Vous n’avez pas téléchargé l’application SwissCovid? Pourquoi?

Votre téléphone est trop vieux. Acheter un nouveau téléphone pour télécharger cette application n’est ni financièrement, ni écologiquement défendable, cette excuse est acceptée.

Je ne sais pas comment la télécharger. Demandez de l’aide !

Cette App est inutile. Il est possible que ce soit vrai. Pour que SwissCovid fonctionne, il faut que plusieurs critères soient remplis :

  • Que le nombre de personnes qui téléchargent l’application soit élevé.
  • Que les règles utilisées par SwissCovid (une notification est déclenchée si, au cours d’une même journée, l’utilisateur s’est tenu, pendant au moins 15 minutes au total, à moins de 1,5 mètre de distance d’au moins une personne infectée) soient valides.
  • Il faut aussi que le virus soit présent dans la population, nous sommes pour ce dernier point en bon chemin.

Cette application sera peut-être inutile mais tant que l’on n’a pas fait l’expérience, on n’en sait rien. Excuse refusée.

Une pandémie, quelle pandémie ? Vous vivez de façon très isolée, vous n’avez aucun contact avec l’extérieur, vous avez entendu parler de la grippe espagnole mais vous savez qu’elle est terminée depuis longtemps. Excuse acceptée.

C’est un complot. Vous savez que cette pandémie n’existe pas, que c’est une invention des gouvernements, que l’objectif est de contrôler la population, que c’est une opération contre les pédophiles ou l’œuvre de Bill Gates (lequel il faut bien l’avouer a acquis une belle expérience en matière de virus avec les premières versions de Windows). Excuse refusée (mais c’est compliqué de vous expliquer pourquoi).

Que fera-ton de mes données?  C’est une préoccupation légitime. Je ne suis pas un spécialiste du sujet mais, même si Google et Apple sont liés au projet, il me semble que la Confédération et l’EPFL sont plutôt des gages de sécurité.

Dans un récent article, le rédacteur en chef du temps a écrit : « A tous ceux qui font des commentaires négatifs au sujet de SwissCovid et les partagent sur Facebook, Twitter, Linkedin, Instagram, chaînes WhatsApp et j’en passe, je ne donnerai qu’un seul conseil : le courrier postal existe toujours, n’hésitez pas y retourner ». Je partage cette position même si je me demande si nous ne devrions pas aussi nous méfier du courrier postal (la Poste, c’est plus comme avant).

Un référendum a été lancé « pour dire non à l’application de traçage », j’avoue ne pas comprendre ce projet : alors que les conséquences en terme sanitaire et économique sont pour certains majeurs (oui la mort est une conséquence majeure), l’idée de ce référendum pour s’opposer à une application dont le téléchargement est volontaire me dépasse. Le débat est toujours utile, la démocratie un bien précieux mais dans ce cas j’ai de la peine à comprendre. Excuse refusée.

Je ne comprends pas ce truc. Si comme Ueli Maurer, vous ne comprenez pas le fonctionnement et les objectifs de SwissCovid, informez vous sur le site de l’Office fédéral de la santé publique : nouveau coronavirus : questions fréquentes.

 

 

SwissCovid c’est comme le lavage des mains et le port du masque, c’est pour vous mais aussi pour les autres.

Merci.

 

 

Dr Jean Gabriel Jeannot

Médecin, spécialiste en médecine interne, avec un intérêt particulier pour l’utilisation des technologies de l’information et de la communication en médecine.

53 réponses à “Vous n’avez pas téléchargé l’application SwissCovid? Pourquoi?

    1. Oui, et j’ajouterais qu’il est drôle ! Cela fait plaisir de pouvoir faire passer de la légèreté dans une situation pandémique relativement grave tout en ne dénaturant pas le message de départ !

      Merci Dr Jean Gabriel Jeannot 🙂

  1. Pour ma part, j’ai installé l’app, on m’a promis que la géolocalisation n’était pas nécessaire… Puis l’application a exigé que j’allume la géolocalisation pour pouvoir fonctionner. En théorie, ça ne me dérangerait pas que SwissCovid reçoive ma localisation. Mais la localisation est toujours éteinte sur mon téléphone, car je refuse que les AUTRES app reçoivent ma localisation. Et sans allumer ma localisation, l’app ne fonctionne pas.
    Je pense qu’il faudrait une communication beaucoup plus claire par rapport à la géolocalisation. Je n’ai encore jamais vu la communication officielle admettre et expliquer pourquoi la localisation doit obligatoirement être allumée, même si elle n’est pas utilisée.

    1. Bonjour,
      J’ai moi aussi installé l’app il y a quelques jours.
      Pas de géolocalisation demandé pour l’activer.
      J’ai vérifié tous mes paramètres, rien.
      L’application est active dès que j’enclenche le Bluetooth.
      Inerte dès que je l’éteins.
      Portez-vous bien

    2. J’ai été surpris de cela, exactement comme vous, et je trouve que la communication et les explications autour de ce point sont insuffisantes.
      En grattant un peu, j’ai vu qu’il faut en fait aller dans les paramètres des permissions accordées à toutes les applications installées sur le téléphone et désactiver la permission d’utiliser la géolocalisation pour toutes les autres applis…
      Il semble que SwissCovid ne l’utilise que pour pouvoir détecter les autres téléphones dotées de l’appli à proximité, pour pouvoir fonctionner correctement (le bluetooth tout seul n’est pas suffisant), mais il ne suit pas notre localisation en tout temps.
      Ca me dérange aussi d’avoir la géolocalisation activée en tout temps, normalement je l’ai toujours éteinte, mais il faut tout de même se rappeler que même lorsqu’elle est éteinte, il reste relativement facile pour Google ou autre de localiser n’importe quel téléphone….. Donc à ce niveau là, on a beaucoup plus à craindre de Google, Apple, Facebook & Co que de SwissCovid.

