La chaleur extrême et la sécheresse combinées toucheront 90 % de la population mondiale

Les vagues de chaleur sont de plus en plus fortes, les records sont sans cesse dépassés ces dernières années.  Des températures très élevées ont été atteintes en 2022, de Londres à Shanghai (OMM juillet, août, le Temps).  L’Europe a subi une canicule sans précédent depuis au moins 500 ans, environ 20’000 – 25’000 décès lui sont imputés. Les fleuves étaient à sec en Europe, en Asie, en Amérique du Nord et en Amérique du Sud. Le futur climatique apportera des canicules croissantes, qui comporteront un vrai risque pour la vie.

Simultanément, les  ressources d’eau sont puisées jusqu’à leurs limites, les aquifères sont vidés, et le risque de sécheresse augmente aussi pour cette raison.

Les canicules provoquent aussi des sécheresses, et combinées aux pénuries d’eau, elles   constituent un risque plus graves pour les populations et pour les écosystèmes. Les populations auto-suffisantes seront frappées de famine et la production alimentaire mondiale sera de plus en plus hasardeuse.

Une nouvelle étude d’Oxford inclut ces deux facteurs. Elle combine la dynamique atmosphérique et l’hydrologie, et explore la rôle des budgets de l’eau et de l’énergie dans l’apparition de chaleurs et de sécheresses extrêmes.

Lorsqu’elles sont évaluées ensemble, ces menaces  représentent un risque bien plus élevé pour la société et les écosystèmes.

Il apparaît que ces risques seront très importants. Plus de 90 % de la population mondiale devrait faire face à des risques accrus dus aux impacts combinés de la chaleur extrême et de la sécheresse. Ils pourraient aggraver les inégalités sociales.

Les impacts seraient les plus graves sur les populations les plus pauvres et les zones rurales.

Ils pourraient aussi compromettre la capacité du monde naturel à réduire les émissions de CO2 dans l’atmosphère.

 La disponibilité limitée de l’eau affectera la capacité des « puits de carbone » – régions naturelles riches en biodiversité – à absorber les émissions de carbone et à émettre de l’oxygène, et aggravera le réchauffement.

D’après les chercheurs, l’impact de ce risque composé sur le monde naturel et sur les économies internationales pourrait être dévastateur (communiqué).

La vague de chaleur  à 49.8°C au Canada en été 2021 (Lytton, blog 2022), et comme celle de Sibérie en 2020 ont été beaucoup plus violentes à cause de la sécheresse qui les a précédées.  Il en fut de même en été 2022 aux Etats-Unis (phys). Habituellement, l’évaporation de l’eau des terres et la transpiration des plantes tempèrent la chaleur.

La disponibilité de l’eau pourrait au contraire modérer les conséquences des vagues des canicules, les champs pourraient être irrigués et la production alimentaire préservée.

Les psychologues vaudois ne soignent pas par des méthodes conseillées par l’OMS. Ils sont étrangement agressifs et destructeurs.

La dépression

J’ai vécu un cauchemar de psychologues. Il faut absolument reformer l’enseignement des psychologues et les exigences pour la pratique de cette profession. 

Mon enfant était déprimé. C’est malheureusement aujourd’hui le cas d’environ un tiers des ados. Il est connu que la psychanalyse est peu efficace pour ces problèmes mais presque tous les psychologues du canton de Vaud sont de formation psychanalytique. Ils ignorent complètement les causes physiques de maladie: (covid, grippe, stress (1), alimentation, etc)  et les idées transmises dans la société, entre jeunes, par les réseaux sociaux (1, 2, 3, 4, 5) .  Je sais déjà plus sur la dépression en tant que biologiste, à savoir que c’est un déséqulibre de la sérotonine ou de la dopamine et qu’elle est souvent accompagnée par un amincissement de certaines zones du cerveau (1, 2, 3), et la perte de connections synaptiques entre les neurones.  Le même effet est parfois causé par des variations génétiques.  Les anti-dépresseurs, tels que la kétamine rétablissent ces connections neuronales.  L’OMS recommande les antidépresseurs (ref), des thérapies cognitives Problem Management Plus (ref) ou anti-stress (1, 2). Le sport (1, 2), la méditation (1, 2) et la Nature (1, 2) ont aussi des effets positifs avérés. L’alimentation peut jouer un rôle, en partie des bactéries digestives, le manque de fer peut-être être une cause. La méditation (1) et le yoga (1) permettent la guérison physique du cerveau, des zones neurones se développent.  La depression pourrait être mesurée  par prise de sang, par une imagerie du cerveau,  le côté physique de la maladie doit être pris en compte et soigné.  L’anxiété est probablement liée à la dépression,  et peut être traitée par des anti-dépresseurs (lien).  

Les psychologues

Les deux psychologues suisses ont déclaré, eux, que ma fille manquait de limites pour la première et avait une mère trop autoritaire pour le second.  Je crois qu’elle a été soignée pour excès d’obéissance par le deuxième et  après son intervention pour rejet  de l’obéissance par le troisième. Cela me paraît diamétralement opposé. Les assurances paient ces traitements contradictoires et sans effet sur la maladie, et la santé mentale du jeune est fragilisée, son pronostic médical et ses chances de travailler sont compromises par ces initiatives qui n’ont aucune efficacité. Ils sont vraiment allés loin dans la détection du conflit. « Promenons-nous une heure » a été considéré dans notre cas comme un conflit insupportable pour l’enfant.

Est-ce que quelqu’un pourrait dire aux psychologues que leur traitement est efficace dans 10% des cas, essentiellement à cause de la faible fiabilité du diagnostic?   Ils devraient adapter leur discours à cette réalité, faire preuve d’humilité, et les tribunaux ne devraient pas en tenir compte. Le décalage entre la réalité et leur vision est incroyable.  Le diagnostic de maladie est déjà peu fiable,  quant aux causes, c’est encore plus hasardeux. J’avais entendu les histoires d’horreur sur les enfants autistes. Il y a longtemps, l’autisme était considéré comme une maladie causée par une mère trop aimante ou alors assez aimante. Ou l’autisme serait la résultante d’un inceste maternel.  Je suppose que le psychologue Bettelheim a dû voir des personnes dans un état semblable dans les camps nazis, mais nous savons aujourd’hui que l’autisme est généralement causé par des deletions ou de mutations de gènes, parfois de plusieurs gènes (NIH medgen, SPARK). Il manque donc plusieurs rouages du mécanisme cellulaire. Les connections entre les neurones ne fonctionnent pas correctement. Des bactéries ont aussi été impliquées dans l’autisme. Nous aurions besoin de certaines bactéries lors de la formation du cerveau les premières années et leur absence provoque des différences dans la structure du cerveau.  Des handicapés incapables de parler ont donc été traités pour méchanceté de la mère et séparés de celle-ci, surtout s’il y avait un fort lien.  Le traitement était faux et la guérison impossible. Je suis stupéfaite de constater que ces pratiques barbares ont encore cours pour la dépression en Suisse. C’est toujours la faute du parent. Les parents ont été aussi été accusés pour l’homosexualité (la faute d’une mère trop aimante je crois). Il me semble que Freud a souvent accusé des mères trop aimantes qui, selon lui, se seraient livrées à l’inceste si le père,  ne l’avait pas interdit. A cette époque, la femme était considérée comme un enfant ou comme la bête de somme du mari. Les psychologues sont encore formés d’après ces théories. Ceux que j’ai rencontré étaient de plus de très mauvaise foi, on aurait dit que j’étais attaquée par une secte.   Ils ont décrété que le parent a sûrement eu des comportements qui se trouvaient dans leurs cours de Freud, et la réalité n’entrait pas en ligne de compte. Simultanément, les psychologues successifs font chacun un autre diagnostic. Le seul point commun est qu’ils sont très affirmatifs et autoritaires.  

