La femme au foyer?

Le travail aujourd’hui

Une vie équilibrée implique la satisfaction des besoins corporels: manger, dormir, récupérer de la fatigue jusqu’à se sentir reposés. L’humain devrait aussi pratiquer des activités sportives, artistiques et sociales, et avoir une vie de famille. La course à la carrière professionnelle contrecarre souvent plusieurs pans de l’existence humaine normale.

Le prix à payer pour un poste prestigieux est souvent énorme:  des heures de travail de plus en plus longues, jusqu’à la centaine d’heures hebdomadaires, des stages non payés, des déménagements fréquents, des produits chimiques qui améliorent leurs performances.

Les personnes qui accèdent aux postes élevés ont différentes caractéristiques. Il faut probablement des compétences  réelles, du travail,  de la chance, et de la débrouillardise.  Certains ont de plus un diplôme d’une université prestigieuse et coûteuse, des appuis familiaux, ou de techniques carrément inavouables pour progresser dans leur carrière.  L’insécurité de l’emploi est une des cause du recours à des solutions extrêmes.

François Cusset, auteur du livre ‘le déchaînement du monde‘ , remarque que “Là où la violence psychique relevait de l’exception, elle est aujourd’hui l’ordinaire. Elle n’est plus l’œuvre d’un patron sadique, elle est le rouage clé d’un système fondé sur l’accélération, la pression, la performance, la permanence de la précarité” (Libé).  Dans l’éducation de mon enfant, j’ai appliqué l’idée que sans stress, l’enfant fera son activité correctement, assez soigneusement, et cela s’est vérifié. Elle était adorable, posait le verre délicatement sur la table, et le remplissait adroitement en versant l’eau d’une carafe. Elle était contente de bien le faire.  Il me semble que la société va dans le sens contraire, nous sommes de plus en plus exposés à des exigences déraisonnables que nous ne pouvons pas accomplir correctement dans le respect de notre intégrité corporelle. La majorité de la population subit aujourd’hui un stress constant et certains loisirs, l’alcool, la vitesse, la drogue attirent peut-être justement des jeunes sous pression.

Dans la recherche scientifique, j’ai reçu le conseil de travailler quatorze heures par jour. Quelques années plus tard, j’ai découvert que mon frère était encouragé à travailler autant dans une organisation internationale.  Les jeunes médecins suisses font plus de soixante heures par semaine, alors que le manque de sommeil augmente les risques d’erreur professionnelle (lien). La semaine est de 95 heures chez dans la finance chez Goldman and Sachs, 72 heures dans le marketing (lien BBC). Au Japon, tout employé montre un dévouement extrême au travail, rentre à la maison à minuit, ne dort en général que trois heures par nuit, alors que six heures représentent le strict minimum pour une activité cérébrale optimale. Le dimanche est en conséquence passé à rattraper le retard de sommeil. Méfiez-vous, ce même discours qui vous demande de démontrer un dévouement total est utilisé partout, et il y a surenchère, qui mène à la consommation de produits dopants.

Aujourd’hui, dans les pays développés, nous avons assez à manger. A ce niveau-là, les besoins du plus pauvre habitant du pays sont à peu près satisfaits. Il peut probablement aussi s’arranger à la piscine, de voir des films ou des concerts. Récemment, j’ai lu une interview d’un employé de maison de millionaires qui rapportait que la principale différence dans leur mode était le luxe de temps dont ils disposaient, la liberté de s’organiser comme ils voulaient.

Le travailleur pauvre, tel que la vendeuse dans un magasin, court à la crèche, au travail, appelle le médecin pendant sa pause de dix heures, fait ses courses à midi, son  ménage le soir, est toujours à flux tendu et chaque imprévu dans son planning constitue un gros stress.

De plus, sa vie n’est pas vraiment une suite de réalisations intéressantes couronnées de louanges. De nombreuses personnes sont verbalement agressées par leur employeur, les clients ou reçoivent des volées de boulettes de papier, ce qui génère un stress psychologique. A cela s’ajoutent les maladies et les accidents professionnels, le travail de nuit, sur appel, le weekend, etc. Il s’agit souvent d’un rapport de force où l’employeur cherche à tirer le maximum du travailleur. Le refus du travail reflète peut-être une prise de conscience de ces réalités, et pourrait s’étendre aux hommes.

