Le GIEC finalise un nouveau rapport. Ils ont apparemment décidé de débattre sans se séparer jusqu’à atteindre un accord. Ce procédé rappelle le conclave, qui élit le pape, à croire qu’ils attendaient une intervention divine.
Dans la conférence de presse, il fut répété plusieurs fois qu’une action rapide peut encore limiter les températures à 1,5°C en moyenne décennale.
Les réductions d’émissions auront un effet certain sur le climat dès 2030-2040. Hier, je citais Yale Climate connection. Ils rappelaient que des événements autrefois attendus tous les mille ans se produiront maintenant tous les 20 ans. Il s’agit de vagues de chaleur extrêmes, des cinq inondations millénales qui ont touché les Etats-Unis cet été, de l’inondation de 90% de la surface de l’Iran, des immenses feux de forêt d’Australie péniblement arrêtés aux portes de Sydney, ou du plus grave ouragan de l’histoire. Nous savons déjà que ces événements s’aggraveront, nous verrons donc par exemple ces canicules ou ces déluges chaque décennie. Une action rapide les limitera cependant, dans le cas d’émissions incontrôlées les vagues de chaleur seraient plus fortes, plus fréquentes et plus longues, par exemple trois mois à 50°C tous les deux-trois ans, avec des extrêmes plus élevées, mortelles pour l’humain, mèneraient à la désertification progressive de l’Europe. les tempêtes et les inondations pourraient détruire nos villes, les eaux s’étendraient sur des grandes surfaces, monteraient à plusieurs mètres, des torrents tumultueux s’attaqueraient aux bâtiments. Ces catastrophes seraient extrêmement graves. L’action climatique rapide est très importante pour notre sécurité ici, en Europe, en 2050. Je précise que mes chiffres sont des exemples imprécis et que le GIEC fait un travail important pour fournir des valeurs correctes.
Le résumé du rapport du GIEC est accessible sur leur site internet (lien). Je résume ici les conclusions principales (lien):
A1: Le réchauffement est causé par l’Homme, a déjà atteint 1,1°C, et est dû à des émissions de carbone humaines inégales de diverses sources.
A2: Le changement climatique influence de nombreux événements extrêmes, avec des nombreuses conséquences et des pertes et dommages partout dans le monde.
A3: L’Adaptation progresse dans le monde. Elle est encore insuffisante, et les flux financiers manquent surtout dans les pays en voie de développement.
B1 – B2: Les émissions de carbone mèneront le réchauffement au-dessus de 1.5°C. Chaque augmentation de température intensifiera plusieurs risques et impacts négatifs (degré de confiance très élevé). Les réductions d’émissions ralentiraient le réchauffement dans environ vingt ans.
B3: Un réchauffement plus élevé augmente de risque de conséquences abruptes et/ou irréversibles.
B4: L’adaptation est encore possible mais deviendra plus difficile par la suite.
B5: Les réductions d’émissions au cours de cette décennie détermineront si les températures pourront être limitées à 1.5°C ou 2°C.
B6: Des réductions d’émissions rapides, profondes et immédiates sont nécessaires pour limiter le réchauffement à 1,5°C mais aussi à 2°C.
B7: Si nous dépassons le 1,5°C, les températures pourraient être limitées par le CDR (capture de carbone).
C1: Nous devons absolument agir vite.
C2: Une action rapide réduirait les pertes et dommages pour les humains et les écosystèmes (very high confidence) et apporterait de nombreux bénéfices pour la qualité de l’air et la santé.
C3: Des transitions rapides dans tous les secteurs sont nécessaires et possibles, les solutions existent.
C4: L’action climatique est essentielle pour le développement durable.
C5: L’équité, la justice sociale, la justice climatique etc peuvent permettre l’adaptation, la mitigation et le développement durable. La consommation polluante peut être réduite avec des apports de bien-être.
C6: L’action politique, par des lois, les règlements etc permettra une action climatique efficace.
C7: La finance, la technologie et la coopération internationale sont essentielles pour l’action climatique.