Education

Au sujet de l’éducation et le développement de l’enfant, je considère que nous ne sommes pas si différents des grands singes. Chez ceux-ci, et dans les familles de paysans d’une dizaine d’enfants, les petits s’accrochent à la mère quelques années, puis partent jouer plus loin, librement, dans les arbres. Ils explorent à la mesure de leurs capacités. Les mères singes s’occupent constamment de leurs petits, elles passent vingt ans assises avec les bébés successifs dans les bras, ce qui leur ne nuit pas du tout.  Au contraire, chez les animaux la séparation de la mère a des effets négatifs, rend les petits nerveux et trop dépendants de l’affection à l’âge adulte. Les petits singes acquièrent l’indépendance spontanément.

En me basant sur la théorie de l’évolution, je suppose que nous avons peur des serpents car cette crainte a favorisé la survie de nos ancêtres.

Personnellement, j’ai suivi les lois suisses et des règles d’éducation au point que chaque phrase que j’ai dit à mon enfant sortait d’un manuel de psychanalyste. Chaque phrase était correcte et bienveillante. J’ai tout fait pour éviter des traumatismes.  J’étais toute à fait prête à discuter de mon éducation et à modifier certaines règles.

Le cauchemar

La première psychologue a demandé à huis-clos le placement  parce que je semblais avoir de la peine à donner des limites alimentaires. En fait, celles-ci étaient basées sur un manuel de psychologue – psychanalyste et sur les recommandations de la diététicienne.  Le deuxième a demandé un placement en foyer parce que j’étais trop autoritaire, idée  totalement opposée à la première.  Ils se sont par contre accordé sur le placement. Or le foyer justement n’a aucun effet thérapeutique.  En plus, ils ont proféré des mensonges sur les faits, faux diagnostic, insultes, calomnies et inventions avec un véritable fanatisme pour précipiter un enfant très bien traité dans un foyer. C’est véridique, je suis encore stupéfaite après plusieurs mois.  Pour les prochains, notez que la plainte pour faux témoignage doit être déposée en l’espace de trois mois après les faits, et faites-le. Je vous tiens les pouces.  Il doit y avoir aussi une formulation légale pour empêcher les psychologues d’élucubrer des conclusions arbitraires.

La conséquence de ces actes est que l’enfant est arraché à ses parents ce qui n’améliore pas forcément son moral, c’est une rupture similaire au décès des parents. 

On commence avec un enfant en crise de larmes puis ils  accumulent cette tristesse de départ, laissent les causes, l’absence de soins efficaces, la rupture avec les parents, le placement dans des foyers déprimants. Ils suppriment par là le sport, des loisirs, des sorties nature, les médicaments naturels… Certains jeunes vivent un deuil de quelques mois, pleurant l’horreur du fait que leur parent était toxiquement trop bon pour eux. La ville de Lausanne est remplie d’adolescentes furieuses contre leurs parents et qui, privées de relations humaines,  formeront la nouvelle scène de la drogue de la ville. A la sortie du foyer le moral s’est immédiatement amélioré. 

Soigner les dépressions

 Une personne en dépression échoue dans les tâches normales ou les trouve difficiles. Les petites choses semblent graves justement parce que la personne est déprimée, dans cet état de maladie dans lequel elle ne peut pas accomplir les tâches normales. Etre déprimé ressemble à une grippe.  Il faut d’abord soigner la maladie.    Il me semble qu’un des psys au moins essayait de provoquer des situations traumatisantes pour l’enfant pour en discuter, d’augmenter le nombre de problèmes dans sa vie.  Il faut au contraire guérir d’abord pour pouvoir gérer des situations normales, et les événements devraient être évités.

La photo en lien (Figure 1 de l’article, image du bas fond noir) représente les neurones moins connectés aux autres d’une souris déprimée par un stress chronique ou par une anomalie génétique.  C’est une différence de la structure du cerveau, de naissance ou causée par des événements pénibles,  qui provoque un fonctionnement différent.    Les punitions et les interdictions ne soignent absolument pas cette maladie, au contraire, quelqu’un de déprimé a besoin de meilleures conditions, pour récupérer. De longues vacances marchent assez bien. Le placement en foyer provoque une accumulation de frustrations et d’échecs qui empêche l’enfant de guérir, prolonge sa maladie, lui fait accumuler des échecs, perdre confiance en soi et pousse nos adolescents vers l’handicap chronique.  Un des psys a recommandé une thérapie familiale quand l’enfant, placé dans le foyer, irait bien ce qui équivalait à dire jamais.  Est-il sensé guérir dans un foyer déprimant,  sans aucun soin de la dépression ni affection?

La dépression peut avoir une composante héréditaire. Le stress ordinaire, le stress du travail par exemple, joue aussi un rôle. Cette maladie provoque des changements de structures cérébrales qui peuvent repousser lentement, en mois ou années. L’amincissement de structures cérébrales consécutif à un stress subsiste deux ans, et c’est peut-être le temps de convalescence.  Je crois qu’il faut d’abord soigner les changements physiques jusqu’à rétablir un fonctionnement normal. Cela peut souvent se faire vite par les anti-dépresseurs, plus lentement par le sport, la méditation, les promenades dans la Nature, quelques mois d’école dans la forêt, la musicothérapie, la luminothérapie, éventuellement des plantes médicinales ou une cure de chocolat, et devrait vraiment être personnalisé et adapté à la santé physique.  Les thérapies cognitives sont utiles chez une personne dont le cerveau fonctionne correctement, elles devraient intervenir ou se poursuivre après un traitement physique.  Si quelqu’un va très mal, il voit des problèmes énormes et les déclenche lui-même par son état pathologique.  Un psychiatre connu, Stutz déclarait que les changements rapides sont dues à un changement de style de vie.  Le mode de vie optimal peut différer selon les personnes, certains auront besoin de sport, de promenades dans la Nature ou de méditation deux ans, ou toute leur vie.

Des thérapies efficaces devraient être développées en Suisse.  Les thérapies psychanalytiques ne le sont pas.  Je me souviens d’une statistique montrant que la thérapie a amélioré l’état d’un tiers de patients, l’a laissé inchangé pour un tiers et l’a aggravé pour un tiers. Ca donne une moyenne de zéro amélioration.  Une autre mesure de l’efficacité provient d’un journaliste qui avait consulté trois psychiatres avec les mêmes symptômes et était sorti avec trois diagnostics différents.   Les thérapies conseillées actuellement combinent les anti-dépresseurs et les thérapies cognitives. Il faudrait aussi adapter le mode de vie, essayer les probiotiques, les vitamines, des compléments alimentaires. Il faudrait comprendre comment notre mode de vie influe sur notre cerveau,  des études neurologiques et biochimiques du mode de vie, étudier le plus le développement du cerveau bourré de sucreries et de produits chimiques devant la télé comparé à un paysan, un menuisier, un sportif, un informaticien.