    3. En fait, mon fils qui est informaticien (en master à l’epfl) me l’a expliqué : la localisation est nécessaire en complément du bluetooth pour pouvoir préciser si vous êtes proche d’une autre personne qui a l’application, le bluetooth tout seul ne permet pas de localiser suffisamment précisément, la distance, le temps, etc.
      Mais oui, la communication n’est pas claire à ce sujet …

      1. Bonjour Ariane,
        Même sans app covid, le fournisseur de réseau téléphonique est à même de situer et de tracer les déplacements de la puce sim que contiennent les téléphones de ses abonnés.
        En effet, pour que le natel fonctionne il doit se synchroniser automatiquement avec la borne/antenne la plus proche et cela au fur et à mesure des déplacements.
        Lorsque l’on change de fournisseur personne ne pose de questions à ce propos ni ne prend la peine d’expliquer cela en détail.

  2. Vous reprenez les litanies politico-médiatique. De plus, vous avouez vous-même que cette application pourrait être inutile. Or, il est inédit d’autoriser une application sans même démontrer son potentiel effet bénéfique (je crois par exemple qu’à Singapour, l’application n’a pas été utile à endiguer l’épidémie). Par ailleurs, on peut douter que le choix de cette mesure respecte le principe de proportionnalité: (i) pour être apte à remplir l’objectif, il faudrait environ que 60% de la population télécharge l’application (certains parlent de 30 ou 40% mais 60% revient le plus souvent). Or, nous n’atteindrons jamais de tels chiffres, j’en fais le pari; (ii) on parle d’une pandémie qui ne dépasserait pas le taux de mortalité d’une grosse grippe. Chaque mort est une mort de trop, mais en fera-t-on de même avec la grippe?; (iii) les utilisateurs notifiés n’ont pas l’obligation de contacter un médecin; (iii) d’autres mesures moins liberticides ont fait leur preuve: traçage manuel, tests à grande échelle, mesures de distanciation sociale, etc. Enfin, en tant que dispositif médical, le lancement de cette application aurait dû faire l’objet d’une analyse indépendante d’un point de vue médico-éthique: l’OFSP l’a-t-il faite? Pourquoi rien n’est communiqué sur cet aspect? Seule la commission nationale d’éthique a émis une “prise de position” sur la base d’opinions d’experts travaillant largement dans les Ecoles polytechniques fédérales… Et il faudrait applaudir des deux mains et accepter de se faire tracer comme en Chine? Je n’ai aucune envie de tester le totalitarisme et refuse d’entrer dans le jeu d’une société de surveillance.

    1. Bonjour,
      Merci pour votre commentaire, je vais essayer d’y répondre.
      1. J’ai écrit que l’application pourrait être inutile, je n’ai pas dit qu’elle le sera. Vous avez certainement vu qu’avec ce nouveau coronavirus, nous apprenons chaque jour. Je préfère l’utiliser et espérer qu’elle soit utile (cette pandémie est une réalité très concrète pour de nombreux citoyens de ce pays, sont en raison de leur santé , soit des répercussions économiques).
      2. Les utilisateurs notifiés n’ont pas l’obligation de contacter un médecin. Vous avez raison, il en va de la responsabilité individuelle.
      3. je n’ai pas écrit que l’utilisation de l’App devait etre le seul moyen, il faut bien sûr continuer le traçage manuel, les tests, etc.
      4. Comparer la situation suisse avec la situation chinoise me parait exagérée.
      Vosu avez raison de vous méfier d’une société de surveillance mais le message que j’ai voulu transmettre est qu’il faut faire une balance dangers / bénéfices (potentiels). Et qu’il me paraissait stupide de ne pas installer cette app par craint que ses données ne soient utilisées tout en surfant sur les réseaux sociaux, en montrant sa carte client au supermarché (il y a aussi la plaque de voiture si on veut aller plus loin).

    2. Bonjour,
      Qu’est-ce-que la “Litanie politico-médiatique” ? Je ne trouve pas de définition claire de cette expression.
      De même je ne comprends pas le sens des chiffres exprimés qui vont de 30 à 60%, du simple au double. Peut-être pourriez-vous nous donner la ou les sources de vous affirmation. Tout cela est très imprécis sans aucune référence, un peu comme si c’était juste des opinions personnelles. Ce qui n’engagerait que vous. Pourquoi pas, sauf que beaucoup d’autres ont d’autres opinions. Parfois plus précises et plus étayées.

      1. Je peux vous donner ces liens:
        https://ojs.ub.uni-konstanz.de/srm/article/view/7726
        https://www.bdi.ox.ac.uk/news/digital-contact-tracing-can-slow-or-even-stop-coronavirus-transmission-and-ease-us-out-of-lockdown

        Je vous invite aussi à lire la prise de position de la Commission éthique nationale qui dispose ce qui suit à la page 16 : ” D’une part, les bases scientifiques sur l’efficacité réelle d’une telle approche se résument inévitablement à de maigres recherches, faute de recul”.

        D’ailleurs, ceux qui défendent l’application n’apportent pas vraiment de preuve scientifique que cela marche, contrairement à ce que vous laissez entendre.

        En fait, nous naviguons à vue.

        1. Oui nous naviguons à vue car cette pandémie est une première. Il me parait faux dans cette situation extraordinaire (dans son sens premier) de prétendre n’utiliser que des moyens éprouvés. A-t-on la preuve que de se laver ou de se désinfecter les mains au niveau de toute une population ait un impact ? A-t-on une étude sur le fait que de tousser dans son coude soit utile ?

          1. J’espère qu’en tant que médecin vous utilisez quand même des traitements éprouvés pour soigner vos malades 😉 Selon moi, il y a trop de parts d’ombre dans le développement de cette application. Et j’estime qu’en santé publique, on ne peut pas naviguer à vue. On ne peut pas se prendre pour des apprentis sorciers. Dans le développement d’un médicament, l’on fait des essais cliniques lesquels sont soumis à des exigences strictes. Pourquoi s’en soustraire ici? Mais chacun a son propre avis. Et c’est bien comme ça. Seul l’avenir nous dira qui aura eu raison.

