Coronavirus : mauvaise nouvelle, le nombre d’infections diminue

En écrivant dans le titre « le nombre d’infections diminue », je ne parle pas des maladies dues au nouveau coronavirus mais de toutes les autres. Les innombrables restrictions qui nous sont imposées dans le cadre de cette pandémie provoquent une diminution de nombreuses infections. Pourquoi alors une « mauvaise nouvelle » ? Parce que cela nous oblige à réfléchir aux limitations que nous devrons peut-être garder une fois la pandémie terminée.

Moins d’infections

L’office fédéral de la santé publique a annoncé qu’il y avait eu un tiers d’infections HIV en moins en 2020 par rapport aux années précédentes. Même si l’on pourrait craindre que ce chiffre plus bas soit la conséquence d’un dépistage plus rare, la probabilité est grande qu’il s’agisse d’une réelle diminution des infections provoquée par la difficulté actuelle que nous avons à nous rencontrer. La grippe suit pour l’instant le même chemin, le graphique des malades reste plat. J’observe la même tendance dans mon cabinet, je vois beaucoup moins d’infections, en particulier des voies respiratoires, que les années passées. Il y a bien sûr des malades, la preuve en est le nombre de tests effectués chaque jour à la recherche du SARS-CoV-2, mais les situations graves, à l’exception du COVID-19, me semblent nettement moins fréquentes.

Il est interdit d’interdire

J’ai une certaine nostalgie, probablement un peu naïve, pour les années qui ont suivi mai 68. Depuis cette époque, les limitations ont été toujours plus nombreuses. Pour ce qui est des libertés sexuelles, le SIDA a marqué une étape importante. Les restrictions sont cependant devenues beaucoup plus sévères depuis mars 2020. Même si je pense que la plupart des limitations qui nous sont imposées se justifient afin de ne pas saturer nos hôpitaux, nous devons tout de même reconnaître qu’avant le SARS-CoV-2, nous les aurions plutôt imaginées pour une dictature : ne pas se rencontrer à plus de cinq personnes, garder ses distances, porter un masque et ne pas se serrer la main. Sans oublier, pas de restaurants, pas de cinémas, pas de théâtres, pas de musées. Tristesse suprême, même les librairies sont fermées.

Quelles mesures à la fin de la pandémie ?

Si suffisamment d’habitants de notre planète acceptent la vaccination, il est possible que nous arrivions une fois au bout de cette pandémie. Quelles mesures garderons-nous alors pour éviter à l’avenir les « autres » infections ? La question est d’importance puisque, pour ne prendre comme exemple que la saison froide, les hôpitaux sont habituellement à cette époque remplis de patients souffrant des complications d’infections hivernales.

Il y aurait bien sûr l’option, certes un peu radicale, de tout garder fermé. Cette solution extrême du « pas de restaurants – pas de cinéma – pas de festival – pas de rencontres » ne sera fort heureusement pas acceptée par la population. Il s’agit de toute façon d’une mauvaise solution puisque la baisse des infections serait compensée par des problèmes psychologiques et sociaux beaucoup plus nombreux.

Quelles restrictions ?

Sans en arriver à cette solution extrême, il est possible que la pandémie génère tout de même des restrictions qui s’inscriront dans le long terme. Où sera fixée la limite ? Une question importante sera de définir si les restrictions seront uniquement imposées aux malades ou aussi aux bien-portants. Formulé autrement, va-t-on comme les Asiatiques se saluer à distance et oublier les poignées de main et autres embrassades ? Ou demandera-t-on uniquement aux grippés de porter un masque ?  Pour le reste, espérons que nous retrouverons nos libertés.

 

PS : faites-vous vacciner.

 

 

 

Dr Jean Gabriel Jeannot

Médecin, spécialiste en médecine interne, avec un intérêt particulier pour l’utilisation des technologies de l’information et de la communication en médecine.

20 réponses à “Coronavirus : mauvaise nouvelle, le nombre d’infections diminue

  1. Excellent PS !
    Le serrage de main habituel est d’autant plus important pour la génération vulnérable…
    Et vous voudriez qu’on arrête de faire la bise aux demoiselles ?!?
    Quel est l’effet de la création des anticorps dans votre discours ? Tout aseptiser ne serait pas une fausse bonne idée ?

      1. – Cela ne serait-il pas plutôt :

        T’es vacciné contre tous les variants ?

        Comme on n’est pas près d’arrêter de courir après les variants, l’embrassade risque d’être compliquée.

