OMM: la vague de chaleur du Nord-Ouest américain est due au réchauffement, qui pourrait être plus grave que prévu

Je retranscris ici le communiqué de presse de l’Organisation Météorologique Mondiale, qui confirme très officiellement ce que j’écrivais la semaine passée:

OMM: La vague de chaleur record dans certaines parties des États-Unis et du Canada à la fin du mois de juin aurait été pratiquement impossible sans l’influence du changement climatique d’origine humaine, selon une analyse d’attribution rapide réalisée par une équipe internationale d’éminents climatologues. Le changement climatique, causé par les émissions de gaz à effet de serre, a rendu la vague de chaleur au moins 150 fois plus susceptible de se produire.

Les régions du nord-ouest du Pacifique des États-Unis et du Canada ont connu des températures qui ont battu des records de plusieurs degrés, y compris un nouveau record de température canadien de 49,6 °C (121,3 °F) dans le village de Lytton – bien au-dessus du précédent record national de 45 °C. C (113°F). Peu de temps après avoir établi le record, Lytton a été en grande partie détruit dans un incendie de forêt.

L’Amérique du Nord a connu son mois de juin le plus chaud jamais enregistré, selon le bulletin mensuel du Copernicus Climate Change Service mis en œuvre par le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (ECMWF).

Chaque vague de chaleur qui se produit aujourd’hui est rendue plus probable et plus intense par le changement climatique. Pour quantifier l’effet du changement climatique sur ces températures élevées, l’étude d’attribution rapide a analysé les observations et les simulations informatiques pour comparer le climat tel qu’il est aujourd’hui, après environ 1,2°C (2,2°F) de réchauffement global depuis la fin des années 1800, avec le climat du passé, en suivant des méthodes évaluées par des pairs.

Les températures extrêmes rencontrées étaient bien en dehors de la plage des températures observées dans le passé, ce qui rend difficile de quantifier exactement à quel point l’événement est rare dans le climat actuel et combien il l’aurait été sans le changement climatique d’origine humaine – mais les chercheurs ont conclu qu’il aurait été ” pratiquement impossible » sans influence humaine.

L’étude a été menée par 27 chercheurs, dont des scientifiques d’universités et d’agences météorologiques au Canada, aux États-Unis, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Suisse, en France et au Royaume-Uni, dans le cadre du groupe World Weather Attribution. Il s’agit d’une collaboration internationale qui analyse et communique l’influence possible du changement climatique sur les événements météorologiques extrêmes, tels que les tempêtes, les précipitations extrêmes, les vagues de chaleur, les vagues de froid et les sécheresses.

“Ce que nous voyons est sans précédent. Vous n’êtes pas censé battre des records de quatre ou cinq degrés Celsius (sept à neuf degrés Fahrenheit). C’est un événement tellement exceptionnel que nous ne pouvons pas exclure la possibilité que nous soyons en train de vivre des chaleurs extrêmes aujourd’hui auxquelles nous ne nous attendions qu’à des niveaux plus élevés de réchauffement climatique », a déclaré Friederike Otto, de l’Environmental Change Institute de l’Université d’Oxford.

“Alors que nous nous attendons à ce que les vagues de chaleur deviennent plus fréquentes et plus intenses, il était inattendu de voir de tels niveaux de chaleur dans cette région. Cela soulève de sérieuses questions quant à savoir si nous comprenons vraiment comment le changement climatique rend les vagues de chaleur plus chaudes et plus meurtrières”, a commenté Geert Jan van Oldenborgh de l’Institut météorologique royal des Pays-Bas.

Les chercheurs ont trouvé deux explications alternatives sur la façon dont le changement climatique a rendu la chaleur extraordinaire plus probable. Une possibilité est que, bien que le changement climatique ait rendu une vague de chaleur aussi extrême plus susceptible de se produire, cela reste un événement très inhabituel dans le climat actuel. Sécheresse préexistante et conditions de circulation atmosphérique inhabituelles, connues sous le nom de « dôme de chaleur », combinées au changement climatique pour créer des températures très élevées. Dans cette explication, sans l’influence du changement climatique, les températures maximales auraient été inférieures d’environ 2 °C (3,6 °F).

Tant que les émissions globales de gaz à effet de serre ne seront pas stoppées, les températures mondiales continueront d’augmenter et des événements comme ceux-ci deviendront plus fréquents. Par exemple, même si la hausse de la température mondiale est limitée à 2 °C (3,6 °F), ce qui pourrait se produire dès 2050, une vague de chaleur comme celle-ci se produirait environ une fois tous les 5 à 10 ans, ont constaté les scientifiques.

Une autre explication possible est que le système climatique a franchi un seuil non linéaire où une petite quantité de réchauffement global de la planète provoque désormais une augmentation des températures extrêmes plus rapide que celle observée jusqu’à présent – une possibilité à explorer dans de futures études. Cela signifierait que des vagues de chaleur record comme l’événement de la semaine dernière sont déjà plus susceptibles de se produire que ne le prévoient les modèles climatiques. Cela soulève des questions sur la capacité de la science actuelle à saisir le comportement des vagues de chaleur dans le cadre du changement climatique.