          2. Selon moi une app n’est jamais un médicament, ni même assimilable à un médicament. J’imagine mal un médecin, après consultation, me prescrire une app .. comme traitement.
            Par contre me conseiller, par exemple, de prendre régulièrement ma température à l’aide d’un thermomètre .. oui.

        2. Merci pour les liens, pour ma part, je suis convaincu que les décisions prisent pour la Suisse et en ce qui concerne les enjeux de santé publique d’ici, sont prisent collectivement et non par un seul spécialiste, fusse -t-il le meilleurs du monde. Cela s’apparenterait trop un un système “gourou”.
          D’autre part, il est clair, que l’app est un des outils utilisés et ne règlera pas le problème à elle seule. Pour bien comprendre votre dernière phrase, que serait une preuve scientifique que cela marche .. ou que cela ne marche pas ?

          1. Comme tout essai clinique ou développement de dispositifs médicaux, on fait d’abord des essais pour démontrer que la solution fonctionne. Une étude ne suffit pas à démonter l’efficacité d’une solution: il faut des preuves empiriques. Une fois que plusieurs études démontrent l’efficacité d’une solution, on peut envisager de la déployer largement, pour autant que les normes médico-éthico-légales soient remplies. Ici, on s’est exempté de la procédure habituelle au motif de l’urgence. Or, je considère que l’urgence ne justifie pas tout. Par ailleurs, je ne considère pas que nous sommes véritablement dans une situation d’urgence: contrairement à certaines, je considère que nous ne sommes pas en guerre, que nos hôpitaux n’ont pas été débordés, que le nombre de morts n’est pas plus importants que d’habitude pour le moment, que le nombre d’infections reste plutôt faibles. A force de sacrifier l’essentiel à l’urgence, on oublie l’urgence de l’essentiel comme disant justement Edgar Morin.

  3. Vous pouvez, sur iPhone, désactiver spécifiquement votre localisation pour telle ou telle app.
    Mais ça ne répond pas à votre dernière interrogation.

  4. Un début de réponse : quelques extraits du bref essai de Bernard-Henri Lévy « Ce virus qui rend fou » (Grasset 2020)

    « J’avais, pour essayer de penser cette extraordinaire soumission mondiale à un événement dont je répète qu’il était tragique mais nullement sans précédent, mes souvenirs de René Girard et de son désir mimétique qui, lui aussi, est un virus et qui, comme tout virus, déclenche des pandémies »

    « (…) chacun sait aussi qu’il y a un doctrine hygiéniste (en gros : quand la santé devient une obsession ; quand tous les problèmes sociaux et politiques sont réduits à des infections qu’il faut traiter ; bref, quand la volonté de guérir devient le paradigme de l’action politique) et nul n’ignore que les effets de cette doctrine peuvent être effroyablement pervers. »

    « Et puis le peu de débat que suscitèrent, finalement, les projets de traçage numérique présentés, dans tout l’Occident, comme le moyen le plus sûr de vivre un déconfinement heureux.
    Recul des libertés ? mise entre les mains des compagnies, mais aussi des Etats, d’un stock de données dont nul n’ignore le mauvais usage que l’on peut en faire ? risque, plus effrayant encore, de vivre en état d’alerte et de suspicion perpétuelles (…)
    Il y a eu des mauvais esprits (Ligue des droits de l’homme, La Quadrature du Net, un peu la CNIL) pour rappeler, exemple des politiques antiterroristes à l’appui, qu’il est toujours plus facile de suspendre un liberté que de la rétablir. »

    « N’y a-t-il pas là une tendance lourde de nos sociétés, dont les signes avant-coureurs se multipliaient, et que la pandémie ne fit qu’accentuer ?
    Et se pourrait-il que l’on se trouve face à l’un des visages possibles de cette fameuse fin de l’Histoire dont on s’est tant moqué et dont Alexandre Kojève disait que le dernier mot serait l’animalisation des humains ? se pourrait-il que ce «rentrez chez vous, sauvez des vies», cet «accommodez-vous d’une vie au rabais, tricotée de fils d’absence, d’hygiène, de peur de soi-même et des autres», signifient aussi «Soyez comme vaches dans un pré ou, un jour, ce qu’à Dieu ne plaise, agneaux en batterie et promis à l’abattoir ; taisez-vous, basse-cour ! communiez dans cette animalité retrouvée, enfin végétarienne, enfin végane, enfin vétérinaire, où le loup, c’est-à-dire l’homme, s’assied enfin à côté de l’agneau» ? se pourrait-il que ce messianisme laïque qui se cherchait à tâtons, dans tant de pensées faibles, ait finalement pour résidence un ferme des animaux ?
    Je ne sais pas.
    Ce que je sais c’est que le monde d’après frappe à la porte et qu’il aura peut-être, aussi, ce visage-là. »

  5. Autre argument de ne pas avoir l’application : si un employé télécharge l’application et qu’un jour elle lui indique qu’il a été en présence d’une personne contaminée, il a le choix entre :
    – informer son patron qu’il ne peut pas aller travailler jusqu’au résultat du test, au risque de se faire reprocher de ne pas avoir pris les précautions durant son temps libre (il n’aurait pas dû aller à la plage, ou voir sa famille/ses amis, allez dans un bar ou en boîte).
    – aller travailler sans rien dire, au risque de contaminer les autres en toute connaissance de cause.

    La loi du travail ne protégeant aucunement les employés, ils ont meilleures temps de ne pas connaitre leur “état”.

    1. Oui vous avez raison mais il s’agit là d’une réflexion d’une personne pour elle-même, si elle pense aux autres on peut espérer que son attitude soit différente. Mais l’app n’est pas responsable de cela, elle est tout au plus le révélateur de ces choix qui peuvent dans certaine situations être difficiles.

