La Nouvelle-Zélande est déjà confrontée au changement climatique

Les inondations

En janvier 2023 la Nouvelle-Zélande a subi des fortes pluies.  L’océan alentour était touché par une vague de chaleur marine qui a élevé sa température bien au-dessus des normales.  Un mois de pluies sans précédent a provoqué quelques inondations. Puis le 27 janvier,  la plus grande ville de Nouvelle-Zélande,  Auckland était frappée par les flots à un niveau exceptionnel dans l’histoire du pays (Guardian, Wikipédia).

En février , le Cyclone Gabrielle a porté les destructions à un niveau supérieur. Il a dévasté le Nord de la Nouvelle-Zélande et touché Vanuatu et l’Australie.

A Vanuatu, les pluies torrentielles ont déclenché des glissements de terrain, contaminé l’eau potable et détruit les champs.

En Nouvelle-Zélande, des milliers de maisons ont été inondées ou sapées, les toits des bâtiments arrachés par le vent et de nombreux glissements de terrain ont paralysé l’île Nord. Des milliers de personnes ont été évacuées, d’autres ont fui sur les toits de leurs maisons et des glissements de terrain ont détruit les routes. Les flots charriaient d’immenses troncs arrachés qui rasaient la forêt et tout le reste sur leur passage.  Un état d’urgence national a été déclaré. Le gouvernement a déclaré qu’il s’agissait d’un événement sans précédent en Nouvelle-Zélande (guardian).

Les causes climatiques

Le cyclone s’est formé au-dessus de la mer de Coral dont la température dépassait 30°C, après trois années de la Nina qui favorisent ce type de phénomènes dans cette région. Il a déversé l’équivalent de mois de pluie en un seul jour. Il s’agissait d’un événement sans précédent, de la plus grande catastrophe du siècle dans ce pays (nzherald).

Selon l’article actuel de World Weather Attribution, les études d’attribution au changement climatique ont relevé que les précipitations étaient extrêmement abondantes, et qu’elles ont touché des régions montagneuses vulnérables aux inondations. Les modèles climatiques prévoient une exacerbation des pluies intenses d’environ 30% à l’heure actuelle, ainsi qu’un accroissement futur, ce qui rend les inondations plus probables.  Cependant, les modèles n’anticipaient pas le déluge qui s’est déversé sur la région, les mesures des stations météorologiques montrent des changements plus importants que ceux prévus par les modèles (WWA). Cela pourrait alors être un phénomène exceptionnel, isolé, ou alors les conséquences du changement climatique sont plus importantes que prévu. Cette dernière explication s’est révélée vraie dans de nombreux endroits dans le monde, le GIEC et l’ONU disent que les effets sont plus graves que prévu. Si c’est le cas, ils pourraient bien s’amplifier aussi plus vite.

Selon le climatologue Kevin Trenberth, les pluies inhabituellement intenses sont dues au réchauffement de l’océan, dont la température était de 3°C au-dessus de la normale.  Des telles vagues de chaleur marines ont aussi causé les inondations du Pakistan en été 2022, ainsi que celles de Californie en janvier.  Ses travaux confirment que les températures des océans changent à cause du réchauffement global (publi). Il a aussi observé que les régions humides le deviennent plus, la pluie s’y accroît. Il souligne aussi que des précipitations de 10% plus importantes suffisent pour déborder les aménagements existants et pour causer des dégâts (Trenberth).

Dégâts et solutions

Ce cyclone a causé les destructions le plus coûteuses de l’hémisphère Sud, estimées à plus de huit milliards de dollars américains.  Bien sûr, de nombreuses maisons individuelles ont été sapées par les flots. La majorité, 70% , appartenait à des indigènes maoris. Ceux-ci ont relevé que les événements météorologiques deviennent de plus en plus cataclysmiques et qu’ils devront quitter leurs terres pour éviter de disparaître dans les tempêtes. Ils ont invoqué l’aide de l’ONU. Les Maoris estiment que leurs droits ne sont pas respectés. Ils besoin de plus de financement et de plus de liberté pour choisir de nouvelles terres et y fonder des agglomérations durables.

