Oui à la protection des enfants et des jeunes contre la publicité pour le tabac

Si vous ne trouvez pas normal que la publicité encourage les jeunes à fumer, prenez 2 minutes pour signer l’initiative populaire fédérale « Oui à la protection des enfants et des jeunes contre la publicité pour le tabac », Vous trouverez sur le site de l’initiative le  formulaire de signature à imprimer, pour 3 ou 10 signatures.

L’initiative

En résumé, l’initiative a pour but d’empêcher la publicité pour les produits du tabac qui cible les enfants et les jeunes. Concrètement, l’objectif est d’interdire la publicité pour les cigarettes par voie d’affichage dans les lieux publics de tous les cantons suisses. La publicité au cinéma ou via les petites annonces, le parrainage de festivals et la publicité en faveur du tabac sur Internet seraient aussi prohibés.

Le tabac dangereux ?

Même si vous connaissez tous la réponse, quelques chiffres permettent de se rendre compte de l’ampleur des dégâts : en Suisse, près de 9500 personnes décèdent chaque année des conséquences de la consommation de tabac. Si l’on reporte ce chiffre au canton de Vaud, 950 décès par année, près de trois chaque jour. Dans le monde, 1 milliard de personnes sont décédées des conséquences du tabac au 20ème siècle.

Des morts et des maladies

Avant de mourir, les gens sont malades. Je suis sûr que vous ne connaissez pas la moitié des maladies provoquées par le tabagisme. Vous trouverez cette funeste liste en lisant l’article «Dois-je vraiment arrêter de fumer ?» que j’ai publié sur ce blog en 2017.

Derrière ces maladies se cachent des êtres humains. La semaine dernière j’ai vu à mon cabinet sur la même journée : un homme de 58 ans qui a eu un accident cérébro-vasculaire (tabac et hypertension), un homme de 52 ans qui a eu un cancer de la gorge, qui a été traité par rayons et qui ne peut plus s’alimenter que d’aliments mixés (tabac), une femme de 66 ans qui est essoufflée à la moindre montée (tabac) et un homme de 49 ans qui souffre d’impuissance (tabac).

L’inaction de nos politiciens

L’objectif de cette initiative est aussi de contre balancer l’inaction de nos politiciens qui parlent à longueur d’année de l’importance de la promotion de la santé tout en laissant la Suisse avec l’une des lois les plus permissives du monde.

Si vous voulez en savoir plus sur les liens entre le monde politique et l’industrie du tabac, regardez l’émission Temps présent du 6 septembre 2018 intitulé « Attention, ce parlement peut nuire à votre santé ». On y voit dès la 6ème minute la retransmission des débats du parlement lors d’une session consacrée à la loi fédérale sur les produits du tabac. Vous pourrez y entendre un politicien neuchâtelois clamer à la tribune « la publicité pour le tabac n’a pas pour objectif d’inciter à fumer mais est simplement un instrument de concurrence essentiel et légitime entre les acteurs du marché ». Il faut que les citoyens de ce pays sachent que pour nos politiciens les enjeux économiques sont plus importants que leur santé.

Protéger les enfants et les jeunes

Est-ce trop demander à ce pays qu’il protège sa jeunesse ? Puisque les politiciens ont de la peine à prendre les bonnes décisions, il faut les aider : 2 minutes et une feuille suffiront. Vous trouverez toutes les informations sur le site http://enfantssanstabac.ch.

Merci.

 

Une consultation en ligne (anonyme) pour les personnes dépendantes ?

Vous trouverez à l’adresse SafeZone.ch un site web consacré aux problèmes d’addiction. Il s’adresse aux personnes dépendantes mais aussi à leur famille, à leurs proches ainsi qu’aux professionnels.

Tabac, alcool, drogues, addiction aux jeux de hasard ou à Internet ? Il est possible d’obtenir de l’aide gratuitement et anonymement auprès de spécialistes des addictions.

Discuter anonymement ?

Cette offre est intéressante car il est souvent difficile de demander de l’aide pour un problème d’addiction, que ce soit pour soi-même ou pour un proche. Il est bien sûr toujours possible d’en parler à son médecin mais la gratuité, l’anonymat et la possibilité de consultation en ligne font de ce service un bel exemple de médecine moderne.

SafeZone propose plusieurs types de consultation, notamment par mail ou par chat (le « chat » ou « tchat » est un système de messagerie instantanée). Pour ceux qui souhaitent de l’aide sur leur lieu de vie, le site propose également un moteur de recherche qui permet de trouver l’adresse d’une institution spécialisée proche de chez soi, ceci pour chaque type de dépendance.  L’utilisateur peut donc choisir le lieu, l’horaire et la forme de consultation qui lui conviennent.

