Blog LeTemps Toute une Affaire Elena Debbaut

Le Temps du Goodbye

Je vous écris aujourd’hui pour vous informer sur un changement important concernant ce blog “Toute une Affaire”.

Comme vous le savez peut-être, l’espace blogs du journal LeTemps est en train de fermer pour tous les contributeurs, et cela sans distinction. Je remercie le journal LeTemps pour l’hébergement accordé depuis janvier 2019.

Cependant, cela ne marque pas la fin de mon engagement envers la création de contenu de qualité et le partage d’informations intéressantes dans le domaine des entreprises, la gestion de crise et des organisations, les stratégies, l’innovation, les processus.

Et pour la suite des publications ?

Par le passé, j’ai eu le plaisir de collaborer avec plusieurs autres plateformes. Dès lors, je vous invite de me suivre sur ces canaux; et selon liste ci-après.

La Suisse Romande est (toute) petite mais ôh, combien vivace — alors c’est un bon au revoir, et pas un adieu.

 

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L’ensemble de mes publications en français

 

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Sur l’ensemble de ces canaux, découvrez de nouvelles publications, dont certaines teintées d’une ironie subtile sur le monde des entreprises, comme celles qui ont déjà ravi les lecteurs de ce blog sur le site LeTemps. Voici une courte sélection.

 

Toute une Affaire - Le Blog de Elena Debbaut sur le site du journal LeTemps.ch

 

 

Les gourous d'entreprise prêchent qu'il faut se réveiller à 3:30 la nuit pour réussir. Ils rêvent.

Les gourous d’entreprise prêchent qu’il faut se réveiller à 3:30 la nuit pour réussir. Ils rêvent.

Le CEO d’Apple se lève à 3:45. D’autres, plus paresseux, se réveillent au maximum une demi-heure plus tard à 4:15. C’est ainsi aux États Unis. En Suisse, l’entrepreneur se réveille à 3:30. Enfin, s’il arrive à dormir. Suite …

 

 

7 raisons pour lesquelles les chats feraient d’excellents chefs d’entreprise - un article d'inspiration féline par Félix, Zorro, Tache, et moi-même. Elena Debbaut.Les 7 raisons pour lesquelles les chats feraient d’excellents chefs d’entreprise

Le chat, lui, n’est jamais allé à l’école, ne suit pas de formation continue, n’a pas de profil LinkedIn, et pourtant, il excelle pour développer et gérer ses affaires. Suite …

 

 

 

Elena Debbaut: Toute stratégie d'entreprise possède un élément très important d'intuition. Et surtout, une bonne dose de chance.

Stratégie d’entreprise: un échec annoncé sans la partie opérationnelle.

Le résultat des séminaires de “design thinking” reste globalement le même: après quelques mois, plus personne ne s’en souvient encore de ces réunions stratégiques. Suite …

 

 

Le processus d'innovation et la gestion des opérations régulières d'une entreprise - Elena Debbaut - L'innovation est plus qu'une brillante idée

Quelques fausses idées sur l’innovation

Une innovation ne peut pas être réduite à quelques idées. L’innovation n’est pas non plus le résultat d’une seule personne. Suite …

 

 

 

excellence opérationnelle et processus d'entreprise, par Elena Debbaut

Voici pourquoi une entreprise a besoin de processus fiables

En pratique, les entreprises font face à des défis liés soit à un excès, soit à une absence de processus, ou encore à des processus désorganisés ou non standardisés. Suite …

 

 

 

📌 Droits de Réutilisation …

 

Déchiffrez les réalités du terrain, et ce qui se cache derrière les tendances du moment avec Elena Debbaut - conseil restructuration entreprises et projets en difficulté

 

 

 

Archives du Blog LeTemps - Toute une Affaire - Elena Debbaut

 

 

 

conseil en management - enjeux clé, limites et risques - un paper par Elena Debbaut

Enjeux clé, limites et risques du service de conseil en management pour les entreprises — ou comment éviter de se faire déplumer

Le conseil en management est une pratique courante dans les entreprises et les organisations gouvernementales qui consiste principalement à fournir des conseils et des recommandations pour améliorer leur performance et leur gestion. Bien que cette typologique de conseil puisse offrir des avantages significatifs aux entreprises, il présente également des limites et risques importants.

Aux yeux de certaines entreprises, mais surtout du grand public, le domaine du conseil en management est souvent associé à des scandales tels que les surfacturations et gestions de projets chaotiques, les conflits d’intérêts et une opacité quant aux méthodes répétitives — le tout accompagné d’une qualité médiocre et résultats aléatoires ou fragiles.

Toutefois, une telle perception est seulement une vision partielle.

Le véritable enjeu se situe au niveau du modèle économique et certaines pratiques inefficaces aux besoins réels. Une fois compris, une entreprise et les services publics peuvent éviter de se faire déplumer pendant un mandat.

Cette publication vous offre quelques éléments de réponses et solutions pour réduire les risques liées au conseil en management. Voici les sujets couverts.

 

Conseil entreprise - Elena Debbaut - redressement de projet et entreprises en difficulté

 

Table des matières

Conseil entreprise - Elena Debbaut - redressement de projet et entreprises en difficulté

 

Comprendre le concept du conseil en management

Habituellement, un consultant analyse le fonctionnement d’une entreprise ou des unités fonctionnelles dans les grands groupes. Les questions principales consistent à identifier si l’ensemble des processus et systèmes d’organisation fonctionnent selon la stratégie globale — et tentent de découvrir ce qui peut être fait pour accroître l’efficacité opérationnelle.

 

publication business sur le besoin de processus dans une entreprise par Elena Debbaut
Lire l’article publié sur LeTemps: Elena Debbaut sur la nécessite de processus dans une entreprise

La partie technologique a un rôle de plus en plus important sur des aspects tels que la sécurité, la complexité des systèmes, la gestion des risques, la formation du personnel, ou encore les pièges des coûts et gestion opérationnelle pour l’implémentation et les opérations ultérieures.

Mais cette partie est souvent mise à côté par les cabinets de conseil en management traditionnels qui se concentrent plutôt sur les aspects organisationnels et stratégiques. Ou au pire, la facturation de tels services est sans commune mesure avec la valeur réelle.

Pourtant, la réussite de toute entreprise dépend en grande partie de sa capacité à intégrer stratégiquement les technologies dans ses processus et ses opérations courantes.

Il est important que les entreprises soient conscientes de l’importance de ces dimensions dans leur écosystème.

 

infographique - vision globale entreprise - méthodologie Elena Debbaut
– Vision globale d’une entreprise: un modèle pour la performance –
retrouvez cette infographique en format .pdf en cliquant sur ce lien pour le télécharger

Le service de conseil en management peut être décomposé en quelques étapes comme (1) identifier ce qui ne va pas, (2) chercher les causes, (3) rétablir ou reconstruire ou créer une toute nouvelle approche, et (4) quand les conditions le permettent, de créer un consensus autour des recommandations émises. Selon les besoins, il est possible de (5) implémenter les changements, ou encore, (6) faciliter l’apprentissage du client pour que celui-ci puisse résoudre des problèmes similaires. Cette liste n’est pas exhaustive.

Par exemple, une entreprise peut présenter des dysfonctionnements plus ou moins importants dans les flux de travail et processus, ou les investissements, ou l’organisation de diverses ressources, ou l’utilisation et l’intégration des technologies, ou passer par une crise qui ne peut pas être dépassée avec les seules ressources internes.

 

Livre et eBook: Plan de continuité et Gestion opérationnelle en situation de crise avec Listes pratiques pour les 50 premiers jours de crise, un livre pratique en format .pdf ou imprimé par Elena Debbaut, consultante en entreprise et gestionnaire de crise

 

Dans un grand nombre de situations, la case “réduction des coûts” est proposée comme solution rapide et simpliste — et sans que cela soit toujours justifié. Vient ensuite des idées qui circulent grandement sur le marché. Enfin, il y a aussi quelque exemples de réussite exceptionnelle et dont les conditions ne peuvent pas être récréées.

Mais trop souvent, ces approches ne correspondent pas aux réalités du terrain. Or, un tel service de conseil peut faire la différence entre une entreprise “innovante” pour du vrai, une autre qui n’est plus préparée et accentue même les effets négatifs d’une situation de crise, ou d’autres qui décident de désinvestir et tout simplement abandonner un marché.

 

Quelques fausses idées sur l'innovation - Elena Debbaut - conseils et ateliers pratiques innovation - Suisse
Lire l’article sur LeTemps: Quelques fausses idées sur l’innovation.

La complexité de l’économie actuelle est indéniable — notamment en raison de la rapidité des évolutions technologiques, de la globalisation et l’interconnexion des chaînes d’approvisionnement et marchés, et plus récemment encore, des changements importants au niveau géopolitique. Ces facteurs ont conduit à une multiplication des données à analyser, mais aussi une augmentation de la complexité des modèles financiers et de conduite d’affaires.

Les directions d’entreprise sont également plus sollicitées que par le passé, que cela soit à un niveau stratégique global, investissements, voire même des interventions à un niveau opérationnel, mais avec un impact transversal. La prise de décisions est difficile pour chercher les nouvelles tendances, sécuriser les financements appropriés aux divers projets. La peur de ne pas rater des idées innovantes ou les raccourcis liés aux biais cognitifs et préjugés impactent la capacité d’analyse neutre. La sensation de tourner en rond est bien présente.

L’appel à un service de conseil externe peut, dans certaines situations et contextes, aider à débloquer une telle situation.

Introduction: présentation des enjeux clés, limites et risques du conseil en management

Les limites du conseil en management peuvent inclure des problèmes d’ordre stratégique, comme la résistance au changement, le manque d’engagement des employés et autres collaborateurs, la dépendance excessive aux consultants externes. Mais la difficulté de taille est surtout la difficulté à intégrer les recommandations du conseil en management dans la culture de l’entreprise.

Les risques peuvent inclure des éléments comme les coûts de service qui sont élevés — notamment si l’entreprise est en crise, une perte de contrôle sur les décisions et les opérations de l’entreprise, mais aussi une baisse de la confiance des employés et des partenaires commerciaux. Un trop grand niveau d’externalisation à de tiers pour les fonctions et processus comme le BPO ou RPA entraîne une absence du savoir-faire interne, donc une dépendance encore plus élevée envers des prestataires et une perte de contrôle.

Dans ce contexte, les entreprises peuvent se retrouver dans la situation où elles dépendent entièrement de consultants, en oubliant que leur propre expertise est essentielle pour une prise de décision plus efficace et plus en accord avec leurs objectifs. Par conséquent, il est important que les entreprises ne voient pas les consultants en management comme une solution facile ou rapide à tous leurs problèmes, mais plutôt comme un complément à leur expertise interne. Si celle-ci n’existe plus, alors il faudra songer à la recréer.

Les collaborateurs et les divers niveaux hiérarchiques d’une entreprise peuvent également se sentir exclus ou ignorés pendant le processus de conseil en management, ce qui peut entraîner une résistance au changement, voire même des actes de sabotage plus ou moins directs.

Pour éviter ce type de situations, il est dès lors important que les consultants travaillent en étroite collaboration avec les employés et les collaborateurs de l’entreprise pour comprendre leurs préoccupations et leurs perspectives. Cette approche peut aider à créer un sentiment d’engagement et de participation active, augmentant ainsi les chances de réussite des mandats.

 

changement entreprise - l'art de la transformation d'une entreprise même en absence de crise - par Elena Debbaut, gestionnaire de crise
Lire l’article: L’art de changer sans perdre son âme — quelques stratégies même en absence de crise

De plus, les entreprises doivent être conscientes quant aux coûts souvent élevés dans le secteur du conseil en entreprise, ainsi que des risques de perte de contrôle sur certaines décisions et typologiques d’opérations.

Afin d’agir de manière proactive, une entreprise devra ainsi évaluer attentivement ses besoins, et travailler avec les consultants qui ont une expertise autant sur le plan opérationnel, technologique, gestion de ressources humaines et financières, que sur le volet stratégique. Il est essentiel que les équipes de consultants soient alignées selon les objectifs et le cadre donné par le conseil d’administration, ou la direction d’entreprise à pouvoir décisionnel — cela garde un certain contrôle.

La perspective macro-économique des entreprises

Au cours de dernières décennies, le monde des affaires a été confronté à une série de stratégiques macro-économiques foireuses, et qui ont conduit à des conséquences désastreuses.

Les entreprises ont été lessivées par des slogans tels que “fini la réglementation dans le monde des affaires, et allons tout vapeur vers l’ultra-libéralisme” en passant par “socialisons les pertes et privatisons les bénéfices” et “plus que le profit est grand, moins d’impôts qui sera payé” ou encore “salarier avec une misère les créateurs de valeurs et les travailleurs, mais offrons des bonus mirobolants à la direction d’une entreprise“.

Ces idées ont été vendues comme des solutions miracles pour stimuler la croissance économique.

 

La face cachée de l'économie numérique, un essai d'économie et gestion, par Elena Debbaut

 

Certaines grandes entreprises dans le conseil en management ont réussi à officialiser et à imposer ces idées pour entretenir les illusions d’une croissance d’entreprise sans limites. Mais de plus en plus souvent, les entreprises traversent des crises à répétition. Et là, les grands groupes de conseils ont quelques difficultés à comprendre et à s’adapter à la réalité du terrain. Ces grands groupes ont entretenu l’illusion que le conseil en management serait une solution à de nombreux problèmes.

Le conseil ou la mort de l’entreprise, fut le message.

Or, une telle approche binaire manque de nuances.

Dit-on que les consultants volent la montre du client pour lui communiquer l’heure. Il y a une part de vérité dans cette pensée. Mais les études du marché qui déclenchent des “projets hautement stratégiques” ont des données approximatives et ne font qu’officialiser quelques idées de mandats. Il faut absolument que les entreprises adoptent ces projets avec prudence, tout en gardant en tête que les consultants en management ne sont pas toujours des experts de leur secteur ou de leur entreprise spécifique.

En effet, il peut manquer de connaissances contextuelles importantes.

Ainsi, les consultants généralistes en management “vendent” les idées du moment — parce que les solutions “sur mesure” adaptées à un contexte particulier sont plutôt rares et réservées à des mandats hautement confidentiels. Ces mandats se font souvent par le truchement et l’appel aux cabinets externes de niche.

Le conseil en management est aujourd’hui une industrie en pleine croissance.

Les chiffres avancés par diverses sources mentionnent entre un demi-million à plusieurs millions de consultants en management dans le monde. Par exemple, aux États-Unis, le chiffre de 710’000 consultants a été avancé par Statista. Mais quoi qu’il en soit, les études et les chiffres du marché ne sont pas fiables. De plus, tout et chacun peut s’improviser comme consultant, et sauf erreur pour certaines régions lointaines, il n’y a aucune limite quant au pays ou le secteur d’activités.

