procéder ainsi, les coûts seraient astronomiques. En plus, la vitesse de réaction par rapport aux besoins du marché va clairement souffrir. Or, cette agilité est très importante pour les petites entreprises.

Néanmoins, la loi existante sur le droits d’auteur et les droits voisins (LDA) est généralement suffisante pour faire valoir la protection de ses avoirs, peu importe qu’ils soient sous forme physique ou numérique. D’autres pays possèdent des lois similaires.

En effet, la protection naît automatiquement avec la création de l’œuvre.

Pourquoi tout se vole ?

Le vol ne se fait pas principalement parce que c’est facile de le faire (même si c’est un facteur), mais parce que la créativité, la capacité d’innovation et l’intellect sont une denrée rare. Et comme tout ce qui est rare a de la valeur …

Le contenu numérique ne possède pas de barrière physique proprement dite. Ainsi, le vol du contenu numérique est plus facile. Il existe quelques barrières techniques pour rendre la vie difficile au moment de la reproduction, mais un voleur arrivera toujours à se servir du contenu d’autrui.

De nos jours, la création de contenu original peut se faire sans difficultés majeures. Ainsi,

Pourtant, il y a toujours de vols de contenu numérique.

Un peu d’historique

La base de l’Internet, sous une forme très similaire à ce qui existe aujourd’hui, a été conçue dans un monde académique, plus précisément, au CERN (Genève). C’est Timothy John Berners-Lee et Robert Cailliau qui ont mis en place la base du réseau web (le World Wide Web) et la navigation par des liens hypertextes. Les échanges étaient peu sécurisés, car le but principal était le partage. En effet, le monde académique est, par définition, un endroit propice au partage d’idées et connaissances. La confiance et le respect y sont de mise.

30 ans plus tard et l’évolution technologique aidant, nous voici dans un monde où il est possible d’effectuer une multitude d’actions comme les transactions financières, faire ses achats, se divertir, communiquer, s’informer. Le tout, avec quelques clics sur Internet.

Ce développement a permis une diversification des possibilités liées au partage (les vidéos sont un exemple) … et même l’apparition de métiers et notions qui n’existaient pas auparavant. Par exemple, le métier de rédacteur/créateur de contenu n’existait pas. La notion de “marque personnelle” n’était pas non plus si répandue qu’aujourd’hui.

De nos jours, il y a beaucoup de création.

Vous retrouverez ainsi des milliards de nouvelles pages Internet, articles, documents, images, vidéos, musique, codes logiciels informatiques, produits physiques, et la liste continue. En ce mai 2019, le monde comptait pas moins de 3 milliards de recherches Google par jour (soit environ 75’000 recherches par seconde) et presque 3 millions de billets de blog qui ont été écrits par jour.

La création et l’utilisation du contenu est devenue exponentielle, comme vous pouvez le voir en temps réel sur le site web https://www.internetlivestats.com/

Le monde est petit, et aujourd’hui il est encore plus petit

Comme créateur de contenu, vous ne serez ni la première, ni la dernière personne ou entreprise dont le contenu numérique se fait copier. Au fil des années, il y a une sorte d’indifférence qui se développe au vu du nombre impressionnant d’appropriation illégale de contenu. Il ne s’agit pas d’une attitude blasée, ni d’un laisser-aller, mais simplement d’un constat.

Effectivement, la création de contenu nécessite plus de temps et ressources que celui d’une armée entière de copieurs-voleurs qui attendent avec grande ardeur toute nouvelle publication. Les 4 jours en moyenne pour les créateurs de contenu contre les 10 minutes pour les voleurs.

En pratique, les créatifs ne peuvent plus suivre “la forte demande”.

La création de contenu original elle, continue tant bien que mal, car le fait de se faire faire copier n’enlève en rien la capacité de l’auteur à toujours venir avec quelque chose de mieux.

Rassurez-vous. Le monde a toujours été petit, selon le dicton populaire … mais aujourd’hui ce monde est devenu encore plus petit. Les voleurs de contenu se font donc attraper encore plus vite. En plus, grâce aux moyens technologiques actuels, le suivi de son contenu existant est devenu plus aisé même plus les petites structures. La poursuite des voleurs est aussi grandement facilitée.

Le contenu, le point central de sa marque

De nos jours, la création de contenu est étroitement liée à la création du “branding” — la marque d’entreprise ou personnelle. Toute personne et entreprise active professionnellement a besoin d’un contenu original, qui engage, qui informe, qui éduque, et qui fait connaître la juste valeur d’un auteur.

Or, la création de contenu exige un investissement en temps et argent.

Voici pourquoi cela peut sembler plus facile d’aller se servir en “libre-service” du contenu d’autrui — tout en se construisant une renommée de prétendu expert et des revenus stables … mais sur la base du travail des autres.

Le temps ainsi libéré par le voleur est utilisé sur des activités plus lucratives, pendant que le créateur initial se trouve malgré lui, dans la situation absurde d’un travailleur de l’ombre et bénévole … mais pour le compte d’une autre structure commerciale.

La copie, meilleure forme de flatterie, vraiment ?

Pour paraphraser Charles Caleb Colton dont les paroles sont devenues désormais célèbres: “l’imitation est la forme la plus sincère de la flatterie” nous pouvons nous demander si la copie constitue une forme de flatterie ou elle sert à servir les intérêts malhonnêtes d’un groupe de personnes ou d’un individu.

Pourquoi ne pas dire les choses telles qu’elles sont ?

Un vol est un vol, et aucunement une “flatterie” qui fait perdre des revenus au créateur initial. Il est possible de faire des affaires de manière éthique; cet aspect n’empêche en rien le succès d’une entreprise. L’aspect “éthique” est d’ailleurs devenu un élément prépondérant dans le choix d’un fournisseur de services ou produits.

Les explications reçues suite aux vols de contenu consistent à dire toujours la même chose, à quelques variantes près. Voici un petit florilège pour s’amuser de l’absurdité. Il est à noter qu’il s’agit de réponses réelles.

  • si on ne fait que partager, ça ne reste que 2 minutes sur la toile et rien d’autre” (sic) … mais c’est oublier qu’eux-mêmes partagent sur les réseaux sociaux ce même contenu qui renvoie par contre à leur propre site web …
  • donc voici le pourquoi du comment pour ne pas le perdre “ils font en sorte de bien le conserver et en entier sur leurs site web à eux” (sic) … parce que la création de contenu nécessite “un bon savoir à communiquer” (sic) … qui n’est pas “facile à trouver” (sic) en plus “il faut avoir du talent” (sic) du temps et argent …
  • et cela d’autant plus que les voleurs eux même vendent des services similaires … et “décident (sic) que c’est le mieux (sic) pour leurs clients à eux” … et qui de plus est “très avide du même type de contenu” (sic) … d’où la reproduction sans autorisation sur leurs site web à eux …
  • et puis, c’est pour rendre un service, car “c’est une faveur pour se faire connaître” (sic) … même avec le nom de l’auteur initial et le titre modifié pour justement, cacher à tout prix la source réelle … “sinon le lecteur ira direct à la source” (sic) … sans passer par le site voleur …
  • et au final, quand leur logique chauffe trop … “qu’on trouve de milliers de pages sur Google qui lui est gratuit, donc tout y est gratuit” (sic).