L’événement envoie un avertissement fort que des températures extrêmes, bien en dehors de la plage de température actuellement attendue, peuvent se produire à des latitudes aussi élevées que 50 ° N, une plage qui comprend tous les États-Unis, la France, certaines parties de l’Allemagne, de la Chine et du Japon. Les scientifiques avertissent que les plans d’adaptation devraient être conçus pour des températures bien au-dessus de la plage déjà observée dans un passé récent.

« Aux États-Unis, la mortalité liée à la chaleur est la première cause de mortalité liée aux conditions météorologiques, mais presque tous ces décès sont évitables. Les plans d’action contre la chaleur peuvent réduire la morbidité et la mortalité actuelles et futures liées à la chaleur en augmentant la préparation aux urgences liées à la chaleur, y compris les systèmes d’alerte précoce et d’intervention en cas de canicule, et en donnant la priorité aux modifications de notre environnement bâti afin qu’un avenir plus chaud ne soit pas mortel. – Kristie L. Ebi, Centre pour la santé et l’environnement mondial, Université de Washington.

“C’est incroyable de voir ce que nous avons réalisé en un peu plus d’une semaine, avec 27 scientifiques et experts locaux impliqués dans cette attribution rapide des instituts de recherche et des agences météorologiques. La combinaison des connaissances et des données de modèles du monde entier augmente la confiance dans les résultats de l’étude approfondie. ” – Sjoukje Philip & Sarah Kew, chargés d’études, Institut météorologique royal des Pays-Bas (KNMI).

Fin du communiqué de presse de l’organisation Météorologique Mondiale (lien): https://public.wmo.int/en/media/news/north-america-heatwave-almost-impossible-without-climate-change

L’OMM recommande donc d’adapter notre société à des températures bien supérieures à celles vécues jusqu’à présent.  Actuellement, il fait aussi exceptionnellement chaud, plus de 30°C, au Nord de l’Europe, en Scandinavie, et en Sibérie. L’Irak a aussi connu des températures record, difficilement supportables. Nous devons être rapidement prêts à affronter des vagues de chaleur de 50 degrés en Europe. Il faut des plans d’urgence pour l’année prochaine, et des bâtiments adaptés dès que possible. Cela devrait être réalisable en trois ans. 

D’autre part, le réchauffement pourrait être plus grave que prévu par le GIEC. Certaines des conséquences prévues pour 2100 se produisent déjà, telles que cette vague de chaleur, ainsi que les canicules et les immenses feux de forêt d’Australie de l’année passée.  Les glaciers fondent aussi plus vite que prévu. Le nombre de tornades s’accroît vite dans les grands orages, et les plus grands ouragans deviennent plus fréquents.  Depuis quelques années, je rapporte des événements météorologiques étonnants, inattendus, et ils sont nombreux. Ils soulignent tous le risque que le réchauffement ne soit plus rapide que prévu. Cette semaine,  l’OMM demande des études supplémentaires pour comprendre comment la Terre réagit au changement de température. Ces études sont essentielles pour notre sécurité. La réponse de la Planète pourrait être plus brutale que les prévisions actuelles ne le laissent supposer. Gardons les yeux grands ouverts! Le climat pourrait être totalement bouleversé.

 

 

 

Le CO2 atmosphérique a atteint un nouveau record de 414 ppm en juillet 2020

Effet de serre record et chaleur en juillet 2020

Le CO2 atmosphérique atteint des niveaux records, En juillet, sa concentration est montée à 414 ppm (Organisation Météorologique Mondiale rapporté par Reuters).  Cette quantité élevée de gaz carbonique dans l’atmosphère rend immédiatement la Planète plus chaude. Dès que la quantité de CO2 s’accroît, la Terre absorbe plus d’énergie solaire, et sa température augmente.  L’effet ressenti à différents endroits varie selon les conditions météorologiques, les océans absorbent une partie de la chaleur, mais, logiquement, le mois de juillet 2020 a été chaud. C’était le 2ième mois de juillet le plus chaud de l’Histoire après juillet 2019  (James E. Hansen, monthly temperature update).

Cet effet de serre record a provoqué entre autres la fonte record des glaciers alpins cette année, les vagues de chaleur totalement incroyables en Sibérie, la fonte importante des glaces Arctiques, et de grandes inondations en Afrique (Reuters, AA).

Ces événements diffèrent de plus en plus de la météo connue, et certains, notamment la vague de chaleur en Sibérie,  ne se seraient pas produits sans réchauffement climatique (Sonia Seneviratne, World Weather Attribution).

Le Sud-Ouest des Etats-Unis a subi une vague de chaleur interrompue pendant au moins 50 jours. Elle a débouché sur une immense sécheresse, de nombreux éclairs d’orages violents ont allumé d’immenses feux de forêts, qui ont obscurci le ciel de San Francisco et l’ont plongé dans une nuit enflammée, comme c’est déjà arrivé à Sydney il y a quelques mois. Des résidents de certaines villes étaient évacuées par hélicoptère, l’Oregon craignait hier une mortalité massive due aux incendies de forêt. Le Prof. Michael E. Mann ainsi qu’Al Gore imputent ces feux aux réchauffement climatique.   D’immenses incendies déclenchés par de nombreux éclairs sévissent aussi en Sibérie et Arctique.