        – Ou bien alors :

        T’a moins de 25 ans et moi aussi, nos médecins nous a dit qu’on était en bonne santé. On s’embrasse.

        Et oui Dr. Jeannot, la restriction des embrassades est un problème de vieux. Le marseillais a déclaré que le SARS-COV-2 était un problème de vieux et d’obèse. Je rajouterai de sédentarité. Et bien sûr de quelques fragilités ne relevant ni de l’obèsité, ni de l’âge. C’est là qu’on n’a besoin de vos lumières avant les embrassades.

        – Ou encore :

        Homme 75 ans cherche jeune femme de compagnie ayant été atteinte de covid, tous variants connus, certifiées par sérologie récente.

        Il existe une légende urbaine à ce sujet.

        P.S.: A Genève une candidate au Conseil d’Etat fait part de ses hésitations quant à la vaccination de sa personne. La meute panurgique a hurlé, elle a changé d’avis. La meute c’est moche. Le retournement de veste aussi.

        P.S.: La vaccinologue Siegrist a été incapable de prévoir la haute efficacité (contre les variants originels) des vaccins à ARNm. Quelle crédibilité a-t’elle lorsqu’elle en proclame l’innocuité ?

        P.S.: Je crois que je vais exiger un certificat de vaccination contre la fièvre jaune. Vous me direz que sous nos latitudes le moustique adéquat n’existe pas. J’en ai rien à faire, je fais ce que je veux. J’ai le droit de boycotter tous ceux qui ne sont pas vaccinés contre la fièvre jaune avec certification électronique.

    1. Attention aux sirènes de la vaccination miracle! Nous sommes en train de basculer sans rien dire, ou presque, dans une société où le moindre éternuement deviendra suspect. Espérons que les consciences vont se réveiller et que chacun va oser reprendre sans tarder sa destinée en main. La mort fait partie de la vie. Faut-il alors arrêter de vivre parce qu’elle nous guette ? Quelle délire; notre monde est vraiment tombé sur la tête.

      PS: ne vous faites pas vacciner

      1. Bonjour,
        Merci pour votre commentaire. La vaccination est et doit rester un choix personnel. Je vous avoue cependant que je ne vois pas d’alternative à la vaccination pour mettre fin à cette pandémie. Ce n’est pas vrai, il y en a une: décider de ne plus soigner, ou en tout cas ne plus hospitaliser, toutes les personnes qui atteintes du Covid, nécessiteraient un séjour à l’hôpital. Avec à la clé un nombre important de décès de gens âgés mais parfois aussi moins âgés. C’est un choix de société et notre société n’a pour l’instant pas ait ce choix.
        Dernier point que je souhaite partager avec vous, la vaccination ne concerne pas que notre propre personnes, c’est aussi, ou surtout pour le plus jeunes, un geste altruiste.
        Meilleures salutations
        JG Jeannot

        1. “Je ne vois pas” – tout cela c’est une opinion. Vous ne savez pas si la vaccination arrêtera la crise sanitaire. Donc tout le reste, c’est un chateau de sable.
          Les virus existent et existeront – et il causeront des malades et des morts.
          Le choix de société, c’est entre une société qui accepte que la maladie existe et qui s’adapte intelligemment en promouvant une meilleure santé des population par la prévention et une société qui fait semblant de croire qu’elle peut vaincre la maladie avec des mesures miraculeuses.
          Les vaccins contre le Covid n’ont pour l’heure pas fait la démonstration qu’ils permettaient d’arrêter la pandémie. Il suffit de voir la situation en Israël pour se poser des questions tout à fait légitimes. Le covid continue de s’y répandre, malgré plus 50% de vaccinés. Or, si le vaccin était vraiment efficace, la courbe se serait applatie depuis longtemps – en diminuant la possibilité de s’y répandre. Or la courbe suit la même logique que les courbes de la 1e vague. Voilà ce que l’on peut dire pour le moment.
          On sait que le vaccin contre la grippe n’a pas supprimé la grippe, comment voulez-vous que le vaccin contre un coronavirus arrête ce coronavirus, qui est encore plus instable que la grippe? Expliquez-moi avec des arguments scientifiques, svp.