Vous l’aurez compris, aux yeux des voleurs de contenu, Internet serait une sorte de libre-service permettant de s’approprier le contenu d’autrui pour mieux promouvoir ses propres intérêts commerciaux et faire connaître son propre site web au détriment des créateurs initiaux. Le pire c’est quand il s’agit de “rédacteurs web professionnels” travaillant pour le compte des grandes entreprises et qui arrivent avec de telles absurdités.

Or, c’est oublier que ce non-respect des droits d’auteur est punissable selon les lois en vigueur, d’autant plus quand il s’agit d’un gain commercial qui profite au voleur. Le fait d’être du métier constitue d’ailleurs une circonstance aggravante.

Les risques avec les voleurs de contenu

Google pénalise les contenus identiques qui figurent sur plusieurs sites web, sous des noms d’auteur et éditeurs différents de la source initiale. La problématique du contenu dupliqué a fait couleur beaucoup d’encre et tout professionnel se garde bien loin de ce genre de tactiques.

Dans ce cas il y a une dilution de la qualité, parmi les autres 200 critères d’évaluation Google pour trier les contenus proposés par un site web. Les autres problèmes avec les voleurs de contenu c’est que:

  • les voleurs de contenu gardent le trafic (et les visiteurs) chez eux
  • les créateurs originaux ne sont même plus connus, car la reprise se fait sous un autre nom
  • les données méta d’une page (auteur, éditeur, lien) appartiennent entièrement au site web qui a copié
  • quelques fois, et dans environ 65% des cas, le site original est pénalisé et moins bien référencé que les voleurs de contenu, qui eux maîtrisent à perfection les méandres des astuces grises du référencement SEO (search engine optimization) et SEM (search engine marketing).

En effet, les voleurs de contenu font un triple vol:

  • vol de contenu,
  • vol de visibilité, trafic et visiteurs,
  • vol de revenus au site et auteur original.

Dans le cas du blog LeTemps, les participations avec le contenu des auteurs ont un double rôle:

  1. aider la presse locale qui souffre de la concurrence internationale,
  2. et aussi faire connaître le savoir-faire des divers contributeurs, tous très talentueux.

Voici pourquoi le contenu original doit être gardé sans modifications de nom ou lien web. En pratique, cela veut dire que le contenu initial peut toujours être partagé sur les réseaux sociaux, mais seulement depuis le premier lieu de publication et ne pas se faire faire rediriger à un tout autre site web.

Ainsi, les visiteurs (et potentiellement les futurs abonnés au journal) qui souhaitent lire l’article arrivent chez le site web LeTemps, et pas aux voleurs de contenu. Déjà que la presse souffre, pas besoin qu’ils en rajoutent avec l’aliénation du contenu sur d’autres sites web.

Partage du même contenu avec autorisation

Sachez qu’il existe des moyens techniques permettant de procéder dans les règles d’art pour republier le même contenu sur d’autres sites web. Un partage sain, basé sur un gain réciproque, et en toute connaissance de cause peut se faire en utilisant ces étapes:

1. rajout du lien “canonical” (=lien original) à insérer dans le code de la page web supplémentaire.

<link rel="canonical" href="http://site.original" />

2. demandez un compte auteur pour publier; cela permettra le rajout automatique de votre nom dans les données méta de la page web.

<meta name="author" content="Votre Nom">

Ces 2 indications techniques dans les données méta de la page web communique aux moteurs de recherches à quel endroit se trouve le contenu original et qui est l’auteur.

Ainsi, suite à une recherche, c’est le lien original qui sera présenté.

L’avantage de cette méthode est qu’il est possible de présenter le même contenu sur d’autres sites web, et sans tomber dans la pénalité d’un contenu dupliqué, car la source du lien “canonical” pointe toujours vers le premier lieu de publication. En procédant ainsi avec l’utilisation active d’un lien “canonical”, il n’y aura aucune de dilution de trafic, mais d’un gain de trafic et visibilité.

Des outils comme Yoast SEO ou outres rajouts WordPress permettent le rajout du lien canonical et du nom de l’auteur (un seul par page). C’est simple et élégant, sans mentionner que tout le monde est gagnant.

A quel moment et pourquoi faut-il agir en cas de vol ?

Dès le moment de la découverte du voleur de votre contenu. Selon mon expérience, un contenu volé apparaît après une période de 54 à 252 jours et dans le cas d’un site voleur bien optimisé, même plus vite.

La surveillance et la défense de ses droits intellectuels est effectivement une tâche à prévoir dans le cadre de ses activités marketing et établissement de marque. Selon la grandeur de vos avoirs et contenus numériques, vous pouvez y consacrer quelques heures et même quelques semaines par trimestre.

Il suffit d’effectuer quelques recherches de ses phrases clé, images, vidéos, noms. Le voleur sera très vite retrouvé, et même mieux référencé que le contenu original.

Il existe également des outils automatiques permettant une surveillance active de son contenu numérique; cela permet une réactivité presque instantanée y compris l’envoi des courriels de “mises en demeure“.

Néanmoins, malgré l’automatisation d’une partie de la surveillance, le temps manque pour la prise d’une position légale quand un vol est constaté. Et les voleurs le savent pertinemment, d’où un ciblage orienté sur le contenu des petites structures (ou perçues comme telles).

Sur ce point, les voleurs bénéficient bel et bien d’une expertise. En même temps, cette “expertise” jouera clairement en leur défaveur pour établir votre dossier, dans le cas où vous décidez de défendre vos droits et demander des dommages et intérêts.

Dans quelles situations faire la défense de ses droits comme auteur ? Il faudra toujours réagir dans les cas où l’éthique manque clairement aux voleurs de contenu … quand ce voleur est un compétiteur ou une société qui profite pour augmenter ses propres ventes … et d’autant plus quand vous avez subi une perte de visibilité, et partant, une perte de vos revenus (mandats, commandes, recettes publicitaires, commissions).

En effet, la perte de visibilité est toujours associée à une perte de revenus.

Cette perte de revenus est estimée selon les tarifs usuels du secteur d’activité. Ainsi, un consultant peut prétendre à un dédommagement important, au vu des montants pratiqués dans le cadre des mandats. Un site grand public avec un bon trafic peut aussi demander des dédommagements pour la perte de recettes publicitaires, ventes, commissions, et visibilité.

Le non-respect des droits d’auteurs ne doit pas être pris à la légère.

Que faut-il faire quand son contenu a été utilisé sans autorisation ?

Une fois le voleur découvert, ne tardez pas à réagir.

Au moment où votre contenu se retrouve sans votre autorisation sur plusieurs sites web mais sous des noms différents, cela pénalise le site web initial sur lequel vous avez publié. De plus, cela crée une dilution de votre trafic et une diminution du nombre de vos propres visiteurs.