Qui vous conseille ?

SafeZone.ch est une offre de l’Office fédéral de la santé publique en collaboration avec des cantons et des institutions spécialisées dans les addictions. Les consultants qui répondent aux demandes disposent d’une formation en psychologie, en travail social ou en pédagogie sociale ainsi que de plusieurs années d’expérience.

Qui utilise SafeZone et pourquoi ?

En 2017, les problèmes les plus souvent mentionnés étaient l’alcool, le cannabis, les addictions sans substances (addiction aux jeux ou cyberdépendance), la cocaïne et les médicaments. Cette même année, 673 personnes ont sollicité de l’aide par courrier électronique : la grande majorité ont des problèmes concrets, 20 % recherchent uniquement des informations.

La télémédecine des addictions

L’utilisation du web pour cette offre de soins est aussi très intéressante pour les professionnels de la santé, et ceci pour deux raisons en tout cas. Premièrement, elle vient utilement compléter l’offre traditionnelle dans des lieux de soins physiques. Mais surtout, elle permet de regrouper les forces des professionnels de la santé, les experts qui répondent aux questions de SafeZone proviennent de 24 institutions différentes. L’union fait la force.

Les consultations en ligne vont à l’avenir se développer, ce service est un bel exemple de télémédecine consacrée à un domaine particulier, celui de la dépendance. La consultation en ligne permet l’anonymat mais est aussi une offre de soins très pratique, particulièrement adaptée aux besoins des personnes dépendantes et à leur entourage.

Un service à utiliser, sans modération.

 

Un clip vidéo de 52 secondes qui illustre la difficulté de parler des problèmes de dépendances.

 

Dois-je vraiment arrêter de fumer?

 

Je pense que oui. Pour ce 31 mai, journée mondiale sans tabac, je vous dis pourquoi arrêter et comment le faire.

Même si en tant que médecin j’ai quelque difficulté à trouver des raisons de fumer, je suis capable d’entendre le plaisir de la première cigarette du matin ou le délice d’une dose de nicotine après un repas. Et l’immense difficulté à arrêter de fumer…

 

En fait, on risque quoi ?

Tout le monde sait que le tabac n’est pas génial pour la santé. Mais quelles sont réellement ses conséquences ? En Suisse, le tabagisme est responsable chaque année du décès prématuré de presque 9’500 personnes. Mais quelles sont en réalité les maladies provoquées par le tabac ? Essayez de lire le paragraphe suivant jusqu’au bout, ce n’est pas facile. Il est long comme une maladie chronique, grave comme la souffrance.

 

Un cow-boy impuissant ?

Le tabac favorise les maladies cardio-vasculaires, infarctus et accidents vasculaires cérébraux notamment. Les cancers, le cancer pulmonaire bien sûr mais aussi le cancer colorectal, de la gorge, des cavités nasales, de l’œsophage, des voies urinaires, du pancréas, de l’estomac, de l’utérus et du sang (oui, il y a peu d’organes épargnés), les maladies pulmonaires, notamment la bronchite chronique obstructive. Le tabagisme favorise plusieurs infections, comme la tuberculose, la pneumonie à pneumocoque, la grippe et autres infections virales respiratoires. Il double le risque de développer un diabète. Il favorise l’ostéoporose. La cigarette augmente les risques pendant la grossesse, favorise la ménopause précoce, la dysfonction érectile, elle diminue la fertilité chez l’homme et chez la femme, elle augmente les ulcères gastriques et duodénaux et les complications post-opératoires…

Savoir que le tabagisme favorise l’impuissance sexuelle modifie l’image publicitaire que l’on a du valeureux cow-boy sur son cheval au milieu du Far West.

 

La Suisse, Cuba et la Corée du Nord

N’attendez pas d’aide du monde politique pour instaurer un climat favorable à l’arrêt du tabac. La loi suisse sur les produits du tabac protège très mal la population de notre pays. Nos parlementaires fédéraux ont décidé que les intérêts économiques étaient plus importants que la santé de la population. Notre législation est la plus libérale du continent européen et ne respecte pas les exigences minimales de l’OMS. Comme Cuba et la Corée du Nord…

 

Je n’ai pas la volonté…

Combien de fois n’ai-je pas entendu cette phrase ? Souvent de la bouche d’une personne qui se lève à six heures du matin, s’occupe de ses enfants, travaille à plein temps et œuvre comme bénévole dans une organisation x ou y. De la volonté pour tout sauf pour le tabac ? Non, le principal problème vient du fait que la nicotine est une drogue, elle engendre une très forte dépendance. Vous pouvez d’ailleurs calculer sur Internet votre score de dépendance à la cigarette.