L’adaptation au changement climatique dans ce pays devrait inclure des cas de retraite organisée, où les communautés et les biens sujets aux aléas sont déplacés.  Elle est en retard, certains subissent déjà des catastrophes climatiques. Le leader du parti Vert Nouveau-Zélandais appelait récemment à accélérer l’adaptation, à dépasser les clivages des partis politiques pour réagir face à ces dangers qui les dépassent (lien). Le gouvernement a alloué environ trois-quarts de milliard de dollars américains dans la réparation des routes, des ponts et des écoles pour permettre au pays de reprendre les activités normales.

Récemment, la route côtière Napier -Wairoa était remise en service, trois mois après sa destruction par le Cyclone Gabrielle (lien). Mais la semaine passée, la métropole d’Auckland était de nouveau inondée, et un état d’urgence a été déclaré.

Je dirais que les Maoris ont raison. Ils ont bien compris ce que l’avenir nous réserve.  Les catastrophes se répéteront, s’amplifieront et ils ont raison de quitter les zones menacées pour des lieux plus sûrs. Les côtes des océans sont menacées partout et les vallées de montagne suisses pourraient rencontrer les mêmes problèmes.

Les canicules des dernières années ont aussi eu des graves conséquences sur les écosystèmes de Nouvelle-Zélande. Elles ont apporté des vagues de chaleur marine et fait fondre la moitié des glaces des Alpes du Sud depuis 1950. Historiquement, l’eau atteignait de telles températures une fois en quelques centaines d’années, mais maintenant ces extrêmes se sont succédés plusieurs fois en quelques années.  Les petits penguins korora ont souffert de ces changements. Ils ne peuvent pas s’alimenter dans ces conditions nouvelles et succombent à la faim, ce qui a entraîné une forte mortalité lors des années El Nina et des vagues de chaleur marine précédentes. Des millions d’éponges sur les côtes ont blanchi, ce qui signifie une très grave maladie, ou la mort de ces animaux (Victoria U).     Les températures très élevées de l’océan en 2023 pourraient bien causer plus de pertes dans ces écosystèmes.

Graves inondations en Belgique et en Allemagne en été 2021

Nous avons vécu des semaines d’orages et de pluie, accompagnés de grêle et de quelques tornades. La ville de Liège en Belgique a été inondée, des dizaines de milliers de personnes ont été évacuées, des centaines ont été bloquées par l’eau à l’étage de leur maison et libérées par des sauveteurs envoyés de toute l’Europe.   Il y a des blessés, des décès, d’énormes pertes matérielles. En Allemagne, plusieurs villages ont été inondés, et à un endroit un gros glissement de terrain a emporté plusieurs maisons.   C’est une immense catastrophe.  Là aussi, il y a des nombreux morts et actuellement on dénombre plus d’un millier de disparus.   

 Le GIEC a prévu une augmentation des pluies intenses, car le réchauffement accroît la vapeur d’eau dans l’air. La menace est généralisée, dès 2030  les trois-quarts d’Européens courant un risque d’inondation tous les cinq ans. D’autres prévisions indiquent que la moitié des maisons américaines sont menacées par les inondations, je vois aussi qu’au Canada, les 80% du territoire serait dévasté si tous les barrages cédaient.

Les inondations se multiplient vraiment rapidement dans le monde.  Les nouvelles de ce accroissement ont été rapportées par le GIEC au moins depuis 2014 ainsi que l’Organisation Météorologique Mondiale

En 2015 plusieurs capitales européennes ont subi des inondations.

En voyant les nouvelles de capitales européennes inondées, j’ai fait une petite statistique, 10 capitales européennes sur 40 avaient subi des inondations cette année et c’était une forte augmentation, de 5 fois, par rapport aux années 2000-2010.   C’est un petit nombre de valeurs , mais c’est une indication d’un changement rapide ces dernières années, depuis 2015. L’Organisation Météorologique Mondiale a aussi confirmé  que la fréquence de ces événements s’accroît vite. Cette année ne fait pas exception, l’Asie, notamment, subit des fortes inondations.