Les récoltes sont mauvaises ou totalement détruites à plusieurs endroits de la Planète. Des dizaines de petites tornades sont apparues sur les grands lac Canadiens, 42 en un jour.  A d’autres endroits des rangées de tornades apparaissent sur la mer.  Ces trompes d’eau peuvent devenir très destructrices en touchant terre.  Ces phénomènes pourraient s’intensifier.

Si l’effet de serre augmente encore, il peut  immédiatement apporter des catastrophes plus graves, des vents destructeurs, des nuées de tornades, des vagues de chaleur mortelles. Des catastrophes nouvelles, sans précédent, pourraient se produire l’été prochain. Comme le déclarait le président du GIEC l’année passée (lien), nous ne sommes plus en sécurité. Un grave cataclysme peut nous frapper l’année prochaine ou dans deux ans. Nous devons immédiatement diminuer les émissions de carbone.

Nous devons réduire les émissions de carbone de 7,6% par année

Il faut des emplois pour le climat

La restauration des forêts capte du carbone

En Grande-Bretagne, la végétation pourrait profiter du changement climatique

Comment le changement climatique affectera-t-il la végétation?

Une équipe de scientifiques anglais a prédit les changements de végétation qui pourraient survenir au cours du réchauffement.  Ils prévoient des soudaines modifications de la biomasse végétale en Grande Bretagne, la mort de certains végétaux ou une soudaine croissance luxuriante favorisée par le climat. D’après leurs calculs, il y aura de nombreux changements brusques, des périodes où la végétation dépérira et d’autres où elle deviendra luxuriante, plus abondante qu’aujourd’hui. Leur modèle pourrait permettre de détecter ces changements l’année précédente ou celle d’avant. Il anticipe surtout la croissance accrue des végétaux.

Les plantes dominantes des écosystèmes britanniques garderaient ce rôle, mais pourraient soudainement croître beaucoup moins ou au contraire proliférer. Le réchauffement seul pourrait poser des problèmes à la végétation, mais l’augmentation de CO2 la favorisera.

https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/gcb.15144

Ce modèle calcule seulement l’effet direct du climat sur la végétation , la chaleur, la sécheresse et les pluies. Il ne prévoit pas les infestations de bostryches, l’émergence de nouvelles maladies ni les feux de forêt.  Il pourrait vraiment sous-estimer le stress imposé à la végétation.

Une montée de niveau de la mer importante pourrait diminuer la surface fertile de la Grande-Bretagne, la mer s’infiltrerait loin dans les terres. Les changements seraient alors beaucoup plus importants et plus catastrophiques que prévu.

En Grande-Bretagne, la végétation pourrait profiter du changement climatique. Cependant, selon Chris Boulton, il serait très utile d’effectuer ce type de simulations pour toute l’Europe. Les résultats pourraient être différents. Les climats méditerranéens pourraient subir une perte de la végétation.  Des nouvelles maladies  aggraveraient encore ce problème.

Finalement, je rappelle que la Grande-Bretagne, comme toute l’Europe, était naturellement couverte d’une immense forêt. La végétation y a été modifiée par l’activité humaine. Les terres ont été déboisées pour les cultures et pour l’élevage, et consomment lentement le carbone du sol produit par les anciennes forêts. La végétation pourrait naturellement être beaucoup plus importante, capter plus de carbone, former plus de sol, stabiliser le climat local et limiter la pollution.  Les forêts originelles devrait être recréés en Europe et conservées partout où c’est possible.

 

 

Article: https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/gcb.15144

En janvier, il a fait 25°C de trop en Norvège

Records de chaleur en Scandinavie et autour de la Baltique

La Norvège et la Scandinavie ont battu des records de chaleur en janvier. La Norvège a atteint des températures au dessus de 19°C. C’est du jamais vu dans ces pays où l’hiver est rude, fait de neige et de gel, et où, il y a peu, le printemps apportait peut-être 5°C et l’été atteignait à peine 19°C.

L’écosystème boréal, qui est adapté à plusieurs mois de gel interrompu, pourrait être très perturbé par ces changements. En Sibérie, les vagues de chaleur du printemps et de l’été causent des sécheresses et des feux de forêt. A certains endroits, la végétation succombe aussi à des maladies nouvelles.  Cet hiver, les cerisiers ont fleuri à Stockholm, comme ils fleurissent chez nous, les animaux en hibernation pourraient se réveiller, les insectes pourraient éclore et leur cycle annuel pourrait être bouleversé. Espérons que les arbres fruitiers produiront encore des fruits en été. Mais pour combien de temps?