Si certaines femmes préfèrent faire tranquillement leur ménage, aller au fitness et boire un café avec une copine, elles en ont le droit. Elles se respectent peut-être plus que celles qui travaillent des nuits entières pour une publication scientifique ou un projet de marketing d’un objet nocif pour la Planète.

Les enfants

Je dirais que notre civilisation est celle des villages d’agriculteurs. L’homme faisait l’essentiel des travaux des champs, et la femme, souvent enceinte dès l’âge de quinze ans,  s’occupait de la ribambelle d’enfants déjà nés. Elle  cuisinait, y compris des nombreuses conserves, et confectionnait souvent des habits. Lorsque l’homme rentrait de son  travail épuisant, le ménage rudimentaire était fait. Le nombre d’objets tournait autour d’une dizaine.  Nous sommes faits pour cette vie, pour vivre en communauté familiale ou de village, pour prendre le temps et s’occuper de nos besoins essentiels. Ces gestes ancestraux coulent de source.

Je suis convaincue que les enfants profitent de la présence de leur mère les premières années. Je dirais qu’ils devraient toute la journée avec celle-ci, avec un minimum de séparations, jusqu’à trois ans, Ils devraient toujours bénéficier d’une réponse bienveillante  de la mère, à leurs demandes.   Le célèbre psychiatre français Cyrulnik estime qu’un attachement correct à la mère pendant les premières années est une des clés de l’équilibre psychique (lien).   Nous savons tous que les chiots séparés trop tôt de leur mère sont nerveux et en manque d’affection toute leur vie, et cela pourrait être vrai pour nos enfants. Le stress de la mère se transmet à l’enfant, si prend son temps, celui-ci est détendu. J’ai proposé une société plus harmonieuse pour les enfants dans un blog ancien.

Actuellement, en Suisse nous observons une forte augmentation d’hyperactivité chez les enfants, et de dépressions chez les adolescents.  Le travail des mères est un des changements qui pourrait y contribuer, les réseaux sociaux sont aussi suspectés.  Une étude suisse associe l’enfance en crèche à une augmentation d’hyperactivité, d’angoisses et de mauvais comportements (20minutes). L’auteur de l’étude, Denis Ribeaud (rapport, publication)  m’a précisé que les effets négatifs sont moins marqués chez une maman de jour, et auprès d’une personne connue de l’enfant, et que la présence des grands-parents est aussi sécurisante que celle des parents. 

 

Le soin des enfants ainsi que le travail domestique constituent une charge réelle et suffisante. La personne au foyer contribue à l’économie domestique en faisait le ménage, la lessive,  les conserves, les réparations d’habits et d’autres objets, les échanges des surplus avec autres villageois dans une situation similaire. A mesure que les femmes travaillent plus, les plats préfabriqués avec de l’émulsifiant et de la graisse de palme envahissent le foyer dans leurs barquettes plastique. La journée d’une ménagère -type, ayant plusieurs enfants, comporte de nombreuses tâches utiles et constitue un travail à plein temps, qui rend l’investissement professionnel du mari possible.

Aujourd’hui, beaucoup de mères de jeunes enfants travaillent à perte, payent la garde d’enfants, les trajets et les impôts pour garder un pied dans le monde du travail et un emploi plus tard. Dans le monde actuel, elles ont raison car il est très difficile de trouver du travail après la quarantaine, par contre les personnes déjà en place y restent généralement.  Il faudrait peut-être des garanties de réengagement après un arrêt, une interdiction de discrimination par l’âge, ou un revenu minimum pour les personnes hors d’emploi.

Egalité et Planète

Je n’adhère pas du tout à l’idée que le compagnon doit être plus efficace ni plus âgé.  Par contre, les tâches ménagères, les soins aux enfants et aux parents handicapés sont des occupations tout aussi valables que le travail salarié, ces activités sont essentielles au fonctionnement de la société alors que de nombreux emplois actuels ne le sont pas. Elles doivent être valorisées et non pas dénigrées.