Il est aussi vrai que les algorithmes des moteurs de recherche et spécialement Google arrivent à identifier le premier lieu de publication ainsi que l’auteur, mais ce n’est pas toujours le cas quand le nom de l’auteur est modifié avec intention et quand c’est un autre site web qui présente exactement la même chose mais sans utiliser le lien “canonical” (=lien original), dans les données méta de la page. Si la page web qui reproduit votre contenu à l’identique ne possède pas cette indication technique, alors le contenu sera considéré comme dupliqué.

Malheureusement, les voleurs de contenu savent pertinemment les risques liés à l’illégalité de leurs actions. Ils misent sur le manque de connaissances technique et juridiques de ses victimes qui arrêtent de se défendre car les créateurs de contenu et les auteurs ne savent pas comment le faire.

Par où commencer pour faire valoir ses droits ?

1. restez calme

Même si vous avez envie d’aller étrangler le coupable et mettre une mauvaise note d’évaluation sur son entreprise, restez calme.

S’agit-il d’une société qui a les moyens d’acheter ou créer son propre contenu ? Est-ce un non-respect de la part d’un de vos compétiteurs ? Est-ce un professionnel du métier comme un responsable communications ou rédacteur web qui gagne son revenu confortablement, mais grâce à votre propre contenu ?

Si c’est le cas, la conclusion d’une entente n’est pas possible; la confiance n’est plus là. Vous allez entendre des excuses qui impliquent “le stagiaire” ou “un contenu acheté” ou un “manque d’attention“. Vous allez aussi lire des excuses “techniques” comme si c’était une faveur énorme qui vous a été faite de se faire faire republier … mais sous un tout autre nom et lien URL présenté aux yeux de moteurs de recherches.

La qualité des sites qui procèdent ainsi est très mauvaise; leur niveau éthique et développement des affaires encore plus mauvaises. N’oubliez pas que tôt ou tard le voleur se fera attraper par d’autres entreprises sur le même non-respect des droits d’auteur. Il est donc sage de ne pas être associés avec ce genre de sites web.

2. prenez des captures écran

Le fait de “faire semblant” ne pas connaître la loi sur les droits d’auteur n’est pas une excuse. En 2019, tout le monde ayant un ordinateur et ayant navigué un peu sur Internet (soit à peu près tout le monde actif professionnellement) a connaissance du fait que le contenu sur Internet n’est pas “gratuit“.

Voici ce qu’il faut chercher:

  • page entière (avec menu, logo, bas de page)
  • code source (avec focus sur les indications des données “meta-author” et “meta-canonical” et le flux “rss” favorisant leurs propres partages)
  • vérification des images (si nom d’image sous un autre nom, taille modifiée, chemin)
  • les résultats de recherche Google ou autre, incluant la page web du copieur
  • analysez aussi les autres contenus publiés (cela aidera à éliminer l’excuse du “manque d’attention“)
  • les données publiques sur la personne ou la société en faute.

Même si vous décidez de ne pas faire valoir des dommages et intérêts pour atteinte à vos intérêts patrimoniaux, prenez ces quelques captures d’écran. En cas de republication quelques jours après que votre contenu a été enlevé, vous pourrez faire valoir votre bonne foi.

3. clarification ou mise en demeure

Une fois vos preuves enregistrées, demandez à clarifier cette situation si besoin, ou si vous savez pertinemment que c’est un vol et que votre contenu est unique et crée soi par vous-même ou une équipe de confiance, demandez alors à ce que votre contenu soit enlevé en totalité de ses serveurs web.

Dans les 2 cas, offrez toujours un délai de quelques jours (et un peu plus pour les périodes des vacances). Ce délai est utile pour faire valoir ses propres intérêts dans une éventuelle plainte pénale et juridique.

Écrivez un courriel au propriétaire du site web. Suite à une recherche “whois” cette information devrait être facilement accessible. Si vous n’arrivez pas à trouver le propriétaire, alors adressez votre message à une adresse e-mail généraliste de type “contact@” – “info@” – “hello@” suivi du nom de domaine.

Si le propriétaire du site n’est pas identifié facilement, ni son hébergeur, alors cherchez le numéro IP du site web. Il y a des fortes chances qu’il s’agit d’un hébergement partagé avec plusieurs autres sites web. Regardez par un “whois” qui est l’hébergeur des autres sites web, et adressez votre courrier de mise en demeure à l’hébergeur en question qui est co-responsable des publications.

Cette mise en demeure donne des très bons résultats quand le langage utilisé est neutre et quand votre lettre n’est un copié-collé depuis un modèle disponible sur Internet. Prenez le temps de la personnaliser.

En procédant ainsi, vous démontrez que vous avez pris le temps d’écrire et que vous n’hésiterez pas à aller plus loin quand le besoin se fait sentir. Vous pourrez soi-même créer son propre modèle de lettre, ou vous pouvez demander l’aide d’un assistant juridique.

Que faire quand il y a un doute sur votre contenu

Surtout dans le cas des photographies ou d’un code informatique, il y a des situations où le contrefacteur supposé peut avoir les droits d’utilisation et avoir acheté les licences correspondantes.

Dans le cas des formats textes, ne négligez pas non plus la possibilité que votre contenu soit en cause, surtout si vous l’avez obtenu d’une source externe comme un ghostwriter ou rédacteur web. La tentation est grande dans ce secteur, donc grande attention avec la sous-traitance relative à votre création de contenu numérique.

Si vous estimez que vos talents de créateur ne sont pas à hauteur, privilégiez donc les fournisseurs locaux, éthiques et de qualité. Cela vous évitera bien de soucis par la suite.

Autres moyens pour agir

Si vous avez subi des pertes importantes en trafic et visibilité, ou l’éthique dans les affaire est importante et souhaitez contribuer à créer un Internet plus propre, alors sachez qu’il est possible d’agir pour finir avec la “florissante expertise” du voleur. Le tout, en parfaite légalité.

Plainte DMCA à Google

L’algorithme de Google sait qui a été le premier et selon ses 200 critères d’évaluation, il peut très vite identifier le créateur initial.

Il suffit donc d’aller se plaindre.

Les liens du voleur vont être éliminés quand vous refaites la recherche sur le contenu. Dans l’index Google, seuls les liens “officiels” vont être gardés et présentés. Vos liens restent.

Et puisque Google représente plus de 90% des recherches sur Internet, sa punition est très forte: plus de trafic du tout pour le site voleur. Si malgré ces plaintes la situation continue de plus belle et ramasse les plaintes, alors c’est l’entier de son site qui sera exclu. Voici pourquoi la petite durée de vie du site voleur. Assez souvent, il recommencera “à neuf” mais avec les mêmes attitudes.

Facturation pour perte de revenus

Quand le voleur est actif dans un domaine similaire au vôtre, et se fait la belle vie sur la base de votre contenu, n’hésitez pas à envoyer une facture pour le contenu utilisé sans votre autorisation. Estimez la perte d’affaires, la perte de mandats, perte de commandes, etc. Un juge est très sensible à cet argument, d’autant plus que la loi protège votre contenu.

En cas de non-respect de vos droits d’auteur, une poursuite pénale peut être envisagée et sérieusement prise en compte, surtout si le voleur continue de plus belle. Une action en justice est fortement recommandée si votre dommage est important.