Les conditions de vie

Il me semble que des règles sur les besoins des enfants, repas, sommeil, repos, sport, art, socialisation, pour être en bonne santé ont été définies, mais quand j’ai demandé au département d’instruction publique vaudois en 2020 combien d’heures de travail le soir étaient conseillées pour les élèves, il n’y avait pas règle, pas de limite claire, et des vrais excès. Cela va de pair avec la dégradation des conditions de travail des adultes ces dernières années.  Il faut d’abord s’assurer que les conditions de vie ne provoquent pas la maladie, elles sont un facteur important.

Si mon enfant déprime à l’idée de devoir travailler plusieurs heures de la nuit et d’être très fatigué, il ne manque pas de limites mais au contraire connaît ses limites. 

L’OMS ne parle pas de limites dans le traitement de la dépression.  Elle conseille les anti-dépresseurs, les thérapies cognitives behaviouristes et les thérapies anti- stress.  Chez moi, les antidépresseurs très légers avaient bien fonctionné, et l’effet a perduré après l’arrêt du traitement. 

Ma fille respectait  la loi et n’allait qu’aux endroits que je lui autorisais. Placer pour des limites alimentaires? Mon alimentation était plus proche des conseils de la diététicienne et de l’OMS.  Soigner la dépression par l’imposition de limites en foyer relève simplement  du fascisme, c’est une barbarie.

Le décalage entre faible fiabilité de diagnostic, l’absence de thérapies efficaces  et l’agressivité  fanatique des psychologues est énorme. Ils doivent être plus honnêtes et réalistes,  il faut modifier la leur formation et rembourser seulement les thérapies efficaces.  La formation doit inclure la neurologie, la chimie du cerveau, avec des courbes mettant en correspondance les symptômes et les neurotransmetteurs,  l’effet des médicaments, l’éthologie animale et l’ethnologie, plusieurs techniques de soin et les théories sous-jacentes.  Les thérapies peuvent éventuellement être cognitives, mais aussi basées sur le sport et le bien-être, sur des techniques de compensation de problèmes existants. Le diagnostic sera génétique et chimique. 

Légèrement complété le 5 janvier

Addendum le 6 janvier: L’article de journal scientifique ci-dessous rapporte que la dépression est causée par  une combinaison de changements biologiques dans le niveau de neurotransmetteurs, des facteurs environnementaux, génétiques, psychologiques et sociaux. Je suppose que les facteurs environnementaux incluent  le bruit, le manque de sommeil et d’activité physique, les drogues et  l’alimentation, le covid,  la grippe…

Une étude de l’université d’Edimbourg a montré que les gènes sont un facteur majeur de dépression. Ils ont identifié au moins 80 gènes, ou 259 gènes associés à la dépression.  Ces facteurs influencent la formation de connections entre les nerfs dans la partie du cerveau qui régit la personnalité et la prise de décision.

Les gènes impliqués dont associés à la transmission de la sérotonine, de noradrénaline,  et de dopamine, d’autre régissent l’axe HPA  qui est activé par le stress, d’autres sont impliqués dans le développement du système nerveux dont les variants limitent la formation de neurones,  dans l’inflammation du cerveau, et dans le rythme circadien (jour-nuit). 

Il s’agit vraiment d’éléments fonctionnels du cerveau qui sont plus fragiles chez certains.

De toute façon, que ce soit génétique ou environnemental, je suis absolument convaincue que le changement lors de la maladie est un changement physique, et il devrait probablement être compensé tout d’abord au niveau physique. Je dois dire que j’ai des connaissances qui, jeunes,  ont choisi de travailler dans les champs pour leur santé psychique. Cela semble l’améliorer pour certains, c’est bien sûr un choix de vie personnel.

La prochaine étape que la recherche devra accomplir  porte sur le mode de vie protecteur  chez les personnes prédisposées.     Les études pourraient séparer les participants par gène impliqué ou mécanisme impliqué, et vérifier si le sport, l’absence de stress, le chocolat, la vie dans la nature, des bactéries  ou des médications spécifiques  protègent ces personnes de la maladie. Mais nous savons déjà que certains modes de vie sont plus sains que d’autres, il faut  s’assurer que nous et nos enfants puissent pratiquer un mode de vie sains,  que les déclencheurs de ces maladies soient réduits dans la société.

https://www.news-medical.net/health/Genes-and-Depression.aspx

Addendum le 9 janvier: il semble même que le syndrome de stress post-traumatique ait une composante génétique. Je suppose que certaines personnes n’en souffrent jamais.  Publication : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35153661/ 

Les psychologues devraient disposer d’une table claire résumant les causes de différents symptômes. Il faudrait des outils de diagnostic, peut-être des programmes informatiques, qui proposent la liste des causes possibles avec leur fréquence.

Ensuite, le diagnostic devrait être assorti d’une valeur de fiabilité: diagnostic sûr à 10%, à 20%, à 30%. Un formulaire officiel de diagnostic devrait être produit sur lequel cette valeur devrait être indiquée.

 

Un traitement à la chaux combat l’acidification de l’océan et capte le carbone

Le CO2 émis par l’Homme s’accumule dans l’atmosphère, et un quart se dissout dans les océans. Ceux-ci ont absorbé l’équivalent de 600 milliards tonnes de dioxyde de carbone entre 1750 et 2015 (NOAA).

L’eau devient un peu plus acide, comme l’eau gazeuse. Ce changement a des conséquences sur la vie des océans, notamment sur la formation des coquilles de crustacés.  Les coquilles sont formés plus difficilement dans une eau plus acide.  Cet effet a été étudié en laboratoire et dépend de la quantité de CO2 dans l’eau.

Le Programme International sur l’Etat des Océans a déjà observé de nombreux changements de grande ampleur, dont l’acidification et la diminution d’oxygène dans l’eau.

En 50 ans, le pH des océans est passé de 8.2 à 8.1. Il s’agit du changement le plus rapide de l’Histoire de la Terre, alors que les fossiles montrent que les changements plus graduels avaient déjà un effet visible sur les animaux marins.

Selon le GIEC, plusieurs seuils critiques pour la vie dans l’océan seront dépassés avant 2100: oxygène, acidification, azote, stratification des océans, etc. Si les émissions de CO2 se poursuivent, il y aura moins de vie dans les océans à la fin du siècle.

L’acidification a des conséquences directes sur la formation de coquilles de carbonate de calcium, et elle pourrait empêcher le développement des crustacés, des mollusques bivalves, de coraux, de gastéropodes et de certaines algues.