  6. “Que fera-ton de mes données? C’est une préoccupation légitime. Je ne suis pas un spécialiste du sujet mais, même si Google et Apple sont liés au projet, il me semble que la Confédération et l’EPFL sont plutôt des gages de sécurité.”

    Sur les problèmes sécuritaires que soulève l’application SwissCovid, tant du point de vue technique que légal, plusieurs experts, dont le professeur Serge Vaudenay, de l’EPFL, qui a pris une part active au projet et Madame Solange Ghernaouti, spécialiste de renommée internationale en cyber-sécurité et professeure à l’UNIL, se sont déJà largement exprimés, en particulier, pour cette dernière, dans son blog du “Temps” : https://blogs.letemps.ch/solange-ghernaouti/2020/06/06/swisscovid-ou-gafamcovid/ et https://blogs.letemps.ch/solange-ghernaouti/2020/06/01/swisscovid-consentement-eclaire-et-responsabilite-politique/.

    D’autre part, un groupe de quatorze spécialistes en cryptographie, sécurité et droit des technologies, dont fait partie le professeur Vaudenay, a publié le 20 avril dernier un rapport sur les risques liés au traçage. Ce rapport est disponible sur le site de “traçage.fr” (https://risques-tracage.fr/).

    Il est pour le moins consternant de constater que ni les autorités fédérales, ni les EPF n’aient encore apporté la moindre réponse aux nombreuses questions que soulèvent ces experts. On les attend toujours avec intérêt. Selon Jean-Pierre Danthine, directeur de The Enterprise for Society Center (E4S), initiative commune de l’EPFL, de l’IMD et de l’Université de Lausanne, cité par “Le Temps” dans son article du 3 juillet dernier, “Malgré les apparences, SwissCovid fait face à une défiance massive ” (https://www.letemps.ch/economie/malgre-apparences-swisscovid-face-une-defiance-massive), la défiance envers un éventuel siphonnage de données au profit des GAFAM relèverait de la pure irrationalité: «Cette défiance existe, alors même qu’elle est irrationnelle dans le cas présent. Toute personne qui refuse d’installer SwissCovid à cause de craintes envers les géants de la tech devrait tout de suite désinstaller WhatsApp, Instagram ou encore Google Maps. Sinon, c’est de la pure irrationalité”, dit-il. Selon lui (et d’autres), les experts cités ci-dessus entreraient-ils aussi dans cette catégorie?

    A cette réserve près, je partage dans l’ensemble votre point de vue.

    1. Merci pour votre commentaire et pour les liens proposés. Les personnes que vous citez sont d’éminents connaisseurs de la cybersécurité. Moi je suis un professionnel de la santé. Je réfléchis à ce qui peut être fait pour contrôler cette pandémie et éviter que des gens tombent malades, meurent, que des travailleurs se retrouvent sans revenus, etc. Formulé autrement, la question de la sécurité de cette application est pour certains plus qu’une réflexion théorique, c’est du concret, vécu au quotidien, avec potentiellement des conséquences majeures.

      1. Merci à vous pour votre réponse. Je suis d’autant plus convaincu que la question sécuritaire liée à cette application n’est de loin pas qu’une question théorique, que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui a une longue expérience du traçage, a récemment mis en garde, sans nommer SwissCovid, contre les risques liés à de telles applications (https://www.letemps.ch/economie/prudence-applications-tracage-avertit-cicr).

        D’autre part, les auteurs du projet DP-3T, les premiers, ont mis en évidence les risques liés au traçage dans leur livre blanc (White Paper) du 25 mai dernier, aux sections consacrées à l’évaluation des risques et à la protection des données (pp. 24-39 (https://github.com/DP-3T/documents/blob/master/DP3T%20White%20Paper.pdf). Il en ressort que le principal danger ne vient pas tant de l’enregistrement de données par des tiers que l’utilisation du code source par des experts à d’autres fins que du seul traçage – y compris par des hackers, des ONG et des chercheurs académiques, qu’ils désignent par le nom de “tech-savvy users”:

        “Tech-savvy user ​ (Blackhat/Whitehat hacker, NGOs, Academic researchers, etc.)​ . ​ This user
        has access to the system via the mobile App. In addition, she can set up (BT, WiFi, and
        Mobile) antennas to eavesdrop locally. Finally, she can decompile/modify the app, and
        she has access to the backend source code.” (White Paper, p. 26).

        N’est-ce pas là que réside la véritable menace?

        1. Je suis d’accord mais la réflexion doit être plus globale: Internet, médias sociaux, carte clients, objets connectés, téléphones, caméras de surveillance, etc. Pourquoi cette réaction pour SwissCovid alors que l’on entend qu’un inquiétant silence pour les données envoyées aux GAFAM ?

          1. Tout à fait d’accord avec vous. Certains expliquent ce silence par le fait qu’elles ne concernent pas de manière directe la santé – photos de vacances, informations personnelles non-essentielles, etc., et n’ont pas un impact vital comme dans le cas de SwissCovid. Qui songerait en effet à confier son dernier bulletin de santé aux GAFAM?

            Quoi qu’il en soit, aucune application, aussi efficace soit-elle, n’apprendra aux gens à se comporter de manière responsable et civilisée. Or, comme le rappelle votre éminent confrère, le docteur Pittet, des HUG, ce n’est pas le virus qui circule, mais les gens.

      2. « Moi je suis un professionnel de la santé. Je réfléchis à ce qui peut être fait pour contrôler cette pandémie et éviter que des gens tombent malades, meurent, que des travailleurs se retrouvent sans revenus, etc. »

        Malheureusement cela ne suffit pas.

        BHL, dans son essai cité dans un précédent commentaire, mentionne un médecin allemand de la fin du XIXème siècle, Rudolph Virchow, qui disait qu’ « une épidémie est un phénomène social qui comporte quelques aspects médicaux ».