Nombreuses vagues de chaleur à deux dizaines de degrés de trop

Le changement climatique est incontestable dans les régions boréales, et les changements sont énormes, avec des vagues de chaleur de plus de 20°C au dessus de la normale, qui se sont produites aussi ces dernières années.  Elles sont frappé aussi l’Alaska, la Scandinavie l’été passé, en février 2019 il faisait 21°C en Angleterre.  Ces températures sont tout à fait inhabituelles,  de nombreux épisodes de ce type se produisent ces dernières années, et s’intensifient. Ces vagues de chaleur accélèrent la fonte de la glace sur la mer Arctique, du permafrost et celle du Groenland. Elles vont donc précipiter le réchauffement et la montée du niveau de la mer.

L’hiver est chaud en Suisse aussi

Même chez nous, il a fait trop chaud au début du mois de janvier, mois qui apportait généralement des températures négatives. Il a fait chaud en décembre aussi, et certainement en été.  Il me semble d’ailleurs, que depuis deux ou trois ans, le climat a changé.  Plusieurs fois par année, nous vivons des semaines à environ dix degrés au-dessus des moyennes du vingtième siècle, au point que la moyenne annuelle pourrait bien être de plus que 2°C de réchauffement.  Il faut bien sûr faire de calculs pour toute la Planète, des moyennes sur des mesures prises à plus de cent lieux et sur toute l’année, Je me demande si c’est un effet régional ou le symptôme d’une accélération planétaire. J’allais écrire ‘profitez de cette  dernière journée froide’, mais après vérification elle est autour de +5°C, pas de -5°C, comme avant.

Le climat devient dangereux

Ces températures inhabituelles seront certainement suivies d’autres phénomènes inhabituels, inondations, vagues de chaleurs au printemps et en été, tempêtes, dont l’intensité augmentera aussi beaucoup.  Les événements météo seront nouveaux, différents de ceux que nous avons connus jusqu’à maintenant. Et si en été, les températures montaient de 25°C au dessus-de la moyenne? Cela pourrait se produire au cours de cette décennie.  Les autorités se basent souvent sur une inondation passée pour bien organiser l’évacuation lors de la suivante.  Il faut maintenant faire des modèles nouveaux, et anticiper des catastrophes de plus en plus grandes. Au niveau mondial, dans de nombreux endroits, il faut maintenant construire les abris dans lesquels les habitants seront de plus en plus souvent confinés par la suite.

Addendum: l’Est des Etats-Unis a subi un mois de janvier inhabituellement chaud, et la germination des  céréales dans les champs a commencé, ce qui pourrait provoquer une mauvaise récolte cette année (Accuweather).

Le nombre de jours chauds en Europe a triplé et augmente plus vite que prévu

L’Europe vit un réchauffement rapide. Cet été, les températures ont dépassé les 46°C.  Ce changement est certain et prompt. Une nouvelle étude a analysé les jours très chauds et très froids de chaque année. Elle établit qu’en Europe, le nombre de jours très chauds et de jours de stress de chaleur a triplé depuis 1950. Le réchauffement est observable dans la quasi-totalité de l’Europe.  Il rend les étés torrides, et les hivers doux.

Le nombre de jours d’été de chaleur extrême a augmenté depuis 1950, et les étés ont globalement été plus chauds.

L’étude a également montré que la région se réchauffait plus rapidement que les modèles climatiques ne l’ont prévu. Il semble que la température de l’Europe et des Etats-Unis augmente particulièrement vite. Les graphiques montrent que le réchauffement de l’Europe pourrait s’accélérer. 

Certaines régions ont connu des extrêmes plus élevés. Les températures des Pays-Bas, de la Belgique et de la France augmentent le plus vite, et des nouveaux records sont atteints au moins deux fois plus soudainement que prévu. 

Le changement climatique augmente le nombre de jours de chaleur extrême et diminue le nombre de jours de froid extrême en Europe, posant ainsi un risque pour les résidents au cours des prochaines décennies.

C’est vraiment un signe du changement climatique », a déclaré Ruth Lorenz, climatologue à l’École Polytechnique Fédérale de Technologie de Zurich, en Suisse, et auteur principal de la nouvelle étude.

Selon les auteurs de l’étude, les étés et les hivers européens se réchaufferont au cours des prochaines années, à mesure que le changement climatique s’accélérera, ce qui affectera les villes et les habitants non préparés à la hausse des températures. “Beaucoup de gens n’ont pas la climatisation, par exemple, et c’est donc très important”.

Je peux aussi imaginer que les mesures de températures en Europe et aux Etats-Unis soient meilleures que dans le reste du monde, surtout meilleures que dans des régions inaccessibles.  Si c’était le cas, si les conclusions de cette étude étaient étendues à toute la Terre, cela signifierait que le réchauffement global est plus rapide que prévu. Les auteurs de l’étude concluent à un réchauffement accéléré de l’Europe et des Etats-Unis.

 

Les océans changent vite, pourraient subir d’importants dommages et provoquer un réchauffement rapide ces prochaines années (IPSO). Il faut des mécanismes financiers pour sauver les océans.

Les océans sont en danger

Les experts réunis par le Programme international sur l’état des océans (International  Programme on the State of the Ocean, IPSO) constatent des nombreux changements  de grande ampleur dans les océans:

Ils observent une hausse de la température,  de  l’acidification, des invasions biologiques, des perturbations des nutriments dans l’océan, ainsi qu’une  réduction de l’oxygène. S’ils se poursuivent, plusieurs de ces changements pourraient devenir définitifs.