          1. Bonjour,
            C’est l’idée d’un blog, présenter une opinion.Même si je suis médecin et que j’essaye de m’appuyer sur des faits scientifiques, cet article n’est qu’un article de blog, rien de plus. Je dois cependant vous rappelez que certaines maladies ont disparu grâce à des vaccins et que pour d’autres, la grippe notamment, le vaccin est à l’évidence utile.
            Je vous encourage aussi à signer vos commentaires avec votre nom.
            Meilleures salutations
            JG Jeannot

      2. Il est utile que certains ne souhaitent pas se faire vacciner car d’une part nous manquons de doses, d’autre part cela permettra de mieux évaluer l’efficacité des vaccins en continuant à comparer les deux groupes.

        Contrairement au non respect des règles sanitaires qui tuent ceux qui n’ont pas choisi de prendre un risque, le choix de se faire vacciner est un calcul bénéfice/risque propre à chaque individu. Il faut le respecter.

        Par contre, je suis moins impressionné par les discours de type “même pas mal” ou “la mort fait partie de la vie”. Les progrès sanitaires et médicaux font qu’aujourd’hui, la souffrance physique et la mort due à la maladie est moins présente qu’il y a un siècle: cela fait partie de notre qualité de vie. Il n’est plus nécessaire d’avoir 10 enfants pour espérer qu’un ou deux atteignent l’âge adulte…

        Nous sommes vraiment devenus des enfants gâtés pour nous permettre de tels commentaires, peut-être qu’une piqûre de rappel (le vaccin de l’histoire) serait utile mais je ne la souhaite à personne car il est bien triste de devoir souffrir pour pouvoir apprécier à nouveau un remède…

        Les peuples et ceux qui ont eu moins de chance ne feront pas cette erreur. Juste retour des choses…

        1. Bonjour,
          Merci pour votre commentaire, Je ne suis pas d’accord avec vous lorsque vous écrivez “Il est utile que certains ne souhaitent pas se faire vacciner car d’une part nous manquons de doses, d’autre part cela permettra de mieux évaluer l’efficacité des vaccins en continuant à comparer les deux groupes”. Pour ce qui est du premier argument, la vaccination doit bien sûr être proposée en priorité aux plus fragiles mais ensuite elle devrait être disponible pour tous, en tout cas dans notre pays. Pour le second argument, comparaison entre vaccinés et non vaccinés, ce travail a déjà été fait dans les études. Qui plus est, si on ne fait pas de relevés de l’évolution des personnes vaccinés _ non vaccinées, nous ne saurons rien de l’efficacité du vaccin. Pour terminer, si l’on voit que la pandémie s’éteint d’elle-même, si le nombre de personnes vaccinées est suffisant, on saura que le vaccin est efficace.
          Le choix du vaccin est un choix individuel et il doit le rester mais le calcul risque / bénéfice ne devrait pas être fait qu’à titre individuel, en vous vaccinant, vous protégez les autres. Ce vaccin est aussi un vaccin altruiste.
          Je suis par contre d’accord avec vous que nous sommes devenus des enfants gâtés…
          Meilleures salutations

  2. Est-il vraiment bon de ne plus avoir de contact et de ne plus tomber malade?
    Notre systeme immunitaire travaille au ralenti, au lieu d’attrapper un rhume en ayant deja des anticorps toutes les maladies tomberont sur des organismes vierges avec des consequences evidentes (les amerindiens ont ete plus detruits par les microbes europeens que par les armes!)

    Et nous ne parlons meme pas des effets psychiatriques sur un animal social, les gens ages seront de plus en plus trouvés momifiés dans leurs appartements par exemple. Quels enfants allons nous produire?
    Nous ne considerons plus les malades comme des victimes mais comme des criminels, le taux d’aggressivité est de plus en plus élevé. Les maladies ne disparaissent pas avec les vaccins (du moins les chiffres et les statistiques ne permettent pas ces interpretations) mais elles disparaissent parce que notre systeme immunitaire sait les contrer et parce que les microbes s’adaptent, si nous prenons la route d’eviter de vivre pour ne pas mourir tout cet equilibre basé sur des millions d’années d’evolution va s’effondrer et tout le monde va devoir soit vivre chacun dans sa bulle soit les cadavres vont s’accumuler a chaque “nouveau” virus (pour ne mentionner qu’eux).

    Pourquoi ne pas s’attaquer a la pollution ? aux logements insalubres? au stress? tous ces facteurs ont des effets immunosuppresseurs quand ils ne tuent pas directement?