 

Comment arrêter ?

Fixer une date et essayer (il n’y a pas que le 1er janvier dans le calendrier !). Ne jamais se décourager et, en cas d’échec, réessayer plus tard. Et chercher de l’aide. Auprès de votre médecin, sur Internet (stop-tabac.ch) ou auprès des ligues pulmonaires.

 

A lire aussi : Loi sur les produits du tabac : un grand bravo à nos parlementaires fédéraux.

 

 

 

Loi sur les produits du tabac : un grand bravo à nos parlementaires fédéraux

 

Il s’agit d’un véritable exploit.

Après le Conseil des Etats en juin, le National a rejeté jeudi, par 101 voix contre 75 et contre l’avis de la majorité de sa commission, la loi sur les produits du tabac. Les opposants, composés essentiellement par l’UDC, le PLR et une moitié du PDC, estiment que la loi va trop loin.

La loi n’avait pas comme objectif l’interdiction de fumer, uniquement de fixer des limites à la publicité et à la promotion. Son acceptation aurait tout juste permis de ratifier la convention-cadre de l’OMS sur la lutte anti-tabac.

 

Objectif de la loi

On peut lire sur le site de l’Office fédéral de la santé publique:

Etant donné que la majorité des fumeurs (57%) commencent à fumer avant l’âge de 18 ans, la protection de la jeunesse joue un rôle central dans la loi sur les produits du tabac. L’interdiction de la vente aux mineurs des produits du tabac, en vigueur dans une grande majorité des cantons, sera étendue à toute la Suisse. Les formes de publicité facilement accessibles aux enfants et aux jeunes vont être restreintes. Ainsi, la publicité pour les produits du tabac ne sera plus autorisée par voie d’affichage, dans les cinémas, dans la presse écrite et sur les supports électroniques.

Non, c’était déjà trop pour nos parlementaires.

 

Dangereux le tabac ?

En Suisse, le tabagisme est responsable chaque année du décès prématuré de presque 9’500 personnes. Ceci représente 26 décès prématurés par jour et 15% des décès.  Les cancers provoqués par le tabagisme sont responsables de 42% de ces décès (y compris cancer du poumon 28%). Les maladies cardio-vasculaires suivent avec 39% des décès et les maladies des voies respiratoires (BPCO) y contribuent à raison de 15%.

Beaucoup de morts. Beaucoup de malades. Et d’énormes coûts pour notre système de santé.

 

Le difficile travail de nos parlementaires

Faire des choix douteux n’est pas l’apanage de la droite mais là, nos parlementaires UDC, PLR et PDC ont quand même réalisé un exploit. Ils ont réussi à refuser une loi qui relève du pur bon sens. Même si le travail de politicien est difficile, fait de calculs et de compromis, ce vote est tout de même un exploit. Chers parlementaires, il n’y a pas des fois où des principes vous guident ? Et vous dites quoi à vos enfants, petits-enfants lorsqu’ils vous demandent pourquoi vous avez refusé cette loi ? « Euh, je sais pas, j’avais pas compris la question…. »

 

La seule explication qui me parait plausible est que nos parlementaires sont plus intéressés par l’industrie du tabac que par notre santé. Un peu brutal mais probablement vrai. J’espère que c’est l’explication car sinon c’est vraiment à désespérer.

Parmi les déclarations fortes, celle de Raymond Clottu, parlementaire UDC (Union Des Cigarettiers ?) : « il s’agit d’une loi liberticide ». Pour la liberté de quoi, de qui ?

Je me demande aussi si les lobbies des caisses-maladies étaient présents ? Il parait que les caisses-maladies s’intéressent à notre santé ? Ils se sont battus pour que la loi passe ? Si quelqu’un peut me renseigner, ça m’intéresse.

 

Des politiciens très en forme

Dans la foulée, nos parlementaires ont décidé  que la franchise minimale serait indexée régulièrement aux coûts de l’assurance maladie de base, et donc augmentera. « La droite souhaite que les assurés soient plus conscients des coûts qu’ils génèrent »Non, là c’est plus de l’étourderie, c’est de la bêtise. On sait que certaines personnes aux revenus modestes renoncent à des soins car ils n’ont pas atteint leur franchise et vous voulez l’augmenter ? Par contre, une fois la franchise atteinte, plus de limite…