La péninsule ibérique subit une sécheresse extrême causée par nos émissions de CO2

Sécheresse et feux en Espagne et au Portugal

Le Portugal fait face à une vague de chaleur, avec des températures dans certaines régions qui devraient grimper jusqu’à 43°C (109 F) ce week-end alors qu’une grave sécheresse frappe le pays. Environ un tiers du pays est confronté à un risque extrême d’incendies de forêt (phys.org).

Les températures élevées devraient durer au moins une semaine. Des “nuits tropicales”, où températures restent au-dessus de 20°C (68 F) après le coucher du soleil, sont probables.

La vague de chaleur survient alors qu’une grande partie du Portugal subit une sécheresse. Fin juin, 96 % du pays était classé comme étant en sécheresse « extrême » ou « sévère », les deux catégories les plus élevées.

Juin a également été très sec en Espagne, qui est le voisin du Portugal sur la péninsule ibérique, avec des précipitations à environ la moitié de la moyenne sur 30 ans et des réservoirs à 45 % de leur capacité. La sécheresse en Espagne réduit le débit des fleuves qui coulent vers le Portugal  ce qui aggrave les difficultés de ce pays.

L’Espagne a vécu des mois de sécheresse et de feux. La canicule due au réchauffement climatique permet aux feux de se répandre rapidement. Il y a peu plu en hiver. Une partie du territoire est en état de sécheresse extrême,  la région du Guadalquivir en sécheresse prolongée. En Almeria, les deux ou trois années passées ont été sèches, les pluies s’y réduisent.  Cette région pratiquait l’agriculture intensive sous serre, exportait énormément de fruits et légumes, et doit maintenant revoir son modèle agricole. L’eau des usines de dessalage sera probablement rationnée, et les cultures de céréales destinés à l’alimentation du bétail succombent à la sécheresse. La moitié des fermes espagnoles est concernée. Les producteurs d’olives, de noix, de céréales et de vigne, qui dépendent des précipitations, pourraient perdre jusqu’é 80% de leur récoltes (Euronews).

Le réchauffement cause les sécheresses

Les scientifiques ont observé ces changements en Espagne et au Portugal depuis des années. Futura Sciences et Taketonews rapportent une nouvelle étude qui établit que l’anhydrie touchant l’Espagne et le Portugal est la plus grave depuis mille ans. Les scientifiques ont maintenant compris cette évolution.  Le réchauffement climatique se répercute sur l’anti-cyclone des Acores, qui s’élargit. Il s’étendra probablement encore à mesure que le CO2 atmosphérique augmente. Ce changement réduit les pluies hivernales, particulièrement importantes pour l’agriculture de la péninsule ibérique. et se réduiront encore. La sécheresse s’y installera donc. L’Espagne investit dans l’amélioration de l’irrigation.

L’Organisation Météorologique Mondiale a déclaré que les chaleurs qui commencent tôt, au printemps, et les canicules prolongées sont dues au changement climatique.

L’Italie a récemment subi une longue vague de chaleur et connaît sa pire sécheresse en 70 ans. La vallée du Pô a subi une vague de chaleur précoce. Un tiers de la production agricole italienne est menacé.  Le niveau du Pô, du Tibre, et du Lago Maggiore est inhabituellement bas. La ville de Vérone rationne l’eau potable, et la production d’énergie hydroélectrique du pays a baissé.

En France, le niveau d’eau est extrêmement bas dans certains cours d’eau et des mesures de rationnement ont été mises en place en Dordogne. Le niveau du Rhin est aussi si bas qu’il rendra difficile les transports de charbon (lien).

Alors que le temps extrêmement sec frappe les pays méditerranéens, l’exécutif de l’Union Européenne a déclaré jeudi que le continent faisait face à l’une de ses années les plus difficiles en ce qui concerne les catastrophes naturelles telles que les sécheresses et les incendies de forêt en raison du changement climatique croissant.

Addendum le 11 juillet: Feux dans le Gard  Feux au Portugal

 

 

Les incendies des forêts tropicales sont criminels. Nous pouvons encore les sauver.

Une lettre ouverte de plusieurs chercheurs publiée dans le journal Science cette semaine attire l’attention sur la disparition rapide de la  forêt de Chiquitano en Bolivie. Celle-ci s’étend vers l’Est de Santa Cruz, jouit d’un climat assez sec, et abrite une flore et un faune variées.