Le marché Suisse des services de conseil — quelques estimations chiffrées

Quel est le nombre de consultants en Suisse ? Je n’ai pas un chiffre officiel ou exact sur le nombre des consultants en Suisse, mais il est possible d’extrapoler à partir des statistiques officielles sur le nombre d’entreprises selon leur structure, mais aussi selon les résultats de la base de données LinkedIn — selon les mots-clés “consultant”,  “consultant en entreprise”, et “consulting”.

Le secteur des consultants est vaste, avec 194 000 résultats pour “consultant”, 31 000 pour “consultant en management” et 249 000 pour “consulting”. Le secteur tertiaire en Suisse représente 76,95 % du total des entreprises, soit environ 474 604 entreprises.

Par rapport au nombre d’entreprises dans le secteur tertiaire, il est dès lors raisonnable de penser que nombreuses entreprises actives dans l’informatique, le conseil financier et gestion, information et communication, la gestion des ressources humaines (HR), ou le secteur pharmaceutique, ou celui des matières premières peuvent également offrir un volet avec des conseils en entreprise.

 

Le conseil en management en Suisse - estimation chiffrée du marché, par Elena Debbaut, gestionnaire de crise
– Quelques estimations chiffrées du marché Suisse du Conseil –
retrouvez cette infographique en format .pdf en cliquant sur ce lien pour le télécharger

A titre personnel, j’estime que l’offre actuelle de services de conseil en entreprise pour le marché suisse se situe minimalement entre 250’000 et 270’000 personnes, compte tenu que de telles activités ne figurent pas toujours sous les mots-clés ci-avant ou sous une catégorie précise dans les statistiques suisses.

Questions éthiques, opérationnelles et stratégiques pour consultants et entreprises clientes

Les entreprises se plaignent ne pas pouvoir accès aux consultants qui ont une expertise duale, autant stratégique qu’opérationnelle et technologique, et les consultants se plaignent souvent de ne pas être compris par les clients. Pire encore: ni les entreprises, ni les clients ne sont plus en mesure d’expliquer ce qu’ils font réellement, ni quels résultats sont possibles.

La complexité croissante que j’ai mentionnée au début de cette publication implique que la maîtrise d’un grand nombre d’informations et connaissances devient de plus en plus difficile — même pour les consultants habitués à traiter un grand volume de problèmes. Bien que par divers artifices et aides, ce savoir et le savoir-faire est encore possible dans certains domaines, les limites humaines ne peuvent plus être dépassés. Ainsi, il est de plus en plus rare qu’une seule personne a le savoir-faire acquis dans plusieurs domaines de compétences.

Mais quelques consultants et les grands groupes de consulting ont toujours cette idée qu’un consultant serait capables de travailler dans tous les domaines, et avec tout type d’entreprise.

Il suffirait, selon cette perception, de juste observer le travail de divers collaborateurs pendant quelques heures seulement, tout au plus quelques jours dans plusieurs départements, et venir ensuite avec des beaux graphiques et un jargon spécialisé. Le tout, bien chiffré sur la base de leurs “découvertes” et “études du marché” mais qui sont souvent produites par eux-mêmes — ce qui est normal dans une optique d’affaires, car ces structures vendent d’abord leur marque.

Le plus grand problème avec cette approche, c’est que les données acquises dans le cadre d’une “enquête” ou “étude du marché” ont une certaine cohérence, mais elles ne représentent aucunement une vision absolue d’un marché donné ou un secteur d’activités. En même temps, l’attente d’une “vision totale” serait irréaliste, compte tenu des spécificités et la fragmentation des marchés — mais l’interprétation du peu de données existantes par des personnes qui connaissent leur métier reste indispensable.

Pire encore, les répondants à ce type d’études, n’ont pas toujours la motivation et la rigueur de correctement évaluer la question selon la réalité du terrain — les choix et les commentaires se font presque à l’instinct. Pour ne rien arranger, le nombre des entreprises participantes à ces études est insuffisant pour constituer un échantillon suffisamment représentatif. Néanmoins, les résultats peuvent donner une idée générale de quelques tendances, sans plus.

Cette typologie de conseil est existante dans tous les grands groupes de conseils, et les dépenses des entreprises clientes pour “entrer et suivre les chiffres présentés” atteignent des sommes colossales. Au final, les résultats sont variables et contestables, surtout quand il s’agit de l’argent des contribuables, et comme le démontrent les scandales à répétition par divers cabinets comme McKinsey, PwC, ou toutes autres sociétés de conseil. En effet, les stratégies audacieuses comprennent toujours un haut niveau de risque élevé, et qui n’est pas toujours reconnu par les clients. Et puis, certains cabinets offrent aussi n’importe quoi comme conseil et des objectifs irréalistes.

Le monde du conseil en management a longtemps été associé à une certaine opacité et un manque de transparence — sous le prétexte d’une haute confidentialité pour les affaires du client.

À nouveau, il y a une part de vérité dans cette idée.

Toutefois, au cours des dernières années, une série d’informations sont rendues publiques et dévoilant certaines pratiques cachées, voire même illégales et à l’encontre même des intérêts de leurs clients — la liste est bien longue, tout comme les dessous de la transformation radicale de McKinsey.

Dysfonctionnements des services du conseil lui-même

Ainsi, des méthodes courantes et peu orthodoxes comme la facturation de tarifs exorbitants pour des services de qualité variable ou la réutilisation des mêmes méthodes en oubliant même de remplacer sur les présentations le nom du client précédent.

Il est également habituel d’employer des consultants sans aucune expérience, ni formation adéquate ou surveillance par les niveaux plus expérimentés — tout au plus l’apprentissage comme un perroquet de quelques “méthodologies” restées au stade théorique. Ou les sous-estimations régulières des risques. Ou la revente d’une même solution sous le prétexte que “tout le monde le fait” et la création d’une fausse urgence stratégique.

Pour les missions importantes ou une gestion de crise en urgence, ces approches sont tout simplement malsaines éthiquement, et peuvent mettre en danger l’existence même de l’entreprise cliente.

Par exemple, dans l’industrie du conseil en management, il y a la recommandation aux dirigeants de l’entreprise selon laquelle ils doivent réduire le nombre de personnes qui y travaillent. Ce sont les fameux licenciements économiques avec des chiffres qui varient habituellement entre 5 % et 10 %. Cependant, ces recommandations peuvent avoir des conséquences désastreuses, surtout quand les licenciements se font sans compréhension opérationnelle, et juste sur la base d’un organigramme, voire même d’une approche “tous les départements doivent être réduits d’un tel pourcentage“. Une entreprise a toujours du “gras” à couper, mais il y a d’autres méthodes que les licenciements.

Les décisions de licenciement entraînent toujours une baisse de motivation et de la qualité de services, plus une augmentation des arrangements au niveau politique, car les employés restants ont plus d’intérêt à faire le nécessaire pour garder leurs postes, que faire le travail. Davantage quand ledit poste n’a pas d’autre équivalent rapide sur le marché. Le peu de personnes qui ne font pas la politique et sont sur la partie purement opérationnelle sont exploitées de tous parts.

En fin de compte, la désorganisation de l’entreprise est telle qu’après quelques années, il y a encore des mandats de conseil pour “réparer” ce qui a été provoqué par un mauvais conseil. Quand l’entreprise ne fait pas faillite bien avant et possède encore quelques ressources, c’est une suite logique. Paradoxalement, la rentabilité sur le moyen et le long terme est bien mise à mal. La stratégie d’entreprise aussi.

Il y a quelques années, un grand cabinet de conseil avait choisi une personne dont le CV vidéo la montrait déguisée en banane et chantant du rap. Oui. Et sans aucune expérience, ni formation dans la technologique, mais tout juste après l’école. C’était pour un poste stratégique de conseiller en management et cybersécurité. Quelques années plus tard, l’entreprise a été victime d’une cyberattaque peu élaborée — ce qui se passe quand l’embauche de bananes attire les singes.

Pour réparer ces quelques exemples de ratés — et qui ne devaient pas exister — en voici maintenant les experts de haut niveau. Encore des mandats pour résoudre les problèmes créés. Certes, les anecdotes ne sont pas des preuves concluantes, contrairement aux données — mais offrent une perspective humaine et des informations importantes plus proches de la réalité.

Dès lors, il est important que les entreprises travaillent dès le début avec des consultants en management qui ont une expertise pertinente et réelle dans leur domaine. Le contraire est un facteur qui rend l’entreprise plus fragile aux crises macro-économiques, à une faillite. En effet, l’appel ultérieur à des équipes de type Task Force et redressement est extrêmement coûteux.

 

Task Force pour les entreprises pendant la gestion de crise
Lire l’article sur LeTemps: Le rôle d’une équipe Task Force pour la reprise des activités et projets en difficulté dans une entreprise

Pour rester dans le cadre de deux exemples ci avant, le conseil de sur-embaucher pour ensuite virer est une erreur stratégique si caractéristique dans une croissance de type “Blitzscaling”. Or, cette approche n’est pas adaptée à tous les secteurs ou typologies d’entreprises et un tel conseil serait tout simplement catastrophique selon les circonstances.

Quant à la “créativité” et l’éventuelle “capacité innovante” de certaines personnes pour se faire remarquer dans un lot de plus de 800 candidats, cela se passe de tout commentaire sur les aptitudes de certaines sociétés de conseil à identifier les véritables “perles rares” si recherchées de nos jours — il semblerait qu’il manquerait de candidats. En fait non, pas toujours, mais j’en parlerai sur ce sujet et les possibles solutions dans une autre publication.

Dès lors, les entreprises doivent également avoir les capacités stratégiques pour évaluer correctement les impacts potentiels des recommandations reçues, et ce, sur l’ensemble de l’entreprise. Voire même une estimation de son évolution future à un niveau macro-économique. Les conseils reçus doivent toujours être évalués en fonction de leur faisabilité, de leur impact sur l’engagement des employés et de la culture d’entreprise, ainsi que de leur alignement avec la vision et les objectifs de l’entreprise. Le tout validé selon le cadre législatif et l’état réel du marché.

L’intégration des recommandations stratégiques dans les opérations courantes

Intégrer les recommandations stratégiques dans les opérations quotidiennes est compliqué sans une expérience et appui opérationnel fort. Les entreprises doivent souvent jongler avec le RTB (run the business) — soit la gestion des opérations courantes – et le CTB (change the business) soit la gestion du changement. Les consultants en management peuvent aider dans un certain nombre de situations, mais leur rôle est souvent surestimé.

Des observations empiriques dans ce secteur auprès de mes clients, mais aussi certains de mes confrères et consœurs, ont dévoilé qu’un grand nombre d’entreprises qui ont fait appel à des consultants en management ont été déçus par le résultat final, voire même que les recommandations étaient inutiles, inapplicables, ou carrément nuisibles.

Avec l’arrivée de la pandémie de COVID-19, un grand nombre d’entreprises ont fait appel aux services des consultants en management — cela pour trouver des solutions à leurs diverses difficultés économiques et opérationnelles.

En même temps, le nombre de consultants de haut niveau sur le marché a baissé, même si les effectifs des consultants de toutes sortes a quant à lui, fortement augmenté. L’illusion d’un choix, sans toujours savoir comment faire la différence.

Dans ce contexte, et si le contexte macro-économique permet ce luxe, il vaut mieux qu’une entreprise réfléchisse et adopte d’abord quelques stratégies internes. Cette approche est préférable, au lieu de tenter à suivre des théories généralistes et trop limitées au seul aspect financier ou opérationnel. En effet, de nombreuses personnes qui connaissent l’entreprise, qu’il s’agisse de collaborateurs de longue date ou même externes, sont régulièrement exclus, alors que leurs expériences et connaissances concrètes peuvent être très utiles pour résoudre les problèmes.

Un exemple: la réduction des coûts par les licenciements

Par exemple, les sociétés de conseil et les cabinets ont la fâcheuse tendance à simplement réduire les coûts par une méthode à la portée de chacun — soit licencier du personnel. Certes, c’est très rapide et peut être une solution efficace et intéressante dans certains contextes. Mais cette “recette” a aussi un grand risque pour l’entreprise. Ainsi, les indemnités de départ peuvent être supérieurs aux salaires économisés.

Mais les coûts finaux sont plus grands encore. Par exemple, les employés restants sont moins productifs, car plus stressés. Et plus désagréables aussi, ce qui est immédiatement perçu par les clients. De plus, quand une entreprise paye des honoraires dont la somme est plus importante que les économies potentielles en termes de salaires, alors ce message passe encore plus mal que s’il était communiqué et appliqué par la direction elle-même.

Quant à la fameuse innovation permettant de gagner un avantage compétitif, celle-ci devient une chimère dans un tel contexte de licenciements économiques — bien que les séances de recherches d’idées et les présentations en couleurs se multiplient à tout-va. Il est un peu difficile d’innover et même rester productif sous la menace d’un licencient.

Au final, le client subit de plein fouet cette approche et s’en va.

Or, c’est le client qui a le pouvoir du porte-monnaie.

Et sans clients, une entreprise a beaucoup de chances de déposer son bilan et faire faillite.

 

Comment choisir et implémenter la bonne stratégie d’entreprise ? avec Elena Debbaut
Lire plus: Comment choisir et implémenter la bonne stratégie d’entreprise ?

Pour réduire les risques d’intégration inefficace des recommandations de conseil en management, les entreprises doivent s’assurer que les objectifs et les résultats attendus sont clairement définis — et aussi, que les données fournies en début de mandat sont correctes et tiennent compte des spécificités de leur secteur et de leur marché.

En effet, les entreprises doivent travailler ensemble avec les consultants, et selon le contexte, ne pas systématiquement cacher ses véritables capacités internes, que cela soit au niveau financier ou la qualité réelle des ressources humaines.

Les entreprises clientes doivent également fournir le cadre permettant un suivi régulier par les consultants. Cela permet aux cabinets de conseil de s’assurer que les recommandations sont mises en œuvre correctement, et si nécessaire, apporter des ajustements rapides selon les résultats du terrain.

Enfin, pour maximiser les chances de succès d’un mandat, les entreprises doivent également être transparentes quant aux objectifs de l’entreprise et les recommandations données par les consultants. Les entreprises doivent également encourager la communication et la collaboration entre les différents départements — ce qui augmente les processus d’implémentation.

Conclusions: nouvelles perspectives pour le conseil en management dans les entreprises

Lorsque l’on examine de plus près l’efficacité de l’industrie du conseil en management, les histoires plus ou moins officielles sur son manque de fiabilité sont anecdotiques et amusantes — si la vie professionnelle et santé mentale de centaines, voire même de milliers de personnes n’était pas en jeu.