Le Népal a récemment vécu des déluges  et des glissements de terrain (Watchers) .

En en Himalash Pradesh, dans l’Himalaya indien, les pluies intenses ont fait gonfler énormément les rivières des montagnes indiennes et ont emporté des maisons  (India Today).

En Chine, des pluies torrentielles ont aussi provoqué des inondations (South China Morning Post,   SkyMedina). Ces événements sont terrifiants et causent des traumatismes durables chez les survivants.

Hands off my tags! Michael Gaida de Pixabay

Je vois  aussi sur Facebook que chaque jour, depuis environ cinq ans, une ville des Etats-Unis subit une petite inondation.  C’est un phénomène quasiment constant maintenant.

Cette année apporte des événements climatiques vraiment exceptionnels. La Suisse a été frappée par des forts orages depuis quelques semaines, simultanément l’Ouest des Etats- Unis a vécu des chaleurs totalement exceptionnelles. 

L’expert Stefan Rahmstorf du Potsdam Climate Institute discutait récemment les pluies actuelles, selon lui la persistance des pluies sur l’Europe était due au changement de vent, dû  lui-même au réchauffement de l’Arctique (Rahmstorf Scilogs).

Cela a déjà été annoncé depuis des années  par Jennifer Fisher dans plusieurs de ces travaux (vidéo didactique).

Cet hiver, certains ont déclaré que les neiges abondantes pouvaient aussi être dues au réchauffement de l’Arctique,. La glace sur la mer Arctique fond de plus en plus, et la surface ouverte permet plus d’évaporation, l’eau de la mer Arctique formerait donc les chutes de neige chez nous. Je me demande si ce facteur pourrait influencer les précipitations en été. 

Info Météo déclare que les précipitations sont dues à un phénomène de goutte froide sur les Alpes et à une évaporation d’eau accrue de la Méditerranée et de la Baltique. Les deux mers sont, cette année, plus chaudes de quelques degrés par rapport à un passé connu.  Un autre article rapportait que les précipitations en Europe intenses sont typiques en hiver et surprenantes en été (DW).

Ces pluies dépassent-elles les prévisions? Et qu’en sera-t-il à l’avenir?

 Une étude publiée au début de ce mois prévoit une augmentation des pluies intenses et d’orages stationnaires sur l’Europe pour la fin du siècle, mais nous ne sommes pas encore en 2100 (étude).  

Selon le Guardian et BBC, certains experts sont choqués et surpris  par l’ampleur des événements (Guardian  BBC Common Dreams).

Il semblerait qu’ils n’aient pas calculé tous les événements extrêmes qui accompagneraient le réchauffement. Ils aimeraient développer beaucoup plus ces travaux, et demandent  des super-ordinateurs adaptés et un centre de l’ampleur du CERN.

Voilà pour la version officielle. Il y a encore petite chose qui me trotte dans la tête.

J’ai entendu un paléogéologue dans une conférence déclarer que la Sibérie porte les traces d’immenses deltas anciens, les précipitations et le cycle hydrologique étaient peut-être beaucoup plus importants avant, dans les époques préhistoriques où il faisait vraiment plus chaud sur Terre. Il estimait même que les fouilles ne donnent pas d’informations sur la surface des terres au-delà d’une certaine période chaude car à l’époque, les roches ont pu être totalement décapées par d’immenses torrents d’eau. Il considérait que le cycle hydrologique, ou en tout cas les précipitations, étaient probablement beaucoup plus intenses (Benton). Bien sûr, dans ce passé lointain, les conditions sur Terre étaient complètement différentes du présent, et il est difficile de dire comment si elles sont comparables.

Pour en revenir aux faits, une augmentation des inondations est prévue, et elle se produit très vite. Il faut creuser des véritables lits de rivières pour évacuer les précipitations du Futur proche.