Elle est consumée par des incendies qui embrasent essentiellement sa lisière, mitée par la déforestation. De nombreuses preuves indiquent que ces incendies sont causés par l’Homme.  Le gouvernement bolivien actuel de Morales désire étendre la surface consacrée à l’agriculture, et la production des biofuels et légalise la déforestation. A ce rythme, la Bolivie pourrait perdre ses forêts vers la moitié du siècle, ce qui compromettrait le climat, le cycle hydrique, et l’agriculture du pays. Des chercheurs de plusieurs universités appellent à protéger la forêt et les écosystèmes et à privilégier l’agriculture durable.

Ailleurs aussi, les feux de forêts sont le fait de l’Homme. En Indonésie, d’immenses incendies sont provoqués par la déforestation pour la création de plantations d’huile de palme, en Amazonie ils coïncident avec la prise du pouvoir par Jaïr Bolsonaro, qui veut clairement privilégier le développement économique au dépens de la forêt. Les brasiers se multiplient, le fonctionnaire chargé de la protection des Indiens a été assassiné, l’Amazonie et ses habitants semblent très menacés.

La jeune Vanessa Nakate qui manifeste pour la sauvegarde de la forêt du Congo en Afrique, une des plus grandes du monde, communique que celle-ci est aussi la proie d’incendies d’origine humaine. En RDC, la déforestation a doublé au cours des cinq dernières années (Climate Focus, rapporté par le Guardian). Ce pays est déjà frappé par le réchauffement climatique et subit justement de graves et mortelles inondations.

 Si les feux de forêt sont allumés par l’Homme, ils ne sont pas une fatalité. Nous pouvons cesser demain.  Ils pourraient être arrêtés par une politique efficace, par des lois adéquates ou des encouragements financiers. Les forêts pourraient même être étendues par la reforestation des zones défrichées récemment et succombant ainsi rapidement à l’aridité.

Les forêts captent le gaz carbonique, adoucissent le climat local, abritent une incomparable biodiversité, attirent les pluies, et protègent les sols. Sans elles, le sol s’appauvrit rapidement, le dégagement de CO2 et le réchauffement pourraient s’accroître. Aujourd’hui, nous en avons besoin pour sauver l’Humanité. Nous pouvons le faire.

L’Amazonie en feu: danger pour le Brésil et toute la Terre

Feux en Amazonie causés par le défrichage

L’Amazonie brûle. Des centaines de milliers de feux ravagent la forêt. Les fumées obscurcissent le ciel de Sao Paolo où il fait nuit en plein jour.

Les feux sont souvent allumés lors du défrichement de parcelles d’Amazonie. Cette année, les feux sont souvent causés par un surcroît d’exploitation de la forêt amazonienne. Un expert à l’institut de recherche environnementale sur l’Amazonie affirme que le nombre d’incendies en forte hausse en Amazonie brésilienne est surtout lié à la progression de la déforestation (France Inter).

Fumée au-dessus de l’Amérique du Sud le 20 août 2019:

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En 2019,  l’agence spatiale Brésilienne a dénombré 73000 brasiers dans la région amazonienne. Les feux sont souvent causés par l’Homme, récemment les Brésiliens ont même décrété un ‘jour du feu’ où ils en ont allumé un grand nombre. Malheureusement, la pluie ne les éteint pas et le réchauffement et la météo associée à El Nino leur permettent de continuer.

Cette année est aussi une année el Nino. Le courant chaud est proche de l’Amérique du Sud, et il s’accompagne habituellement de chaleur et de sécheresses, ce qui favorise les feux. Lors du précédent El Nino, en 2016, de nombreux incendies ont frappé l’Amazonie et ont provoqué un dégagement de carbone de la forêt.

La perte de l’Amazonie

Nous vivons probablement une décennie d’extinction massive. Le plus riche écosystème marin, la grande barrière de corail australienne, a beaucoup souffert lors des vagues de chaleur de 2016, 2017 et 2018. La forêt amazonienne abrite aussi une énorme richesse d’espèces uniques, qui est en grave danger. Allons -nous perdre ces deux écosystèmes exceptionnels au cours de cette décennie?

