Une consultation en ligne (anonyme) pour les personnes dépendantes ?

Vous trouverez à l’adresse SafeZone.ch un site web consacré aux problèmes d’addiction. Il s’adresse aux personnes dépendantes mais aussi à leur famille, à leurs proches ainsi qu’aux professionnels.

Tabac, alcool, drogues, addiction aux jeux de hasard ou à Internet ? Il est possible d’obtenir de l’aide gratuitement et anonymement auprès de spécialistes des addictions.

Discuter anonymement ?

Cette offre est intéressante car il est souvent difficile de demander de l’aide pour un problème d’addiction, que ce soit pour soi-même ou pour un proche. Il est bien sûr toujours possible d’en parler à son médecin mais la gratuité, l’anonymat et la possibilité de consultation en ligne font de ce service un bel exemple de médecine moderne.

SafeZone propose plusieurs types de consultation, notamment par mail ou par chat (le « chat » ou « tchat » est un système de messagerie instantanée). Pour ceux qui souhaitent de l’aide sur leur lieu de vie, le site propose également un moteur de recherche qui permet de trouver l’adresse d’une institution spécialisée proche de chez soi, ceci pour chaque type de dépendance.  L’utilisateur peut donc choisir le lieu, l’horaire et la forme de consultation qui lui conviennent.

Qui vous conseille ?

SafeZone.ch est une offre de l’Office fédéral de la santé publique en collaboration avec des cantons et des institutions spécialisées dans les addictions. Les consultants qui répondent aux demandes disposent d’une formation en psychologie, en travail social ou en pédagogie sociale ainsi que de plusieurs années d’expérience.

Qui utilise SafeZone et pourquoi ?

En 2017, les problèmes les plus souvent mentionnés étaient l’alcool, le cannabis, les addictions sans substances (addiction aux jeux ou cyberdépendance), la cocaïne et les médicaments. Cette même année, 673 personnes ont sollicité de l’aide par courrier électronique : la grande majorité ont des problèmes concrets, 20 % recherchent uniquement des informations.

La télémédecine des addictions

L’utilisation du web pour cette offre de soins est aussi très intéressante pour les professionnels de la santé, et ceci pour deux raisons en tout cas. Premièrement, elle vient utilement compléter l’offre traditionnelle dans des lieux de soins physiques. Mais surtout, elle permet de regrouper les forces des professionnels de la santé, les experts qui répondent aux questions de SafeZone proviennent de 24 institutions différentes. L’union fait la force.

Les consultations en ligne vont à l’avenir se développer, ce service est un bel exemple de télémédecine consacrée à un domaine particulier, celui de la dépendance. La consultation en ligne permet l’anonymat mais est aussi une offre de soins très pratique, particulièrement adaptée aux besoins des personnes dépendantes et à leur entourage.

Un service à utiliser, sans modération.

 

Un clip vidéo de 52 secondes qui illustre la difficulté de parler des problèmes de dépendances.

 

Dois-je vraiment arrêter de fumer?

 

Je pense que oui. Pour ce 31 mai, journée mondiale sans tabac, je vous dis pourquoi arrêter et comment le faire.

Même si en tant que médecin j’ai quelque difficulté à trouver des raisons de fumer, je suis capable d’entendre le plaisir de la première cigarette du matin ou le délice d’une dose de nicotine après un repas. Et l’immense difficulté à arrêter de fumer…

 

En fait, on risque quoi ?

Tout le monde sait que le tabac n’est pas génial pour la santé. Mais quelles sont réellement ses conséquences ? En Suisse, le tabagisme est responsable chaque année du décès prématuré de presque 9’500 personnes. Mais quelles sont en réalité les maladies provoquées par le tabac ? Essayez de lire le paragraphe suivant jusqu’au bout, ce n’est pas facile. Il est long comme une maladie chronique, grave comme la souffrance.

 

Un cow-boy impuissant ?

Le tabac favorise les maladies cardio-vasculaires, infarctus et accidents vasculaires cérébraux notamment. Les cancers, le cancer pulmonaire bien sûr mais aussi le cancer colorectal, de la gorge, des cavités nasales, de l’œsophage, des voies urinaires, du pancréas, de l’estomac, de l’utérus et du sang (oui, il y a peu d’organes épargnés), les maladies pulmonaires, notamment la bronchite chronique obstructive. Le tabagisme favorise plusieurs infections, comme la tuberculose, la pneumonie à pneumocoque, la grippe et autres infections virales respiratoires. Il double le risque de développer un diabète. Il favorise l’ostéoporose. La cigarette augmente les risques pendant la grossesse, favorise la ménopause précoce, la dysfonction érectile, elle diminue la fertilité chez l’homme et chez la femme, elle augmente les ulcères gastriques et duodénaux et les complications post-opératoires…

Savoir que le tabagisme favorise l’impuissance sexuelle modifie l’image publicitaire que l’on a du valeureux cow-boy sur son cheval au milieu du Far West.

 

La Suisse, Cuba et la Corée du Nord

N’attendez pas d’aide du monde politique pour instaurer un climat favorable à l’arrêt du tabac. La loi suisse sur les produits du tabac protège très mal la population de notre pays. Nos parlementaires fédéraux ont décidé que les intérêts économiques étaient plus importants que la santé de la population. Notre législation est la plus libérale du continent européen et ne respecte pas les exigences minimales de l’OMS. Comme Cuba et la Corée du Nord…

 

Je n’ai pas la volonté…

Combien de fois n’ai-je pas entendu cette phrase ? Souvent de la bouche d’une personne qui se lève à six heures du matin, s’occupe de ses enfants, travaille à plein temps et œuvre comme bénévole dans une organisation x ou y. De la volonté pour tout sauf pour le tabac ? Non, le principal problème vient du fait que la nicotine est une drogue, elle engendre une très forte dépendance. Vous pouvez d’ailleurs calculer sur Internet votre score de dépendance à la cigarette.

 

Comment arrêter ?

Fixer une date et essayer (il n’y a pas que le 1er janvier dans le calendrier !). Ne jamais se décourager et, en cas d’échec, réessayer plus tard. Et chercher de l’aide. Auprès de votre médecin, sur Internet (stop-tabac.ch) ou auprès des ligues pulmonaires.

 

A lire aussi : Loi sur les produits du tabac : un grand bravo à nos parlementaires fédéraux.