Une des algues les plus abondantes des océans, le coccolithe Emiliania h. souffre aussi de l’acidification. Dans le Golfe du Lion de la Méditerranée, une des zones marines les plus saturées en acide carbonique,  les coccolithes ont changé. Leur poids, passé de 5 à 3.5 picogrammes indique que leur coquille de calcite est beaucoup plus fine qu’avant, ils sont devenus plus petits et, à certains moments, on n’en trouvait quasiment plus. Dans des expériences de culture dans de l’eau acide ces algues développaient une coquille plus fragile. D’autres observations de coccolithes dans les mers actuelles et dans les sédiments ont montré que leurs coquilles s’affinaient avec l’acidification des océans. La perte des coccolithes des océans pourrait provoquer un ralentissement de la fixation de gaz carbonique, et une aggravation de l’effet de serre.

Les coraux sont déjà  en grave danger. Au Japon, les récifs du Sud ont connu un épisode de mortalité massive, à cause de la chaleur, et semblent avoir de la peine à se développer plus au Nord, probablement à cause de l’acidité de l’océan.

Les expériences ont montré que  les huîtres, les coquilles Saint-Jacques, le corail et les serpules construisent des coquilles plus fines et plus fragiles. L’acidification leur nuit visiblement. C’est encore plus visible chez la palourde, la conque, et l’oursin crayon. Les plus hautes acidités dissolvent les coquilles de ces animaux.

Image par Brigitte Werner de Pixabay

La production d’huîtres a baissé des dernières années. Au large de la Floride, elle chuté de façon dramatique.  Les récoltes ont baissé de 100 à 2 sacs (lien). Cela pourrait être dû à l’acidification de l’océan par le CO2 émis par l’Homme et dissous dans l’eau, même si l’eau subit d’autres changements aussi, le réchauffement, la salinité, et peut-être la pollution de l’eau. Cela dit, l’effet de l’acidité de l’eau est visible en laboratoire et dans des ptéropodes marins à d’autres endroits. Les changements dans les fermes donnent la mesure de ceux qui affectent la vie sauvage des océans.

Les scientifiques ont tenté de compenser l’acidité de l’eau en déversant de la soude près des récifs coralliens australiens. En  mai 2022, ils ont injecté de la chaux dans la baie d’Apalachicola. Ils ont versé 2000 litres d’eau enrichie en chaux (hydroxyde de calcium),  ingrédient de base du ciment.  L’expérience a réduit l’acidité et a complexé le CO2. La technique, appelée chaulage de l’océan, a été appliquée par Wade McGillis, ingénieur climatologue de l’Université Notre Dame (Science).

Malheureusement, la fabrication de la chaux à partir de la craie émet actuellement CO2, le gain n’est donc pas garanti. Ce bilan pourrait être amélioré, la fabrication pourrait par exemple être combinée avec des bio-réacteurs d’algues alimentaires ou combustibles.  Cet ingrédient est déjà produit en immenses quantités pour la fabrication du ciment, qui est très polluant et devrait être limité. L’utilisation du ciment devrait être fortement réduite et la chaux, déjà produite pour cette industrie aujourd’hui, servirait à sauver le climat. Il faut la racheter.

Les  scientifiques souhaitent que ce type d’expériences se poursuive, elle leur semble très utile.

Cette technologie pourrait peut-être pourrait améliorer les perspectives de la vie des océans, et limiter le réchauffement en réduisant le carbone.  La technique pourrait être appliquée dans les zones les plus touchées, et les plus riches en vie marine.  Au contraire, la géo-ingénierie solaire, qui répandrait des poudres dans l’atmosphère,  changerait l’ensoleillement, la météo, et la température, mais laisserait l’acidité des océans augmenter.  Je ne suis pas sûre que toutes les conséquences de celle-ci aient été prises en compte.

Il serait donc intéressant que la technique de chaulage des océans soit étudiée par les environnementalistes et les chimistes et qu’ils se prononcent à son sujet. La question de son utilisation à grande échelle se posera bientôt.

 

 

Le réchauffement provoquera une importante perte de biodiversité

Nous vivons la sixième extinction mondiale.  Elle est causée par le changement d’usage des terres, notre surconsommation de ressources, la pollution, le changement climatique, l’épuisement des sols ainsi que les invasions biologiques.

Un groupe de scientifiques a construit un modèle informatique peuplé d’espèces animales et de réseaux trophiques, qui montrent quel animal est le prédateur de l’autre.

Les prédictions des changements climatiques causés par les émissions de carbone et  les changements prévus dans l’utilisation des terres ont été introduits dans le modèle informatique.

La simulation menée sur l’un des super-ordinateurs les plus puissants d’Europe a également révélé qu’une extinction provoquait une cascade d’extinctions appelées “co-extinctions”.

Dans plusieurs cas, la disparition d’un animal provoque celle de son prédateur.

Dans leur étude, l’écosystème perd des connections. Les réseaux trophiques sont plus courts et plus fragmentés lors du réchauffement.  Cela suggère qu’un prédateur aurait moins de solutions pour s’alimenter, et que le système devient plus fragile, moins résilient.

Dans le cadre de la pire prévision du changement climatique, les co-extinctions feraient disparaître  environ un tiers d’espèces de plus que les prévisions précédentes l’estimaient. L’effet des co-extinctions semble ajouter de 20 à 40% d’espèces  à la liste rouge.

Quel que soit le scénario climatique, la perte de biodiversité se produit surtout entre 2020 et 2050.

 

La modélisation a révélé que les régions du monde qui présentent actuellement la plus grande biodiversité – telles que l’Amérique du Sud, l’Afrique et l’Australie – souffriraient le plus des effets du changement climatique et des changements d’utilisation des terres.

Cette étude montre que le changement climatique à l’échelle mondiale sera le facteur principal, tandis que le changement d’utilisation des terres jouera un rôle relativement mineur. Il y a pourtant un synergie entre ces problèmes.  La surexploitation des ressources par de nouveaux colonisateurs combinée au changement climatique (c’est-à-dire les invasions biologiques) deviendra une cause majeure de perte de diversité dans le monde.

Les chercheurs en concluent que la conservation de la biodiversité et l’atténuation du changement climatique vont de pair.

“Cela fonctionne aussi dans l’autre sens : si nous sauvons plus d’espèces, nous aurons plus de capacité à réduire le changement climatique au cours du prochain siècle.”

Selon les auteurs de l’étude, Strona et Bradshaw, en négligeant les co-extinctions, nous avons été trop optimistes en prévoyant les espèces qui survivraient.

La prise en compte de co-extinctions, de disparitions d’un animal causée par l’absence de celui qui le nourrit, augmente de 27% le nombre d’espèces menacées.  Les auteurs de l’étude ont cependant posé que la végétation ainsi que les insectes resteraient abondants.

Si le modèle part du principe que les végétaux et les insectes restent constants, et que seules les espèces supérieures pourraient disparaître, alors il suppose que les animaux s’alimentant d’insectes et de vertébrés pourront subsister.   Le contraire pourrait se produire, la végétation pourrait parfois disparaître dans d’intenses sécheresses, comme l’herbe en Europe en été 2022. Les populations d’insectes, elles ont déjà fortement diminué dans le monde, mais l’interdiction de nicotinoïdes pourrait y remédier en partie.  Dans la forêt vierge du Costa Rica, la disparition d’insectes semble cependant due au réchauffement climatique et aux conditions plus sèches que celui-ci provoque.