    1. Bonjour,
      Merci pour votre commentaire. Je partage vos interrogations, c’est pour cela que je lance le débat….
      En bonne santé mais isolé, cela ne fait pas rêver, Mais porter un masque lorsque l’on est grippé, pourquoi pas ?
      Meilleures salutations
      JG Jeannot

    2. Comme le disait un grand philosophe “ce qui ne vous tu pas vous rend plus fort” ?

      Oui, mais ce qui vous tue, vous tue: on ne booste pas son système immunitaire en attrapant le SIDA, pas plus qu’on devient résistant au cancer en l’ayant attrapé une fois.

      La nature nous a prévu avec une espérance de vie d’environ 40 ans (donc un âge médian de 18 ans). La science et la médecine moderne nous ont habitués à autre chose. Il ne faut pas vivre dans la peur mais réaliser que notre condition est fragile: pas certain que nous acceptions de revenir 3 siècles en arrière… il faudra donc trouver des compromis car avoir des regrets ne rachète pas le temps passé dans l’insouciance totale.

      Tout est affaire d’équilibre.

  3. super article Dr, c’est toujours avec beaucoup d’intérêt que je vous lis.
    P.S. quelle est la police d’écriture que vous utilisez pour écrire vos articles, ils sont toujours bien mis en valeur
    comme je m’occupe d’un groupe de parole sur le cancer, http://www.choixvital.fr, j’aime bien votre article sur “préparer votre consultation” – les questions à poser
    amitiés

  4. La vie est dangereuse par nature.
    Limiter les dangers à outrance c’est limité la vie elle-même.

    Nous sommes des êtres de chairs et de sang, pulsant la vie car mortels.
    Privilégier l’organique au synthétique! Le lien social au lien virtuel!

    Des GAFA à GAÏA… ?

    Peu importe les maladies et les malades.
    Réapprenons à crever!

    Joyeuse Faucheuse.

    1. Merci pour votre commentaire. Vous avez raison, la vie est dangereuse par nature. Mais je crois que l’on doit pousser la réflexion un peu plus loin sur la limite entre santé et liberté. La plupart d’entre nous acceptent de mettre une ceinture de sécurité en voiture, pourquoi ne pas porter un masque et se laver un peu plus les mains lors d’épisodes grippaux ? Chaque année la grippe a des conséquences importantes (malades, hospitalisations, voire décès mais aussi absence au travail, etc.).

  5. Je crois que notre société hygiéniste et sincèrement bienveillante nous à déjà malencontreusement assez éloigné de notre Nature et de nos corps pour encore devoir s’imposer se type de supplice (je parle du masque et de la distanciation uniquement). Une analyse de risque raisonnée me paraît suffisante pour comprendre que les mesures sont disproportionnées eu égard du risque (pour la grippe “influenza”).

    Quand à l’absence au travail…cherchons plutôt à évaluer la perte de productivité en étant soumis à des règles qui brident notre puissance de vie.

  6. Je ne comprends pas vraiment où vous voulez en venir. A part le fait que nous aurons un nouveau virus qui circulera en permanence, en quoi la situation serait-elle différente? J’imagine et j’espère moi que nous aurons un vaccin combiné Covid et grippe que les gens prendront ou pas comme le vaccin contre la grippe avant et que nous vivrons comme ça. N’oublions pas que le Coronavirus n’est pas dangereux dans la plupart des cas. J’espère également que des mesures de santé publique permettront d’éliminer des facteurs de risque tel que l’obésité. Et enfin on admettra peut-être que ce n’est pas un droit et pas forcément désirable de vivre au-delà de nonante ans avec une qualité de vie souvent douteuse.

  7. Pas certain de comprendre vraiment où vous voulez en venir. Suggérez-vous que les mesures ont été disproportionnées ? ou craignez-vous réellement que ces limitation temporaires de liberté deviennent permanentes par aversion obsessionnelle au risque ?

    La comparaison avec d’autres pathologies comme le SIDA ne fait pas de sens. Personne ne peut m’obliger à coucher avec quelqu’un alors que je suis bien obligée de me rendre au travail et servir mes clients qui pourraient alors être porteurs Covid (ce qui implique une mesure de protection publique pour préserver ma santé: masque, etc).

    Le confinement aura, certes, peut-être ralenti les opportunités de rencontres mais la prévention contre le SIDA continuera à passer par les modes de préventions adaptés (préservatifs, tests, traitements précoces, etc). Les mesures doivent être adaptées à la situation. On peut d’ailleurs relever que quelqu’un de séropositif qui a un rapport non protégé et ne prévient pas le/la partenaire est passible de prison. On n’a pourtant pas appliqué la même règle à un Covidé positif qui violerait sa quarantaine et contaminerait une personne âgée en l’approchant de trop près sans masque ou ses collègues en se rendant à sont travail malgré les symptômes.