Certes, le travail des femmes a beaucoup contribué  à l’égalité. Au 19ième siècle les femmes n’étudiaient pas et peu de personnes pensaient qu’elles en étaient capables.    Elles se sont révélées très compétentes dans la plupart des métiers. Elles avaient peu de droits. Il n’y a pas si longtemps, les femmes étaient battues par leur mari et n’avaient aucune issue. Traditionnellement, l’homme décidait de tout mais ce n’est pas automatique si la femme reste à la maison. Le salaire du mari peut être automatiquement  partagé en deux, il peut employer sa femme pour la garde des enfants et le ménage, ou la personne au foyer pourrait toucher un revenu minimum. Des lieux de rencontres devraient être mis en place pour qu’elles ne soient pas isolées.  Le droit des femmes à l’emploi doit bien sûr être maintenu. Il faut cependant garder à l’esprit qu’en Europe,  les citoyens ont aussi droit à ne pas pas travailler s’ils en ont les moyens.

Aujourd’hui, la vie sur Terre est en danger. David Graeber, auteur de bullshit jobs,  dit que nous détruisons la Planète pour satisfaire nos égos (lien). La diminution du temps de travail total de la population suisse est une des meilleures solutions pour sauver la vie sur Terre (étude ETHZ). Alors, si certaines préfèrent rester à la maison, c’est un pas dans la bonne direction pour la Planète. Elles ne provoqueront pas d’émissions des transports, ni de la construction  des lieux de travail. Espérerons qu’ayant le temps, elles recycleront et chineront des habits d’occasion. Elles planteront peut-être quelques fraises au lieu de les faire venir d’Espagne. Nous devons encourager cette voie volontaire menant à une réduction d’émissions de CO2, y compris par des mesures pécuniaires.

 

Données Swissinfo: https://www.swissinfo.ch/fre/societe/à-l-épreuve-des-faits_les-mamans-suisses-sont-elles-souvent-des-mères-au-foyer-/45354146

La Nouvelle-Zélande est déjà confrontée au changement climatique

Les inondations

En janvier 2023 la Nouvelle-Zélande a subi des fortes pluies.  L’océan alentour était touché par une vague de chaleur marine qui a élevé sa température bien au-dessus des normales.  Un mois de pluies sans précédent a provoqué quelques inondations. Puis le 27 janvier,  la plus grande ville de Nouvelle-Zélande,  Auckland était frappée par les flots à un niveau exceptionnel dans l’histoire du pays (Guardian, Wikipédia).

En février , le Cyclone Gabrielle a porté les destructions à un niveau supérieur. Il a dévasté le Nord de la Nouvelle-Zélande et touché Vanuatu et l’Australie.

A Vanuatu, les pluies torrentielles ont déclenché des glissements de terrain, contaminé l’eau potable et détruit les champs.

En Nouvelle-Zélande, des milliers de maisons ont été inondées ou sapées, les toits des bâtiments arrachés par le vent et de nombreux glissements de terrain ont paralysé l’île Nord. Des milliers de personnes ont été évacuées, d’autres ont fui sur les toits de leurs maisons et des glissements de terrain ont détruit les routes. Les flots charriaient d’immenses troncs arrachés qui rasaient la forêt et tout le reste sur leur passage.  Un état d’urgence national a été déclaré. Le gouvernement a déclaré qu’il s’agissait d’un événement sans précédent en Nouvelle-Zélande (guardian).

Les causes climatiques

Le cyclone s’est formé au-dessus de la mer de Coral dont la température dépassait 30°C, après trois années de la Nina qui favorisent ce type de phénomènes dans cette région. Il a déversé l’équivalent de mois de pluie en un seul jour. Il s’agissait d’un événement sans précédent, de la plus grande catastrophe du siècle dans ce pays (nzherald).

Selon l’article actuel de World Weather Attribution, les études d’attribution au changement climatique ont relevé que les précipitations étaient extrêmement abondantes, et qu’elles ont touché des régions montagneuses vulnérables aux inondations. Les modèles climatiques prévoient une exacerbation des pluies intenses d’environ 30% à l’heure actuelle, ainsi qu’un accroissement futur, ce qui rend les inondations plus probables.  Cependant, les modèles n’anticipaient pas le déluge qui s’est déversé sur la région, les mesures des stations météorologiques montrent des changements plus importants que ceux prévus par les modèles (WWA). Cela pourrait alors être un phénomène exceptionnel, isolé, ou alors les conséquences du changement climatique sont plus importantes que prévu. Cette dernière explication s’est révélée vraie dans de nombreux endroits dans le monde, le GIEC et l’ONU disent que les effets sont plus graves que prévu. Si c’est le cas, ils pourraient bien s’amplifier aussi plus vite.