Plusieurs études scientifiques, qui souvent estiment l’état de la végétation d’après la quantité de vert détectée par satellite, alertent sur les dommages subi par les forêts tropicales. Elles sont déjà en danger, fragilisées par le changement climatique et par l’Homme.
Depuis l’an 2000, l’Amazonie souffre de sécheresses et croît moins. La saison sèche devient plus sèche, la saison humide plus humide et s’accompagne d’inondations catastrophiques.
Mais heureusement, des efforts de reforestation sont entrepris dans des nombreux pays.
Il est important de préserver les forêts vierges: l’Amazonie sans la jungle perdra rapidement le carbone et la fertilité du sol, subira des chaleurs plus importantes et moins de pluie, et pourrait devenir désertique, entraînant la Terre dans la spirale du réchauffement accéléré. Il y a quelques années, un expert disait que la perte des forêts vierges peut augmenter la température de la Planète de 2°C. Elles disparaissent progressivement et c’est extrêmement dangereux pour toute la Terre. Les arbres sont faits en grande partie de carbone, qui est émis dans l’atmosphère et augmente l’effet de serre.  Cependant, si les arbres sont remplacés par une savane claire, l’effet de la couleur limitera celui du carbone des arbres. Troisièmement, la déforestation dans les régions tropicales est souvent suivie par la perte du carbone du sol qui augmenterait encore le réchauffement.  Ces perturbations de la Biosphère ne sont pas totalement prévisibles, mais très dangereuses.

Les catastrophes climatiques au Brésil

Le Brésil souffrira directement de ces changements. Le réchauffement climatique provoque des pluies intenses et des inondations. Cette année (2019), le Brésil, comme de nombreux autres pays, subit de nombreuses inondations.
Les principales villes du pays: Rio, Sao Paulo, Bahia, Recife, Franka, Ukeraba, Permambuco  ont subi des graves déferlements et des glissements de terrain, causant des centaines de morts. Un barrage dans le Minas Gerais a cédé sous l’accumulation d’eau et provoqué une grave inondation.

Les incendies de l’Amazonie accélèrent le réchauffement climatique et vont causer des inondations plus graves, très dangereuses pour les habitants du Brésil. Ils mettent leur vie en danger.  Ils sont aussi dangereux pour le climat terrestre. L’ancien ministre de l’Environnement du Brésil les appelle ‘un crime contre l’Humanité’.

Sauver l’Amazonie?

A mesure que le réchauffement progressera, les forêts vierges subiront plus de sécheresses et seront plus susceptibles au feu.
A long terme, il sera difficile de les sauver, et dangereux de les perdre. Après les forêts tropicales, des grosses catastrophes s’abattront sur nos régions. Nos forêts et nos vies seront en danger.

Ces forêts tropicales stabilisent notre climat et nous en avons tous besoin. Il faut absolument éviter les feux et faire le maximum pour la protéger.
Une grande étendue de forêt résiste mieux aux changements climatiques.  Elle limite la chaleur grâce à la transpiration des arbres, et attire des pluies. Une Amazonie réduite pourrait vite se transformer en désert brûlant, et au contraire, une forêt reconstituée, plus étendue, pourrait être plus résistante. De grands projets de reforestation doivent être immédiatement entrepris en Amérique du Sud.

Une pétition récente demande à l’Union Européenne de mettre fin à toute relation commerciale qui nuit à l’écosystème Amazonien. Je trouve que c’est une excellente idée, la perte de l’Amazonie accentue le danger climatique pour les Européens et la Terre entière, et nos gouvernements devraient investir dans sa survie, qui contribue à la sécurité des citoyens européens face au réchauffement climatique. L’Europe ou la Suisse devraient refuser d’acheter des produits brésiliens.

Nous pourrions boycotter les produits brésiliens à titre personnel ou officiellement, au niveau national. Nous pouvons renoncer au boeuf Brésilien, ou au boeuf nourri au soja issu de la déforestation. Nous pouvons exiger que la nourriture de notre bétail soit locale.

On pourrait imaginer d’éviter les feux et les sécheresses en Amazonie en arrosant la forêt de pluies provoquées artificiellement. Il est possible de provoquer la condensation de gouttes de pluie à l’aide de diverses molécules chimiques plus ou moins polluantes, ou de la glace carbonique, peu polluante. Les arbres favorisent la formation de gouttes par des molécules de terpènes naturels. Les efforts pour sauver la forêt pourraient inclure des pluies artificielles, mais il faudrait que les composés utilisés respectent l’écosystème. Evidemment, avant tout, il faut éviter de provoquer des feux et arrêter la déforestation.