Au début de ma carrière, j’ai eu la chance de gagner une solide base en travaillant avec une direction très orientée sur l’opérationnel — mais sans perdre de vue la vision stratégique sur le moyen et le long terme. Je me souviens encore d’une réunion pendant laquelle le défunt cabinet Andersen était venu avec une présentation dont les chiffres du marché étaient toutes inventées.

En effet, dans les pays de l’Est, et après la chute du communisme dans les années 1990 durant presque une décennie, il n’y avait plus aucun reporting centralisé sur les productions des entreprises ou les ressources à disposition. Les entreprises fermaient ou étaient vendues à vil prix pour être “privatisées“. Or, ce “détail” a laissé entrevoir une certaine forme de doute quant à la réelle efficacité des consultants en question. Sans mentionner la pertinence de leurs méthodes, immédiatement vérifiées et invalidées par les véritables experts.

Dès lors, même si ce type de situation est plus caché de nos jours, il est important de souligner que les entreprises clientes ne devraient pas se contenter de suivre des recommandations générales sans prendre en compte les réalités de leur propre perception et leurs propres expertises internes déjà existantes.

Il est également important d’anticiper et de créer les plans de réserve, ainsi que des stratégies internes pour répondre immédiatement aux éventuelles difficultés économiques et opérationnelles, plutôt que de s’appuyer exclusivement sur les théories des consultants en management. En outre, il est nécessaire d’évaluer de manière critique les compétences et les qualifications des consultants en management avant de faire appel à leurs services. Dans un grand nombre de situations, un nom de marque qui est connu n’est plus suffisant.

Assurez-vous d’une réelle valeur ajoutée. Ne suivez pas aveuglément les recommandations des consultants en management, mais créez des stratégies internes et évaluez leurs compétences avant de faire appel à ces services.

Ces pistes peuvent réduire les risques, et peuvent augmenter les chances que les recommandations proposées soient réellement applicables et adaptées aux besoins spécifiques de chaque entreprise.

Finalement, le conseil en entreprise, c’est toute une affaire.

En fin de compte, une affaire de confiance dans l’expertise externe.

 

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L’ignorance comme stratégie d’entreprise est une pratique très répandue parce que le but principal de la réussite dans les affaires est de reproduire ce qui fonctionne. - Elena Debbaut dans l'essai d'économie et gestion sur l'ignorance comme stratégie d'entreprise.

L’ignorance comme stratégie d’entreprise

J’ai récemment donné une brève présentation sur les stratégies d’entreprise. Une question surgit dès les premières minutes parmi le public, en majorité des entrepreneurs expérimentés et bien reconnus dans la région. Quelle serait la meilleure stratégie d’entreprise en ce moment ?

La discussion a été vite animée et polarisée, à l’image de la société actuelle. Les idées plus nuancées n’ont pas eu beaucoup de succès, et pour cause, puisque ces approches sont malheureusement vouées à l’échec dans l’économie actuelle.

Les débats se sont résumés à deux grandes lignes d’approches stratégiques. Comme entrepreneur, faudra-t-il continuer à appliquer des principes éthiques, assurer un rôle social, et rester une petite entreprise locale ? Dans cette situation, et pour diverses raisons, il y a un risque réel que la survie ne soit pas assurée sur le moyen ou le long terme. Ou au contraire, prendre plus de risques, devenir une grande entreprise dans un court délai, casser les liens ainsi que le contrat social, et obtenir par tous les moyens un profit qui permettait, littéralement, d’aller faire des culbutes de quelques minutes comme touriste dans l’espace ?

Un entrepreneur est habitué à trouver des solutions en concordance avec ses valeurs. Mais le sentiment d’impuissance et l’état de presque désespoir de certains entrepreneurs était palpable. Un choix éthique: faire vivre son entreprise à tout prix, ou réaliser que les options stratégiques se sont fortement réduits dans le paysage entrepreneurial actuel. L’entrepreneur en Suisse se trouve devant un choix difficile.

 

Conseil entreprise - Elena Debbaut - redressement de projet et entreprises en difficulté

 

Dans le monde des affaires, il existe un grand nombre de modèles stratégiques possibles. Il n’y a pas de recette toute prête, mais force est de constater que de nos jours, certains modèles stratégiques fonctionnement d’une manière diablement efficace, peu importe la taille de l’entreprise, son secteur d’activités, ou sa zone géographique.

 

L'implémentation opérationnelle de la stratégie d'une entreprise avec Elena Debbaut, Operating Partner Solutions et Consultante en Entreprise dans la gestion de crise

Lire l’article publié sur LeTemps: Elena Debbaut sur la stratégie d’entreprise: un échec annoncé sans la partie opérationnelle.

 

La plupart des stratégies actuelles, et présentées sous diverses étiquettes comme ‘agilité‘ ou le ‘blitzscaling sont devenues la seule recette qui peut garantir la réussite de toute entreprise, et cela dans un délai relativement court.

Vous l’avez peut-être constaté par vous-même en lisant dans la presse les scandales à répétition, et qui impliquent presque toujours les grandes entreprises. Et si vous regardez encore plus en détail, ces stratégies sont utilisées par la majorité des entreprises, voire des associations prétendument non-profit, et même par certaines typologies d’individus à tendances asociales comme les sociopathes et les psychopathes.

Toutes ces entreprises, organisations et personnes arrivent à réussir leurs coups avec une précision qui n’est plus le seul résultat de la chance.

La recette de nombreuses réussites actuelles n’a rien de magique et ne sont même pas liées à une bonne implémentation opérationnelle.

Ces stratégies consistent, entre autres, dans une communication marketing mensongère, des informations manipulatrices, des impostures économiques qui passent par des produits ou services minimum viables, des inversions des rôles, des prétendues erreurs ou oublis de communication en toute mauvaise foi, une dialectique éristique, et sans oublier les tactiques d’intimidation dignes d’un scénario de film avec organisations mafieuses.

Mais il y a pire: ces manières de faire des affaires sont données comme ‘exemples à suivre‘ pendant les formations des hautes écoles de commerce, ou par des coach-formateurs spécialisés dans la croissance d’entreprise.

Ces types de stratégies vont même jusqu’à encourager ses concurrents, ses partenaires, ses collaborateurs, et même ses clients, à faire des erreurs. Le tout, en prétendant d’aider. Cela revient à une sorte de hyper-normalisation d’un système dans lequel tout le monde connaît la vérité, la vérité est dite à plusieurs reprises, mais plus personne n’ose encore agir pour faire reconnaître la vérité puisque les représailles sont immédiates et fortes, et puisque après tout … les mensonges c’est presque devenu la nouvelle normalité.

 

Conseil entreprise - Elena Debbaut - redressement de projet et entreprises en difficulté

 

En fait, il ne s’agit de rien de sorcier.

L’idée maîtresse est qu’une entreprise est seulement un système de maximisation du profit pour les actionnaires, et sans aucune responsabilité quant aux méthodes ou les tactiques stratégiques qui sont implémentées.

Ces actions permettent d’avoir un meilleur effet de levier, des économies d’échelle, et surtout, atteindre une taille plus grande en très peu de temps. En majorité, un tel système économique est composé et géré par des personnes capables de ‘jouer‘ avec les concepts éthiques, même pour tester les limites légales quand elles existent encore. Cela conduit de manière innée à des résultats sociopathiques, indépendamment de l’intention initiale purement économique.

Les résultats malheureux comme les scandales à répétition et les crises ne devraient pas être une surprise, étant donné les conditions fondamentales du système. Les stratégies d’entreprise actuelles ne font que s’adapter à un tel système.

Dans le cadre de ces stratégies, une entreprise ou un individu essaye d’augmenter l’ignorance de son concurrent, tout en diminuant la sienne.

Il s’agit de la fameuse théorie des jeux.

Cette théorie appartenant à un domaine des mathématiques s’applique à tous les domaines et consistent à identifier les réactions stratégiques des intervenants. Sauf que les règles du jeu actuel n’est plus à tour de rôle, ni basé sur le respect des règles communes.

Pour diverses raisons, et notamment législatives, le jeu actuel ne peut même plus arriver à un équilibre de Nash. La situation économique actuelle ressemble furieusement à un combat de rue entre plusieurs gangs. La situation économique actuelle n’est même plus un match de boxe avec règles claires et un arbitre.

C’est chacun pour soi, et personne pour personne.

 

La face cachée de l'économie numérique, un essai d'économie et gestion, par Elena Debbaut

 

Voici pourquoi dans le monde actuel des affaires et aussi quelques typologies de relations personnelles, l’accent est régulièrement mis sur l’ignorance.

Certaines entités sont même devenues des maîtres à créer le doute ou l’incertitude. Il existe une multitude de formations et livres qui partagent ces méthodes comme quelque chose qui peut être appris, fabriqué, maintenu, et manipulé par des moyens scientifiques. Ou plus communément exprimé, c’est de la science et les arts du bullshitage et ses conneries fumeuses exposées au grand jour. Et sans même s’inquiéter de conséquences.

Ne rien dire au client, cacher les petites lettres, faire des promesses intenables, s’excuser mais continuer comme avant, utiliser des mots dénués de sens réel, et quand les choses se compliquent, il suffit de changer le nom.

Les exemples ne manquent pas.

C’est révoltant: ces méthodes sont devenues des pratiques usuelles.

Ce type de stratégie est une idée qui se prête très facilement à la paranoïa et un manque de confiance chronique. Et pour cause: ce n’est pas évident de réaliser que certaines entreprises ou personnes cachent des informations juste dans le but de s’enrichir au détriment de plus faibles, ou ne veulent pas que vous sachiez certaines choses, ou travaillent activement pour organiser le doute, l’incertitude, et la désinformation pour maintenir l’ignorance.

Encore: prétendre le contraire de ce qui a été convenu et noté. Le gaslighting ou le détournement cognitif en fait aussi partie.

 

Conseil entreprise - Elena Debbaut - redressement de projet et entreprises en difficulté

 

Le rôle d’un chef d’entreprise est de justement, réduire l’ignorance et prendre les bonnes décisions. Mais aujourd’hui, cette tâche est devenue très difficile.

Par exemple, les données chiffrées comme la taille du marché ou les chiffres de ventes ou les parts de marché ne suffisent plus à elles seules. Les acteurs de mauvaise foi sont devenus plus nombreux, à tel point qu’un chef d’entreprise ne sait même plus à qui faire confiance. Tout est devenu plus complexe. L’entreprise est devenue un écosystème en soi, et qui évolue dans un écosystème économique tout aussi fragmenté.

Cette complexité n’est pas mauvaise en soi, parce que c’est une suite logique de l’évolution de la société, et notamment les évolutions technologiques.

Le cadre législatif et qui offre les mêmes règles de jeu doit également être aussi adapté, et vite. Mais c’est exactement ce point qui pose les problèmes les plus insurmontables. Le système actuel est hors tout contrôle, et n’a plus de règles claires pour tous.

Il suffit d’ajouter encore des tactiques psychologiques. Ainsi, tout chef d’entreprise risque de perdre sa raison et sa santé mentale, et bien avant celle physique causée par ses nombreuses heures de travail. Comme entrepreneur, à qui faire confiance ?

Quand un compétiteur s’adonne à des pratiques douteuses et intimidantes pour signer un contrat, ou proposer des conditions-arnaque, et récupère ainsi des clients, quel est le choix restant pour l’entreprise lésée ? Quand des entreprises respectent les lois existantes alors que d’autres arrivent à y échapper ou jouer avec ses limites, comment réagir ?

Expliquer au client, entre autres exemples, que les tarifs plus élevés sont le résultat d’un environnement plus respectueux et transparent envers les clients et les collaborateurs ? Ou que le compétiteur ne peut pas, ni techniquement, ni légalement, ni commercialement offrir tel ou tel service ou produit à un tarif défiant toute concurrence ? Ou encore, qu’il existe des lois, mais que trop souvent, les lois sont devenues inapplicables pour diverses raisons, notamment financières ?

Le client, lui, a la fâcheuse habitude de faire le choix le plus simple pour soi, et qui consistent à penser avec la tête dans le porte-monnaie, et aller voter avec les pieds.

A nouveau, c’est une attitude très sage de la part du client, mais … la situation est plus complexe, et la situation macro-économique suite à ses choix individuels est le moindre de ses soucis.

 

Conseil entreprise - Elena Debbaut - redressement de projet et entreprises en difficulté

 

Est-il possible d’éliminer l’ignorance ?

La réponse est non, parce que le système économique actuel ne le permet pas.

Ce n’est pas très positif comme message, mais c’est la volonté et la conception même du système économique actuel. Il suffit de constater par soi-même. Par exemple, pour certains produits et services, même les prix de vente ou les niveaux des salaires à l’annonce d’un poste libre ne sont plus indiqués, sans mentionner les entreprises multimilliardaires qui optimisent leurs profits et ne payent quasiment pas d’impôts. Ceux et celles qui dénoncent de telles dérives sont intimidés, harcelés, humiliés, ridiculisés, chassés pour leur idéalisme ou leur naïveté, ou les deux.

 

La propagande entrepreneuriale, un essai d'économie et gestion écrit par Elena Debbaut, consultante en entreprise et gestionnaire de crise

 

L’ignorance comme stratégie d’entreprise est une pratique très répandue de nos jours parce que le but principal de la réussite dans les affaires est de reproduire ce qui fonctionne.

Tant qu’un cadre légal rapide et efficace n’existe pas, le jeu du marché n’existe pas non plus.

Le chef d’entreprise se trouve actuellement à procéder soit d’une manière similaire à ses compétiteurs et avancer vite peu importe les coûts humains ou au niveau de la société, ou au contraire, faire un choix éthique et prendre un retard économique qui peut lui être fatal. Or, l’éthique est seulement une valeur, et celle-ci n’est pas légalisée.

Dit-on que tout est juste en amour et en guerre.

Oui, c’est correct dans l’absolu, mais en même temps, je reste fidèle au conseil qui consiste à dire que les accords équitables peuvent toujours être conclus malgré le contexte difficile de l’économie actuelle.

Je le soutiens toujours: la longévité d’une entreprise vient de la valeur de la marque. Les ajouts répétés de valeur sont transparents pas seulement pour le client et l’entreprise, mais aussi pour la société dans son ensemble.

La perception d’impuissance des entrepreneurs est une caractéristique du système économique actuel. Si vous êtes sur ce blog et jusqu’à la fin de cette publication, alors vous connaissez, vous aussi, ce sentiment d’impuissance.

Malheureusement, en absence de règles et lois communes, et à quelques exceptions près, une entreprise n’a plus beaucoup de choix stratégiques.