        Je pense que c’est là que réside le malaise : en tant que professionnel de la santé, vous ne pouvez pas vous contenter de ne considérer QUE les aspects médicaux ou prophylactiques sans assumer le risque « d’une rupture avec ce que toutes les sagesses du monde (…) se sont, depuis des siècles, évertuées à dire : que la vie n’est pas la vie si elle n’est que la vie … » (toujours BHL).

        « Pourquoi cette réaction pour SwissCovid alors que l’on entend qu’un inquiétant silence pour les données envoyées aux GAFAM ? »

        Parce que ces applications nous contraignent à nous laisser tracer avec tout ce que cela implique symboliquement (perte d’autonomie, choix restreints, empiètement sur la vie privée dans ce qu’elle a de plus intime sans qu’on y consente vraiment) contrairement aux réseaux sociaux classiques où les utilisateurs choisissent les données qu’ils veulent publier ou non, avec qui, et sont libres de désactiver la géolocalisation tout en continuant à utiliser certains services.

        C’est aussi votre rôle de penser au-delà de votre discipline et de vos prérogatives, de considérer toutes les implications de ces technologies.
        C’est peut-être le prix de la confiance et de la crédibilité que l’on vous accordera.
        A vous et à toutes les organisations qui sont derrière ces applications de traçage.

        Je fais partie de ceux qui pensent que ce prix n’a pas encore été payé. Loin s’en faut.

  7. Je ne l’ai pas téléchargée car il est évident pour toute personne lucide que toute cette affaire est une ruse du pouvoir pour établir la surveillance policière biométrique généralisée de toute la population. C’est un petit pas de plus, après beaucoup d’autres , vers le totalitarisme numérique. J’ai le plus profond mépris pour ceux qui croient les affirmations effrontément mensongères des promoteurs de cette application, comme quoi elle préserverait la confidentialité. Il a été prouvé par l’experte la plus compétente en Suisse (Solange ghernaouti sur ce même blog) que cette application n’est pas sûre et qu’elle est complètement transparente pour les GAFAM. On commence comme ça pour nous habituer à Big Brother en douceur, sous prétexte de lutter contre une épidémie, et dans quelques années, même si entretemps elle a été désactivée, cette application installera subrepticement un cookie dans nos iPhones qui engeistrera nos conversations, nos fréquentations, nos opinions, nos numéros de carte de crédit, nos mots de passe, notre dossier médical. Tout sera vendu aux assurances, au fisc, à la police, aux mafias. Et à la fin, dans un bienveillant souci de sécurité, et pour pallier les défauts du système, on nous pucera tous et tous nos paiements (le cash aura entretemps été interdit sous prétexte de lutte contre le blanchiment d’argent) seront effectués par cette puce, de sorte que si nous déplaisons au pouvoir nous pourrons êtres mis à mort par simple déconnection de notre puce, sans jugement par un tribunal, par une simple décision automatique prise par un algorithme d’intelligence artificielle. Vous nierez tout ça et me déclarrez paranoïaque, complotiste. Je m’en fous. Je ne ne vais quand même pas me soucier de ce que pense de moi un complice et agent volontaire de ce système de cauchemar.

    1. Paranoïaque je ne sais pas, complotiste peut-être. Je crois que l’on doit se méfier, mais il faut faire attention à savoir où mettre le curseur. Vous n’utilisez pas Internet (ou que en navigation privée), pas de médias sociaux, pas de cartes clients au supermarché, pas de plaques de voiture, vous évitez les caméras de surveillance dans la rue, pas de carte de crédit, vous payez toujours cash. C’est compliqué.

  8. Solution simple et gratuite : je n’ai pas de téléphone portable. C’est encore légal, je ne sais pas pour
    combien de temps encore. L’idée d’être télésurveillé voire télécommandé m’est désagréable. Après
    tout, l’humanité a survécu jusqu’au début des années quatre-vingt sans smartphone.

    1. Merci pour votre commentaire. Pour vous la situation est simple, pas de téléphone, pas d’application ! Quand on voit l’influence du smartphone sur nos vies, votre choix n’est peut-être pas le mauvais, je suis par contre moins séduit par votre dernière phrase (Après tout, l’humanité a survécu jusqu’au début des années quatre-vingt sans smartphone.). L’humanité a aussi longtemps survécu sans ordinateur, sans électricité, sans antibiotiques mais je suis content de les avoir (surtout les 2 derniers).

  9. Perso, j’en ai plus que marre des opinions dirigées vers la culpabilisation constante contre ceux qui ne font pas comme tous les moutons du sérail… Marre du stress engendré par la propagande journalistique comme si donner une autre opinion mettrait en péril le subventionnement… Marre de la pression sociale parce que la peur est cultivée jour après jour avec beaucoup de soins… Marre de la manipulation mentale subie depuis le début de cette histoire… Je ne téléchargerai pas cette application car, tout comme le masque, cela ne fait qu’accentuer la perte des libertés crées par une psychose savamment orchestrée…

  10. j’ai probablement eu les symptômes de cette maladie , mais tellement faibles , mais je n’ai jamais été testé, tout cela est déjà vieux , la quarantaine aussi. Le problème est que la médecine ne sait rien à propos des personnes guéries , si elles peuvent encore être contagieuses ou non . Les informations sont lacunaires !
    Dans ces conditions , une application active ou non ne sert absolument à rien , elle ne renseignera pas sur mon état de santé ni sur les éventuels contacts que j’aurai si je ne risque plus rien .
    Bref, on nage en plein brouillard .
    Vaut mieux se contenter de suivre les recommandations basiques que de s’inquiéter pour une application absurde qui devrait nous avertir d’avoir eu un contact alors même que les gens contagieux doivent subir la quarantaine , pour autant qu’ils aient enregistré le bon code !!!
    De plus, m’étant rendu en France, cette application m’a laissé un message comme quoi elle ne garantissait pas de fonctionner hors des frontières …
    On ne fait qu’ajouter de la confusion à une situation déjà compliquée et pleins de questions sans réponses …

  11. Bon, Dr Jeannot, soyez beau joueur. Vous avez perdu votre pari. Vous aviez voulu jouer les zélés, les bons élèves, rompre une lancé pour la bonne cause de Big Brother, et vous voilà conspué comme le fayot de la classe. À part Mme Turrettini, pas un seul lecteur pour vous soutenir.