Selon le climatologue Kevin Trenberth, les pluies inhabituellement intenses sont dues au réchauffement de l’océan, dont la température était de 3°C au-dessus de la normale.  Des telles vagues de chaleur marines ont aussi causé les inondations du Pakistan en été 2022, ainsi que celles de Californie en janvier.  Ses travaux confirment que les températures des océans changent à cause du réchauffement global (publi). Il a aussi observé que les régions humides le deviennent plus, la pluie s’y accroît. Il souligne aussi que des précipitations de 10% plus importantes suffisent pour déborder les aménagements existants et pour causer des dégâts (Trenberth).

Dégâts et solutions

Ce cyclone a causé les destructions le plus coûteuses de l’hémisphère Sud, estimées à plus de huit milliards de dollars américains.  Bien sûr, de nombreuses maisons individuelles ont été sapées par les flots. La majorité, 70% , appartenait à des indigènes maoris. Ceux-ci ont relevé que les événements météorologiques deviennent de plus en plus cataclysmiques et qu’ils devront quitter leurs terres pour éviter de disparaître dans les tempêtes. Ils ont invoqué l’aide de l’ONU. Les Maoris estiment que leurs droits ne sont pas respectés. Ils besoin de plus de financement et de plus de liberté pour choisir de nouvelles terres et y fonder des agglomérations durables.

L’adaptation au changement climatique dans ce pays devrait inclure des cas de retraite organisée, où les communautés et les biens sujets aux aléas sont déplacés.  Elle est en retard, certains subissent déjà des catastrophes climatiques. Le leader du parti Vert Nouveau-Zélandais appelait récemment à accélérer l’adaptation, à dépasser les clivages des partis politiques pour réagir face à ces dangers qui les dépassent (lien). Le gouvernement a alloué environ trois-quarts de milliard de dollars américains dans la réparation des routes, des ponts et des écoles pour permettre au pays de reprendre les activités normales.

Récemment, la route côtière Napier -Wairoa était remise en service, trois mois après sa destruction par le Cyclone Gabrielle (lien). Mais la semaine passée, la métropole d’Auckland était de nouveau inondée, et un état d’urgence a été déclaré.

Je dirais que les Maoris ont raison. Ils ont bien compris ce que l’avenir nous réserve.  Les catastrophes se répéteront, s’amplifieront et ils ont raison de quitter les zones menacées pour des lieux plus sûrs. Les côtes des océans sont menacées partout et les vallées de montagne suisses pourraient rencontrer les mêmes problèmes.

Les canicules des dernières années ont aussi eu des graves conséquences sur les écosystèmes de Nouvelle-Zélande. Elles ont apporté des vagues de chaleur marine et fait fondre la moitié des glaces des Alpes du Sud depuis 1950. Historiquement, l’eau atteignait de telles températures une fois en quelques centaines d’années, mais maintenant ces extrêmes se sont succédés plusieurs fois en quelques années.  Les petits penguins korora ont souffert de ces changements. Ils ne peuvent pas s’alimenter dans ces conditions nouvelles et succombent à la faim, ce qui a entraîné une forte mortalité lors des années El Nina et des vagues de chaleur marine précédentes. Des millions d’éponges sur les côtes ont blanchi, ce qui signifie une très grave maladie, ou la mort de ces animaux (Victoria U).     Les températures très élevées de l’océan en 2023 pourraient bien causer plus de pertes dans ces écosystèmes.

Démission du système judiciaire

Education

Je n’ai pas écrit de blogs toutes les semaines en 2022. J’ai alors fait la grève de la faim. 

J’ai une fille qui est née quand j’avais presque 36 ans, je faisais alors de la recherche à l’EPFL. J’ai beaucoup voulu un enfant, et j’étais très heureuse de l’avoir. Son père et moi, nous avons voulu tout faire pour qu’elle aille bien, satisfaire tous ses besoins. Les trois premières années sont apparemment les plus importantes dans la vie d’un enfant. J’étais avec ma fille pour lui offrir le maximum de sécurité affective. Je m’en séparais peu, je ne l’ai jamais frappé, jamais insulté, je ne levais pas la voix.