L’ignorance, comme stratégie d’entreprise, reste toute une affaire.

 

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Conseils création entreprise start-up en Suisse, avec Elena Debbaut, consultante en entreprise et gestionnaire de crise

La propagande entrepreneuriale

L’entrepreneuriat est mort. L’écosystème des nouvelles entreprises est dysfonctionnel.

Cela choque ?

Pas tant que ça, vous l’avez peut-être senti instinctivement dans le parcours de vos amis ou autres connaissances qui se lancent comme “entrepreneurs” d’une start-up et tentent de faire fonctionner une telle structure, alors qu’ils déménagent chez leurs parents, ou dans un pays avec un coût de la vie plus réduit. Trop souvent, derrière leurs messages faussement optimistes se cache une déception et une souffrance réelle.

Vous avez peut-être déjà lancé une ou plusieurs entreprises, et avez constaté que le marché n’est pas seulement hyper-concurrentiel, il est aussi cruel et maléfique, sans aucune protection légale réaliste. Vous avez peut-être aussi lu les titres de presse quand le “gagnant du marché” élimine sa compétition par une position de quasi-monopole, mais sans être le meilleur, seulement par un accès à des investisseurs favorables envers un modèle d’affaires immoral. Vous-même ou vos connaissances ont peut-être aussi vécu quelques histoires malheureuses, comme employé, stagiaire, ou client de ce type d’entreprises.

Partout dans le monde, nombreux sont les entrepreneurs intelligents, compétents et réellement innovants qui ne se lancent même plus dans l’aventure entrepreneuriale, car ils savent que les chances de succès sont beaucoup plus réduites que par le passé. Voire même inexistantes pour certains secteurs d’activité. Soyons clairs: la création d’entreprise a toujours été faite dans la douleur. Mais quand un jeu est triché, sans règles communes, et les chances de gagner se trouvent à zéro … alors y participer s’avère inutile. Le résultat est une sorte de démission au niveau de la société. Ou un abandon, sans même avoir essayé.

Culturellement, les pays asiatiques croient beaucoup dans les notions de travail et la chance. Mais même la Chine se trouve actuellement en état de rupture. Sa jeunesse commence à pratiquer une nouvelle philosophie d’abandon “tang-ping” et comme vous pouvez lire dans ce récent article du journal LeTemps: https://www.letemps.ch/societe/desabusee-desireuse-stress-jeunesse-chinoise-veut-rester-allongee. La nouvelle génération de jeunes dans les pays occidentaux pratique cette attitude depuis longtemps encore. Paradoxalement, cette nouvelle tendance de société est hautement entrepreneuriale, parce qu’elle consiste à optimiser les résultats selon les conditions existantes.

Loin des histoires à succès qui sont fortement médiatisés, ou le prétendu amusement dans le parcours entrepreneurial, ou encore les belles théories dans les livres pour les chefs d’entreprise, c’est plutôt ça la réalité du terrain. La nouvelle tendance de l’entrepreneuriat s’apparente à un spectacle de “gladiateurs uberisés” et qui se bagarrent sans loi ni foi pour quelques miettes, au lieu d’une réelle prospérité pour la société dans son ensemble.

 

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Table des matières

 

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La vitalité entrepreneuriale est un nuage de fumée

Cet énoncé n’est pas une surprise pour les entrepreneurs et les investisseurs expérimentés. De nos jours, l’entrepreneuriat est souvent un choix forcé, par manque d’autres options viables dans l’actuelle économie numérique. La prétendue vitalité, bien appuyée par les chiffres impressionnants quant aux entreprises enregistrées, n’est qu’un simple coup d’épée dans un nuage de fumée à forte saveur marketing.

Et non, le seul nombre des entreprises enregistrées ou leur valorisation irréaliste n’est jamais un indicateur de réussite. Le nombre des postes de travail théoriques ou les prétendues innovations qui sont annoncés par voie de presse non plus.

La réalité des faits est cruelle: un très grand nombre des “nouvelles entreprises” s’apparentent plutôt à un hobby de dimanche, entre la vente des graines pour le petit-déjeuner, la fabrication de cupcakes, limonades, lessives, ou quelques services à la personne. La multiplication des “coach” qui les accompagnent, et qui savent encore moins que le fondateur, est un triste spectacle, avec des marionnettes délabrées et poussiéreuses.

Malgré leurs communications marketing, ces nouvelles structures n’ont absolument rien d’innovant, elles s’adressent à un marché surchargé, ou trop fragmenté, ou qui est difficile à faire grandir en taille, ou au pire, qui est très peu profitable sans un grand volume de ventes, et l’atteinte sauvage d’une position de quasi-monopole à l’international. Entre autres difficultés, la compétition en provenance des pays à plus faible coût salarial, le vol constant de sa propriété intellectuelle et les coûts significatifs pour leur défense n’arrangent pas non plus les choses.

Pire encore, un trop grand nombre d’entreprises sont sous-capitalisées, avec seulement quelque 20 à 50 milliers de francs comme fonds de départ, ou une marge opérationnelle tout simplement misérable et inférieure à 5%, mais qui ne permet pas d’en vivre, et encore moins de se développer ou créer. Quant à la levée des fonds à plusieurs millions pour aller à l’international, il ne s’agit que d’une immense dette pour pouvoir manipuler le concept de l’effet réseau (“network effect“). En effet, l’obtention d’un prêt qui se mesure au minimum en quelques dizaines de millions n’est jamais un signe de vitalité, mais celui d’un dysfonctionnement important. Par le passé, ce n’était pas possible d’aller à l’international si “facilement” ou devenir une “grande multinationale” en quelques mois. Le profit de sa propre entreprise était une condition indispensable pour arriver à ce stade.

En même temps, il existe des entreprises à bon potentiel qui nécessitent des investissements très importants, compte tenu de la complexité du service ou du produit.

Malheureusement, les financements obtenus par voie “normale” sont trop souvent insuffisants pour un développement rapide, et telles les exigences actuelles du marché. Le “bruit” des entreprises sans potentiel est plus fort. Les fondateurs talentueux souffrent. En effet, il suffit qu’un autre fonds d’investissement fasse le choix d’un autre “gagnant” du marché. Pour certaines entreprises, ce n’est même plus le meilleur produit ou service qui gagne le client, c’est plutôt la famille du fondateur qui peut lui donner accès facilité à un meilleur carnet d’adresses, ou une meilleure somme comme fonds de départ permettant d’attirer les bons investisseurs. La chance d’avoir vu le jour au bon endroit.

L’entrepreneuriat moderne

Depuis les années ’60 déjà, la notion d’esprit entrepreneurial était glorifiée comme un moyen pour réussir sa vie professionnelle et personnelle. Une entreprise était souvent le résultat du travail initial d’un fondateur talentueux. Le fondateur presque toujours immigré, sans connaître la langue de son pays d’accueil, forcément jeune, sans carnet d’adresse, sans famille, et qui par la force de son travail acharné a poursuivi ses rêves, commencé sans argent, échoué plusieurs fois, et créé au final un service ou produit qui s’est bien vendu. Le tout, avec un bon mix marketing, le respect des lois, du client et de ses employés. La notion éthique est toujours discutable dans les affaires, mais la déontologie était une condition pour la réussite entrepreneuriale.

Ce schéma se retrouve de manière similaire un peu partout dans le monde. D’ailleurs, les livres destinées aux chefs d’entreprise se basent surtout sur des notions d’un autre temps, et souvent acquises principalement pendant la période des trente glorieuses.

La presse et le public adorent les histoires qui finissent bien.

Mais aujourd’hui, à l’exception de la fin heureuse, les choses ont évolué, et pas toujours en bien. La création d’une entreprise n’est pas devenu plus facile, ou plus complexe, c’est juste différent. Le mythe entrepreneurial actuel laisse penser que la création d’une entreprise, son expansion à l’international, et son succès répondrait à un besoin du marché. Ou encore, que la création d’entreprise serait facilitée, et que chacun peut avoir sa chance.

Il y a une part de vérité, mais en pratique c’est … non.

Dans l’actuelle économie numérique, cette ancienne idée ne correspond plus aux besoins du marché.

L’identification d’un besoin du marché, qui permet de créer une entreprise viable et capable de créer un “cercle vertueux” au niveau de la société est dysfonctionnel. Pour certains secteurs d’activité, l’analyse du potentiel de marché se fait en quelques secondes et de manière totalement automatisée, sans aucun intérêt sur l’entreprise en soi ou son impact sociétal. Des entreprises qui ne devaient même pas exister mettent à mal celles existantes, et détériorent les conditions de travail et du marché. En effet, il n’y a rien d’innovant dans la prétendue création d’une plateforme d’intermédiaires pour les indépendants.

De plus, aujourd’hui, tout se copie, quel que soit le service ou le produit, ou sa difficulté. Sous le prétexte de “bien faire” le parasitisme et le vol est officialisé et se monnaye en plein jour, entre les listes des clients, les données, la technologie, les brevets, les services, les produits, et même quelques images et textes des articles de blogue. La création coûte de l’argent, alors que le vol est rapide et sans aucun investissement important.

L’éthique dans les affaires serait même une notion désuète. L’irrespect des lois est devenu presque une condition indispensable de réussite. Et même si un entrepreneur voyou se fait prendre, les procès sont longs et coûteux, avec des punitions ridicules par rapport aux gains réalisés entre-temps. Quelques tartuferies juridiques plus tard, et l’esprit des lois et la volonté des législateurs sont détournées en plein jour, sans aucune honte. Les approches éthiques sur le commerce dans les conventions internationales restent au stade d’une simple recommandation qui n’est même plus suivie.

A peine adoptée, la législation est déjà en retard. La technologie va trop vite. Les réglementations actuelles sont trop lentes pour arriver sur le marché. Le renforcement des lois ne peut plus toujours apporter l’ordre nécessaire à un écosystème sain pour les entreprises existantes ou en création. Les mauvais exemples se multiplient, restent impunies, et en voilà d’autres qui répètent la même “recette” d’un succès volé. L’irrespect des lois est devenu la nouvelle loi.

Malheureusement, la vitesse de changement de la technologie oblige les entreprises à aller aussi vite que cette évolution, mais souvent, c’est au détriment de l’éthique. Je ne suis pas la seule personne qui constate que cette dynamique est malsaine pour la société dans son ensemble. En même temps, un usage positif des technologies permettrait de réagir plus vite et renforcer les lois existantes, tout en offrant une adaptabilité constante aux nouvelles conditions du marché. Le potentiel positif est bien présent. J’en ai parlé plus en détail sur ces aspects dans mon livre sur la face cachée de l’économie numérique.

 

La face cachée de l'économie numérique, un essai d'économie et gestion, par Elena Debbaut

 

Le cercle vertueux de l’entrepreneuriat

Fort heureusement, il existe encore des exceptions à ce paysage sombre.

Ainsi, le marché européen est peut-être moins dynamique dans son ensemble, mais bien plus stable. Le marché suisse suit aussi cette tendance, bien qu’il y a d’autres spécificités qui y contribuent. Il y a ainsi un bon nombre des entreprises et collaborateurs de qualité qui réussissent sans vendre son âme, mais le chemin est plus long, moins rapide, et bien plus difficile. Les chances d’échouer avec une telle stratégie sont effectivement plus grandes, tout comme la possibilité réelle de se faire dépasser par une compétition étrangère qui méprise l’éthique et même les lois existantes.

Le succès d’une entreprise éthique est néanmoins plus solide et durable dans le temps.

Pour ma part, et depuis plus de 30 ans de vie professionnelle, je privilégie l’éthique dans les affaires, et je boycotte systématiquement tout pays, ou entreprise, ou personne qui présente des attitudes de voyou. Cette approche de boycott permet de faciliter les choix, surtout quand il s’agit de couper dans les coûts opérationnels pour les entreprises ou les projets en difficulté. En effet, les entités qui figurent sur ma liste de boycott ne sont pas seulement mauvaises, mais aussi très coûteuses par rapport à la qualité de leurs offres.

 

Elena Debbaut: conseils et quelques méthodes pour réduire les coûts opérationnels dans une entreprise en difficulté

 

Le monde des affaires et des entreprises n’est pas compliqué.

Une nouvelle entreprise crée un service ou un produit destiné à la vente. Les ventes répétées permettent à l’entreprise de s’agrandir, investir plus, créer de l’innovation, et embaucher de nouvelles personnes, produire plus, et vendre encore plus. L’entreprise et les personnes qui y travaillent payent des taxes qui sont utilisées à bon escient pour construire des écoles, des routes, ou établissements de santé. Dans la même ligne, une entreprise ou ses collaborateurs contribuent au développement d’autres entreprises par leurs achats d’autres services et produits. Ce cercle vertueux permet la création d’une stabilité économique et psychologique pour les personnes qui y travaillent, le développement d’autres entreprises, l’apparition de nouvelles véritables innovations, et au final, une région ou pays fort.

Le désastre entrepreneurial

Le problème actuel est qu’une trop grande majorité de personnes sont forcées d’aller vers un type d’entreprises qui ne permet plus de se développer ni investir ou embaucher, et créer ainsi un créer un cercle vertueux de l’entrepreneuriat.

Paradoxalement, un très grand nombre de ces nouvelles entreprises détruisent des postes de travail. Vous l’avez certainement déjà observé par vous-mêmes: le marché actuel est surchargé par des offres et services trop similaires, voire identiques, avec messages marketing et textes de pages web copiés carrément en entier depuis les autres publications qui apparaissent dans les premières pages en Google. La seule “différenciation” pour ce type d’entreprises est soit un marketing agressif qui est souvent externalisé dans les pays à plus faible coût salarial, soit l’exploitation d’une main d’œuvre sans autre choix viables, soit une course vers les prix et la qualité la plus basse.

Le marché n’est pas devenu plus compétitif dans le sens sain du terme.

Le marché actuel est devenu plus fragmenté, avec des milliers de micro-entreprises qui récupèrent quelques miettes, et quelques gros acteurs et groupes avec un statut de quasi-monopole. Pour un grand nombre de services et produits, l’illusion d’un “choix abondant” est seulement une duperie macro-économique. En réalité, le client a seulement le choix entre une entreprise avec un statut de quasi-monopole ou un fournisseur avec une capacité de service réduite et une qualité souvent à l’identique.

Cette situation se retrouve dans toutes les régions du monde; ce n’est pas quelque chose qui arrive seulement en Suisse.

Les régions et les états se retrouvent avec une grande cohorte d’entrepreneurs “start-upeurs” mais qui travaillent principalement en mode uberisé. Par exemple, en Suisse, et selon les chiffres de fin 2018, ce chiffre se situait à 594’000 personnes de condition indépendante. En d’autres mots, voici presque un demi-million de chômeurs déguisés, et qui ne figurent plus dans les statistiques officielles.