    Sachez reconnaître ce petit échec personnel – pas grave, vous vous en remettrez – et comprenez que c’est un bide monumental de la part de nos autorités. Comme ça vous serez pardonné.

    En gros, c’est “méfiance! méfiance!” L’application fait un flop.

    Le phénomène est impressionant et nous incite à la réflexion.

    Sachons faire l’analyse rationnelle de cette bouderie populaire. Elle nous indique en réalité que la politique officielle n’est pas rejetée massivement, elle se heurte plutôt au scepticisme massif du public malgré une propagande insensée.

    Ca n’est pas étonnant. On nous a trop menti. On a refusé aux médecins le droit de nous soigner (chloroquine). On a trop rampé devant Big Pharma, pour ne pas écouter les vrais médecins comme le Dr Raoult. On a commis un abus de pouvoir scandaleux (suspension des libertés individuelles, proclamation de l’état d’urgence comme en cas de guerre, bref, pratiquement un coup d’état!) .

    Maintenant on a la quittance de toutes ces fautes. Le peuple dit au pouvoir: “On ne vous fait plus confiance. Allez-vous faire f…”

    Réjouissons nous que le peuple de bergers, malgré tout, se souvient encore un peu de Guillaume Tell en refusant de saluer le chapeau de Gessler.

    1. Un million de téléchargement je trouve que ce n’est pas un échec (bon, pas tous à cause de mon article mais quand même).
      Débattre, c’est important, ma 2ème source de satisfaction.
      Si cette app permet de sauver une vie, une seule, je serais déjà satisfait.
      Quand vous écrivez “On a refusé aux médecins le droit de nous soigner (chloroquine)”, alors là, pardonnez-moi mais je ris: vous vous opposez à cette application car son efficacité n’est pas prouvée et vous regrettez que les médecins m’aient pas pu prescrire de l’hydroxychloroquine. Primum non nocere.
      “Les vrais médecins comme le Dr Raoult”, on ne va pas se lancer dans un débat sans fin mais mon sentiment est que ce monsieur a provoqué par mal de tort à la recherche des traitements efficaces contre le COVID-19 en attirant tous les regards sur ses recherches.

      1. Donc le Dr Jeannot est du côté des apparatchiks qui ont interdit à mon médecin traitant de prescrire de la chloroquine.

        Il n’y a pas de quoi se vanter. En France 25’000 personnes sont mortes à cause des conflit d’intérêts des responsables, qui ne vont pas à la cheville de Raoult et ont pourtant osé le diffamer!

        25’000 victimes des conflits d’intérêts des autorités sanitaires en France!

        En 2019, il s’est vendu en France 36’000’000 de doses de Plaquenil SANS ORDONNANCE, et au délbut de l’année 2020, juste au début de la pandémie Covid, le gouvernement français AUX GAGES DE BIG PHARMA déclare ce médicament : “substance vénéneuse” et l’interdit alors qu’on en a urgemment besoin.

        Ce sertait un canular comique si ce n’était pas criminel et si 25’000 personnes n’étaient pas mortes à cause de ça.

        Pour tous ceux qui sont honnêtes intellectuellement et pas encore lobotomisés par la propagande du pouvoir aux ordres de l’industrie pharmaceutique :

        https://video.lefigaro.fr/figaro/video/hydroxychloroquine-letude-de-raoult-etait-parfaite-assure-le-pr-christian-perronne/

        https://www.youtube.com/watch?v=XRPWbVgTEcY

    2. Bonsoir Monsieur,
      En ce qui me concerne, ma position est très proche de celle du Dr Jeannot et très très éloignée de la votre. Y compris à propos du temps perdu pour la recherche de traitements efficaces contre le COVID-19 à cause des dons d’hyper-communicateur de ce monsieur.
      Portez-vous bien

  12. Qui vous a dit que je n’étais pas d’accord avec le docteur Jeannot? Si je lui ai fait part de mes réserves au sujet de SwissCovid, comme programmeur j’ai aussi pu me rendre compte de la grande qualité et du sérieux du travail considérable que représente la mise en oeuvre de cette application pour en avoir installé le code disponible sur GitHub bien avant sa distribution publique en Juin dernier.

    C’est en essayant de la compiler que, comme d’autres, j’ai vite dû me rendre compte qu’il était impossible de le faire sans recourir aux logiciels de Google et d’Apple, qui sont des programmes commerciaux. A mon avis, le problème de fond vient du type de licence adopté par les développeurs de l’application, la “Mozilla Public License” (MPL) 2.0, qui permet de combiner du code en source libre (“open source”) avec du code propriétaire (commercial). Or ce dernier n’est pas couvert par ce type de licence et autorise ainsi toutes les dérives. La polémique en cours au sujet de SwissCovid, programme conçu dans l’urgence et dans un contexte d’imprévisibilité quasi totale, tient donc en bonne partie à son contexte légal, au moins autant que technique.

    Pour le reste, toute application susceptible de ralentir ou d’accélérer le dépistage du virus ne peut qu’offrir un avantage. Pour ma part, je me f… bien de savoir que les GAFAM ou autres rapaces numériques apprennent si je suis atteint de béri-béri ou de danse de Saint-Guy. Le fisc, le Contrôle de l’Habitant, le Casier judiciaire central et ma concierge savent déjà sur moi, plus que je n’en sais moi-même.