Il est à noter qu’en Suisse vous avez 2 solutions supplémentaires. La poursuite pour le non-paiement de ses factures en est une de ces possibilités. Une autre c’est d’aller faire défendre ses droits via un juge de paix si le dommage subi est inférieur à 10’000.- CHF. Rien d’exceptionnel, mais c’est surtout la défense de ses droits qui compte, d’autant plus quand il s’agit d’une grande entreprise ayant les moyens de créer et payer son propre contenu (au lieu de le voler).

Les choses se compliquent un peu quand la juridiction se trouve sur un autre continent. Sachez néanmoins qu’il est possible de mandater un cabinet d’avocats situé à l’étranger, et qui travaille sur base de commission. La facture finale au voleur se trouvera ainsi multipliée par un facteur de 3x au minimum, vu qu’un avocat rajoute aussi ses frais.

Quant aux trolls du copyright, une autre espèce de voleurs utilisant à mauvais escient la loi sur les droits d’auteurs, et qui mentent que votre contenu est en fait le leurs … eh bien, sachez qu’il est possible d’organiser une défense pro-active et gagner. Il faudra compter sur plus de temps dans ce type de cas, mais si vous prévoyez cet aspect dans le processus de protection de ses droits comme auteur, alors vous serez toujours prêt à riposter.

Conclusion

Quand votre contenu se fait voler, tout n’est pas perdu.

L’implémentation d’un processus, comme mentionné ci-avant, vous aidera à réduire votre investissement en temps et ressources. Malgré un investissement initial et la courbe d’apprentissage initiale, vous serez gagnant sur le long terme. Pour une petite entreprise, cet investissement en vaut la peine.

Aujourd’hui il y a beaucoup de moyens technologiques et méthodes pour envisager une attitude active de protection par rapport à vos avoirs numériques et vos droits d’auteur. Ces avoirs ont une valeur importante depuis que “le contenu est devenu le roi” de toute marque d’entreprise ou personnelle. Comme preuve, voici que les voleurs utilisent vos avoirs … au lieu de créer leur propre contenu à eux.

Finalement, protéger son contenu est toute une affaire.

Présentation: le Contenu Numérique

La présentation ci-après résume les étapes à suivre:

  1. pour correctement republier son contenu sur autres sites web
  2. et comment réagir si votre contenu est utilisé sans autorisation.

Suivez le lien suivant: [1906-04S] Le contenu numérique: reproduction et protection pour voir l’ensemble de la présentation.

📌 Droits de Réutilisation …

 

Infographique: 7 étapes pour mieux comprendre la gestion de son contenu numérique sur Internet

 

infographie pour la gestion de son contenu numérique sur Internet - Elena Debbaut
7 étapes pour la gestion de votre contenu numérique

 

📌 Droits de Reutilisation …

 

étude de cas - externalisation offshore - solutions pour réduire les risques - conseils entreprise Suisse Elena Debbaut
étude de cas – exemples d’externalisation et quelques solutions pour réduire les risques

 

 

 

Archives du Blog LeTemps - Toute une Affaire - Elena Debbaut

 

 

 

Le processus d'innovation et la gestion des opérations régulières d'une entreprise - Elena Debbaut - L'innovation est plus qu'une brillante idée

Quelques fausses idées sur l’innovation

Il y a quelques mois, j’ai publié un article sur l’innovation. L’article avait comme titre: « Le pire ennemi de l’innovation est … l’envie d’innover à tout prix » https://blogs.letemps.ch/elena-debbaut/2019/01/18/le-pire-ennemi-de-linnovation-est-lenvie-dinnover-a-tout-prix/

L’idée centrale de l’article consistait à soutenir que l’innovation est avant tout un processus. Son but principal était de brièvement clarifier le concept d’innovation, la différence entre la phase initiale de brainstorming/idées et la phase opérationnelle ainsi que l’impact de l’innovation (et son processus) par rapport à l’existence même de l’entreprise.

Cet article revient d’une manière un peu plus avancée sur quelques concepts brièvement mentionnés auparavant. Cet article n’a pas la prétention d’être exhaustif au sujet d’un sujet si complexe qui est l’innovation et le processus d’innovation, mais il lance un débat permettant d’aborder ce sujet comme tout autre processus opérationnel existant dans le cadre d’une entreprise.

L’innovation ne peut pas être réduite à la seule activité créative

La plupart de personnes associent l’innovation avec l’image d’un Steve Jobs ou Elon Musk ou Mark Zuckerberg ou autre innovateur charismatique qui monte sur une scène et annonce au monde entier un produit révolutionnaire.

En pratique, ce n’est pas ainsi que les choses se passent.

Une innovation ne peut pas être réduite à quelques idées. L’innovation n’est pas non plus le résultat d’une seule personne.

Assez souvent, l’innovation commence par quelque chose de simple et banal après une première analyse. Ensuite, c’est le développement en équipe de ces idées tout en suivant un processus de validation qui augmente les chances de réussite et acceptation.

À la fin, le produit peut être très révolutionnaire et changer beaucoup de choses … mais si le marché n’est pas prêt ou le produit présente des défauts de conception ou production, alors tout le travail a été inutile.

L’innovation est donc un processus à plusieurs étapes et la réussite ne peut pas être garantie.

Néanmoins, en suivant un processus, les risques liés à l’innovation sont sous contrôle, et cela sans mettre en danger l’ensemble des autres opérations de l’entreprise.

Le processus d’innovation

La vérité est que les entreprises qui arrivent à innover sont celles qui arrivent à résoudre un problème et qui suivent un processus répétable quant à la mise sur le marché.

Par exemple, un créateur de mode suit un processus pour développer ses idées initiales sous la forme d’un produit perçu comme innovant et qui peut-être donnera la tendance de la saison. D’une manière similaire, les entreprises peuvent aussi venir avec des idées initiales, les valider et les lancer sur le marché. ​

De l’autre côté il faut savoir que l’innovation, dans son ensemble, n’est pas un processus fixe. Les conditions initiales autant technologiques que financières et celles du marché changent de plus en plus vite. Ainsi, une entreprise doit être suffisamment rapide et efficace pour gérer en même temps les activités usuelles de l’entreprise d’un côté, et expérimenter avec l’innovation, de l’autre. Il s’agit du fameux “run the business & change the business” – “gérer l’entreprise et changer l’entreprise“.

Il n’y a pas de méthode précise ni des tactiques ou outils et encore moins de recette toute prête pour ce processus d’innovation. Chaque entreprise devra trouver sa propre voie. ​

Les fausses idées par rapport à l’innovation

Les investissements d’une entreprise en ressources et temps pourraient offrir un meilleur rendement si les erreurs habituelles sont détectées en temps utile, et cela avant le lancement d’une stratégie qui englobe la recherche et l’innovation.

Voici maintenant un court florilège des fausses croyances par rapport à l’innovation.

1. L’innovation est un processus simple

L’innovation n’est pas un processus “simple”.