Blog inondations octobre 2020: https://blogs.letemps.ch/dorota-retelska/2020/10/07/habitez-vous-en-bord-de-riviere-prevoyez-des-evacuations/

Développons intelligemment les lignes de chemin de fer

Le train est un moyen de transport rapide, confortable et écologique. Cependant, les inondations et les glissements de terrain s’aggravent à mesure que le réchauffement progresse. Elles menacent aussi les infrastructures ferroviaires.  La Chine est particulièrement frappée par des nombreux événements climatiques extrêmes (blog1, blog2), qui touchent aussi les voies de chemin de fer.  Au cours des trente-cinq récentes années, entre 1981 et 2016,  près de mille catastrophes ont interrompu le traffic ferroviaire.  Elles étaient causées par les pluies intenses, et en particulier par des débris emportés par la pluie.  D’autres perturbations ont été provoquées par les inondations de voies, et les glissements de terrain.

Une étude chinoise prévoit que ces interruptions se multiplieront à mesure que le réchauffement climatique aggravera les pluies extrêmes.   La proportion de l’infrastructure ferroviaire très exposée aux catastrophes passerait de 1,1% actuellement à 12% autour de 4°C de réchauffement planétaire.  C’est un réel problème dans les montagnes et en bord de rivière.  Mais ces prévisions suggèrent aussi que l’essentiel des lignes supporterait même ces conditions extrêmes. Des températures aussi élevées causeraient de nombreuses et impressionnantes catastrophes et les nombreuses initiatives climatiques en cours partout dans le monde nous éviteront probablement une telle évolution.

Image par Hans Braxmeier de Pixabay

Le réchauffement climatique accroît cependant déjà les interruptions et les dommages causés à certaines lignes  ferroviaires exposées.  Il faut en être conscients. Certains tracés devront probablement être transformés ou abandonnés. Cependant, en général, les lignes les plus importantes ne suivent pas de chemins tortueux en montagne, et elles ne devraient pas être affectées.

Le train reste le moyen de transport écologique de choix. Il nous permettra d’éviter les immenses catastrophes qui détruiraient nos villes et nos récoltes. Il est très pratique et confortable, le trajet Genève – Paris est plus simple en train qu’en avion. Je suis ravie de voir les retour des trains de nuit, il est essentiel de préserver et de subventionner les moyens de transport durables.

Le chien de fer innove aussi. Les prototypes actuels à suspension magnétique se déplacent à 600 ou 800 km/h. Il faudrait bien sûr vérifier l’innocuité du magnétisme fort pour les passagers et le personnel, mais il est possible qu’à l’avenir, les trajets deviennent extrêmement rapides, et nous permettent de rejoindre toutes les villes d’Europe en une heure ou deux.  Un train souterrain fulgurant pourrait bientôt traverser le Pacifique.

Image par Armin Forster de Pixabay

Face à l’avenir climatique, je suggère d’abandonner quelques petites lignes de chemin de fer les plus exposées et de les remplacer par des bus. Les dommages seront probablement répétitifs. Les lignes importantes devraient par contre être développées, et  sécurisées en cas de besoin. Elles pourraient être suspendues par sécurité les jours de plus fortes pluies.

Heureusement, la prévision des glissements de terrain progresse aussi, le modèle SSAFE permet d’alerter sur les risques des mois ou des années  à l’avance.  Il serait judicieux de calculer la stabilité du terrain en cas de pluies et de neiges beaucoup plus importantes que les mesures actuelles. Des nouveaux records tombent tous les jours et une aggravation est prévue. Il vaut mieux y être préparés.

Article sur les risques encourus par les chemins de fer chinois.

Image de couverture par WikiImages de Pixabay

 

 

 

 

 

 

Biden lance un plan pour l’emploi et sécuriser les infrastructures contre le réchauffement. Le fera-t-il bien?