Graves conséquences pour l’Humanité et la Nature

Le réchauffement océanique s’accélère, augmentant jusqu’à 40 % plus vite en moyenne que ce qu’un groupe d’experts des Nations Unies estimait il y a cinq ans:
● Le réchauffement de la couche supérieure de l’océan rend les vagues plus fortes ;
● L’océan pourrait contribuer à d’importantes hausses des températures mondiales dans les années à venir ;
● Le niveau d’oxygène dans les océans diminue, et associé à des polluants, rend de très vastes zones hypoxiques ou anoxiques et mène à la formation de zones mortes dans les océans.
● La glace de l’Arctique et de l’Antarctique fond plus rapidement que ce que les scientifiques avaient anticipé, et l’élévation du niveau de la mer pourrait être plus importante.

Solutions: limiter le réchauffement, la surpêche, la pollution et valoriser les océans

Les experts ont émis plusieurs suggestions pour éviter une dégradation irrémédiable de la vie dans les océans:

Le plus important est de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, car la hausse des températures a des conséquences graves sur la vie marine.

Les experts suggèrent aussi de mettre un moratoire aux extractions minières de fonds marins qui dévastent les écosystèmes benthiques.
Ils conseillent de limiter la pêche et la pollution marine. Celle-ci provient de plastiques à usages uniques, de polluants chimiques, et d’excès d’engrais et de rejets de production animale. Ils proposent de trouver des mécanismes financiers pour la gestion de océans et d’augmenter la recherche et l’accessibilité des données. La valeur des ressources marines devrait être mieux prise en compte, les activités nocives devraient être correctement taxées. Les industries marines doivent rapidement déplacer leurs investissements dans l’innovation pour réduire la pollution.

Les experts suggèrent des fonds et des structures d’assurances au niveau mondial, des partenariats public -privé et des outils financiers, ainsi qu’une banque de la durabilité des océans.

Les océans sont essentiels pour la vie sur Terre

Nous voyons déjà des extinctions d’espèces et des morts d’écosystèmes au niveau des récifs coralliens. Les écosystèmes polaires subissent des changements météorologiques importants et sont menacés. Les effets du changement climatique se manifestent déjà globalement à grande échelle.

Les océans recouvrent la majorité de la Planète, et jouent un rôle essentiel dans le climat terrestre. Ils accumulent les 90% de la chaleur du réchauffement et pourraient la restituer, menant à un réchauffement rapide.  Les banquises sont aussi cruciales au maintien du climat terrestre et fondent rapidement. Les récifs coralliens sont déjà très endommagés par la surpêche, la pollution et par les pics de chaleurs de ces dernières années. Les poissons disparaissent à de nombreux endroits. Les océans contiennent de nombreux écosystèmes très riches, actuellement menacés, et sont une source d’alimentation importante pour l’Humanité.  Ils sont aussi une étape importante du cycle du carbone. Si les algues des océans disparaissaient, cela pourrait faire monter les températures de la Planète au-dessus des températures supportables pour l’Humanité. Il est donc très important de garder le réchauffement en dessous d’1,5°C pour éviter des changements beaucoup plus graves.

Rapport: http://www.stateoftheocean.org/wp-content/uploads/2019/07/IPSO-2019-Report-Final_web-PDF.pdf

Publication: https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/aqc.3182

 

Records de chaleur, plus de 45°C en France fin juin 2019

Cette semaine une vague de chaleur a balayé l’Europe. Elle a amené des nombreux records de chaleur et des températures supérieures à 45°C en France. Cette canicule est dangereuse pour la vie humaine. Ces chaleurs surviennent tout au début de l’été, en juin.

D’après l’Organisation Météorologique Mondiale, il est trop tôt pour attribuer cette vague de chaleur au réchauffement climatique, mais elle est tout à fait cohérente avec l’effet de serre causé par la quantité élevée de CO2 dans l’atmosphère.

Les études statistiques qui déterminent si une vague de chaleur aurait pu se produire en absence du réchauffement prennent un certain temps.  Celles qui traitent des vagues de chaleur de 2018 sont tout juste terminées.

Une étude publiée récemment a prouvé que la  vague de chaleur au Japon en juillet 2018 aurait été impossible sans réchauffement climatique. Elle paraissait alors que ce pays étouffait sous une nouvelle canicule,  très inhabituelle,  en mai 2019.

Une autre étude récente menée par des scientifiques de l’ETHZ (Martha Vogel, Sonia Seneviratne) montre que la vague de chaleur de mai-juillet 2018 qui a touché une grande partie de l’Europe simultanément, est, elle aussi, certainement due au réchauffement climatique.

Certains spécialistes des changements climatiques sont d’ores et déjà convaincus que cette canicule est inhabituelle et imputable aux émissions humaines de carbone. Jean Jauzel, l’ancien président du GIEC l’affirme clairement.

Prof. Martine Rebetez de l’UNINE déclare que l’accumulation des années chaudes, de vagues et de records de chaleur est clairement due au réchauffement climatique.