    Non, je n’ai pas peur de Big Brother. En revanche, je crains comme la peste les inconscients qui croient pouvoir se passer d’une telle application sans même l’avoir essayée ou examinée et se croient très futés de faire claironner les trompettes d’Armageddon.

    Ne mettons donc pas tout le monde dans le même sac.

    Un dernier mot: même si l’utilité de l’application reste encore à démontrer, ceci d’autant plus que la courbe de la propagation du virus a pu être fléchie grâce au confinement et aux directives sanitaires, rien n’interdit de penser qu’elle pourrait être utile en prévision d’épidémies à venir, avec toute l’expérience acquise entre-temps. Car je doute fort que nous retrouvions un monde tout de luxe, de calme et de volupté une fois celle du COVID-19 passée. Et quand la prochaine pandémie arrivera, on aura beau jeu alors de se plaindre d’avoir négligé de se donner les moyens d’y parer.

  13. Je me disais aussi que c’était le moment de dire à la confédération ainsi qu’à des entreprises que j’affectionne particulièrement où je me trouve et à quel moment.
    Et, puisque les smartphones sont équipés de batterie si efficace, il est temps de les mettre charger 4 fois par jours.

  14. Pour les béni oui oui Dimitri, A. L. et Cie.

    On peut expliquer ce débat comme suit de manière objective et parfaitement logique:

    Il indéniable qu’existe un certain conformisme des responsables médicaux, qui par leurs activités vivent dans la proximité de l’industrie pharmaceutique. En soi cela ne devrait pas être un problème. Mais l’industrie a ses intérêts. Ces intérêts exigent notamment qu’on exclue les traitements à base de molécules anciennes qui ne rapportent rien aux labos car les brevets sont tombés dans le domaine public. Sinon, comment rentabiliser les milliards dépensés dans la recherche ?

    Par conséquent il est évident que les petits fours consommés dans des cocktails à l’invitation des labos, et même les émoluments confortables encaissés dans des commissions d’experts patronnées par l’industrie, tout cela demande un renvoi d’ascenseur le moment venu. Et cela nous explique pourquoi on a vu tant de gens émargeant au budget des grands labos monter au créneau dans les médias pour dire du mal du prof Raoult.

    Dans cette affaire on a observé un clash, dû aux circonstances dramatiques, où les intérêts des labos et donc des médecins stipendiés par eux, et du système médiatique instinctivement soumis à l’establishment, sont entrés en collision frontale avec les exigences de santé publique qui étaient qu’en priorité on aurait du soigner les gens avec le seul traitement existant, même imparfait: la chloroquine.

    Ces exigences de la santé publique se sont exprimées en plus par la voix d’une personnalité charismatique: le Prof Raoult qui n’a pas eu peur de mettre le bâton dans la fourmillière. Cela a agi comme un révélateur des conflits d’intérêts latents, qui existent toujours mais sont d’ordinaire peu apparents. Le pouvoir des laboratoires a été dévoilé, mis à nu et même mis en accusation publiquement par un homme qui est devenu une sorte de tribun du peuple: Raoult, qui avait l’opinion publique derrière lui.

    A partir delà chacun réagit avec sa position dans le système, ses intérêts, ses sentiments qui sont fonction d’ailleurs de la position et des intérêts qu’on a.

    Les médecins lié à Big Pharma, ou simplement désireux d’être bien vus, ont été pour le comité scientifique et contre Raoult. C’est le cas visiblement du Dr Jeannot qui fait du zèle pour être bien vu de l’establishment.

    Les médecins de terrain, comme mon généraliste, qui n’ont pas d’ambitions de carrière et ne fréquentent pas les cocktails des labos, ont réagi selon leur conscience et ils ont voulu avant tout soigner. Ils ont été ulcérés qu’on leur interdise de faire leur métier selon le serment d’Hippocrate.

    Les grandes revues scientifiques comme The Lancet se sont faites prendre en flagrant délit de publier une étude faussée qui a ruiné gravement leur réputation. Les essais cliniques comme Discovery, commandités pour promouvoir le Remdesivir et enfoncer le traitement Raoult, ont egalement ete démasquées. Conséquence: la confiance du public dans l’establishment médical est tombée au plus bas.

    Quant au grand public, il s’est partagé en deux camps, avec quand même, semble-t-il, une majorité silencieuse qui a le sentiment qu’on nous ment et qui penche du côté de Raoult.

    Le drame, dans tout ça, c’est qu’à cause de l’interdiction de soigner par le traitement existant, dans un pays comme la France 25’000 personnes sont mortes, qui ne devaient pas mourir.

    Et on ne parle pas des dégâts collatéraux du confinement sur l’économie: les faillites, le chômage, la dépression…

    1. Supposons que je souffre d’hypertension, à la fin de la consultation mon médecin, le mien pas le votre. me prescrit trois séance de spiritisme par semaine et cela pendant un mois.
      En a-t-il le droit ?
      Portez-vous bien

    2. Que savez-vous du milieu de la recherche? Quelles sont vos compétences et votre expérience de chercheur? Quels sont vos titres universitaires? A quelle haute école étiez-vous affilié, dans quel domaine et pendant combien de temps?

      Jusqu’ici, vous n’avez fourni pour toute évidence à l’appui de vos allégations que des exemples puisés dans la presse – exemple: votre dernier commentaire, citant l’Illustré. Désolé, mais la recherche ne se fait pas dans les salles de rédaction, encore moins dans les cocktails mondains et ses contrats ne se négocient pas sous le manteau. Dans la mesure où elle dépend de la manne publique, la recherche est d’abord une affaire d’Etat. Elle rend des comptes aux politiques. Si ceux-ci lui réduisent leur soutien financier, elle est bien obligée d’aller voir ailleurs, là où l’argent se trouve. En soi, il n’y a là rien d’anormal, ni d’illégitime. C’est d’ailleurs pour elle une nécessité, voire une question de survie. Combien de projets de recherche prometteurs et remarquables ont-ils été abandonnés, faute de soutien de la part des pouvoirs publics?