Selon mon expérience dans le redressement des entreprises et projets en difficulté, il s’agit d’un processus complexe avec des nombreux effets dans l’ensemble de l’entreprise et aussi depuis/vers l’extérieur.

Les responsables des opérations assurent une continuité. Le département des innovations a souvent une mauvaise opinion par rapport à cette continuité et s’y oppose.

Qui a raison ?

Les deux ont raison:

  • la gestion courante des opérations exige une standardisation, une optimisation continue, des contrôles réguliers
  • l’innovation exige une liberté permettant des expériences qui ne peuvent pas être contrôlées ni régulières.

Quand une entreprise innove, elle prend un risque commercial et opérationnel bien plus élevé qu’une autre qui ne ferait que gérer ses opérations courantes. Réduire ces risques tout en permettant aux activités courantes de continuer à fonctionner correctement est un exercice complexe.

Reste que ce processus d’innovation doit être structuré comme une opération en soi et aussi prévisible que possible en passant par toutes les étapes dont l’ordre peut changer selon les besoins:

  • brainstorming/idées initiales en vrac
  • analyse de faisabilité et viabilité commerciale
  • R&D/prototypage/validation des idées retenues.

Voici pourquoi seul un processus permet un équilibre entre les gardiens des opérations courantes et les pionniers qui introduisent quelque chose de nouveau.

2. L’innovation c’est que des idées

L’innovation ne se résume pas à des idées.

Il y a cette fausse perception selon laquelle l’innovateur n’a qu’à venir avec des idées à longueur de journée … et que c’est aux autres de l’implémenter techniquement et s’en occuper pour la rendre viable. D’ailleurs, il n’est pas rare de constater une grande fierté quant au manque de responsabilité financière, suivi opérationnel, contrôle et devoir d’information.

Réduire le processus au seul et premier stage de « brainstorming – idées » n’est pas de l’innovation. Dans le cadre d’une entreprise, cette phase initiale de « brainstorming – idées » se retrouve dans l’ensemble du processus de l’innovation (conceptualisation, R&D, testing, analyse ROI – retour sur investissement).

3. L’innovation ne doit pas prendre en compte les besoins du marché

Le marché recherche toujours de l’innovation, ainsi que les clients. Mais il y a une ligne très fine entre faire la sourde oreille par rapport aux besoins du marché et l’intuition par rapport à un produit ou service révolutionnaire.

Une fameuse citation sur les voitures noires et les chevaux apparaît souvent comme réponse pour expliquer le manque d’écoute du marché: “Si j’avais demandé à mes clients ce qu’ils voulaient, ils m’auraient demandé un cheval plus rapide”.

Mais le fin mot de l’histoire c’est que Henry Ford avait changé son opinion après la fermeture totale de ses usines en 1927. Quelques années plus tard, le succès semblait venir de la capacité à comprendre l’autre et trouver un équilibre entre les points de vue divergents. Tout compte fait, l’innovation sans tenir compte des besoins du marché n’avait duré que peu de temps.

Dans le monde actuel des entreprises, des schémas similaires se retrouvent toujours à quelques différences près.

Ainsi, la production n’a aucun mot à dire, la R&D non plus, et encore moins les retours du département commercial qui lui est en contact direct avec le client. Or, augmenter les chances de réussite pendant l’innovation passe par une meilleure utilisation des données disponibles sur l’ensemble d’une entreprise.

Une entreprise qui applique une vision d’ensemble par rapport au marché et à ses interactions et processus internes/externes ont généralement plus de chances de réussite pas seulement avec l’innovation, mais aussi avec son développement et sa croissance.

Par ailleurs, l’écoute du marché ne représente pas à elle seule la seule clé de réussite, mais un élément parmi tant d’autres.

4. Critiquer l’innovation équivaut à ne pas la soutenir

Il s’agit ici d’une fausse croyance dont la plupart des personnes actives dans le monde professionnel en a conscience, mais qui, pour diverses raisons (souvent politiques) personne n’ose en parler ouvertement.

Le département responsable de l’innovation est en règle générale au bénéfice d’un soutien stratégique important. Quelques fois, il y a même un appui de type “pet projet” (projet préféré).

Dans cette optique, c’est souvent aux autres départements de négliger leurs autres opérations courantes, élaborer les plans techniques en priorité absolue et respecter des délais très courts permettant d’implémenter toute nouvelle idée qui arrive.

Le département marketing néglige également ses opérations courantes pour faire la publicité d’un joli emballage. Quant aux commerciaux, la priorité c’est le nouveau produit et ses KPI’s avec objectifs de vente agressifs.

À la fin, le client n’a qu’à acheter pour tester le nouveau produit innovant. Les choses se gâtent quand ce produit se trouve au stade de “minimum viable” pour l’entreprise et “échec maximal” pour le client.

Pour reprendre les termes exacts: “c’est si simple que cela” (sic !).

Pendant toutes les étapes brièvement mentionnées ci-avant, il y a quelques limitations (souvent techniques) et résistances (humaines). En même temps, critiquer équivaut à ne pas soutenir; ainsi cette stratégie de lancement rapide est souvent perçue comme étant la seule permettant la vraie innovation.

Il y a néanmoins une limite à ce modèle.

Cette limite se trouve dans l’environnement d’affaires. Si ce type de stratégie a donné quelques résultats spectaculaires par le passé, elle n’est plus toujours viable car maintenant très connue et appliquée à grande échelle. Le risque majeur est de voir l’entreprise en question disparaître aussi vite que son innovation. Dans mon premier article j’ai mentionné cet aspect sous le chapitre “Quand l’innovation tourne au cauchemar pour le client“.

Critiquer le chaos, un produit bâclé et la mise en danger d’une entreprise ne veut pas dire être contraire à l’idée de l’innovation. Innovation oui, mais sans mettre en danger l’existence même de l’entreprise et de ses autres opérations régulières (revoir le point 1).

5. Il suffit d’avoir un budget presque illimité pour pouvoir innover

Pour innover il ne faut pas créer un gouffre financier.

Les entreprises qui innovent ne manquent pas d’idées; mais elles doivent bien choisir quelles idées développer en priorité. Les entreprises et les personnes créatives ne manquent pas d’idées mais de capacités opérationnelles et financières pour les implémenter.

Les essais coûtent cher, surtout au niveau d’une grande entreprise. Ainsi, il n’est pas réaliste de développer toute nouvelle idée qui arrive. Les risques financiers liés à l’innovation sont importants, et ce n’est pas toutes les entreprises qui peuvent avoir la capacité financière de soutenir cette activité à long terme. D’autant plus que l’innovation n’est pas une activité sûre.

Voici pourquoi le retour sur investissement (le fameux ROI) doit être à hauteur des investissements.

D’ailleurs, ce n’est pas un hasard que la plupart des entreprises de grande taille et qui arrivent à innover refusent d’investir dans un Lab ou autres centres, en choisissant plutôt le rachat d’autres entreprises (en phase de startup ou déjà établies) qui ont déjà un produit ou service et qui possède tant bien que mal un potentiel intéressant.