    Les pathologies dont le type de transmission est similaire au Covid (grippes) sont en baisse et c’est logique. D’autres seront probablement en hausse (cancers, maladies cardio-vasculaires, depressions) pour diverses raisons dont certaines peut-être indirectement liées à la crise Covid (confinement, indigence des relations sociales). Mais quel recul avons-nous sur les conséquences du Covid à moyen/long (on en apprend tous les jours) en terme de santé publique (fibroses pulmonaires, séquelles neuros, cardiopathies, etc) ?

    C’est donc un faux débat: une crise demande une gestion de crise avec des moyens appropriés en fonction du risque sanitaire (capacité à assurer la sécurité de la population en préservant le système sanitaire).

    Une fois la crise maîtrisée (on l’espère grâce aux vaccins), il faudra revenir le plus rapidement possible à une situation normale. Il n’est, pas contre, pas impossible que certaines “best practices” subsistent notamment le port du masque en cas de symptômes grippaux (comme cela était déjà le cas dans certains cabinets avant la crise): l’être humain prétend être intelligent et capable d’apprentissage. Les pays asiatiques voisins de la Chine l’ont compris et ont mieux réagi car ils avaient fait l’expérience SARS1 et MERS.

    Un autre scénario est que la situation d’urgence soit contrôlée par le vaccin mais que Covid s’ajoute à la liste des maladies annuelles à cause de mutations régulières importantes. Nous ne serions alors plus en situation pandémique mais nous devrions vivre avec une maladie supplémentaire parfois mortelle qui, en fonction des variants et de la couverture vaccinale, provoquerait des “flambées” localisées plus ou moins graves. Vu le profil du virus, les pays riches avec un âge médiant plus élevé seraient plus atteints que les autres avec, à terme, un recul de l’espérance de vie.

    L’avenir se joue maintenant: plus la vaccination sera lente, moins elle sera globale (si on exclus les pays pauvres fortement peuplés) et plus on laissera le virus se multiplier en levant les mesures sanitaires, plus les chances que des variants, résistants aux vaccins, se perpétuent et prolongent sans fin cette situation.

    Nous verrons si l’humanité est capable de relever ce défi sinon nous devrons vivre avec.

    De plus, n’oublions pas que les antibiotiques ont été un des facteurs importants contribuant à l’élévation de l’espérance de vie. Durant la pandémie de grippe espagnole, beaucoup de jeunes mourraient de surinfection bactérienne et non du virus de la grippe lui-même.

    Peut-être l’occasion de réfléchir et d’anticiper en investissant dans la recherche en fonction de ces risques (bien réels et connnus) au lieu de prévoir de nouvelles limitations de liberté lors de la prochaine crise provoquée par notre incapacité à agir tant que le danger ne s’est pas matérialisé.

  8. Très bon blog qui ouvre la question de société principale liée à cette pandémie: est-ce que nous sommes entrés dans l’ère du “sanitaire à n’importe quel prix”? Comme vous le mentionnez très bien, la grippe pousse déjà le système hospitalier dans ces limites, le vieillissement de la population (respectivement l’explosion des septentenaires en une décennie) mènera de toute manière à des problèmes dont on a jusque là pas voulu affronté l’ampleur, COVID ou non.
    Il paraît plus que probable qu’on vive sous couvert de Taskforces et de contraintes sanitaires pour une période relativement longue, voir indéfinie, au minimum de manière saisonnière. La boîte de pandore du “sanitaire avant tout” ayant été ouverte, plus on vivra éloigné des autres plus il sera difficile de faire machine arrière. Au delà de l’abandon du serrage de mains on peut légitimement se demander si événements culturels ou sportifs survivront aux “mesures sanitaires” qui elles survivront bien au-delà des vaccins, des vagues et des variants. Et je parle pas que de Paléo ou de la Vaudoise Aréna, le match aux cartes et le chœur du village aussi, qui sont le ciment de notre vie en société.
    Le débat me paraît tellement important qu’il aurait dû être tenu en place publique avant même la première vaccination: avant de savoir ce qu’on veut faire, il faut savoir où on veut aller et il y a clairement interrogation sur le fameux “monde d’après” dont on se garde bien d’en dessiner des contours dans les médias.

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