      Dans les universités d’Etat, les examens sont en règle générale ouverts au public. Encore faut-il que celui-ci s’y intéresse. C’est vrai, la recherche a son côté “maison close”, mais pas comme le public l’imagine. Comme dans les entreprises, chacun y défend son pré-carré et, chien! Elle est bien gardée, la science, croyez-en mon expérience d’ancien chercheur.

      Les coups de gueule du professeur Raoult ne sont donc pas tous injustifiés. Mais, à mon avis, ils n’ont aucune chance d’aboutir parce que, encore moins qu’ailleurs, dans ce milieu on n’aime pas les têtes qui dépassent et on s’y entend pour les faire tomber. Si vous avez assisté à une soutenance de mémoire ou de thèse, vous aurez vite constaté que le candidat, rivé et muet sur sa chaise, tremblant dans l’attente du verdict de ses jurés, n’est souvent là que pour donner prétexte à deux cons savants incrustés de se haïr avec science.

      SI vous voulez porter un jugement un tant soit peu crédible sur la recherche, à défaut de passer pour un rapporteur de ragots de Café du Commerce, commencez par vous informer aux sources appropriées. Par exemple, en France, au site “Sauvons la recherche” (“sauvonslarecherche.fr”) ou, aux Etats-Unis à la revue qui fait référence dans le domaine de l’enseignement supérieur, “The Chronicle of Higher Education”. Vous y constateriez que les travers que vous dénoncez sont encore bien pires que ce que vous pensez.

      Quant au débat actuel sur la chloroquine et son usage, mieux vaut être béni oui oui que mort, non?

  15. Dites, M. Dimitri, ma parole ! vous insinuez que je suis un charlatan.

    Qui êtes vous pour ça? Quelles sont vos qualifications en épidémiologie, et en médecine?

    Je vous rappelle que je suis la référence mondiale en matière de maladies infectieuses. Ceux qui me critiquent ne sont que des seconds couteaux.

    Alors, ne mélangeons pas les torchons et les serviettes!

    1. «Vu mon passé de sportif, si j’étais contaminé par le virus, je n’aurais pas à m’inquiéter. Je ne sentirais rien. Au pire, ce serait comme une petite grippe, un petit rhume» – Jair Bolsonaro, mars 2020

      Son test positif de ce jour, est-ce grâce à la chloroquine?

  16. Bon permettez-moi de questionner:
    Lorsque nous regardons la courbe du nombre de test effectués, nous observons que la plupart des laboratoires ne travaillent pas le week-end. Dans ce cas, pourquoi vouloir nous refiler cette application sensée nous permettre de gagner du temps en allant nous faire tester avant l’apparition des symptômes?
    Ne serai-ce pas plus sensé de maintenir l’accès au test et analyse 7/7.

    1. Bonjour,
      Excellente suggestion,
      mais pourquoi proposer exclusivement l’une ou l’autre des deux options plutôt que l’une et l’autre ?

  17. Désolé de ne pas pouvoir être d’accord avec vous car cela serait bien pratique de pouvoir résoudre les problèmes avec une “app”.

    L’approche prônée par cette application est contradictoire: l’OFSP recommande la distantiation sociale (1.5 m) ou le port du masque si cette distance ne peut pas être respectée. L’application mesure donc une situation qui ne devrait pas avoir lieu (prise de risque ou accidentelle). Ces cas devraient donc être rares et les personnes concernées devraient être suffisamment concernées pour s’en souvenir.

    L’application crée donc la confusion en faisant croire que c’est ok de se coller fréquemment les uns aux autres car grâce à SwissCovid, on vous préviendra (peut-être) en cas de contact anormal avec un personne contaminée. Pour une personne à risque, c’est déjà trop tard !

    L’outil ne détecte donc pas les risques de transmission mais vérifie l’adhérence à une règle de conduite sociale.

    Le risque de faux positifs et négatifs est donc très élevé et pourrait donner un faux
    sentiment de sécurité.

    Suite à l’introdution salutaire du port du masque dans les transports publics et les commerces, il faudrait désactiver l’application chaque fois que l’on porte un masque pour éviter les faux positifs. Sans compter les cas où l’on visite un lieu (médecin, clinique, EMS) où le port du masque est déjà obligatoire. Le CHUV vient d’ailleurs de déconseiller l’installation de l’application à son personnel.

    De plus, l’OMS vient d’admettre une possible transmission par voie aérienne et cela à des distances de plus de 2 mètres. Il semble logique que les paramètres influençant la contagion soient bien plus complexes. L’application ne peut détecter un éternuement, la quantité de postillons émise lors la parole, l’intensité de la respiration (porter une charge, discuter en fin de jogging), ni les obstacles physiques entre les protagonistes (paroi de sécurité, masque), ni si l’endroit est confiné (un ascenceur) ou ouvert (terrasse).

    De plus, tout le monde ne porte pas son smarthpone sur lui 24/7. Celui-ci reste souvent dans un sac à main ou un vestaire et peut alors se situer de manière prolongée très proche d’un autre smartphone alors que les propriétaires respectent les règles de distanciation sociales à la lettre.

    L’être humain doit rester plus intelligent que son smartphone: le bon sens et des comportements appropriés sont les atouts les plus précieux pour mettre fin à cette pandémie à condition d’être bien informés (mode de contagion, symptômes, port du masque, etc) et de ne pas remplacer son cerveau par un gadget.

  18. Bonjour,
    J’ai installé l’appli sans problème mais ma fille ne peut pas car on lui demande de payer!?! Une fenêtre s’ouvre ou il est noté : Validation nécessaire appuyez sur continuer et connectez-vous pour afficher les données de facturation.
    Ce problème est-il connu? Comment le résoudre ?
    Merci d’avance pour votre réponse

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