Par exemple, la taille du marché est souvent un élément pris en compte avant de décider sur un investissement dans l’innovation. Le profit potentiel en est un autre. Le bon timing aussi. Innover pour l’amour de l’innovation et dépenser sans compter si le marché est trop petit ou les profits sont insignifiants s’avère contre-productif pour l’entreprise.

L’innovation est un investissement, et comme chaque investissement, il est raisonnable d’attendre un retour.

6. L’innovation ne doit pas être liée au ROI

L’innovation est liée au retour de l’investissement initial, tout en maîtrisant les risques (stratégiques, opérationnels, financiers). Il s’agit d’une pratique saine en tant que bon gestionnaire / entrepreneur / investisseur.

En améliorant les opérations et partant, les profits d’une entreprise, celle-ci pourra réinvestir dans d’autres activités et dans l’exploration d’autres idées. Peut-être que ces étapes itératives ne sont pas si attirantes que l’innovation proprement dite, mais cela a le mérite de créer un cercle vertueux qui justement, encourage encore plus l’innovation.

Donc oui, le ROI est important.

Malgré cela, le ROI est faussement perçu comme un instrument punitif.

Ainsi, les fameux innovateurs vont s’en aller pour créer leur propre entreprise. Bienvenue chers entrepreneurs dans le mode réel, celui où le ROI dicte même l’achat d’un stylo ou l’embauche d’une secrétaire pour répondre au téléphone, ceci afin de laisser l’innovateur penser tranquillement à ses idées. Or, en oubliant le ROI c’est oublier que l’innovation reste un processus long, avec des multiples itérations, validations, et nombreux résultats inconnus et sans garantie.

Voici comment le ROI (retour sur investissement) se transforme en RIP (qu’il repose en paix).

7. Pour innover il suffit de lire un ou plusieurs articles de blog, lire un ou plusieurs livres et suivre une formation

Le but d’un article de blog n’est pas de couvrir l’entier des concepts et méthodes liés à ce sujet complexe qui est l’innovation. Généralement, un livre n’a pas non plus cette portée. Quant à une formation, aussi certifiante soit-elle … n’en parlons même plus, car l’innovation ne s’apprend pas.

Un article de blog ou un papier, un livre, un atelier pratique ou autres formes de débat peuvent avoir l’avantage de présenter un angle différent et des approches nouvelles par rapport à une ou plusieurs idées. Mais ces moyens restent des outils à utiliser; ils ne remplacent ni l’expérience, ni la capacité d’évaluation et adaptabilité par rapport à l’entreprise en question.

Ensuite, les cas d’étude souvent présentés dans la littérature font référence à des grandes entreprises dont les processus et les moyens financiers et humains qui sont investis sont d’une très grande ampleur.

Dans la réalité sur le terrain et dans la majorité des cas, une entreprise s’autofinance. Vouloir reproduire à une toute petite échelle ce qui se fait à une échelle planétaire n’est pas réaliste.

8. Pour innover il suffit d’imiter et prendre l’exemple sur quelques grosses entreprises ou CEO à succès planétaire

Présenter une idée et vouloir devenir “le futur” grand Facebook ou l’Uber de la salade ou Ikea de la baguette à riz ne met pas en valeur les nouveaux concepts présentés à la direction ou aux investisseurs. Quelques fois, il y a des idées intéressantes, mais ces comparaisons n’ont pas lieu d’être pour un produit ou service réellement innovants.

En effet, les arguments et les exemples qui sont avancés n’ont pas assez de substance, ni représentation statistique, et encore moins de cohérence pour en débattre. De plus, ils ne possèdent aucun lien avec la situation concrète d’une autre entreprise.

Il faut garder à l’esprit que ce qui fonctionne pour une entreprise dans une zone géographique, secteur d’activité, limite temporelle, peut très bien ne pas marcher pour une autre malgré les quelques similitudes.

Étudier les méthodes utilisées dans quelques cas à succès et en tirer quelques approches pratiques … oui … mais vouloir reproduire à l’identique “un modèle d’innovation” représente la voie royale vers l’échec.

9. Pour innover, il suffit de se lancer sans aucune planification opérationnelle et financière

Il y a une part de vérité dans cette perception.

Effectivement, l’innovation est un processus dont le résultat est inconnu. Mais la planification est nécessaire pour pouvoir retenir, adapter et transformer ce qui marche tout en contrôlant au maximum les investissements en temps, ressources et argent.

Il ne suffit pas de prendre comme exemple telle ou telle entreprise ou CEO ayant réussi quelques lancements innovateurs et à grand succès planétaire. Ces réussites sont rares – c’est la raison pour laquelle elles sont répétées sous diverses formes comme un mythe de l’ère moderne.

Par ailleurs, la glorification des unicornes qui arrivent à développer une entreprise en commençant par seulement 500.- CHF comme investissement initial n’est rien d’autre qu’une déclaration mensongère.

Il m’est arrivé de discuter avec quelques entrepreneurs. À la question: “quelle est la chose la plus importante qui empêche de réaliser son idée” j’ai reçu invariablement la même réponse: ne pas savoir par où commencer ni comment trouver le support financier.

Sur ce point précis, voici l’essence même de l’innovation.

Qu’est-ce que l’innovation en question essaye d’apporter comme solution à un problème ? Est-ce simplement une idée, peut-être noble, peut-être curieuse, mais qui n’intéresse personne ? Est-ce que cette idée a un potentiel de gain ?

La vérité cruelle est que les idées ont peu d’importance, mais que tout le monde veut trouver une solution qui marche pour son ou ses problème(s). Et que pour arriver à innover et en gagner de l’argent il faut avoir le bon timing, le bon profit, le bon marché qui soit prêt, sans oublier le bon processus permettant d’arriver à destination. L’innovation est plus qu’une brillante idée.

Conclusion

Peut-être vous avez observé que l’image habituelle pour illustrer le concept de l’innovation est une ampoule qui s’allume. Cette perception reflète parfaitement la manière de concevoir l’innovation comme une sorte de magie limitée à un seul point initial. Mais c’est oublier le fait que l’innovation est le résultat de toute une équipe talentueuse, de l’ingénierie, des techniques avancées, des analyses, des essais, des leçons apprises.

Concevoir l’innovation comme le fait d’une seule personne est une approche réductrice qui ne fait qu’augmenter le taux d’échec par manque d’expérience et approche méthodologique par rapport à l’innovation.

L’innovation n’est pas un événement unique qui arriverait de manière fortuite dans le “département de production d’idées“. Au contraire, l’innovation est l’affaire de toute l’entreprise; les bonnes idées peuvent arriver de partout. Quant à la validation et la mise sur marché, il s’agit d’un travail de longue durée avec plusieurs étapes qui nécessitent du temps.

L’innovation est plutôt un ensemble d’ampoules qui s’allument de manière harmonieuse, un circuit entier (vu comme un processus) contrôlé par un ou plusieurs interrupteurs (garde-fous). Une entreprise “innovatrice par design” arrive à créer ce circuit qu’elle utilise et réutilise quand le besoin se fait sentir.

Oui, l’innovation est avant tout un processus.

Mettez en place le bon processus et l’innovation suivra.