Biden face à la réalité climatique

Le président américain lance un grand plan pour l’emploi à hauteur de 2,3 billions de dollars. Ces investissements sont destinés au renforcement des infrastructures face au réchauffement. Ils déclarent que « chaque dollar dépensé pour la reconstruction des autoroutes, des aéroports, des systèmes d’eau etc sera utilisé ” prévenir, réduire et résister aux impacts de la crise climatique. “

Le nouveau président américain semble faire face à la réalité. Il serait très intéressant de savoir quelles mesures ont été prévues pour que les infrastructures résistent au changement climatique. Elles doivent être adaptées à l’urgence climatique.

Le changement climatique provoquera probablement des inondations croissantes, des ouragans plus forts  des glissements de terrain, des vagues de chaleur, des feux de forêt et la montée du niveau de la mer (GIEC).

Des vents plus forts, et des grands orages, s’étendant sur plusieurs pays semblent aussi se produire depuis quelques années. Ils pourraient apporter des grosses grêles, de tornades et des foudres très nombreuses ou intenses.

Inondations

De nombreux dégâts se produisent déjà: Le nombre et la gravité des inondations augmentent. Elles inondent les sous-sols, détruisent les possessions dans les appartements et les stocks dans les entrepôts. Ce danger est très répandu, un rapport américain estimait que la moitié des bâtiments des Etats -Unis sont en danger d’inondation.  La petite catastrophe de Lausanne de 2018, a déjà causé des dommages coûteux dans de nombreux sous-sols. En 2020, la Chine a été touchée par d’immenses inondations, qui ont couvert des villes entières.  Elles sapent et emportent des bâtiments entiers. Plus d’un million de personnes ont été évacuées, et un nombre comparable a été employé dans l’aide aux victimes.  Le danger d’inondation a été relativement bien annoncé par le GIEC, même si les précipitations sont parfois plus intenses que prévu. La fonte de la glace Arctique et le dérèglement du courant-jet pourraient créer des perturbations atmosphériques supplémentaires, et amener des fortes précipitations dans l’hémisphère Nord. 

Glissements de terrain

Des glissements de terrain inhabituels se produisent suite au dégel du permafrost boréal et de montagne. Les chutes de pierre dans le Massif du Mont-Blanc se sont surtout produit depuis 1990, et augmentent ces dernières années, dues au réchauffement (Lien preventionweb).  Les pluies intenses en provoquent aussi, les feux de forêt déstabilisent les pentes de montagne. D’autres glissements de terrain se produisent en bord de mer à cause de la montée du niveau de la mer  et en bord de rivière en crue, après des fortes pluies. En Californie, le Highway 1 est très vulnérable et a déjà subi des nombreux glissements de terrain (lien) , notamment après une grande tempête

Parfois, les glissements affectent des grandes étendues, quand un éboulement bloque une rivière. Après des pluies intenses en 2019, un tiers de la Colombie avait été coupé du monde par des glissements de terrain sur les routes (lien). 

Des glissements de terrain importants se sont produits récemment en Nouvelle Zélande, au Canada, en Turquie, en Equateur,

au Pérou , en Chine au Séchouan, à Hubei, ou à Chongking. Ils augmenteront probablement de concert avec les précipitations intenses. 

Orages plus importants et destructeurs

Les orages semblent plus grands et plus forts, les nuages s’étendent plus haut , l’humidité atmosphérique augmente, les courants polaires humides se heurtent à de l’air très chaud et pourraient des intempéries plus violentes.

Des grêles avec des projectiles de glace de près de 20 centimètres se sont produits récemment à plusieurs endroits des Etats -Unis (Oklahoma, Texas). Ces dernières années, les grêlons géants  ont tué en 2019 en Chalcidique, Grèce. Ils ont détruit des voitures et percé des toits en Italie, en Australie.  Un article rapportait que les fortes grêles avaient détruits quasiment tous les toits.  Un autre discute les événements de grêle géante en Europe.

Ces orages s’accompagnent parfois de tornades et de foudre. Des records du nombre d’éclairs ont été atteint ces dernières années, des foudres beaucoup plus fortes pourraient aussi se produire (blog, Reuters).  La Suisse est assez exposée à la foudre, et relativement moins au vent. 