Il me semble  que l’effet du changement climatique qui provoquera des sécheresses, et de la disparition d’insectes pourrait aggraver encore la situation, et mener à plus d’extinctions que cette étude ne le montre. La perte de biodiversité provoquée par le changement climatique pourrait être notablement plus importante.

Il est presque absurde de parler du changement climatique sans prendre en compte l’effet des sécheresses sur les plantes, et des feux de forêt. Tous les animaux seraient fortement touchés, de plusieurs façons. Il faut absolument  une autre étude qui intègre les effets sur la végétation et les insectes, et donne une vue d’ensemble de la totalité du problème, que nous voyons malheureusement encore de façon fragmentaire.  Les risques sont plus grands.

Sans prendre en  compte toutes les conséquences du changement climatique, l’étude montre cependant que celui-ci deviendra bientôt la cause principale d’extinctions animales.

Etude: https://www.science.org/doi/10.1126/sciadv.abn4345

Risques climatiques: Understanding Risk UR22

J’ai participé à la conférence  Understanding Risk’. La conférence suivait un concept nouveau, décentralisée sur trois continents, en Npuvelle-Zélande, Europe et Amérique du Sud. Ce concept semble très utile . D’une part il évite les vols longs-courriers, d’autre part il a permis de tenir la conférence jour et nuit dans les différents fuseaux horaires, ce qui bien sûr prive les participants du droit au repos. De plus, le site principal de la conférence,  Florianopolis au Brésil, a subi des graves inondations. Je suis sûre que ce concept sera très utile à l’avenir, car la conférence aurait pu continuer aux deux autres sites. Les visiteurs présents ont certainement acquis une précieuse expérience des inondations, j’espère qu’ils ont pu bien voir les problèmes.

Certains ont souligné que pour prévoir les risques, il faut faire une liste des biens existants, puis des dangers qui les menacent. Malheureusement, les risques liés au réchauffement climatique ont été sous-estimés par rapport aux événements réels de dernières années. Si  le calcul se base sur valeur des bâtiments et des infrastructures, les risques que courent les pays pauvres semblent petits. De nombreux bâtiments, parfois tous,  sont menacés, mais ont peu de valeur.

Une représentante de la Dominique dit que l’idéal serait de construire des maisons sûres, aux bons endroits, où les habitants pourraient être en sécurité en cas d’ouragan, et d’éviter les évacuations. Construire des bâtiments résistants constitue un gain très réel. Cela s’avère malheureusement difficile, il semble y avoir peu de zones sûres à la Dominique, toute l’île est menacée de catastrophes.  

L’intelligence artificielle semble améliorer les predictions de risque.  Divers solutions naturelles ou techniques ont été évoquées, la protection contre les vagues des ouragans, sous forme de mangroves, de murs en escalier, de récifs coralliens qui réduisent les vagues et leurs effets. Je crains que la montée de la mer ne dépasse ses défenses dans la deuxième moitié  du siècle. Je n’ai rien entendu sur les risques et la protection des ports maritimes. 

D’autres intervenants ont parlé de parcs urbains qui contiendraient les inondations, et rafraîchiraient les villes. 

Des nombreuses fermes urbaines où les légumes sont cultivés dans des bâtiments, parfois en plusieurs étages, sont en développement. L’idée est que l’immeuble, ou l’école, la résidence de personnes âgées cultivent leurs propres légumes.  Ce sera très utile si les rues sont inondées. 

Une étude récente montre aussi que le risque d’attaque, d’AVC, augmente à chaque degré se réchauffement climatique.

Une prise de conscience des risques de catastrophes telles que les vagues de chaleur et les glissements de terrain semble s’opérer. Elle est visible par une augmentation d’investissements dans les aménagements préventifs. 

Des nombreux systèmes d’alertes par téléphone portable sont en développement.  Des recherches sur l’étendue et les limites des feux de forêt ont été évoquées, notamment l’Australie a eu de graves problèmes, les feux ont seulement pu être arrêtés aux portes de Sydney.  Les études de risques ont besoin de grandes quantités de données, n’hésitez pas à mettre des données à disposition.

L’aspect psychologique a aussi été évoqué. Apparemment, les gens réagissent surtout aux risques qu’ils comprennent bien, et aux risques immédiats, proches. C’est pour la compréhension que je mets tellement les points sur les ‘i’. D’autre part, le public refuse parfois d’agir par respect des traditions.  La connaissance des barrières pourrait permettre une prévention plus efficace.

J’ajoute encore quelques éléments scientifiques que j’ai relevé dans les conférences de la COP: – La capture de carbone chimique est faisable, opérationnelle, et attend seulement les investissements.

Une autre conférence  de la COP27 “Evénements lents et irréversibles” montrait surtout que la mer monterait beaucoup plus  à 3°C de réchauffement qu’à 1.5°C. A la fin de la conférence une femme, s’est présentée comme membre de l’IPCC, donc professeure d’université de climatologie.   Elle est intervenue en demandant : Comment pouvez-vous taire que ces calculs sont très incertains et que les risques pourraient être bien plus graves?  Ce problème a des conséquences sur une grande partie de calculs de risque, qui pourraient bien être encore très sous-estimés. Le climatologue Johan Rockström disait récemment qu’il ne sait pas vraiment quel serait le climat à +3°C.  La Terre pourrait énormément changer.

Vagues de chaleur plus fortes que prévu

La COP27 s’est conclue sur la création d’un fond de pertes et dommages pour les pays victimes du réchauffement climatique. Les parties gardent l’objectif de limiter le réchauffement de 1.5°C. Les émissions de carbone devaient être progressivement ralenties, atteindre un maximum en 2025 puis diminuer. Malheureusement,  la date butoir de 2025 et le rythme de réduction prévu ont disparu cette année.  Or si nous ne limitons pas les émissions au rythme voulu, si nous en rajoutons plus que prévu chaque année, l’accumulation de gaz carbonique dans l’atmosphère sera plus importante et les températures dépasseront probablement les 1.5°C.

Greta Thunberg dit que “sans engagements forts pour réduire les émissions immédiatement et rapidement, le monde n’a aucune chance de respecter la limite de 1,5°C”. [Nous courrons donc] “des grands risques de déraciner les systèmes vitaux de la Planète dont nous dépendons tous et de mettre en danger d’innombrables vies humaines”. Le secrétaire -général de l’ONU arrive à des conclusions similaires.

Je soutiens la création de ce fond, mais en réalité le résultat de la conférence n’est pas correct, nous n’allons pas dans la bonne direction. Les pays pauvres verront leurs maisons ou leurs récoltes détruites mais ils recevront une compensation financière. Il aurait bien sûr mieux valu de vivre en sécurité dans une maison intacte, sans insécurité, sans traumatismes, sans perdre des proches, sans migrations. Ils pourront cependant être indemnisés pour les dommages qui se produiront ces prochaines années, ce sera utile à court terme.  Et après nous, le déluge? Les risques pour la Planète entière augmentent chaque année.

En réalité,  la limite théorique de 1.5°C pourrait déjà être trop élevée, les changements qui mènent à une destabilisation du climat terrestre pourraient déjà commencer. Les forêts tropicales sont un facteur important, Des changements inquiétants ont été observés à ce niveau, mais le facteur humain est sous-estimé, et la bonne volonté peut encore sûrement les sauver.