 

 

 

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étude de cas – exemples d’externalisation et quelques solutions pour réduire les risques

 

 

 

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Organisation du travail et des équipes selon les nouvelles formes et lieux d’activité – un partage d’expérience

Il est intéressant de constater que les entreprises sont devenues beaucoup plus flexibles par rapport à l’organisation du travail.

Ainsi, nombreuses entreprises louent généralement moins de surfaces de bureau en prévoyant de moins en moins d’espace par rapport au nombre des collaborateurs, tout en favorisant le travail à distance, le travail selon des horaires flexibles, ou le travail nomade sans bureau fixe assigné à une personne.

Le “coupable” de cette nouvelle tendance n’est pas la réduction des coûts en premier, mais aussi les nouvelles formes de travail qui sont mieux adaptées à une économie orientée plus vers les services et moins vers la production physique.

Il y a beaucoup d’idées qui circulent à propos de ces nouvelles formes de travail.

Le but de cet article n’est pas de les détailler, et encore moins de les exclure comme possibilité, mais de brièvement analyser comment les intégrer au mieux autant pour les collaborateurs que pour les entreprises. Mon partage d’expérience permet d’élargir la portée des discussions sur ces questions.

Selon l’intérêt de chacun, une série d’articles plus spécialisés sur ce sujet peut rajouter des éléments supplémentaires et faciliter les conversations à l’interne selon les changements souhaités par les diverses équipes et collaborateurs.

La flexibilité oui, mais avec un juste équilibre

Loin d’adopter sans réserve toute nouvelle idée à la mode, les entreprises devraient saisir ces nouvelles formes de travail, mais en rajoutant un cadre organisationnel dans cette idée de flexibilité. Adopter des nouvelles idées oui, mais les adapter selon les contraintes et spécificités liées au secteur d’activité, culture d’entreprise, taux d’adoption par les collaborateurs.

De nos jours, une certaine flexibilité est, sans aucun doute, nécessaire et souhaitable. En même temps, le chaos d’une liberté totale par rapport au choix de l’endroit de travail et aux horaires n’est pas non plus la voie à suivre.

Le rajout d’un cadre organisationnel par rapport à ces nouvelles formes d’organisation du travail n’est pas seulement la bonne chose, mais aussi parce que les entreprises qui ne le font pas correctement seront assez vite en proie à un chaos total. Et qui dit chaos dit que ces initiatives vont être simplement abandonnées, malgré les avantages de ces nouvelles formes d’organisation.

Par ailleurs, les exemples d’arrêt du télétravail et horaires flexibles n’en manquent pas: HP, Yahoo, IBM, Facebook, Apple.

Le télétravail

Aujourd’hui, un nombre important de collaborateurs apprécient la facilité liée au travail selon des horaires flexibles et à distance.

Mais “travailler à la maison” ne veut pas dire travailler sur la table de cuisine, avec ses copains ou copines à côté, la télé allumée et les enfants qui courent et crient dans toutes les directions. En même temps, il y a ceux et celles qui travaillent de manière trop intensive et ne prennent pratiquement plus de pauses pour bouger ou manger.

Les deux approches présentent des risques de dérives pour la santé physique et mentale, la productivité, la motivation — pour ne mentionner que quelques points le plus souvent rencontrés.

Selon mon expérience sur le terrain, j’ai observé que pour lutter contre la solitude ressentie par certains collaborateurs à distance, il est nécessaire d’organiser quelques jours de présence obligatoire au bureau.

Les collaborateurs qui travaillent au bureau peuvent également être sensibilisés par rapport aux contraintes réelles liées au travail à domicile. Ainsi, il est possible de prévoir 1 ou 2 jours en télétravail pour un département ou une équipe à la fois. Ces jours de télétravail peuvent être organisés par semaine ou par mois.

En effet, loin d’être un rêve, le travail à domicile présente également quelques aspects négatifs: isolement social, absence de visibilité par rapport aux heures réellement effectuées, confusion entre les limites personnelles et celles du travail, moins de temps morts et plus de travail délivré pour justifier en quelque sorte la légitimité de ce choix. D’ailleurs, le risque de surmenage et épuisement professionnel (burnout) est d’ailleurs plus élevé pour les travailleurs à distance.

Certains départements et zones fonctionnelles d’une entreprise se prêtent particulièrement bien au télétravail: le service marketing, le support téléphonique à la clientèle, le développement informatique.

De plus, grâce aux technologies actuelles, le télétravail est devenu bien plus facile. Il y a ainsi les téléconférences vidéo et audio pouvant aider des équipes travaillant selon divers fuseaux horaires et sur divers continents.

Mais pour que cette forme d’organisation du travail déploie ses effets positifs, il faut que la plupart des gens y participent en même temps, même ceux qui préfèrent le télétravail ou la présence au bureau comme moyen majoritaire. Ainsi, quand c’est les jours de télétravail, alors faire du télétravail pour tous les collaborateurs d’une équipe ou d’un département. Pareil quand c’est les jours de bureau.

Il n’y pas de règle précise quant au nombre des jours, ni quel jour de la semaine. Mais comme chaque implémentation, tout est dans la juste mesure et dans l’équilibre.

Les avantages d’un ensemble de règles

Dans le but d’aider les collaborateurs à distance, l’établissement d’une ou deux jours de travail hebdomadaire à effectuer au bureau s’avère bénéfique sur le moyen et long terme. Les collaborateurs en télétravail sont encouragés à venir et participer aux activités. Cela peut couvrir les réunions hebdomadaires ou les jours de formation.

Ce point de contact hebdomadaire peut aider les télétravailleurs à acquérir des nouvelles idées et une nouvelle énergie grâce aux échanges avec leurs collègues. Et loin d’être vu comme une “corvée à accomplir” ces quelques jours de présence au bureau peuvent se transformer en un événement souhaité et attendu avec plaisir.

Quant aux collaborateurs trop éloignés géographiquement travaillant dans les grandes entreprises multinationales, et qui ne peuvent pas venir régulièrement au bureau, alors une visite mensuelle ou trimestrielle peut contribuer grandement à maintenir des bonnes relations avec leurs collègues de travail.

Ces visites physiques vont clairement contribuer à l’augmentation des frais de déplacement, mais le bien-être de ces échanges apporte des effets positifs indirects sur l’ensemble de l’entreprise. Cet état de bien-être se reflète ensuite dans une meilleure collaboration, moins de conflits, plus d’idées créatives, et aussi une meilleure productivité pour l’équipe et partant, pour l’entreprise.

Les horaires flexibles

Le travail effectué selon des horaires flexibles est un élément qui est beaucoup demandé par les divers collaborateurs. En pratique, cette liberté d’horaires permet de mieux concilier les diverses obligations comme une visite chez le médecin.

Mais à nouveau, sans cadre réglementaire, les risques de dérive sont importants: soit trop d’heures de travail sans faire de différenciation par rapport aux périodes nécessaires au repos physique et mental, soit pas assez d’heures de travail.