A l’échelle d’une région et d’un pays ce n’est pas joli à voir. C’est même très moche. Oui. Il faut rester réaliste, ce n’est pas tout le monde qui possède l’expérience stratégique et opérationnelle du terrain, avoir le capital de départ, et être capable de tenir un tel choix de carrière.

Les régions et les états investissent chaque année de millions dans diverses associations de “soutien à l’entrepreneuriat” et multiplient les programmes d’innovation, les concours avec prix qui ne couvrent même pas le temps pour y participer, et le nombre des personnes qui sont assez grassement payées dans le cadre de ces structures. Sans oublier les jolis sites web qui leur sont dédiés. En pratique, tout cet écosystème est une coquille vide: les montants accordés comme “aide” sont souvent comiques, tellement qu’ils sont petits, et ne peuvent pas apporter des résultats sur le terrain. De temps à l’autre, ces entreprises font la une des journaux parce qu’elles sont forcées de fermer pratiquement du jour au lendemain, et bien que leur valorisation théorique était considérée comme très intéressante.

Au final, les résultats sont décevants: très peu d’entreprises viables, encore moins d’innovation et production réelle par manque de fonds, et un nombre encore plus petit d’entreprises qui se développent pour créer de l’emploi ou acheter les produits ou les services d’autres entreprises. Ces entreprises ne peuvent pas contribuer à la société; elles coûtent plus cher qu’elles n’en rapportent.

Les budgets investis par les états dans le développement des nouvelles entreprises n’est pas toujours optimisé. Autant explorer d’autres solutions complémentaires, comme la création d’un revenu de base, en lieu et place d’investissements inutiles. J’ai été longtemps assez opposée à cette idée (je le nommais revenu de naze), mais le contexte actuel de l’économie numérique impose l’exploration de nouvelles solutions. Je parlerai plus sur ce sujet et mes observations, dans une future publication.

La viabilité d’une entreprise dans l’actuelle économie

L’époque où il était possible de lancer son entreprise tout seul dans son garage n’existe plus.

La viabilité d’une entreprise passe aujourd’hui principalement par la technologie de pointe, ou les sciences de la vie.

Or, ces entreprises ont un besoin accru en investissements, et qui se chiffrent en quelques centaines de millions de francs suisses. Des compétences pointues aussi. De plus, le cycle du développement de ce type de produits ou services est long. Malgré les jolis vidéos de promotion pour l’innovation par diverses structures de soutien, il est peu réaliste de penser que seulement 5 000 francs d’aide peut créer un vaccin dans sa salle de bain, ou encore, faire la soudure d’un système électronique miniaturisé sous le microscope qui se trouve sur la table de cuisine.

Le but non-avoué de ce type de fondateur est “se faire racheter” par une autre grande entreprise après le lancement d’un produit minimum viable, et continuer à y travailler comme … employé.

Voici l’entrepreneuriat uberisé.

Les grandes entreprises ont réussi à externaliser même le risque entrepreneurial.

Il ne faut pas rêver, les grandes entreprises et groupes qui “aident” l’écosystème des start-up ne le font que dans une démarche de communication à but marketing, ou le rachat préventif d’un futur compétiteur. En grande majorité, les grandes entreprises n’innovent plus et ne prennent plus de risque entrepreneurial; elles achètent des start-up.

Encore: même si ces nouvelles entreprises ne se font pas racheter, et arrivent à dégager un profit et persister vers l’indépendance, ces start-ups restent fragiles. Les salaires de leurs collaborateurs sont très inférieurs à la médiane du marché, quand il ne s’agit pas de postes sur base de “volontariat” au niveau de la direction stratégique et faux “stagiaires” autonomes avec plus de 15 ans expérience. Les postes de travail proposés par une telle start-up sont instables. Le personnel est trop souvent démotivé, quand il ne s’agit pas d’incompétence ou mauvaise foi. Et même si leurs collaborateurs de qualité souhaitent se reconvertir ou créer leur propre entreprise, ce n’est pas toujours possible par absence de capital, contacts d’affaires plus forts que ceux existants dans les “bonnes familles” ou l’absence de ses économies personnelles. Après avoir fait le tour des diverses association d’une hypothétique aide, ces entrepreneurs potentiels jettent l’éponge. Le cercle vertueux de l’entrepreneuriat n’existe plus.

Le décalage de l’écosystème entrepreneurial

Nombreux sont les futurs entrepreneurs qui n’ont absolument aucune idée du quotidien vécu par le fondateur d’une entreprise. Cette réalité n’est pas remplie d’une musique énergisante, ni de jolis paysages, ou une vie heureuse et équilibrée avec sa famille. C’est plutôt le contraire: un entrepreneur travaille du matin au soir, et possède peu de temps pour admirer la nature. Ses efforts sont trop souvent volés.

Comme entrepreneur qui vient de commencer ou qui envisage de l’être, il vous faudra donc bien s’informer, et ne plus croire toutes les publications optimistes et amusantes sur le lancement entrepreneurial, ou sur l’accès à un réseau secret après le paiement d’une cotisation, ou le quotidien rose d’un start-upeur heureux qui travaille dans un quelconque espace de co-working.

De nos jours, la création d’une entreprise est présentée comme une activité ludique. Or, c’est loin d’être le cas.

Le monde entrepreneurial est cruel et maléfique. L’économie avance tellement vite que les lois, alors quand ils existent, sont obsolètes en seulement quelques années. La participation au marché est une tricherie géante, puisque chaque joueur peut violer la législation existante et définir ses propres règles. Les attaques contre l’existence de son entreprise sont de plus en plus violentes. Les choix éthiques sont de plus en plus difficiles. Un entrepreneur est seul, avec toutes ses souffrances, et personne ne va l’aider. Dans une majorité de situations, un entrepreneur n’est même plus compris. Faire des affaires a toujours été compliqué, mais aujourd’hui c’est encore plus éprouvant.

Les nouveaux entrepreneurs doivent avoir conscience de cet état des faits. La création d’une entreprise dans l’actuelle économie c’est bien plus que les simples considérations stratégiques, financières, ou opérationnelles.

La création d’une entreprise est toute une affaire. Et même très sale.

 

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Le processus d'intégration des femmes dans les entreprises en Suisse, par Elena Debbaut

Qui a peur des femmes dans le monde des entreprises ?

Je n’appartiens pas aux milieux dits féministes.

Il ne s’agit pas d’une sorte d’excuse, ni un étrange moyen pour justifier ma présence dans le monde des entreprises. Comme chaque femme, j’ai vécu, surtout en Suisse, quelques histoires qui pourraient me pousser vers ce type de militantisme. Et pourtant, je ne suis pas devenue féministe.

La raison de mon absence d’engagement à cette cause est que je n’aime pas cette idée de séparation professionnelle entre les hommes et les femmes.

La normalité d’un mérite doit remplacer les discriminations dites positives.

Pourquoi faire cette séparation entre les genres ?

J’ai récemment appris qu’il y a une plateforme de trading d’actions spécialement conçue pour les femmes. Les hommes, eux, sont invités d’aller faire leurs transactions financières sur d’autres plateformes. Il y a aussi des associations pour faire “avancer la carrière” des femmes. Et la carrière des hommes ? J’ai aussi observé l’existence d’une sorte de club privé avec femmes administratrices d’entreprise. Il y a même un très grand nombre de présentations motivantes pour “oser à s’affirmer” et se “découvrir” comme femme. Toutes ces activités sont développées par les femmes, pour les autres femmes.

Or, c’est justement ce type d’initiatives et ces séparations qui maintiennent les différences.

Encore plus curieux: pour se donner bonne conscience, les initiatives en faveur des femmes apparaissent seulement autour de 8 mars. Même les hommes avec des attitudes machistes se font un “devoir” d’aimer sur les réseaux sociaux les quelques partages sur cette journée prétendument si spéciale.

Est-ce un simple hasard du calendrier ?

Que se passe-t-il le reste de l’année ? La culture de la société et dans les entreprises change seulement pendant quelques jours avant et après la journée internationale de la femme ? Il semblerait que oui, avec quelques discours et engagements sans substance et la conformité d’un message politiquement correcte.

Le poids culturel, lui, reste.

 

Quand l’innovation est seulement un mot pour vendre plus - conseil innovation opérationnelle Elena Debbaut

Lire l’article: Elena Debbaut: Quand l’innovation est seulement un mot pour vendre plus.

 

Conseil entreprise - Elena Debbaut - redressement de projet et entreprises en difficulté

Je me demande si la nouvelle tendance de l’écriture inclusive ou le langage épicène qui met le feu à la RTS peut changer les manières de penser ou modifier une approche culturelle qui n’est pas toujours polie envers les femmes.

Je ne crois pas que cette nouvelle manière de communiquer apporterait quelque chose à la vision d’une égalité utopique.

Encore: dans le monde des entreprises, les femmes sont invitées d’imiter les comportements typiquement “masculins” comme la prise d’initiatives et risques. A leur tour, les hommes sont incités de s’inspirer dans l’organisation et l’expression féminine, prétendument plus “douce“.

Le tout, en utilisant la fameuse écriture dite inclusive.

En même temps, la manière et les mots utilisés pour communiquer restent bien encrés et se transmettent d’une génération à une autre. D’ailleurs, tous les stéréotypes liés au genre ou une nationalité reflètent un mode de pensée sommaire. Cette manière de penser n’évolue pas avec le simple changement de mots utilisés.

C’est le mode de pensée qui doit changer. Et ce changement est surtout culturel.

Or, le changement culturel est très difficile et lent.

Selon mon expérience, une entreprise peut changer sa culture après une période entre 3 et 5 ans. Cette durée est influencée, entre autres, par le secteur d’activité, la zone géographique, et la grandeur de l’entreprise. Mais selon une étude du cabinet de conseil McKinsey, la durée de vie moyenne d’une entreprise se situe entre 7 et 12 ans, alors un tel changent serait trop coûteux et trop long. J’en parlerai plus en détail dans un autre article. Quant à l’échelle d’une société, un changement culturel a lieu sur une période de minimum 2 générations.

Je n’aime pas non plus l’idée d’une égalité “forcée” dans le monde des entreprises. Pourquoi forcer un tel lissage de comportements et expressions, au lieu de travailler pour créer un respect réciproque de la personnalité humaine ?

En effet, entre une femme incompétente et un homme compétent, le choix est vite fait.

L’inverse est aussi valable.

D’ailleurs, l’incompétence est un monopole individuel.

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Les capacités physiques peuvent représenter un critère pour certains types de métiers où il faut être fin et menu, ou au contraire, très musclé et grand.

Par contre, la nationalité, l’âge, le sexe, la couleur de sa peau, ou les habilités intellectuelles n’impactent pas la capacité d’exercer une profession.

Et pourtant, en Suisse, la loi sur l’égalité (LEg) est entrée en vigueur le 1er juillet 1996 et la discrimination à l’embauche est “pratiquée quotidiennement en Suisse” selon Jean-Philippe Dunand, docteur en droit, avocat et professeur à l’Université de Neuchâtel. Mais cette discrimination n’est pas limitée à la seule embauche ou seulement envers les femmes. Il y a toute une multitude d’autres aspects de la discrimination, sur la nationalité ou le niveau salarial, ou avec hommes promus régulièrement au détriment des femmes même dans un secteur ouvert intellectuellement comme le journalisme.

Quand je suis arrivée en Suisse dans les années 2001, j’ai découvert en seulement quelques jours qu’il y a un Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes (BFEG).

J’ai trouvé cela très drôle, tout comme la phrase sur mes “très beaux yeux bleus, et oh, la bouche rouge” entendue à mon égard dans le cadre d’une organisation fortement subventionnée par l’état. Heureusement que ce n’est pas l’inverse: une bouche bleue et des yeux rouges, j’avais répondu. Ma tentative d’humour n’a pas été appréciée, ni mes refus répétés de joindre le Monsieur en question dans son bureau, à une heure tardive de la nuit, et sans aucune justification professionnelle.

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Mais qui a peur des femmes au travail et dans le monde des entreprises ?

Quand un homme exprime le fond de sa pensée, il est considéré comme un vrai “meneur” et un excellent dirigeant. Si une femme utilise exactement la même phrase, alors ce même message est perçu comme “virulent” et hystérique. L’hystérie féminine comme condition médicale qui n’apparaît jamais chez un homme.

Elle se croit qui, celle-là ?

Celle-là: la réponse à une question péjorative.

Les femmes intelligentes se taisent et ne prennent plus de risques, au risque de passer pour une “garce” décervelée. Les données de nombreuses études à ce sujet et l’analyse des mots utilisés pour catégoriser les mêmes attitudes dans le monde du travail sont confirmées par mes propres expérimentations sur les réseaux sociaux et celles des autres journalistes et blogueuses qui écrivent sur le site du journal LeTemps. La “virulence” des commentaires envers les femmes est notable.

Voici une raison parmi tant d’autres qui explique pourquoi le monde des entreprises présente un taux anormalement élevé d’hommes sous-qualifiés et mauvais stratèges, mais qui sont trop actifs et trop confiants. La présence d’un “meneur” avec une “grande gueule” est un élément plus valorisant que le travail délivré ou sa qualité. Par gain de paix, nombreux sont ceux qui laissent passer les erreurs évidentes de leur “leader” et cela au détriment de l’entreprise. Les erreurs s’accumulent jusqu’à un niveau où il devient difficile de les cacher. Heureusement que cette inefficacité fait le moindre mal pendant les périodes du télétravail ou quand l’entreprise se sépare de ce type de collaborateurs en période de crise.

Ce tempérament n’est pas limité aux seuls hommes.

Dans les entreprises il y a aussi des femmes sous-qualifiées qui réussissent parfaitement tous les critères d’une véritable garce incompétente mais avec grande gueule. Ces particularités ne sont pas des insultes: c’est l’assurance d’être reconnue comme similaire, et donc sans danger.

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Un récent article du journal LeTemps annonçait dans son titre: La Suisse est le pays où les femmes ont le moins de chances d’être promues. Dans le premier paragraphe l’explication est déjà donnée: “un plafond de verre relativement solide“.

Je reste surprise en lisant le mot “relativement” mélangé à du “solide“.

Relatif à quoi ?

Avez-vous eu l’occasion de voir quelques interactions entre les hommes et les femmes au travail ?

En général, pour un poste équivalent, les femmes ont un savoir-faire d’excellence, arrivent avec des idées innovantes, et appliquent avec un meilleur bon sens les processus opérationnels. Encore: les femmes sont meilleures en gestion de crise, partagent les informations utiles, et développent davantage leurs collaborateurs et équipes, selon une étude publiée dans le journal Harvard Business Review.