Les conséquences du changement climatique sont déjà tangibles. Cet été, l’Europe a subi une canicule et une sécheresse sans précédent depuis 500 ans au moins.

Un nouveau rapport établit que les vagues de chaleur de cet été ont causé plus de 20’000 morts en Europe.  Ce chiffre a été obtenu en calculant l’excès de décès cet été par rapport aux années précédentes. Je vois d’ailleurs deux calculs, 20’000 décès dont 10’000 en France (Japan Times) et 15’000 sans compter la France (WHO).  De ces deux articles je conclus que 25’000 décès sont imputables à la vague de chaleur de cet été.

Nous savons que les canicules seront plus fortes et plus fréquentes à mesure que les températures planétaires monteront. Les climatologues ont cependant été surpris par la vague de chaleur à plus de 49°C qui est survenue en 2021 en Colombie Britannique, au Canada. Elle était vraiment exceptionnelle, et à priori, semblait impossible même en tenant compte du réchauffement global prévu par le GIEC.

Je m’étais posée la question si le réchauffement se déroulait bien comme prévu par le GIEC, ou d’une façon différente, plus rapide et plus dangereuse.

Une nouvelle étude s’est penchée sur ce problème. Il semble que les réchauffement global de 1,1°C inclut des effets locaux qui n’ont pas été assez prévus avant 2021.  Le courant-jet fait maintenant des profondes ondulations, emportant l’air tropical loin vers le Nord. Les masses d’air stagnent ce qui prolonge les vagues de chaleur jusqu’à environ un mois.  Un autre facteur amplificateur est la sécheresse. Il s’avère que la canicule a atteint des tels niveaux car le sol était très sec. L’évaporation aurait modéré les températures.   Ces deux caractéristiques pourraient bien se manifester souvent par la suite, les longues vagues de chaleur causeront des sécheresses qui les amplifieront, et le courant -jet pourrait amener des températures particulièrement étonnantes dans les régions tempérées. Cette canicule à 49.6°C semble pour le moment exceptionnelle, mais pourrait se produire tous les dix ans dans les zones tempérées si le réchauffement atteint 2°C (lien).

 

 

 

1.5°C est la limite, et non pas un but à atteindre

Le but des conférences pour le climat COP est de maintenir la température de la Terre en dessous de 1,5°C, ou aussi près que possible de ce seuil. Il a été choisi car au-dessus, le système Terre risque un dérèglement irréversible et la mise en branle d’effets de retroaction positive, telles que mort des forêts et la fonte du permafrost Arctique.

Est-ce encore possible? A ce propos, les grands experts du domaine déclarent:

“1.5°C est la limite, et non pas un but à atteindre” Prof Johann Röckström

“Un El Nino classique, fort en 2023-2024 pourrait pousser les températures à 1,5°C au-dessus de la moyenne 1880-1920” James E. Hansen

“Il est encore possible de maintenir la température à 1.5°C de moyenne décennale” Prof. Stefan Rahmstorf

“Si nous réduisons les émissions à zéro en 2040, nous avons 2/3 de chances de rester en dessous d’1.5°C” Prof. Friederike Otto, 2021.

Il est donc possible qu’une année ou deux dépassent cette limite, mais que la moyenne reste en dessous, et le seuil de 1,5°C est établi pour une moyenne décennale.

Les experts parlent là du réchauffement causé directement par nos émissions de carbone provenant de notre consommation d’énergie fossile, ou des feux de végétation.  Actuellement, les émissions de carbone augmentent encore. Lorsqu’elles diminueront, les températures monteront encore pendant une dizaine d’années environ, puis, selon les prévisions, devraient redescendre doucement.

Tout n’est pas calculable, ces dernières années l’effet Bolsonaro a provoqué une aggravation des feux de l’Amazonie et de ses émissions de carbone qui heureusement devrait cesser maintenant puisque son rival Lula a été élu à la présidence du Brésil.

Inversement les confinements dus au Covid avaient diminué les émissions de carbone de la Planète et un gel partiel des activités humaines pourrait encore le faire. Nous pourrions geler au maximum 10% des activités et des émissions humaines et maintenir la température en dessous d’1.5°C de cette façon.  Nous pourrions plutôt éviter la déforestation et les feux de forêt et réduire légèrement les activités humaines.

L’UNEP, le programme pour l’Environnement des Nations Unis  estime que,  pour nous mettre sur la voie d’une limitation des températures à 1.5°C, les emissions annuelles des gaz à effet de serre doivent être réduites de 45% en huit ans par rapport aux projections actuelles, et doivent continuer à décliner rapidement après 2030.

Certains scientifiques dissidents, tels Sam Carana, un groupe de scientifiques anonyme qui diffuse des informations sur la fonte du permafrost sous ce pseudonyme, pour Peter Wadhams, pensent que le permafrost fondra déjà aux températures actuelles et provoquera des émissions de méthane un réchauffement abrupt.  Peter Wadhams recommande depuis  bien vingt ans  de regeler immédiatement l’Arctique.

Les climatologues du GIEC eux-mêmes considèrent maintenant qu’il est important d’étudier ces hypothèses d’emballement du réchauffement (lien). Il mentionnent un effet positif où les stratocumulus disparaîtraient à une concentration élevée de CO2 ce qui rajouterait 8°C de plus à la température planétaire.  Ces risques devraient absolument être étudiés, comme nous le demandons depuis des années.

Un réchauffement dû aux effets de rétroaction s’ajouterait à celui directement provoqué par nos émissions d’énergie fossile, mais il est incertain et pourrait se produire plus tard. Il est en tout cas clair que chaque dixième de degré augmente les risques pour la Planète et que nous avons tout intérêt à stabiliser le climat, quitte à rajouter des solutions.

 

 

COP27: Compensation des pertes et dommages du réchauffement

Les débats de la COP 27 incluent la compensation des pertes et préjudices (loss and damage) dues au changement climatique. Ces pertes peuvent être matérielles, culturelles, humaines, ou psychologiques. Les pays pauvres, tropicaux, souffriront les premiers du réchauffement. Actuellement, 97% des personnes touchées par les événements extrêmes vivent dans des pays en voie de développement.

Les famines du Sahel survenues entre 1968 et 1985 étaient déjà dues au réchauffement climatique. La Somalie a vécu une grave sécheresse en 2017 et cette année, traverse la pire crise de la faim dans l’Histoire de la région. Les sécheresses en Afrique subsaharienne ont triplé entre 1970–79 et 2010–19.  En 2018, des cyclones dévastateurs ont touché 2,2 millions de personnes au Malawi, au Mozambique et au Zimbabwe.  En Afrique occidentale et centrale, de graves inondations ont entraîné la mortalité et la migration forcée, la perte d’abris, de terres cultivées et de bétail.  Des maladies se répandent et l’insécurité alimentaire augmente (Lancet, lien). Les mers attaquent les régions côtières.

Les pays les moins développés sont les plus touchés par ces “pertes et dommages” alors qu’ils sont les moins préparés pour y faire face et les moins responsables du réchauffement global. Au contraire de la Suisse, les maisons individuelles ne sont pas assurées et les Etats ne disposent pas de moyens pour réparer les routes et les infrastructures détruites par les glissements de terrains et les inondations.