En passant, je reviens sur l’étude sur les crèches qui rapporte qu’elles entraînent une augmentation d’hyperactivité et de mauvais comportements (20minutes). Je constatais clairement l’effet stressant de la crèche quand ma fille y allait. J’ai contacté l’auteur de l’étude, Denis Ribeaud (rapport, publication) qui m’a précisé que les effets négatifs sont moins marqués chez une maman de jour, et auprès d’une personne connue de l’enfant, et que la présence des grands-parents est aussi sécurisante que celle des parents.

Je faisais le maximum pour que ma fille soit heureuse, en bonne santé, bonne, éduquée, en m’inspirant beaucoup de conseils de psychologues. Rétrospectivement je trouve que j’ai eu tort de les écouter, qu’une éducation plus saine, protégeant de mauvaises influences telles que les réseaux sociaux serait plus sûre.

J’avais le temps de bien m’occuper de ma fille sans stress. Je n’ai jamais oublié de lui donner un repas, je ne la laissais pas seule, je veillais à toute la liste de devoirs de bonne ménagère, j’écoutais ses problèmes avec bienveillance, je lui organisais des activités où je l’amenais, je supervisais ses devoirs. Peu avant les faits, j’ai souri une fois en constatant à quel point j’étais vraiment une mère modèle.

Je n’ai jamais battu ma fille, je suis contre les violences physiques, verbales et psychologiques. J’aimerais que tous les enfants se sentent en sécurité chez eux, qu’ils puissent s’exprimer librement et soient écoutés avec affection et tolérance. La mienne l’était. J’estime vraiment que j’étais parmi les meilleures mères de Suisse, peut-être dans le 1% des parents les moins violents. J’ai eu la possibilité et les connaissances nécessaires pour cela. Ma fille a acquis la plupart des règles de comportement grâce à des explications douces au bon moment et grâce à mon exemple. Le principe consiste à expliquer à l’enfant qu’il faut traverser au vert assez tôt pour que ce soit intéressant, de toujours respecter ce comportement, de le surveiller et rappeler délicatement quelques fois en plusieurs années. C’était une réussite. Je m’étais par exemple imposée de parler toujours correctement et vers cinq ans elle parlait ainsi, un français clair, juste et poli, qu’elle avait entendu toute sa vie. En la pratiquant depuis le début, j’avais obtenu des bons résultats avec l’éducation bienveillante, et je pouvais donc continuer de cette façon, beaucoup était déjà acquis. J’ai suivi toutes les lois et les règlements, j’ai voulu bien agir dans les lois existantes, l’alimentation par exemple était végétarienne, en accord et sous la surveillance de la pédiatre.

DGEJ

En janvier 2021 j’ai été convoquée au DGEJ,  la protection de l’Enfance vaudoise à Montreux. J’ai expliqué ce qui c’était passé, je n’avais absolument à me reprocher, mais l’assistante sociale n’écoutait pas vraiment. Je ne sais pas si elle a pris note de mes déclarations factuelles. A un moment, je lui ai dit : « votre enquête montrera sûrement… » et elle m’a répondu : « non, mon enquête est finie, mon opinion est faite » J’étais stupéfaite. Mon enfant a été placé loin de moi en février 2022, les contacts avec moi ont vite été totalement interdits, ce que le DGEJ fait très souvent, puis supervisés et j’avais l’interdiction de lui parler d’un retour à la maison. A ce que je sais, ma fille avait entendu que je devais me faire soigner, ce qui était une fausse information et une calomnie.

J’ai entendu que l’avis de l’enfant prime actuellement dans le choix des juges, ce qui donne lieu à des situations comiques de changement de domicile et d’école si un parent refuse une demande de l’enfant, et rend difficile l’imposition de règles. Dans ce cas ma fille a vraiment été mal informée. Elle a très bien pu s’entendre dire que le retour chez sa mère était impossible. Par ailleurs, l’assistante sociale avec répété qu’elle pourrait sortir quand elle voudrait. Or à partir de la date où elle a pu témoigner à l’audience qu’elle voulait quitter le foyer pour aller chez son père, la sortie du foyer a pris trois mois,  malgré leur accord de toutes les parties en présence et tous mes efforts pour l’accélérer.  Trois mois de prison de plus pour un enfant innocent. Elle a finalement pu partir chez son père aux Etats-Unis grâce à son passeport américain. 