En même temps, la différence globale en faveur des femmes n’est pas spectaculaire et se situe à 5.7%. Les données détaillées montrent un décalage de 10% en faveur des femmes sur caractéristiques comme la rapidité d’apprentissage agile, le développement des équipes, ou la prise de décisions.

Tous les autres critères d’évaluation sont également plus élevés que ceux des hommes. Il y a même un surplus de 1% en faveur des femmes quant à la prise des risques.

 

Gestion de crise pour les entreprises - Elena Debbaut, consultante opérationnelle
– L’efficacité globale des hommes et des femmes en période de crise –
retrouvez et téléchargez le format .pdf de cette infographie sur www.Debbaut.Solutions

Le graphique ci-avant et les nombreuses autres études similaires apportent une preuve de plus au fait que la sélection d’un homme ou d’une femme doit être basée seulement sur le mérite. Je ne suis pas une grande adepte de ce type d’études parce qu’en général, les recherches prennent en compte seulement les moyennes, et la méthodologie n’est pas toujours claire. Or, une entreprise peut présenter un taux d’hommes ou femmes qui sont plus compétents que la moyenne présentée dans les études. Mais ce type d’études ont le mérite de systématiser les tendances principales.

 

Voici pourquoi une entreprise a besoin de processus entreprise fiables - Elena Debbaut - conseil entreprises

Lire l’article: Voici pourquoi une entreprise a besoin de processus fiables.

 

Conseil entreprise - Elena Debbaut - redressement de projet et entreprises en difficulté

Comment améliorer l’importance et la présence des femmes dans les entreprises ?

Les lois et les discriminations “positives” envers les femmes sont inapplicables en raison du poids culturel. L’énergie des débats législatifs et les coûts pour créer de tels lois sont inutiles. La réalité du terrain restera toujours différente, même en présence d’une loi.

Je crois néanmoins que le changement vers une culture plus égalitaire dans son ensemble passe par une évaluation neutre des compétences professionnelles et humaines. La technologie de l’actuelle économie numérique peut aider à une sélection objective des personnes qui travaillent dans une entreprise. Cela peut passer par un CV anonyme et divers tests automatisés pour mesurer l’existence des compétences nécessaires.

De plus, un système de “bonus technologique” pour les entreprises réduira le poids culturel et sera bien plus motivant que l’aspect punitif d’une quelconque loi sur l’égalité entre les hommes et les femmes. Certes, la technologie présente des risques et vulnérabilités exploitables par les mauvais acteurs, mais les avantages seraient bien supérieurs sur le court et moyen terme.

Et si cette approche basée sur la technologie était la voie à suivre pour arriver rapidement à cette “parité” si chère aux communicateurs en relations publiques, politiques, et entreprises prétendument égalitaires ?

En attendant cette évolution, le sujet de la femme dans le monde des entreprises restera toute une affaire.

 

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7 raisons pour lesquelles les chats feraient d’excellents chefs d’entreprise - un article d'inspiration féline par Félix, Zorro, Tache, et moi-même. Elena Debbaut.

Les 7 raisons pour lesquelles les chats feraient d’excellents chefs d’entreprise

J’ai connu un chat.

Un superbe chat: très intelligent, curieux, drôle, et … presque humain. Ce chat, il n’était pas mon chat, mais celui du voisin en face, un chouette jardinier. Le nom du chat variait selon les familles où il allait en vadrouille: Félix, Zorro, ou Tache. Hélas, il est mort très jeune, et vers le plus grand désarroi et tristesse des gens dans le quartier où j’habite.

Un chat unique.

Tout en regardant l’ensemble des photos de ce chat pour une vidéo personnelle, je me suis dit que les chats feraient d’excellents chefs d’entreprise.

Voici pourquoi.

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1. Les chats adorent la routine.

Même si un chat change ses habitudes au gré de ses envies et besoins du moment, les chats adoptent très rapidement une nouvelle habitude.

Si vous observez un chat, vous allez remarquer qu’il regarde partout, exactement aux mêmes endroits, et suit le même chemin. Un chat utilise tout naturellement une sorte de ‘liste de contrôle‘. Mais le processus du chat n’est pas seulement répété, il est aussi optimisé. Il suffit de changer la place de quelques meubles, ou ajouter un nouveau élément, et une fois la surprise de la nouveauté passée, vous allez voir que le chat adapte son processus selon le nouveau contexte ! Et cela, après une très courte période d’observation.

Qui dit mieux ?

De l’Agilité de Processus, mais sans les ‘sprint‘ et les ‘scrum meetings‘.

Le chat sait comment instaurer un processus répétable, agile, et très rapidement modifié selon les changements qui apparaissent dans l’environnement. Les chefs d’entreprise devraient donc s’en inspirer pour créer très rapidement leurs processus, les suivre, et les adapter selon les besoins.

 

Voici pourquoi une entreprise a besoin de processus entreprise fiables - Elena Debbaut - conseil entreprises

Lire l’article: Voici pourquoi une entreprise a besoin de processus fiables.

 

2. Les chats sont très fidèles une fois que la confiance est acquise.

Et si on pense bien, la confiance est la base même de toute entreprise (et encore plus pour un indépendant) qui souhaite exister dans la durée, et pas seulement vivre selon le ‘coup du moment‘ et son lot de magouilles, violation des lois, mensonges, et manipulations. Malgré les fausses croyances, le suivi à la lettre des mauvais exemples dans l’actuelle économie numérique n’est pas une bonne recette pour la longévité et le succès.

Ce n’est jamais facile de gagner la confiance d’un chat, et c’est un peu pareil dans le monde des entreprises. Un chat peut enseigner sur nombreux autres aspects qui sont tous basés sur la confiance:

  • que cela soit sur les méthodes pour fidéliser la clientèle,
  • travailler avec divers intervenants, même ceux en dehors de son cercle d’influence,
  • ou les manières de communiquer clairement pour arriver au but recherché.

L’univers d’un chat est basé sur la confiance réciproque. Il suffit de voir qu’une fois que la confiance est gagnée, le chat reçoit plus de croquettes, plus de câlins, et plus d’attention. Quelle belle illustration des avantages liés à une stratégie basée sur la confiance.

Le chat n’a pas un seul ‘client‘ ou ‘partenaire d’affaires‘ mais plusieurs. Et le chat ne perçoit pas son humain comme une croquette sur 2 jambes; même si quelquefois, c’est possible que cela soit réellement le cas. Pour un chat, son ‘client‘ ou son ‘partenaire d’affaires‘ n’est pas seulement quelqu’un qui est ‘bon à remplir la gamelle‘. C’est plutôt dans une relation de longue durée que les choses s’établissent dans l’esprit du chat. C’est donc dans une collaboration gagnant-gagnant pour chacun.

Alors, les chefs d’entreprise, vous voyez un peu différemment vos clients et vos relations d’affaires ? Investissez dans vos clients et partenaires, gagnez leur confiance et ils vont vous récompenser pendant une longue période.

3. Les chats sont opportunistes et … innovateurs.

Après le mot ‘opportuniste‘ qui a un sens assez négatif dans les cultures latines, ajoutons un mot positif.

Le mot ‘innovation‘ est positif un peu partout dans le monde, et fait encore vendre. Même si avec le développement du télétravail, les séminaires d’entreprise sont partis en fumée, soit à leur vraie destinée. En cette période, les annonces de produits ou services innovants de la part des entreprises sont dorénavant rares, alors il doit y avoir une relation étroite entre l’innovation à but marketing et la fumée.

 

Le pire ennemi de l'innovation est l'envie d'innover à tout prix - conseil innovation opérationnelle Elena Debbaut

Lire l’article: Elena Debbaut: Le pire ennemi de l’innovation est l’envie d’innover à tout prix.

 

Mais revenons à notre chat opportuniste et innovant, tels les véritables entrepreneurs.

En quoi l’opportunisme est toutefois, positif ?

Eh bien, le chat nous apprend qu’il faut utiliser toutes les occasions du moment. Avec un chat, il n’y a ni demain, ni hier, ni après-demain. C’est le moment présent qui compte.

Si un chat veut manger, il trouvera plein de moyens pour y arriver, même si c’est contre sa nature. Comme dans la vidéo suivante: https://youtu.be/BmD47osvbxo où le chat applique une agilité qui va, concrètement, sur les murs. Et en plus, avec les moyens du bord, une implémentation opportuniste très rapide, et une vision axée sur le résultat. Et comme dans la vraie vie, la compétition qui n’anticipe pas la capacité innovante d’une opportunité ne fait que … courir après.

Le chat est toujours à l’affût de tout. Il est constamment en alerte, pour capturer toute nouvelle opportunité qui se présente à lui. Ce n’est pas un chef d’entreprise qui se repose sur ses lauriers.

4. Les chats se méfient de la compétition.

Les chats surveillent leur terrain jour et nuit; comme si un autre chat veut le reconquérir.

Et ils ont bien raison.

Le chat lui, maîtrise très bien la notion de ‘part de marché‘ et fait tout pour garder son terrain sans aucune autre influence. Surtout ne rien laisser aux autres. Si quelques autres visiteurs sont tolérés pendant un court passage ou au gré des alliances, c’est plutôt l’exception.

S’il pouvait voter, le chat serait contre toute immigration de masse et pour les bonus illimités.

D’ailleurs, le ‘système malus‘ basé sur la punition ne fonctionne pas avec un chat. La règle du chat est simple: tout pour soi-même, et préférablement, à 100%. Aussi, puisque la punition et le malus ne marchent pas très bien sur le chat, donc ne l’appliquez pas non plus sur vos collaborateurs, clients, ou partenaires d’affaires.

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Le chat a très bien compris que le modèle économique de monopole marche très bien. Alors si même un chat a compris cette notion … il ne faut plus s’étonner pourquoi une entreprise devrait se développer vers le statut de monopole pour réussir. C’est la nouvelle stratégie du moment; mais les chats la connaissent depuis longtemps, eux.

Seul bémol à ce tableau idyllique pour les chefs d’entreprise: la surveillance de son marché demande de l’investissement. Beaucoup d’investissement même; et sans compter ses heures, ni ses efforts pour la surveillance de son marché contre les vols illégaux de toute sorte. Le prix de l’entrepreneuriat, notamment au niveau personnel, est d’ailleurs très grand.

C’est donc assez loin de la vision idyllique de l’entrepreneuriat et les diverses ‘formations start-up‘ enthousiastes et pas toujours pratiques. Pour info, l’outil d’analyse PESTLE doit être utilisé par tout entrepreneur qui se respecte. Il faut toujours suivre les changements dans les environnements politique (P), économique (E), social (S), technologique (T), légal (L) et environnemental (E).

Malgré les outils à disposition et les analyses, ou la stratégie juste parfaite en théorie, la réalité du terrain pour un chef d’entreprise est considérablement moins glorieuse en pratique. Une fois que vous discutez avec ceux et celles qui ont réellement crée une ou plusieurs structures qui fonctionnent tant bien que mal, alors les envies d’entrepreneuriat se font plus rares. Mais ça, c’est le sujet d’une autre publication.

5. Les chats prennent des risques.

Aidé par une curiosité et agilité naturelle, le chat assume quelques risques calculés pour entrer et visiter plein d’autres maisons, et connaître des nouvelles personnes qui peuvent offrir quelques opportunités intéressantes. Pareil pour sauter et attraper sa proie. Ou savoir ‘réseauter‘ et garder toujours les bonnes relations avec celui ou celle qui peut ouvrir la porte de l’immeuble. Le fait de garder les bonnes relations et connaître du monde est une prise de risque ? Oui, surtout dans un marché comme la Suisse.

Encore une belle leçon pour les chefs d’entreprise, et particulièrement pour ceux actifs sur le marché Suisse qui hésitent tellement longtemps, que les diverses opportunités passent littéralement, sous leur nez. Voici quelques exemples:

  • Un processus de sélection pour un candidat ou un fournisseur qui est étalé sur 5 à 11 mois avec trop de vérifications inutiles ? Le candidat ou le fournisseur est déjà loin et travaille avec une autre entreprise.
  • L’évaluation d’une décision stratégique avec peu de risques majeurs, relativement peu d’investissement, et à grand potentiel ? Retarder de 2 à 3 ans cette décision et c’est la mort assurée parce que la compétition, elle, a fait le choix d’une implémentation rapide en seulement quelques mois à l’étranger.
  • L’implémentation opérationnelle d’une stratégie d’entreprise présente quelques problèmes ? Il suffit alors de prendre un raccourci et apprendre comment arriver plus vite et plus loin que sa compétition en faisant appel à quelques services de conseil en entreprise, au lieu de tout tenter à faire soi-même et mal investir ses efforts.

Le chat n’a pas peur de l’échec. S’il se plante, il apprendra de son erreur, et recommencera pour atteindre son objectif.

Et même si un chat se plante parfois dans ses envols, au moins il a essayé.

Il a pris un risque.

C’est d’ailleurs la nature même de l’entreprenariat. Prendre des risques. Prendre des risques avec d’autres entreprises. Prendre des risques avec les futurs collaborateurs ou partenaires. Prendre des risques avec son argent. Prendre des risques stratégiques. Même si, dans quelques situations, on se plante de manière hilarante, comme dans la petite vidéo suivante: https://youtu.be/hwSW_YKAJzM?t=27.

 

Qualités recherchées par les fond d'investissement PE pour les fondateurs d'entreprise - Elena Debbaut

Lire l’article: Les qualités recherchées pour un fondateur d’entreprise.

 

6. Une jolie musette, cela aide. Même beaucoup.

Une jolie musette ouvre plein de portes.

Littéralement.

Et même sans bouger la moustache.

Mais il faut aussi avoir un bon caractère, du professionnalisme, et délivrer. Les chats sont toujours dans une sorte de culture d’entreprise ‘work hard, play hard‘ soit un travail intense et sans limites, suivi de période de repos correspondante.

La beauté est seulement un bonus naturel, et rien de plus.

La beauté, l’intelligence, le travail de qualité et l’amusement peuvent très bien aller ensemble. La seule condition pour que ce mélange résiste c’est de ne pas compter ses efforts du travail, tout en restant éthique et fiable.

La beauté seule, ou l’intelligence seule ne sont pas toujours suffisants. Mais ajouter un bon travail, un haut degré d’éthique et fiabilité, des relations gagnant-gagnant, et voici la voie royale pour gagner et surtout garder, une excellente renommée.

7. Le chat a sept vies ? Pas toujours, mais peu importe.

Le chat a une courte espérance de vie.

Il peut mourir très vite, de manière inattendue.