Voici pourquoi il est important d’établir un cadre qui permet une certaine flexibilité mais qui encourage la responsabilité personnelle par rapport aux délais convenus et la qualité du travail délivré. En clarifiant dès le départ les attentes par rapport à chaque membre de l’équipe et en utilisant au mieux les forces de chacun, alors la collaboration s’en trouvera renforcée.

En même temps, il faut également prévoir des horaires de travail communs pour toutes les équipes, peu importe la localisation. Ainsi, c’est surtout avec des équipes actives selon divers fuseaux horaires que c’est important d’établir régulièrement quelques plages de travail communes.

Certains secteurs d’activité et localisations se prêtent très facilement à ce type d’horaire commun et chacun peut trouver son compte entre les limites admissibles du bon sens, les décalages horaires, et les contraintes liées aux activités de travail.

Par exemple, les entreprises actives dans le secteur informatique (développement logiciel) peuvent avoir pas moins de 3 continents et autant de fuseaux horaires. Le département de support clientèle peut se trouver en Inde, la partie stratégie et gestion de crise en Europe, pendant que quelques autres équipes de développement peuvent se trouver en Amérique du Sud.

Le fait d’établir régulièrement un horaire de travail commun permet aussi d’augmenter le taux de collaboration des équipes et réduire les risques d’isolation des personnes qui peuvent être tentées de choisir quelques tranches horaires très peu compatibles avec la majorité des autres collaborateurs.

Le travail nomade sans bureau fixe

En règle générale, les humains souhaitent avoir une place et créer un espace à eux.

Le travail nomade sans bureau fixe peut présenter quelques avantages temporaires, comme le gain de temps lié à la proximité géographique avec les clients ou la variété et le changement propice aux nouvelles idées.

En même temps, les désavantages sont bien plus importants: les collaborateurs peuvent se sentir “exclus” quand leur place favorite est utilisée par quelqu’un d’autre ou attribuée de manière arbitraire selon le bon vouloir. Cela arrive surtout avec l’utilisation de centres d’affaires louées de manière temporaire. La fatigue liée aux déplacements d’un endroit à l’autre peut également avoir un impact négatif si les distances physiques entre les divers lieux d’activité sont trop importantes.

Selon le secteur d’activité, il faudrait également prévoir quelques jours de présence obligatoire au bureau principal pour absolument tous les collaborateurs, même pour ceux qui ont un travail de terrain et utilisent plusieurs localisations d’une même entreprise. Par exemple, les commerciaux peuvent utiliser ces jours pour faire les reporting, discuter avec les personnes qui s’occupent de la production, prendre le pouls et voir les coulisses de l’atmosphère au travail.

Selon mon expérience personnelle, j’ai observé que l’établissement d’un espace dédié fixe, et même pour ceux qui travaillent principalement au bureau, s’avère bénéfique pour la stabilité des collaborateurs. L’établissement d’un “point principal” comme assignation peut aussi aider à créer un lien plus fort pour les travailleurs nomades de type collaborateurs temporaires assignés à une mission ou collaborateurs fixes plus souvent présents sur le terrain.

La création d’un “chez-soi à soi” rassure énormément, la qualité du travail augmente, et le taux de rotation du personnel baisse de manière significative.

Avec un bon architecte d’intérieur, il est aujourd’hui possible de créer quelques espaces communs pouvant servir à la fois de réception ou un espace pour les événements organisés par l’entreprise comme les ateliers, les événements de réseautage, les formations.

Ces espaces flexibles peuvent également accueillir les télétravailleurs, les collaborateurs temporaires, les collaborateurs qui arrivent de temps à l’autre depuis autres localisations d’une même entreprise, et aussi ceux qui ont un bureau fixe mais souhaitent changer de paysage pour quelques heures ou quelques jours.

Ainsi, selon le cas, cet espace commun a l’avantage d’une utilisation multiple. Il est néanmoins important que ces espaces flexibles permettent une certaine intimité et qu’ils soient en nombre suffisant en cas de surcharge d’activité.

Autres points à prendre en compte

Un aspect souvent négligé par rapport au télétravail consiste à correctement réglementer, et ce dès le départ, la confidentialité des données et l’accès à distance. Les informations d’une entreprise ne doivent pas être accessibles en tout temps, ni pour tout le monde. C’est justement pour cette raison qu’il existe quelques secteurs d’activité et départements qui ne se prêtent pas du tout au télétravail.

Ensuite, la structure des frais de fonctionnement d’une entreprise peut changer. Par exemple, il y aura besoin des nouvelles forme d’assurance, d’autres besoins en matériel informatique et sécurité, les salaires des collaborateurs peuvent être revus, quelques postes de travail peuvent disparaître ou se faire faire externaliser.

Les aspects légaux doivent également être pris en compte de manière proactive, surtout que les législateurs tâtonnent encore ce sujet. Par exemple, le type de contrat, les horaires de travail, les diverses compensations en cas d’accident ou dégâts matériels survenus en dehors des bureaux.

À la fin, le manque de confiance autant de la part des patrons et notamment des collaborateurs plus traditionnels peut sérieusement affecter une implémentation réussie de ce type d’initiatives liées au télétravail et horaires flexibles.

Loin de faire l’unanimité, il y aura toujours quelques points dont les effets négatifs peuvent sembler être plus importants que les effets potentiellement positifs. C’est pour cette raison qu’il faut toujours garder un esprit critique avant d’adopter trop vite ce qui semble trop facile au premier regard ou au contraire, rejeter trop vite tout ce qui semble trop difficile.

Effectivement, les pièges sont nombreux et ce qui fonctionne pour une entreprise ou une équipe dans une zone géographique peut très bien ne pas marcher pour une autre.

Que faut-il retenir de cet article ?

Loin d’être une science exacte, les nouvelles formes et lieux de travail doivent s’adapter à l’entreprise et aux collaborateurs existants, et pas l’inverse.

En pratique, et pendant la phase initiale d’implémentation sur le terrain il est préférable de laisser un cadre totalement flexible. Cela permet d’identifier et répertorier très rapidement les préférences naturelles des collaborateurs et selon les méthodes de travail déjà existantes. Et ceci, sans imposer des nouveautés qui risquent de bousculer le fonctionnement de l’organisation et créer des résistances pouvant saboter l’ensemble de cette initiative.

De plus, cette approche en douceur permet d’éviter à investir des moyens humains et financiers disproportionnés dans l’établissement et l’analyse des questionnaires ou l’organisation de réunions multiples qui s’éternisent sans prise de décision concrète.

Dans une deuxième phase, il est néanmoins nécessaire d’intervenir et cadrer rapidement ces tendances. Le fait d’officialiser les règles “non dites” de la première phase permet d’éviter les dérives et de contrôler les risques liés à ces nouvelles formes et lieux de travail.

En procédant de cette manière, le signal sera clair pour l’ensemble de l’entreprise.

Les collaborateurs vont savoir que ces nouvelles formes et lieux de travail sont des pratiques professionnelles acceptées, et pas une raison de suspicion et d’isolation par rapport aux moyens plus traditionnels. De l’autre côté, l’entreprise bénéficiera d’une forme d’organisation naturelle, mieux adaptée à ses besoins et sans copier ce qui se fait ailleurs.

 

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