Les pays les plus exposés, notamment les petits Etats insulaires, demandent l’instauration d’un mécanisme de compensation. Celui-ci devrait, selon eux, être distinct des fonds qui existent déjà pour l’adaptation ou la diminution des émissions. “Le système onusien aujourd’hui a de l’argent pour mettre des panneaux solaires, pour moderniser votre maison (…), mais il n’en a pas pour les gens qui perdent leur maison”. Harjeet Singh, CAN (Climate Action Network).

“Les pays du Nord disent que ce sont des sommes colossales, qu’ils ne pourront pas le ‘vendre’ à leurs concitoyens”. Pourtant des solutions existent. En septembre, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait par exemple appelé à taxer “les profits exceptionnels des entreprises productrices d’énergies fossiles”  pour ” les pays souffrant de pertes et dommages causés par la crise climatique”.  Il serait aussi possible  de taxer les émissions des secteurs aérien et maritime, de mettre en place un prélèvement sur les transactions financières ou encore d’instaurer un moratoire sur la dette des pays touchés par une catastrophe climatique (d’après FranceInfo).

Je suis bien sûr favorable à ces compensations. Il est tout à fait juste d’offrir des moyens de subsistance à ceux qui en seront privés par un climat déchaîné. Les victimes perdront leurs maisons ou leur gagne-pain.  Les sécheresses rendront l’agriculture difficile ou impossible. Nous devons les aider à avoir une vie décente et à éviter la mort de faim, l’handicap causé par la malnutrition, les aggressions lors d’une vie de sans-abri, la vente des filles, le vol, le travail inhumain, et autres mesures désespérées provoquées par l’extrême pauvreté.

Je m’interroge un peu aussi sur la faisabilité des compensations. Si le climat évoluait vers un réchauffement abrupt, ce que le seuil d’1,5°C a pour but d’éviter, les conséquences seraient extrêmement graves. De nombreux pays seraient dévastés, avec une mortalité très élevée, et nous vivrions essentiellement, chichement, en autarcie en Europe. Nos pays subiraient des graves catastrophes à répétition auxquelles nous aurions de la peine à faire face.  Il serait alors impossible de compenser les pertes des pays pauvres, et il resterait peut-être peu d’habitants à qui offrir les compensations. Mais ce jour-là, nos gouvernements trouveraient  certainement un moyen pour passer outre.

D’autre part, même si nous prévenons une évolution grave, certains pays, les îles menacées par la montée du niveau de la mer, les deltas, ou d’autres, victimes de la désertification, devront être abandonnés et leurs habitants relogés ailleurs.  En général, je dirais qu’il ne faut pas reconstruire continuellement des routes sans cesse détruites, des villes inondées à répétition. Autant que possible, il faut préférer les solutions les plus sûres tout de suite, reconstruire ailleurs, ou sécuriser très bien lors de rénovation, comme c’est souvent le cas en Suisse.  La réduction du réchauffement est la meilleure solution, la plus sûre. Il faut garder à l’esprit qu’indépendamment du mécanisme de compensation, nous devons tout faire, immédiatement, pour éviter une évolution catastrophique du climat. Il en va de notre propre sécurité.

Cela dit, le Futur est incertain. Il est clair que les compensations des pertes et préjudices du réchauffement seraient en tout cas très utiles maintenant, lors de l’actuelle famine de Somalie ou de coûteuses inondations en Amérique du Sud. Elles permettraient aux populations des pays touchés de vivre dignement dans leurs pays, dans des sociétés relativement sûres et stables, et nous pouvons leur offrir cela aujourd’hui, pour les prochaines années.

Deux pétitions qui demandent une compensation des pertes et dommages:

350.org Tell Biden: https://act.350.org/sign/Biden-loss-damage-petition-COP27

One to World leaders: https://act.one.org/sign/adenike-climate-petition-int

Le méthane atmosphérique augmente. Les Borgs nous protégeront-ils?

Le méthane s’accumule dans l’atmosphère

Sa concentration s’accroît de plus en plus vite (WMO). Ce dangereux gaz à effet de serre est émis de nombreuses sources. Des sources humaines ont été identifiées par la NASA et peuvent sûrement être maîtrisées. Il s’agit de champs pétrolifères, et de décharges à ciel ouvert (article Temps). Ces fuites pourraient être maîtrisées, le gaz pourrait être récupéré ou éliminé par un procédé d’épuration. Une nouvelle méthode chimique vient d’être mise au point (platine-palladium). Ces technologies peuvent être fortement développées. Les émissions de sources naturelles, de grandes étendues de terres et de fonds marins, seront plus difficiles à maîtriser.

Les rizières et les marais semblent émettre plus de méthane parce qu’il fait plus chaud.

Le plus grave danger vient du permafrost Arctique et des fonds marins Arctiques. Le dégel de ces zones peut entraîner l’émission d’immenses quantités de gaz et provoquerait un effet de serre beaucoup plus fort.

Les bactéries mangeuses de méthane

Le méthane est produit par des bactéries dans les marais et dans le sol. D’autres bactéries digèrent ce gaz. Elles participent à son  cycle naturel  et en épurent l’atmosphère.

Ces bactéries du genre Methanopredens sont assez peu connues.

Une d’elles, M.nitroreducens, a été trouvée dans les sédiments des eaux douces, dans les rizières, les rivières et les lacs et bien décrite (publication). Elle contient certains gènes uniques, et croît très lentement.

D’autres vivent profondément enfouies dans les sols et dégradent le méthane sous-terrain. Il s’est avéré récemment que celles-ci contiennent des éléments d’ADN particuliers, des longs éléments extrachromosomiques, qui ont été appelés Borgs. Il n’est pas clair s’il s’agit de reliquats de virus, ou du génome dégradé d’une bactérie cousine. Ils incluent des gènes de plusieurs origines, dont certains codent pour des enzymes acteurs du métabolisme de la bactérie et de la dégradation du méthane (communiqué).

Il s’agit peut-être d’un éléments très anciens, vestiges de temps anciens où l’ADN passait plus facilement d’un microbe à l’autre. D’autres surprises pourraient nous attendre enfouies dans les profondeurs. La vie a survécu des milliards d’années aux pires cataclysmes, aux météorites qui ont fait fondre la surface de la Terre, cachée à des centaines de mètres sous le sol.

Cette découverte pourrait permettre d’utiliser la biotechnologie et d’augmenter des milliers de fois l’efficacité de dégradation de méthane des bactéries. Les bactéries Methanopredens stabilisent la proportion de gaz qui parvient dans l’atmosphère et les humains pourraient peut-être les utiliser à cet effet.

Ces bactéries se multiplieront-elles seules quand il y aura plus de méthane dans l’eau? Alternativement, l’Homme pourrait répandre des bactéries génétiquement modifiées sur les terres Sibériennes et sur le fond marin.  Elles consommeraient le gaz dissous dans l’eau. Cela exige au moins des études d’impacts approfondies et comporte des risques biologiques sérieux.   Les bactéries ou leurs enzymes utiles pourraient peut-être être utilisées d’une troisième façon, l’eau du fond des océans passerait dans des filtres qui élimineraient le gaz.