La Planète se réchauffe, alors les canicules deviennent plus fréquentes et plus fortes.

Plusieurs scientifiques estiment que le réchauffement climatique s’accélère et se produirait plus vite que les prévisions du GIEC (voir blogs précédents). Si le système Terre s’emballe, et que le réchauffement cause des émissions de carbone des écosystèmes naturels, nous pourrions bien voir des phénomènes encore plus spectaculaires et inquiétants se produire bientôt. Les températures pourraient être encore plus élevées, les saisons plus perturbées encore, et les inondations plus importantes et beaucoup plus graves. Combien de jours par année pourrons-nous sortir de la maison sans y être consignés par des catastrophes naturelles? Combien d’années ces maisons tiendront-elles? Qu’allons -nous manger? Ce sont les vraies questions à poser aujourd’hui et les décideurs doivent s’atteler à y répondre.

photo Michal Jarmoluk de Pixabay

 

 

 

Eliminons les émissions de CO2 avant 40 ans

Une nouvelle étude a tenté d’établir s’il est encore temps de sauver le monde en réduisant progressivement les émissions de carbone. Elle analyse plusieurs voies et obtient des résultats positifs.

Zéro émissions

Leurs simulations suggèrent que la solution zéro émissions, où les émissions de carbone sont interrompues immédiatement, limiterait le réchauffement à 0,9°C au maximum. Il pourrait cependant y avoir une courte étape de réchauffement brusque, due à la disparition d’aérosols. Si nous arrêtons les énergies fossiles maintenant, la température monterait vite d’environ un dixième de degré, puis redescendrait plus bas que le niveau actuel. Cela suffirait probablement à assurer un climat viable et stable à la planète Terre. Cependant, de nombreux problèmes se poseraient, tels que le chauffage des bâtiments dans les régions où les températures hivernales sont inférieures à zéro degrés.

Changement d’infrastructure

La solution changement d’infrastructure, qui signifie que les centrales existantes ne sont pas arrêtées, mais remplacées par des solutions renouvelables à la fin de leur existence permettrait d’éliminer les émissions les gaz à effet de serre en plus ou moins 40 ans. Les simulations suggèrent que dans ce cas, les températures de la Planète monteraient d’encore trois dixièmes de degré environ, puis redescendraient lentement, et que la température de la Planète ne dépasserait pas le seuil fatidique de 1,5°C. Il est donc encore temps, en utilisant les infrastructures existantes et en construisant des variantes écologiques à partir de maintenant, nous pouvons encore sauver la Planète.

Incertitudes et commentaires

Ce n’est cependant pas une certitude. Une autre étude similaire (Matthews and Zickfeld, Nature Climate Change 2012) estimait que dans le cas d’un changement d’infrastructure progressif en 40 ans, les températures continueraient à monter. Les auteurs considéraient que la végétation souffrirait de ces quelques dixièmes de réchauffement et absorberait moins de carbone.
Et il est vrai que la Nature donne réellement des signes inquiétants. A 1,5°C de réchauffement, et déjà maintenant, la plupart des récifs coralliens et de poissons tropicaux disparaissent, trois quarts d’ européens sont exposés aux inondations, une grande partie d’insectes a aussi disparu. Pour ne pas menacer les écosystèmes, le mieux serait peut-être de combiner la solution zéro carbone et changement d’infrastructure, de remplacer les centrales vieillissantes au fur et à mesure, et aussi d’arrêter ou de limiter certaines émissions tout de suite, par exemple celles de l’aviation. Nous ne pouvons pas nous permettre une augmentation incontrôlée d’émissions aériennes.

L’étude récente de Pfeiffer et al (Environ. Res. Lett 2018) estime aussi que les centrales actuellement en construction amèneraient le réchauffement au dessus de 1,5°C. Le travail de Smith et al. ne discute pas non plus les effets secondaires possibles, les feux de forêts, sécheresses et le dégel du permafrost, qui pourraient aggraver le diagnostic de la Planète et accélérer le réchauffement. Il est bien plus sûr de réduire ces émissions de carbone rapidement, ou nous devrons mettre les bouchées doubles par la suite.

Arrêter les énergies fossiles

Une autre solution, CO2 constant, limiterait les émissions et maintiendrait la quantité de CO2 dans l’atmosphère aux niveaux actuels, sans changer de technologie. Elle impliquerait une régulation d’émissions, sans remplacement généralisé d’installations productrices d’électricité.
Les simulations montrent que dans ce cas, les températures continueraient à monter plus longtemps et atteindraient des niveaux plus haut, et plus dangereux pour la Planète. Il vaut donc bien mieux quitter les énergies fossiles et passer aux énergies renouvelables, pour assurer une baisse de l’effet de serre à long terme.

Energies renouvelables pour le monde entier

Le passage mondial aux énergies renouvelables est possible, nécessaire, et en cours. Ces nouvelles technologies sont souvent développées pour les pays industrialisés, qui pourraient servir de modèle de développement futur. Le jour où chacun du milliard d’Indiens et ou de Chinois achètera une voiture. Il faudra que ce soit une voiture non polluante, sous peine de fin du monde. Notre passage rapide aux énergies renouvelables assure le développement de technologies qui seront ensuite utilisées à plus grande échelle. Il vaut encore mieux organiser nos sociétés de façon efficace, en privilégiant les transports publics et une consommation modéré.

