Signez l’initiative contre le lobbyisme des caisses maladie au Parlement

 

Sur les 246 parlementaires qui siègent à Berne, vingt ont des liens avec les caisses maladie. Cela ne représente somme toute que 8% des élus, rien de très impressionnant. Il faut cependant savoir que la majorité siège dans les commissions de la santé du conseil National et des Etats. 9 sur 25 pour la commission du National, 5 sur 13 pour la commission des Etats. Oui, 38 % des parlementaires de la commission Santé des Etats sont liés aux caisses maladie.

 

Ces parlementaires sont-ils simplement informés par les caisses ou influencés ?

L’émission Mise au point du 8 octobre donne la réponse.

Raymond Clottu, conseiller national UDC neuchâtelois y déclare « J’ai des séances assez régulières avec le Groupe Mutuel ». Lorsque le journaliste lui demande s’il est payé pour ces séances, il répond « ne plus très bien se souvenir » avant de parler d’une indemnité de plusieurs milliers de francs. Recontacté plus tard par le journaliste, Raymond Clottu refusera de dévoiler le salaire reçu et affirme « je ne suis pas employé d’une caisse maladie, je suis totalement indépendant ».

Interrogé, le Groupe Mutuel répond que « les membres du groupe de réflexion ne sont pas rémunérés, ils sont défrayés ».

Que Raymond Clottu ose prétendre qu’il n’est pas sous influence alors qu’il a des séances régulières avec le Groupe Mutuel, séances dont le contenu reste bien sûr secret et pour lesquels il reçoit « des milliers de francs », est choquant.

 

Mettre fin à ces pratiques

L’initiative « pour un Parlement indépendant des caisses-maladie » veut bannir ces pratiques et limiter l’influence des caisses maladie à Berne. Extrait du texte de cette initiative :

Les membres de l’Assemblée fédérale ne peuvent siéger dans l’organe d’administration, de direction ou de surveillance d’un assureur autorisé à pratiquer l’assurance maladie sociale ou d’une entité économiquement liée à ce dernier, ni recevoir une rémunération sous quelque forme que ce soit de leur part.

La situation actuelle nuit à l’indispensable réforme de notre système de santé, pour éviter par exemple que nos primes d’assurance n’augmentent indéfiniment.

Les personnes intéressées à signer cette initiative pourront la télécharger sur le site  https://stop-lobby-assureurs.ch/

 

 

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Loi sur les produits du tabac : un grand bravo à nos parlementaires fédéraux

 

Il s’agit d’un véritable exploit.

Après le Conseil des Etats en juin, le National a rejeté jeudi, par 101 voix contre 75 et contre l’avis de la majorité de sa commission, la loi sur les produits du tabac. Les opposants, composés essentiellement par l’UDC, le PLR et une moitié du PDC, estiment que la loi va trop loin.

La loi n’avait pas comme objectif l’interdiction de fumer, uniquement de fixer des limites à la publicité et à la promotion. Son acceptation aurait tout juste permis de ratifier la convention-cadre de l’OMS sur la lutte anti-tabac.

 

Objectif de la loi

On peut lire sur le site de l’Office fédéral de la santé publique:

Etant donné que la majorité des fumeurs (57%) commencent à fumer avant l’âge de 18 ans, la protection de la jeunesse joue un rôle central dans la loi sur les produits du tabac. L’interdiction de la vente aux mineurs des produits du tabac, en vigueur dans une grande majorité des cantons, sera étendue à toute la Suisse. Les formes de publicité facilement accessibles aux enfants et aux jeunes vont être restreintes. Ainsi, la publicité pour les produits du tabac ne sera plus autorisée par voie d’affichage, dans les cinémas, dans la presse écrite et sur les supports électroniques.

Non, c’était déjà trop pour nos parlementaires.

 

Dangereux le tabac ?

En Suisse, le tabagisme est responsable chaque année du décès prématuré de presque 9’500 personnes. Ceci représente 26 décès prématurés par jour et 15% des décès.  Les cancers provoqués par le tabagisme sont responsables de 42% de ces décès (y compris cancer du poumon 28%). Les maladies cardio-vasculaires suivent avec 39% des décès et les maladies des voies respiratoires (BPCO) y contribuent à raison de 15%.

Beaucoup de morts. Beaucoup de malades. Et d’énormes coûts pour notre système de santé.

 

Le difficile travail de nos parlementaires

Faire des choix douteux n’est pas l’apanage de la droite mais là, nos parlementaires UDC, PLR et PDC ont quand même réalisé un exploit. Ils ont réussi à refuser une loi qui relève du pur bon sens. Même si le travail de politicien est difficile, fait de calculs et de compromis, ce vote est tout de même un exploit. Chers parlementaires, il n’y a pas des fois où des principes vous guident ? Et vous dites quoi à vos enfants, petits-enfants lorsqu’ils vous demandent pourquoi vous avez refusé cette loi ? « Euh, je sais pas, j’avais pas compris la question…. »

 

La seule explication qui me parait plausible est que nos parlementaires sont plus intéressés par l’industrie du tabac que par notre santé. Un peu brutal mais probablement vrai. J’espère que c’est l’explication car sinon c’est vraiment à désespérer.

Parmi les déclarations fortes, celle de Raymond Clottu, parlementaire UDC (Union Des Cigarettiers ?) : « il s’agit d’une loi liberticide ». Pour la liberté de quoi, de qui ?

Je me demande aussi si les lobbies des caisses-maladies étaient présents ? Il parait que les caisses-maladies s’intéressent à notre santé ? Ils se sont battus pour que la loi passe ? Si quelqu’un peut me renseigner, ça m’intéresse.

 

Des politiciens très en forme

Dans la foulée, nos parlementaires ont décidé  que la franchise minimale serait indexée régulièrement aux coûts de l’assurance maladie de base, et donc augmentera. « La droite souhaite que les assurés soient plus conscients des coûts qu’ils génèrent »Non, là c’est plus de l’étourderie, c’est de la bêtise. On sait que certaines personnes aux revenus modestes renoncent à des soins car ils n’ont pas atteint leur franchise et vous voulez l’augmenter ? Par contre, une fois la franchise atteinte, plus de limite…