Et c’est un peu similaire avec la durée de vie des entreprises. C’est d’ailleurs assez rare que son existence dépasse les 30 ans. En pratique, la durée moyenne de la majorité des entreprises se situe dans les 7 à 12 années, un peu identique à la durée de vie moyenne des chats. Même une grande entreprise vit moins longtemps que nous, selon quelques statistiques de McKinsey, si bien expliquées par Stéphane Garelli professeur à l’institut IMD en Suisse Romande.

Mais une courte durée de vie n’empêche pas le véritable entrepreneur de créer une autre entreprise, et aidé par l’expérience, encore meilleure que les autres et avec plus de chances de succès. Sauter plusieurs obstacles, plusieurs fois par jour. Échouer. Recommencer. Vivre le moment. Répéter jusqu’à l’excellence.

Les chats maîtrisent à merveille tout cet ensemble.

L’entrepreneur et le chat se confondent. Pareil comme un chat, le véritable chef d’entreprise adore ce qu’il fait. Les deux sont très enthousiastes et se donnent à fond. Il n’y a aucune demi-mesure. Sur un ‘deal’ intéressant, ou une transaction d’affaires qui peut être conclue rapidement, le chat n’hésite pas. Et le véritable chef d’entreprise non plus. Les deux adorent un travail bien fait et les bons moments de repos. Les deux, croquent la vie à pleines dents. Totalement.

Conclusions

J’ai gardé pour la fin la meilleure qualité d’un chat.

Le chat est très bon pour ‘vendre‘.

Souvent, les entreprises qui ont des bons produits et services n’ont pas toujours de bons vendeurs. La vente est souvent le point faible de telles entreprises et les communications à but marketing sont un peu délaissées. En même temps, puisque la vente est une qualité essentielle à toute entreprise, voyons voir comme le chat procède.

Comme vendeur, le chat est excellent pour ‘chopper‘ son client.

Il se met littéralement, en quatre, vocalise gentiment, fait des grands yeux ronds, et se tortille dans tous les sens pour atteindre son ‘objectif‘ de croquette ou la tranche de jambon. Son secret de réussite ? Le chat est sincère. Le chat ne regarde pas ailleurs mais reste concentré avec son humain, et il ne perd rien des yeux. Il vit dans le moment, et même si son objectif est atteint, il ne quitte pas pour aller ailleurs. Si seulement on pouvait avoir toute une équipe de chats-vendeurs, alors n’importe quelle entreprise pourrait se développer dans un délai plus court. Par contre, comme vendeur, je déconseille d’aller frotter la jambe de son client … ou cliente.

Au final, le chat fait preuve de bon sens, ainsi qu’une quantité de stratégies intelligentes. Ce n’est pas étonnant que les égyptiens des pyramides le considéraient comme une ‘déité‘.

Le chat, lui, n’est jamais allé à l’école, ne suit pas de formation continue, n’a pas de profil LinkedIn, ne suit jamais la mode, et pourtant, il excelle pour développer et gérer ses affaires. Et tout comme un chef d’entreprise, il est seul aux commandes. Quel sacre personnage. Et il fait tout de manière naturelle.

Ça, c’est vraiment toute une affaire.

Miaou.

 

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économie numérique: technologies, éthiques, entreprises et société, avec Elena Debbaut, conseil en entreprise

La face cachée de l’économie numérique

Il y a des grandes chances que vous utilisez un smartphone ou une tablette pour lire cet article. Par le passé, il fallait se déplacer pour acheter un journal ou un livre et pouvoir lire ce contenu. Mais aujourd’hui, l’accès à ce contenu est beaucoup facilité. Ainsi, grâce à la technologie, le monde se trouve littéralement dans votre poche.

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Sommaire

Depuis l’époque préhistorique et l’apparition d’Homo Sapiens, une nouvelle technologie n’a pas changé en profondeur la nature humaine, mais toute avancée technologique a permis à l’humain de découpler sa force. Le développement de la technologie a transformé presque tous les aspects de la vie. Les communications, l’accès au savoir et à l’information, le travail ou les loisirs ne sont que quelques-uns des domaines qui ont été révolutionnés par la technologie.

La situation actuelle est différente. C’est l’humain qui change grâce à la technologie. La compréhension de la technologie n’existe plus. Les changements technologiques actuels dépassent la « capacité technique » de l’humain. Tout va trop vite. L’adaptation aux nouvelles technologies est trop lente.

Qui est encore en mesure de comprendre et expliquer le fonctionnement technologique d’un smartphone ou d’une télé, voir même comprendre ce qui se passe réellement avec les algorithmes des réseaux sociaux ou ceux des moteurs de recherche ? La réponse est qu’il n’y a plus grand monde.

Nous sommes tous concernés par la technologie actuelle qui donne naissance à un nouveau terme: « économie numérique ».

Aujourd’hui, il y a une grande histoire d’amour avec les entreprises étant perçues comme initiateurs de cette économie numérique. En même temps, il y a aussi une certaine hostilité par rapport aux entreprises de cette économie numérique.

Pourquoi ?

L’économie numérique a créé des monopoles qui semblent indémontrables. La législation et les processus ne sont plus en mesure de suivre. Les institutions qui veillent au respect des règles sont lentes, par conception. Mais ces institutions sont totalement dépassées et encore plus lentes dans la compréhension des enjeux. Les dérives restent impunies. Et voici comment grâce à une culture de l’impunité, les entreprises se transforment en monopoles.

Dans ces conditions, l’humain ne voit plus les aspects positifs.

Même pour les personnes bien formées, la sécurité de l’emploi n’existe plus. Dans les entreprises, les externalisations injustifiés et la recherche du coût le plus bas semblent être la principale priorité stratégique. Les scandales liés aux grandes entreprises font la une des journaux de manière régulière. La perception de l’entreprise comme entité morale devient ainsi négative. Les valeurs morales et éthiques d’une entreprise ne sont réglées par aucune loi, mais cette dégradation est bien visible.

Au final, cette économie numérique est ressentie comme très menaçante pour la société dans son ensemble.

La compréhension de la dynamique générale dans l’économie numérique lance le débat sur ce sujet complexe. Cet article, sous la forme d’un essai littéraire, n’a pas la prétention d’être exhaustif sur ce sujet, mais de présenter seulement quelques pistes de réflexion.

L’économie numérique

Mais en fait, qu’est-ce que c’est, cette économie numérique ?

Les définitions varient selon l’émetteur.

Pour certains, cette économie se réduit à l’ensemble des activités économiques qui créent de la valeur en utilisation les technologies numériques de l’information et de la communication (TIC). Pour d’autres, il s’agit des secteurs d’activité, des métiers et les produits et les services qui utilisent ces nouvelles technologies. Encore, de manière succincte (et discutable), l’économie numérique se résume à seulement transformer les processus en passant vers le numérique. Selon cette dernière définition que je considère trop réductrice, il s’agirait de la « transformation numérique » ou plus connue sous le terme de transformation digitale.

Peu importe les définitions, une chose est claire: l’économie numérique est la nouvelle économie. Elle est bien réelle. Et cette économie est ici pour encore quelque temps, que l’on veuille ou non. Il n’est pas possible de prédire le futur de cette économie.

Du point de vue d’une entreprise, cette économie numérique ne se résume pas à seulement « numériser » ses documents papier, ou l’utilisation des moyens de communication comme l’e-mail ou les visioconférences. L’économie numérique ne se résume pas non plus à la seule utilisation des nouvelles technologies informatiques, comme le passage d’une commande passée par Internet ou dans une « app ». L’économie numérique n’est pas non plus l’implémentation d’un modèle d’affaires comme la « transformation digitale ».

Pourquoi ?

Parce que les aspects ci-avant couvrent la partie purement opérationnelle (=le comment). Les méthodes ont changé, mais pas les résultats.

Par exemple, il a toujours été possible de voir et discuter avec plusieurs personnes, sauf qu’avant les avancées technologiques, il fallait les faire faire venir et les réunir physiquement dans une même pièce. Aujourd’hui, il est possible d’utiliser un autre moyen pour arriver au même résultat. La commande d’un taxi ou la réservation d’un hôtel suit le même modèle pour arriver à un résultat identique, mais par d’autres moyens.

Selon moi, l’économie numérique c’est bien plus, c’est un écosystème qui permet, en arrière-plan, la création, la production et la livraison des services et produits. Je vois l’économie numérique plutôt comme l’ensemble des activités liées aux technologies de l’information et de la communication (TIC). Pour simplifier, tout ce qui est lié à l’informatique et à la technologie.

Par exemple, un langage de programmation est lié à l’économie numérique. Ce langage de programmation permet de développer un logiciel et créer une « app » ou un site web pour faciliter la réservation d’un taxi ou d’une chambre d’hôtel. Le résultat de cette action, soit l’arrivée de la voiture, le transport du point A vers le point B, ou l’occupation de la chambre ne font pas partie de l’économie numérique.

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La technologie du paiement numérique de ces services, par carte bancaire ou un transfert bancaire, fait partie de cet écosystème numérique. Les services connexes comme la communication marketing par le réseau Internet ou un réseau analogique comme le téléphone font aussi partie de cet écosystème.

La voiture de taxi ou la chambre d’hôtel ne font pas partie de cette « économie numérique ». Et cela, même si la voiture est autonome ou la chambre est totalement automatisée niveau accès, éclairage, ou domotique. Par contre, la technologie qui se trouve derrière une voiture autonome ou la domotique d’une chambre font partie de cette économie numérique.

Le sens de l’expression « économie numérique » est totalement différent une fois que cette différence est bien comprise. Et c’est cette compréhension qui permet d’identifier les nouvelles opportunités d’affaires sur le marché, ainsi qu’une transition vers le numérique avec plus de chances de réussite.

La technologie comme base pour l’économie numérique

Uber est la plus grande entreprise de taxi au monde.

Airbnb est le plus grand fournisseur de chambres d’hôte au monde.

Et Google est le plus grand documentaliste, archiviste, et la plus grande bibliothèque au monde. Et cela en plus d’être une agence publicitaire très importante, comme Facebook.

Quel est le point commun entre ces entreprises ?

L’informatique et la technologie.

Avec ces entreprises, le client fait pratiquement tout, en libre-service. Ces entreprises ne possèdent aucune voiture de taxi, aucune chambre, et n’entreposent aucun livre ou document propriétaire. Ces entreprises ont peu de frais fixes et peu d’employés par rapport au chiffre d’affaires.

Airbnb, par exemple, a 6300 employées en 2020 pour un chiffre d’affaires de presque 5 milliards (2019) et couvre 192 pays, selon les chiffres Wikipedia https://fr.wikipedia.org/wiki/Airbnb. Le client crée même sa propre publicité. Le chiffre d’affaires liés à la publicité avec Google dépassent les 30 milliards de dollars en 2019, pour seulement 50’000 employés. Les chiffres financiers de Google sont très bien présentés en suivant ce lien: https://www.webrankinfo.com/dossiers/google/resultats-financiers.

Tous ces chiffres donnent le vertige.

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Dans une économie numérique, le modèle opérationnel des entreprises n’a pas énormément changé. La technologie a aidé à changer les méthodes opérationnelles d’une entreprise. C’est donc l’aspect de gestion au niveau processus qui a changé, mais pas le processus en soi. Le processus est seulement devenu plus rapide et efficace.

Pour un taxi, il s’agit toujours de transport. Par le passé, la centrale de taxi choisissait une voiture selon les informations fournies par les chauffeurs (pas toujours précis quant à la localisation ou la disponibilité réelle). Aujourd’hui, la commande de ce service est presque instantanée. La géolocalisation précise et une mise en relation réaliste permet d’optimiser selon la distance la plus proche.

Pour le logement, c’est toujours occuper une chambre pour une durée décidée de commun accord. Toutes les informations comme les photos, les coûts, et les conformations sont fournies presque immédiatement; il n’y a pas besoin d’envoyer un catalogue.

Pour la recherche d’une information, il s’agit toujours d’un service de documentation et archivage. C’est juste beaucoup plus rapide, avec un accès à diverses sources et bases de données qui se fait de manière presque instantanée.

Cette rapidité et efficacité au niveau du processus ne peut pas s’expliquer par la seule utilisation d’une technologie puissante, mais aussi par l’élimination des intermédiaires. Le travail a été transféré sur le client. Dans une économie numérique, les centrales de taxi et agences de voyage ont été remplacées. La recherche de l’information n’est plus effectuée par un documentaliste-archiviste, mais par soi-même.

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Les mots comme « innovation » et « disruption » sont presque toujours associées à ce type d’entreprises. Mais derrière le battage médiatique qui est maîtrisé à merveille, la vérité est que ce type d’entreprises ne sont pas innovantes. Ni disruptives. Ce qui est innovant et disruptif est seulement la technologie qui a permis à ce type d’entreprises d’exister. L’innovation peut être réduite à une certaine forme de communication marketing. L’innovation et la disruption se résument assez souvent à un modèle d’affaire qui utilise le retard législatif par rapport au retard technologique.

Ces entreprises ne sont pas « technologiques » même si c’est la technologie qui permet de mettre en relation l’acheteur et le vendeur. Ce sont les entreprises créatrices de technologies qui ont ce mérite. En effet, c’est la technologie qui a permis, entre autres, une plus grande agilité, une réduction des coûts, et un gain de temps au niveau des processus.

Le fonctionnement des entreprises dans l’économie numérique

La technologie a permis l’apparition d’entreprises qui représentent l’essence même d’un capitalisme malsain et sauvage. Le système capitaliste consiste dans la recherche systématique d’une plus-value financière. La partie négative apparaît quand la vitesse du développement technologique dépasse la capacité d’adaptation des entreprises et du cadre législatif.

Dans la théorie de l’économie dite classique, les choses sont relativement simples: plus d’offre sur un marché veut dire plus de compétition, donc un meilleur produit et service pour le client. Au final, le client est très content d’avoir fait une très bonne affaire. L’économie numérique permet de rapidement offrir un très grand choix et cela pour un prix très bas, voir même gratuit.

La pratique, c’est une toute autre chose.

Je me souviens d’une blague qui circulait vers 2012, pendant l’introduction en bourse de Facebook. Il y avait une question: « quel est le produit qui est fabriqué et vendu par cette entreprise ». La réponse était: « fabrication et vente d’amis ». Cette réponse recevait toujours quelques rires. Et qui sont les clients pour acheter ces amis ? D’autres amis !

Dans l’économie traditionnelle, le client était un simple moyen financier. Il y avait une relation purement transactionnelle et financière entre l’entreprise et le client. Cette relation a changé. Dans l’économique numérique, les clients sont passés au stade de cocréateur.