 Les cercles blancs indiquent les endroits où une bulle de gaz a atteint la surface de glace. Actuellement, le permafrost dégèle, de nombreux nouveaux lacs se forment et bouillonnent de méthane (blog). 

Emissions massives du permafrost

Les émissions de méthane du permafrost sont un grand risque pour la vie sur Terre. Si elles s’amplifient, la température montera rapidement et provoquera un dégagement de méthane additionnel, une boucle de rétroaction de réchauffement positive se mettra en place. Les conséquences dépasseraient celles qui sont discutées par le GIEC, et rendraient la vie hasardeuse en Europe.

Le gaz s’échapperait des sols de Sibérie et d’Alaska, et des fonds de la mer Arctique. Les scientifiques se demandent s’il atteindrait l’atmosphère ou serait dégradé avant. Une étude récente de Kessler établit qu’actuellement, le méthane émis des fonds marins de l’Atlantique et du Pacifique n’atteint pas la surface des océans. Il est dégradé dans l’eau (lien). Personnellement, je ne suis pas convaincue qu’il en sera toujours ainsi.

Une étude géologique récente a établi que les fonds marins ont émis du méthane il y a 125’000 ans, suite à l’arrêt de la circulation thermohaline et à l’arrivée d’un courant chaud (blog). Les chercheurs ont détecté les traces d’un gradient de méthane. Il était plus abondant au fond et moins vers la surface de l’océan, ce qui suggère qu’il a été partiellement dégradé dans l’eau, mais il a aussi atteint l’atmosphère et contribué au réchauffement de cette période.

Dans la mer de Sibérie, le fond qui dégage de méthane se trouve à faible profondeur. N. Shakova y a observé que le méthane atteint l’atmosphère si la mer est libre de glace (blog). L’intensité du dégagement joue aussi un rôle important. Une petite quantité de gaz est immédiatement en solution dans l’eau ou se dissout rapidement, et là les bactéries méthanotrophes accélèreraient sa dégradation. Si par contre le méthane est émis sous forme de grands geysers, des puissants jets de grosses bulles pourraient atteindre la surface. Les cratères de plusieurs dizaines mètres de diamètre témoignent d’émissions explosives de gaz. Des émissions massives atteindraient probablement l’atmosphère et causeraient un effet de serre intense et un réchauffement abrupt, que les bactéries seraient impuissantes à éliminer. D’autres solutions devraient être préparées, telles que la combustion ou la récupération préventive du gaz.

Grand cratère témoin d’émission explosive de méthane du permafrost sibérien

Les revues médicales demandent l’aide pour l’Afrique face au climat

 Une grave famine se déclare en Afrique de l’Est. Après quatre saisons des pluies ratées consécutives, les récoltes en Afrique de l’Est sont devenues si stériles qu’une personne risque de mourir de faim toutes les 36 secondes. Les conditions se détériorent si rapidement en Somalie, en Éthiopie et au Kenya que les experts des droits de l’homme affirment qu’il s’agit de la pire crise de la faim de l’histoire de la région – avec peu de soulagement en vue. La situation est extrême (Article yahoo news).

L’accélération des effets du réchauffement climatique rend malade et tue des centaines de milliers de personnes chaque année sur le continent africain, ont averti mercredi des centaines de revues médicales.

L’appel, rédigé par 16 rédacteurs en chef de revues biomédicales de premier plan de toute l’Afrique, déclare que les dommages déjà causés à travers le continent “devraient être une préoccupation suprême pour toutes les nations”.

“Il est très injuste que les nations les plus touchées aient le moins contribué aux émissions mondiales cumulées, qui sont à l’origine de la crise climatique et de ses effets de plus en plus graves”, déclare l’éditorial.

Il a été publié dans quelque 250 revues scientifiques, dont 50 titres africains et des revues médicales internationales comme The BMJ, The Lancet, le New England Journal of Medicine et le National Medical Journal of India.

Les auteurs ont critiqué l’échec de la communauté internationale à tenir sa promesse de fournir 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 aux pays en développement pour stimuler une transition énergétique verte et aider les nations à se préparer aux futurs impacts climatiques.

Le réchauffement climatique pèse lourdement sur les économies africaines et la santé de leurs populations, affirment les auteurs, appelant à un financement spécifique pour faire face aux coûts des dommages déjà ressentis.

Les sécheresses en Afrique subsaharienne ont triplé entre 1970–79 et 2010–19.  En 2018, des cyclones dévastateurs ont touché 2,2 millions de personnes au Malawi, au Mozambique et au Zimbabwe.  En Afrique occidentale et centrale, de graves inondations ont entraîné la mortalité et la migration forcée, la perte d’abris, de terres cultivées et de bétail. (actuellement inondations au Nigéria et au Tchad).

Les changements dans l’écologie des vecteurs provoqués par les inondations et les dommages à l’hygiène environnementale ont entraîné une augmentation des maladies dans toute l’Afrique subsaharienne, avec une augmentation du paludisme, de la dengue, de la fièvre de Lassa, de la vallée du Rift la fièvre, la maladie de Lyme, la maladie à virus Ebola, le virus du Nil occidental et d’autres infections.

 

L’élévation du niveau de la mer réduit la qualité de l’eau, entraînant des maladies d’origine hydrique, notamment les maladies diarrhéiques, l’une des principales causes de mortalité en Afrique.

Les catastrophes climatiques perturbent l’approvisionnement en eau et en nourriture, augmentant l’insécurité alimentaire et la malnutrition, qui cause 1,7 million de décès par an en Afrique. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, la malnutrition a augmenté de près de 50 % depuis 2012, en raison du rôle central de l’agriculture dans les économies africaines. Les chocs environnementaux et leurs effets d’entraînement causent également de graves dommages à la santé mentale. Au total, on estime que la crise climatique a détruit un cinquième du produit intérieur brut des pays les plus vulnérables aux chocs climatiques.

Certains progrès ont été réalisés, notamment sur les systèmes d’alerte précoce et les infrastructures de défense contre l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes.

Mais l’appel estime que les pays les plus riches, historiquement responsables des émissions de combustibles fossiles à l’origine du réchauffement, ont la responsabilité d’agir, à la fois moralement et dans leur propre intérêt.

“Il est temps que la communauté mondiale reconnaisse que la crise climatique, tout en affectant le continent de manière disproportionnée, est une crise mondiale”, a déclaré Lukoye Atwoli, professeur et doyen du Medical College East Africa.

“L’action doit commencer maintenant, et commencer là où elle fait le plus mal, en Afrique. Si nous n’agissons pas, la crise deviendra très bientôt le problème de tous.”

Les auteurs proviennent de revues telles que African Health Sciences, l’African Journal of Primary Health Care and Family Medicine et l’East African Medical Journal.

Lien sur l’éditorial: https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(22)01986-9/fulltext

Blog Famine Afrique 2020: https://blogs.letemps.ch/dorota-retelska/2020/01/29/nous-sommes-responsables-de-la-plus-grande-famine-de-lhistoire-qui-frappe-actuellement-lafrique-australe-et-des-drames-a-venir/