Vent


Des vents étrangement forts se sont produits ces dernières années. Les statistiques sur la vitesse du vent semblent difficiles à faire. Cependant, jai l’impression que le nombre d’arbres cassés par les vents s’accroit.

Les jeux olympiques de Corée avaient été perturbés par des vents étonnants (lien).

En 2020, un vent fort a balayé  l’état de l’Iowa et a provoqué des dommages très étendu, a privé d’électricité et coupé du monde de nombreuses villes, qui ont été livrées à elles-mêmes dans une chaleur intense (mon blog). 

Le mois passé, en avril 2021 des vents violents ont ravagé au moins la Russie, le Brésil et la Chine. J’ai remarqué dans les vidéos que les toits des immeubles sont arrachés en entier, s’envolent en plaques immenses de dizaines de mètres. Les  arbres cassent, les tempêtes plient les grues de chantier , de nombreux poteaux sont arrachés, tout objet non fixé s’envole et peut causer des dommages, les trampolines en particulier volent très bien. 

L’article phys.org en lien cite plusieurs chercheurs en génie civil sur ce sujet. Ils confirment que l’infrastructure devra être adaptée à une gamme plus large de conditions climatiques.

Le professeur génie civil Baker de Stanford estime que les agences concernées devraient exiger que les projets d’infrastructure soient conçus en tenant compte des risques futurs liés au changement climatique. Le rétablissement de la norme fédérale de gestion des risques d’inondation de l’ère Obama serait un bon pas dans cette direction. Les entités privées devraient également être tenues d’évaluer et de déclarer leurs risques liés à l’exposition aux impacts du changement climatique – une transparence accrue sur ces risques profiterait à tous les décideurs.

Le professeur Billington de Stanford a déclaré que récemment des liens solides ont été trouvés entre les caractéristiques de conception de l’environnement bâti et les politiques de logement historiques qui peuvent être directement responsables de l’exposition disproportionnée des populations mal desservies aux événements de chaleur actuels. La lutte contre les effets des îlots de chaleur urbains en accordant une attention à la fois aux infrastructures bâties et naturelles dans les villes peut aider à remédier à ces inégalités.

 Une meilleure politique de construction pourrait limiter les vagues de chaleur en ville et dans les appartements. 

Solutions

Personnellement, au vu des événements catastrophiques dont j’ai connaissance et que je tente de porter à la connaissance du public, j’estime que: 

– L’aggravation de tous ces phénomènes, inondations, vents, foudres, tornades, glissements de terrain ainsi que des vagues de chaleur devrait être bien calculée pour chaque degré de réchauffement. 

– Il faut des toits résistants, et peut-être des volets obligatoires pour protéger les fenêtres. Les panneaux publicitaires doivent disparaître, les feux de circulation et les poteaux de l’électricité sont aussi fragiles.  Des arbres cassent aussi, ils devraient parfois être taillés ou remplacés par d’autres espèces.

– Il faut aussi estimer la probabilité que la maison entière s’écroule en cas de glissement de terrain, de violente inondation ou de tornade pour tout bâtiment existant et prévu.  Ces bâtiments ne doivent pas être construits.

– Les bords de mer et les zones proches des embouchures des rivières sont très exposées, et les nouvelles données sur la fonte des glaciers Antarctiques signifient que la montée du niveau de la mer atteindra, lentement et progressivement plusieurs mètres. A d’autres endroits,  les risques d’inondation pourraient être réduits en creusant des grands canaux, des vrais lits de rivières, pour évacuer l’excès de pluie. 

– J’espère qu’ils mettront en place des mesures pour sauver les forêts, essentielles pour le climat et la biodiversité.   Les forêts protègent contre les petits glissements de terrain, et conduisent l’eau de pluie en profondeur.  Il faudrait voir si les pentes de montagne pourraient aussi être drainées ou si les précipitations pourraient être dirigées dans des canaux. 