Ainsi, le client arrive sur le site ou sur l’app de l’entreprise et participe au développement de l’entreprise mais par ses propres moyens de production ou ses contenus. Pensez à Facebook, Google, Airbnb, ou Uber. C’est le client qui met à disposition sa voiture, sa maison, ses contenus, et son temps. En pratique, ces entreprises se positionnent comme un intermédiaire pour transférer de l’argent entre les clients et les fournisseurs, de la même manière qu’une banque.

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Je me demande souvent comment une entreprise peut encore se « re-inventer » quand le besoin du marché n’existe même plus. Certes, il y a des situations très rares où une entreprise peut survivre sur une niche, mais ces exemples sont rares et peu viables d’un point de vue économique.

Il s’agit dans ces cas d’une forme d’artisanat ayant une forte orientation artistique, presque du non-profit, et pas d’une entreprise au sens propre. Par exemple, le développement des négatifs photos et diapositives, aujourd’hui limité pour le secteur de luxe et des arts.

Des modèles d’entreprise vieux d’une centaine d’années ont soit disparu, soit se sont « transformées » mais en utilisant toujours la technologie comme plateforme principale pour se « ré-inventer ». Par exemple, le télégraphe, les services postaux ou la communication mobile, ou l’impression mais en 3D.

Quant aux entreprises dites traditionnelles, elles se portent mal. Et pour certaines, elles sont dans un très mauvais état malgré les messages positifs sur l’innovation ou la transformation numérique.

Encore, pour une entreprise, même adaptée à l’économie numérique, c’est devenu beaucoup plus difficile de garder sa place sur le marché. Et cela même si l’entreprise a dépassé avec un relatif succès son stade de start-up, est déjà bien établie et reconnue, et possède une bonne taille pour limiter les risques d’attaque quant à son existence.

La dynamique dans une économique numérique

Certes, l’économie numérique a permis une réduction des coûts à l’échelle d’une entreprise. Un accès facile, rapide, gratuit ou peu cher vers une grande variété de services et produits qui ont beaucoup facilité la vie de chacun.

Mais il y a quelques questions. La société est-elle gagnante selon ce seul modèle économique ? Le client est-il gagnant ? Quels sont les emplois possibles dans une telle économie ?

Les emplois dans une économie numérique

Quelles sont les caractéristiques des emplois dans une économie numérique ? En seulement deux mots c’est la technologie et la vitesse.

La vitesse est liée à la technologie et l’informatique. C’est la technologie qui permet d’augmenter la vitesse de réaction d’une entreprise. Les processus sont plus rapides. Grâce à la technologie, la réactivité des équipes est plus importante. En bref, l’humain peut faire plus avec moins. Par exemple, dans la vente en ligne (e-commerce) la commande est enregistrée automatiquement. Sur les marchés financiers, l’analyse est automatisée. Et avec l’apparition de l’IA (intelligence artificielle) il est possible de prendre des décisions en quelques fractions de seconde.

Mais il y a un problème avec cette vitesse. L’humain ne peut plus suivre.

L’exigence d’une formation continue est devenue une condition indispensable pour garder son emploi dans la durée. Et avec cette pression, les risques d’épuisement professionnel. Il faudra satisfaire aux exigences du poste occupé, et en même temps, assurer sa formation. Finalement, il ne reste plus beaucoup de temps pour se reposer. Dans ces conditions, il n’est pas rare que même les employés sans responsabilités de direction doivent couvrir 60 à 70 heures de travail hebdomadaire.

Par le passé, le travail était lié à un lieu physique. Mais avec l’apparition de nouvelles formes et lieux de travail, de nombreuses tâches peuvent être effectuées à distance. Concrètement, cela veut dire qu’une entreprise peut faire appel à un collaborateur situé dans les pays à faible coût salarial. Le résultat c’est que le travail est externalisé, même si quelquefois la délocalisation n’est pas rentable.

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Encore, pour certains métiers, les logiciels informatiques remplacent parfaitement le besoin en main d’œuvre. Par exemple, les assistants virtuels éliminent une bonne partie des tâches exécutées auparavant par une secrétaire. De nombreuses tâches peuvent être exécutées directement par les clients. Pensez aux self-scanning (note: caisse en libre-service) de Migros ou Coop.

Ensuite, il faudra se rendre à l’évidence. Pour diverses raisons, ce n’est pas possible de reconvertir des milliers des personnes vers de métiers hautement technologiques et qui de plus, nécessitent un certain talent et capital intellectuel. La nature des emplois a beaucoup changé, et il suffit de parcourir quelques annonces pour s’en rendre compte. Nombreuses personnes n’arrivent même plus à comprendre les exigences du poste ou les outils technologiques qui sont demandés; cela illustre très bien le niveau de complexité.

L’apprentissage approfondi et rapide de notions comme « big data » , la « réalité virtuelle » , le « cloud » , ou encore « internet des objets » font désormais partie des notions courantes dans le monde des entreprises.

La mort des entreprises et l’arrêt de la ‘vraie’ innovation

Une petite parenthèse. J’ai écrit quelques articles sur l’innovation, où je mentionne quelques dérives et malentendus par rapport à cette notion. Voici pourquoi j’ai mis entre guillemets le mot « vraie » innovation. Dans le contexte de l’économie numérique, cette innovation se trouve en danger.

Nous avons aujourd’hui des monopoles technologiques qui peuvent vivre à perte, jusqu’au moment où la compétition se trouve dans une des situations suivantes:

  • (i) éliminée d’elle-même,
  • (ii) copiée, malgré les principes éthiques et lois,
  • ou (iii) rachetée presque de force.

Ce n’est pas très encourageant par rapport à l’innovation. Une fois que la compétition est affaiblie au point de devenir inexistante, les scandales liés à des pratiques commerciales douteuses (re-)commencent de plus belle. Augmentation de prix, capitulation devant un contrat défavorable imposé par l’absence d’un autre choix viable, décisions unilatérales du fournisseur qui se permet tout, y compris la clôture d’un compte client. Et tout cela, selon le bon vouloir de l’entreprise et selon des critères opaques qui ne sont jamais communiquées.

Le monopole dans toute sa splendeur.

Et ces agissements sont contraires à un véritable esprit d’économie du marché.

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Quelques entreprises sont devenues tellement grandes et diversifiées que ce n’est même plus possible d’entrer sur le marché avec un produit ou un service similaire. Encore, les nouvelles entreprises qui apparaissent vendent des services et produits qui proviennent de ces grandes entreprises. Pensez aux consultants SalesForce ou les serveurs d’hébergement Amazon.

Les besoins en capital pour assurer les pertes financières sur les 14-15 années sont trop élevés. Les nouvelles entreprises ne peuvent pas assurer ce capital par leur seul apport. Il faudra convaincre les investisseurs. Les investisseurs qui ont des grands moyens. Voici pourquoi de nouveaux acteurs ne peuvent plus entrer sur le marché.

L’époque où le garage pouvait être utilisé comme « siège d’entreprise » est désormais révolue. De nos jours, il faudra investir des très grandes sommes dans la communication marketing et cela avant même de concevoir le produit ou le service qui sera vendu.

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L’arrivée des nouveaux entrants sur le marché est retardée, voir même bloquée. Cela décourage la véritable innovation et l’apparition de nouvelles entreprises viables économiquement. C’est un fait, même si le battage médiatique essaye de nous convaincre du contraire.

En effet, les entreprises à succès et bien établies ont un modèle atypique de fonctionnement: optimisations fiscales, pertes financières très importantes, rachat agressif des nouveaux compétiteurs, copie des caractéristiques principales. Cela équivaut à créer des nouvelles barrières d’entrée.

Dans ces conditions, les nouvelles entreprises ne peuvent pas être compétitives, à moins d’avoir des investisseurs très généreux permettant de soutenir les opérations à perte, et cela pendant des dizaines d’années.

La maltraitance des travailleurs et des clients

L’économie numérique peut être définie par sa capacité mondialisée. C’est la technologie qui permet cette capacité. Mais la mondialisation du marché de travail est perçue comme un grand danger. Dans de nombreux cas, c’est bel et bien le cas.

La technologie a aussi permis de réduire les distances et donc l’accès à des ressources moins coûteuses. D’un côté, cet accès est positif pour l’entreprise qui peut avoir accès à des produits et services moins coûteux. Cela permet de répercuter ces gains sur le client final. Un employé peut aussi être client, donc on pourrait penser que le gain est réciproque.

La plupart des gens sentent quand quelque chose ne tourne pas rond et quand les actions d’une entreprise sont contraires à l’éthique. Est-ce éthique de mentir aux employés, présenter des fausses excuses, les licencier pour les faire faire remplacer par des équipes à l’autre bout du monde, et refaire comme si de rien n’était ? Non. Et pourtant, cela arrive très souvent de nos jours.

Encore, quand le phénomène de cette « uberisation de l’emploi » est devenu en pratique « le choix du non-choix » par absence d’autres options viables. La mise en compétition avec le monde entier élimine même cette option.

Une entreprise va toujours faire le choix entre efficacité et éthique. Beaucoup d’entreprises vont sacrifier la deuxième partie, et ce choix est encore plus visible dans une économie numérique. Après tout, les exemples de réussite mondiale ne manquent pas, même si cette réussite est basée sur un manque d’éthique.

Voici pourquoi certains travailleurs vont percevoir l’économie numérique comme un danger pour leur emploi.

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J’ai toujours eu la croyance que le client ne doit pas être « forcé à changer » ni à s’adapter aux mauvais traitements d’une entreprise. Après tout, c’est le client qui décide en échange de son argent et son investissement en temps.

Une partie de l’économie numérique d’aujourd’hui est fournie de manière gratuite, partiellement payée par les clients premium, ou suite à la vente publicitaire de ses propres données. Il s’agit d’une partie des réseaux sociaux, plateformes de télécommunications, divers logiciels open-source, ou solutions d’infrastructure technologique comme l’hébergement d’un site web. Il y a beaucoup d’offres gratuites dans cette liste.

En même temps, le client d’aujourd’hui est généralement mieux informé. Ce client peut vite retrouver d’autres clients qui ont subi les mêmes mauvaises expériences que la sienne.

Tout d’un coup, le client ne doute plus sur ses propres capacités d’avoir « peut-être mal communiqué » ou d’avoir été « peut-être un peu trop exigeant». Il y a beaucoup de moyens pour se fâcher avec un client. Mais le fait de lui montrer que la maltraitance arrogante d’un client représente un modèle d’affaire intentionnel est la pire des choses qui puisse arriver à une entreprise.

Et voici pourquoi le client change de fournisseur sans aucune hésitation mais seulement quand un concurrent relativement viable apparaît sur le marché. Sous le prétexte d’une « disruption » voici des nouvelles entreprises actives dans l’hôtellerie ou les taxis. Mais ces entreprises ne sont pas innovantes.

L’innovation dans l’économique numérique

L’essor des plateformes d’emploi « freelance » n’a rien d’innovant. Les fournisseurs indépendants de services ont toujours été en mesure de proposer leurs services; que cela soit par des petites annonces dans un journal ou le bouche à l’oreille. La création d’une « app » pour faire la même chose que par le passé, mais d’une autre manière, n’est pas de l’innovation. Le lancement d’un site web qui propose des produits ou services « low-cost » n’a rien d’innovant non plus. Et non, l’innovation ne passe pas toujours par le bas prix, même si la technologie y contribue.

En fait, il n’y a même pas la notion de « disruption » parce que les entreprises « classiques » pouvaient parfaitement appliquer le même modèle d’affaires et utiliser les mêmes technologies sur le marché. Dans ce type de situations je vois la disruption plutôt comme un effet consécutif à un dérèglement déjà existant sur le marché. Il n’y a rien d’innovant dans l’utilisation des technologies. Seule la technologie en soi peut être considérée comme innovante. Ou éventuellement, un modèle d’affaires.

Conclusions

L’économie numérique a des grands avantages, c’est certain. Par exemple, un accès rapide aux produits et services, à des prix très intéressants, voir même gratuit.

 

La face cachée de l'économie numérique, un essai d'économie et gestion, par Elena Debbaut

 

Aujourd’hui, le savoir se trouve littéralement au bout du doigt. L’accès au savoir est beaucoup facilité. L’économie numérique permet ainsi un apprentissage plus rapide, gratuit, et une adaptation plus rapide aux changements. Si par le passé il fallait avoir un espace physique pour garder tous ses livres, aujourd’hui il est possible d’avoir l’équivalent d’une bibliothèque municipale dans sa poche. Ou suivre une formation en ligne, sans se déplacer.

Il y a aussi un peu plus d’égalité pour les entreprises et les employés. Ainsi, l’accès à des informations jusque-là presque confidentielles, comme le niveau des salaires ou les dessous d’une culture de l’entreprise sont disponibles après une simple recherche de mots-clés.

Grâce à la technologie, les barrières de communication physique n’existent plus. Le travail est possible même à distance, et sans être lié physiquement à un endroit précis. Les formations suivent aussi cette tendance, avec un accès au savoir pratiquement instantané.

Mais en pratique, comme nous avons pu brièvement le voir dans cet article, les choses ne sont pas toujours si positives que cela. La vitesse de changement de la technologie oblige les entreprises à aller aussi vite que cette évolution, mais souvent, c’est au détriment de l’éthique. En même temps, un cadre législatif en retard par rapport aux évolutions technologiques ne fait que créer un cadre propice pour des entreprises avec un statut de monopole. Dans ce contexte, la tentation de violer les lois éthiques est très grande.

Ainsi, l’économie numérique peut être résumée en ces quelques mots: « Déréglementation » et « Arrogance Monopoliste ».

Aujourd’hui, la société et l’humain perçoivent seulement ces aspects de l’économie numérique.

Comment une entreprise peut survivre dans cet environnement d’affaires, tout en restant éthique ? Quelle est la place de l’humain dans cette économie ? Personne ne le sait à ce jour. Mais une chose est sûre: l’usage intensif de la technologie est une réponse possible. La réglementation en est une autre.

L’économie numérique impose aux entreprises et aux humains une nouvelle manière de faire des affaires. Maintenant, c’est le rôle de l’état et sa partie législative pour mieux définir un cadre législatif et veiller au respect des règles communes, y compris ceux éthiques. En procédant de cette manière, les parties négatives du « far-west » actuel vont fortement diminuer.

J’ai la conviction qu’un système économique « où chacun fait ses propres règles » et viole en toute impunité celles existantes n’est pas viable sur le moyen et le long terme. Il est même probable que les monopoles actuels restent indétrônables pour encore quelque temps, jusqu’au moment où une révolte va changer le système en entier. Ce n’est pas pour rien que les changements radicaux apparaissent quand les inégalités d’un système existant deviennent insupportables.

Finalement, l’économie numérique c’est toute une affaire.

 

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