Réductions d’émissions

Les émissions de carbone proviennent essentiellement du pétrole, du charbon et du gaz. Un changement d’énergies semble nécessaire pour limiter durablement le réchauffement.

Lors de la conférence COP21, en 2015, la Suisse, comme la plupart des pays du monde, s’est engagée à réduire ses émissions de carbone pour limiter le réchauffement à 2°C ou même 1,5°C. En effet, au-delà de ce seuil, le climat de la Planète pourrait se dégrader irréversiblement. Les mesures promises en 2015 permettent de limiter le réchauffement à +3°C.

Ces résolutions initiales devront par la suite être complétées par d’autres projets qui permettront d’atteindre les buts de l’accord de Paris. Et c’est vraiment une course contre la montre. J’espère me tromper, mais comme je l’ai discuté avant, le réchauffement pourrait s’accélérer, et des réductions d’émissions encore plus importantes pourraient être nécessaires par la suite. Plus nous tardons, plus nous courrons le risque d’ arrêts d’urgence d’entreprises polluantes, ou d’interruptions de leur fonctionnement par les catastrophes climatiques.

Les mesures proposées dans la loi CO2 nous permettraient de garder notre style de vie en remplaçant graduellement les énergies fossiles par des ressources renouvelables. Parallèlement, en voyant les récentes manifestations d’étudiants pour le climat, et les millions de signatures d’une pétition française, j’ai l’impression qu’une prise de conscience et un changement de société semblent être à l’oeuvre, et pourraient créer une société plus écologique et plus durable.

https://www.nature.com/articles/s41467-018-07999-w

https://www.letemps.ch/monde/laffaire-siecle-un-reveil-ecologiste-francais

https://www.letemps.ch/suisse/milliers-jeunes-mobilises-rues-climat

Immoraux ou suicidaires? Qui tuons-nous vraiment?

A la réunion COP24 au mois de décembre 2018, le Secrétaire Général de l’ONU Antonio Guterres a demandé la mise en oeuvre de l’accord de Paris.
Il l’a appelé notre dernière, meilleure chance d’éviter le déchaînement du réchauffement climatique et a déclaré que l’attitude contraire ne serait pas seulement immorale, mais suicidaire.

Pourquoi dit-il cela?

Le réchauffement provoque les émissions de carbone des écosystèmes naturels

Le gaz carbonique (CO2) s’accumule dans l’atmosphère et provoque l’effet de serre. Le rapport du GIEC prévoit que nos émissions d’énergies fossiles pourraient causer un réchauffement de 1,5°C dès 2030, qui exposerait les trois-quarts d’Européens aux inondations, et provoquerait des pluies et des vagues de chaleur vraiment (significativement) plus fortes qu’aujourd’hui. Cela poserait déjà des problèmes sérieux, les économistes tels que Schroders craignent des sérieuses pertes économiques si nous ne réduisons pas rapidement les émissions, mais il peut y avoir pire.

Aujourd’hui, les températures de la Planète augmentent, les sécheresses, vagues de chaleur et feux de forêts s’intensifient.

L’été 2018 a causé la sécheresse dans le Nord de la France, l’Allemagne, la Suisse. L’année la plus chaude jusqu’à aujourd’hui, l’année El Nino 2016, a provoqué une immense sécheresse en Afrique de l’Est, ainsi qu’en Australie et en Amazonie.

Actuellement, les plantes des forêts, des savanes et le sol contiennent plusieurs fois plus de carbone que l’atmosphère. Dès que le climat se dérègle, les sécheresses et le feux perturbent le cycle du carbone, les plantes poussent moins et n’absorbent pas le carbone de l’air, et lors des sécheresses, le sol aussi émet énormément de CO2. Dans des bonnes conditions, le sol est composé en grande partie de bactéries et de champignons vivants. En 2016, la chaleur record a provoqué le dégagement de gaz carbonique des sols dans l’atmosphère.

Les feux de forêts sont de plus en plus fréquents. Un nouveau type de catastrophe naturelle, les méga-feux de forêts, dévastant des grandes étendues,  est apparu récemment et va augmentant.

Les immenses feux touchent la Californie, la Sibérie, le Canada, l’Australie. Le carbone des arbres brûlés dans les incendies aboutit dans l’atmosphère et alourdit le bilan.

Cela pourrait s’aggraver, si les températures montent encore, des régions plus étendues, des écosystèmes plus variées pourraient être touchés par les sécheresses et les feux, et provoquer un dégagement de carbone. Ainsi, chaque vague de chaleur augmenterait le réchauffement des années suivantes.  Si la désertification de la Planète commence, elle dégagera du carbone, réchauffera encore la Terre, et pourrait se répandre comme une épidémie.

Selon le Climate Institute, cet effet pervers a déjà commencé et les dix prochaines années, nous pouvons nous attendre à un réchauffement rapide.

Les scientifiques ont d’abord espéré que les plantes du grand Nord pousseraient mieux à des températures plus élevées.