Si l’estimation des dégâts climatiques futurs à l‘infrastructure est faite correctement, elle sera énorme, tous les bâtiments sont à risque. Il faut peut-être sécuriser surtout l’infrastructure essentielle, créer des abris et transformer les hôpitaux en bunkers amphibies.

Et si on prend en compte tous les coûts, il deviendra clair qu’il sera moins cher, de réduire fortement les activités économiques que de transformer les centres commerciaux en bunker d’autant plus que nous vivrions en bouleversement climatique perpétuel.  De plus, il existe de sérieux risques d’aggravation rapide du changement climatique,  par exemple quand les températures battront des nouveaux records lors de la prochaine année El Nino. 

 

 

Le Kerala est inondé pour la deuxième fois et le sera encore

Le Kerala est un état prospère du Sud de l’Inde. Au bord de l’océan Indien,  des canaux paresseux serpentent dans la végétation tropicale. Plus loin, des collines luxuriantes abritent des forêts ou des plantations de thé. Cette région ressemble à un paradis fertile où la nourriture pousse miraculeusement. Pour combien de temps?

En août, des précipitations extrêmes ont causé des inondations dans plusieurs états indiens. Les rivières ont débordé et des nombreux glissements de terrain se sont produits. Dans le Kerala, une centaine de personnes ont perdu la vie, des dizaines de milliers ont été évacuées.

L’Inde a subi des grosses chaleurs cette année, et la mousson tardait à venir.  Lorsqu’elle est arrivée, elle a apporté 45,3 cm de pluie, cinq fois plus que la normale. Les rivières ont débordé, inondant des villages. Des routes ont été coupées, des maisons se sont effondrées sur leurs habitants, de nombreuses personnes ont été évacuées de maisons inondées, accrochées à des câbles d’escalade, par hélicoptère ou bateau. Les bidonvilles au bord des rivières sont particulièrement à la merci des inondations, mais la région y est exposée.

Les précipitations ont provoqué plus de trois mille glissements de terrain dans la chaîne des Western Ghats. La terre rouge des collines s’est écoulée sur les routes et les habitations. Il semble que l’aménagement du territoire influence aussi les glissements de terrain. Des constructions nouvelles,  qui déstabilisent ou alourdissent le terrain, ont été particulièrement touchées. La forêt pourrait protéger et renforcer les pentes des collines contre les petits glissements de terrain.

Un scientifique qui étudie la météo de ces montagnes estime que le réchauffement climatique va accroître les pluies sur les Western Ghats, chaîne de montagne qui traverse les Etats du Kerala et du Maharashtra (AGU100). Ces Etats ont déjà été durement touchés cette année.

Les inondations de l’année passée ont causé cinquante et un morts. Elles ont été un choc pour les survivants, des milliers de personnes ont consulté des médecins pour des problèmes de dépression ou d’anxiété dus à ces catastrophes, où leur maison s’est soudainement écroulée sur leur famille dans un glissement de terrain, ou qui les ont forcés à lutter contre la noyade pendant des heures ou des jours. Des milliers de personnes ont été confrontées à l’alternative de se jeter dans l’eau pour sauver une vie, et à leur impuissance face à l’immensité des flots.
Des milliers de personnes sont déjà traumatisées. Réalisent-elles déjà que les inondations vont s’accroître, des plus en dangereuses au fil des années?

Cette année, ces déluges se sont reproduits et vont s’aggraver. Les pluies intenses augmentent, et le niveau de la mer monte. Les scientifiques prévoient que le réchauffement apportera des chaleurs dangereuses et des inondations plus grandes.  Dans la deuxième moitié du siècle, l’océan deviendra un immense danger pour ces populations. Les habitants du Kerala devraient progressivement quitter le bord de mer, et se réfugier dans les collines, mais ces collines subissent actuellement des milliers de glissements de terrain. Alors où aller? Voici la question qui se posera de plus en plus au 21ième siècle à des innombrables réfugiées climatiques.