Et si pour une fois la Suisse décidait de se faire confiance. De rompre avec sa traditionnelle modestie et de faire valoir ses atouts, qui sont immenses, dans le domaine de la hightech, de la gouvernance d’internet, de la cybersécurité. Et de l’innovation numérique où de véritables révolutions sont en cours, qui vont toucher de près les Suisses. L’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle a classé notre pays à la première place de l’Indice mondial de l’innovation. Avec un tel palmarès, les Américains de la Silicon Valley, où j’ai eu le bonheur de travailler, auraient déjà rajouté une étoile à leur drapeau. Mais la Suisse n’aime pas se vendre. A tort. Il faut changer notre vision de nous-même et prendre conscience de nos atouts. Car le pays est prêt pour affronter l’avenir digital et les propositions pullulent. Prenons quelques exemples.
Des innovations qui vont changer le quotidien
Le « Symposium de Prévoyance Suisse » se tiendra à Zurich, du 8 et 9 juin prochain, en présence de quelques 2’300 visiteurs du monde des instituts financiers, des assurances ou encore des entreprises informatiques. Il y sera beaucoup question de digitalisation et la Suisse romande pourra mettre en avant quelques initiatives pionnières, dont celle récompensée par une distinction aux Digital Economy Awards, en septembre dernier à Zurich. La solution primée, fruit d’un partenariat entre la caisse vaudoise de compensation AVS et la société Neosis, consiste à ouvrir des canaux de communication, pour offrir aux citoyens, indépendants et entreprises, toutes les informations voulues sur leurs avoirs et prestations de prévoyance. L’ingéniosité du système suisse des 3 piliers n’est plus à démontrer. Et sa complexité non plus! Qui laisse les citoyens dans un brouillard complet sur les avoirs dont ils disposeront au moment de leur retraite. S’informer prend des semaines et les réponses, sous format papier, sont impossibles à déchiffrer. En ce domaine, la situation est pourtant en train de bouger à grande vitesse. Les entreprises vaudoises, affiliées à la caisse de compensation, et bientôt les citoyens, auront prochainement la possibilité d’aller sur un portail, pour y adresser en un clic, leur demande et avoir une vision compréhensible et simple de leur situation. Un chatbot pourra même répondre à leurs questions. L’OFAS, l’office fédéral des assurances sociales, suit de près ces initiatives. Il ne s’agit-là que d’un exemple, parmi beaucoup d’autres.
La Suisse doit cultiver sa confiance numérique
La Suisse et singulièrement la Suisse romande, dispose d’un incroyable écosystème numérique, qu’il s’agit de valoriser, en cultivant la confiance en ses talents. Prenons un autre exemple, celle de l’identité électronique, dont la pertinence n’est pas remise en cause, en attendant de régler ses modalités d’application. Sait-on qu’il existe une solution appliquée en Suisse, à savoir VaudID-Santé, qui répond à toutes les exigences, même celles des utilisateurs les plus critiques? Elle offre un aperçu centralisé et convivial des données gérées par les utilisateurs eux-mêmes. De plus, elle est entièrement sécurisée et pour ainsi dire à l’épreuve des balles. En tant qu’innovation, elle rencontrera certainement des difficultés d’acceptation au début. Mais une chose est sûre: c’est la voie que la Suisse va suivre.
Énumérer les écoles romandes de pointe, en la matière de cybersécurité, c’est égrener une longue liste, qui va de l’EPFL à la Haute École d’ingénierie et d’architecture de Fribourg, ou encore l’Université de Lausanne qui héberge le Swiss Cybersecurity Advisory and Research Group. L’institut de recherche Idiap a par ailleurs été choisi comme seul partenaire européen dans le projet de recherche exclusif Abacus de Google. Et la liste n’est de loin pas complète. Sait-on que Genève abrite plus de 50% des activités internationales en rapport avec l’Internet et héberge de nombreuses organisations telles que l’Internet Society, la Geneva Internet Platform, l’Internet Governance Forum, l’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers, le Geneva Center for Security Policy et l’International Telecommunication Union. Et que la Suisse est en train de se construire une réputation mondiale dans le domaine de la gouvernance d’internet. Qui dit mieux!
La Suisse a tous les atouts
La bascule numérique de la société est en bonne voie et la Suisse a tous les atouts pour la mener, en toute transparence et sécurité. Elle possède un puissant d’alliage d’esprit d’innovation et de capacité entrepreneuriale. Elle abrite des écoles de très haut niveau, tournées vers le futur digital, en matière d’ingénierie, de cryptage, d’algorithmes et de sécurité et également toutes les compétences nécessaires à l’industrialisation de ces solutions.
Il s’agit de le dire haut et fort, une bonne fois pour toute.