Malheureusement, le changement semble trop brusque et trop chaotique. Les vagues de chaleur et les sécheresses, nouvelles dans ces régions, provoquent des feux de forêts, des écosystèmes entiers souffrent de vagues de chaleur ou de maladies nouvelles.

La Nature semble réagir mal au réchauffement, les écosystèmes dépérissent et augmentent l’effet de serre.

Le permafrost pourrait amplifier le réchauffement

Le climat cache un danger plus grave. Les terres boréales sont gelées depuis des millénaires. On appelle ces terres le permafrost, ou pergélisol. Elles contiennent d’énormes quantités de carbone. Dès qu’elles dégèlent, elles émettent du CO2 et du méthane.

Au contact de l’air, le permafrost émet plutôt du gaz carbonique, par contre les parties situées sous l’eau, sous des lacs ou sous la mer de Sibérie, émettent plutôt du méthane, qui cause un effet de serre 80 fois plus important. Plusieurs scientifiques ont remarqué que le méthane s’échappe du fond de la mer de Sibérie, en champs de bulles de plus en plus étendus ou en geysers (Swerus-C3). La chercheuse Natalia Shakova, a effectué des forages dans le permafrost, et a établi qu’il dégèle plus vite et plus profondément que prévu.

Le fond de la mer de Sibérie est touché par le réchauffement des océans.

Lorsque la mer Arctique sera libre de glace, elle absorbera plus de chaleur, et le fond pourrait alors dégeler vite.

Des courants plus chauds venant de l’Atlantique pénètrent actuellement dans la mer Arctique, et pourraient précipiter le dégel. L’eau chaude favorise dangereusement la diffusion du méthane déjà présent dans les fonds marins et provoque sa formation.

Certains scientifiques, tels que Peter Wadhams, pensent que les émissions de méthane pourraient beaucoup augmenter, et aboutir à un réchauffement quasi immédiat, en quelques mois, d’1°C.  Les conséquences seraient apocalyptiques.

Le méthane du permafrost pourrait faire monter la température de la Terre de plusieurs degrés, même de dizaines de degrés.  Nous ne pouvons pas prévoir dans quelles régions de la Terre la Vie serait encore possible, et quand surviendraient les cataclysmes.

Il y a un mois environ, une nouvelle expédition russe a confirmé que les émissions de méthane augmentent (TASS).  Cette augmentation est aussi détectable dans l’atmosphère (NOAA).

Ainsi, le réchauffement climatique pourrait subir des sauts brusques, avec des très graves conséquences sur la météo et sur la production d’aliments sur Terre. La Planète deviendrait alors quasiment inhabitable. Les experts pensent que cela pourrait se produire après 2050, mais il y a énormément d’inconnues.

Pour éviter ce danger, il vaut mieux maintenir la température de la Terre à 1,5°C, comme prévu lors de la COP21, et certains suggèrent de la faire descendre à 0.5°C en 2100 (Climate Institute).

De plus en plus, il apparaît que nos activités économiques actuelles mènent à une émission de méthane du permafrost, peut-être par soudaines explosions. Un réchauffement brusque et fort s’ensuivrait, qui causerait probablement d’immenses tempêtes et l’impossibilité de cultiver les aliments sur Terre. C’est un énorme danger pour la Vie sur la Planète et nous devons y faire face. Il justifie pleinement des rapides et fortes réductions d’émissions et la reforestation à grande échelle.

Il y a plusieurs solutions ou parties de solution: une réduction suffisante d’émissions de carbone, qui pourrait exiger l’arrêt de la circulation et des usines, et/ou de la production de viande, la capture de carbone de façon naturelle, dans le sol ou les plantes, ou par des technologies nouvelles actuellement en développement. On devrait alors aussi développer des technologies de capture de méthane.

Certains experts proposent de regeler la mer Arctique en pompant de l’eau sur la surface de la glace en hiver, pour reformer une glace épaisse. Peut être peut-on trouver un moyen technique de capter le méthane, de l’éliminer sur place, ou même d’utiliser en tant que carburant?

Les solutions pour le méthane arctique devraient constituer une priorité absolue de la recherche aujourd’hui.  Pour que le méthane reste où il est, dans les sédiments, il faudrait que la mer Arctique soit couverte de glace en surface et que les températures de la Planète, et des eaux des océans, ne montent pas au point de dégeler le fond de cette mer. Les solutions technologiques, qui ne sont pas encore réalisées, pourraient se heurter à des imprévus et des surprises lors de leur réalisation. Il pourrait y avoir du méthane ailleurs..

Nous allons certainement trouver un moyen de nous en sortir. Il s’agit  de notre survie. Si nous posons le problème clairement, nous trouverons les solutions.  Nous voulons vivre. Nous devons maintenir les conditions climatiques nécessaires à la vie sur Terre, à l’agriculture et pour cela, un permafrost bien gelé. Tout projet pour la société et pour l’économie doit être établi à partir de cette base. Tous les autres plans économiques et projections de croissance sont totalement illusoires. Tout développement qui pose un risque sérieux pour notre existence doit être interdit.