Selon la loi le placement est l’ultime mesure à appliquer si un mineur est en grave danger et que tous les essais d’amélioration de ces conditions de vie ont échoué. Il s’est passé totalement autre chose dans mon cas. L’enfant a été immédiatement emmené ailleurs. J’ai demandé à plusieurs reprises ce qui m’était reproché et comment le corriger, après deux mois, le 5 avril j’ai reçu une première lettre du responsable de l’agence de Montreux rédigée étonnamment au plus-que-parfait: 

Nous vous avions également précisé que nous ne parlions pas de négligence ou de mauvais traitements de votre part (…) 

…nous n’avions pas encore pu, à ce stade, évaluer le cadre et les règles de vie proposées au quotidien à Maia.. 

Il n’y avait pas de délit, je ne savais pas ce qu’on me reproche, je ne pouvais donc pas y répondre. C’était kafkaïen. En voyant une phrase critique j’ai écrit un message où je donnais des indications que je n’étais pas trop sévère, alors quelques mois plus tard j’ai été appelée permissive. 

Après six ou sept mois j’ai reposé cette question dans un autre recommandé, sans réponse. J’ai alors demandé quelle est la façon correcte de traiter un enfant en Suisse.

J’estime que cela devrait être lisible sur le site internet de la protection de l’enfance. Je savais que la maigreur était un motif de retrait. Si des vacances dans un pays lointain le sont aussi, eh bien qu’ils l’affichent sur le site internet, ce sera ainsi clair. C’est évidemment impossible parce qu’ils ne peuvent affirmer publiquement que certains pays sont moins bons que d’autres, tout cela est basé sur des préjugés surannés qui s’écrouleraient s’ils étaient exposés au grand jour. 

A ma demande de la façon correcte de traiter un enfant en Suisse, de règles correctes pour son âge, j’ai obtenu la déclaration qu’il était impossible de le dire.

Mail de Patrick Peyter, responsable du DGEJ Montreux, du 25 octobre 2022:

Madame,
Si une « liste de règles d’éducation normales » existaient et avaient été ratifiées par une autorité supérieure comme étant LA todo-list pour élever des ados, pensez bien que nous la distribuerions aux parents et l’utiliserions sans souci. Cela n’existe pas. Il n’existe pas non plus de protocole scientifique ou de mode d’emploi pour « élever », éduquer ou gérer un adolescent. Je peux vous renvoyer à la Convention des droits de l’Enfant, mais probablement que vous pourriez me démontrer que vous remplissez et respectez tous les droit stipulés dans cette convention et que votre fille n’a jamais manqué de rien.

La protection de l’enfance devrait justement disposer d’une table d’abus, ou d’un site internet, à laquelle ils confronteraient les comportements constatés. S’ils ne sont pas interdits, ils devraient être permis. Ce serait normal. S’il est impossible de dire ce qui est juste, s’il n’y a pas de liste claire d’abus qui nécessite un retrait, alors chaque enfant peut immédiatement être arraché à ses parents.

Dans son cas, il était évident qu’elle était mieux traitée à la maison qu’en foyer. Les repas étaient meilleurs et plus sains, la surveillance un peu plus présente mais plus gentille, les loisirs plus nombreux, les relations humaines meilleures, les objets matériels corrects, et à la maison son abonnement de bus était payé ce que le foyer a oublié de faire. Elle était prise en charge par des jeunes éducateurs qui semblaient plutôt cool, et à ce que je sais a eu la chance de ne pas être battue par les autres pensionnaires.

Par contre elle ne pouvait pas mettre fin au placement quand elle l’a demandé, ses contacts avec moi étaient surveillées par les éducateurs, et je n’étais pas informée de son état de santé, dont personne en fait ne se préoccupait. Les rapports mentionnent qu’elle obéissait aux commandes et c’est tout ce qu’ils voyaient. Ils ne savaient même pas quel grand sourire elle avait normalement.

Après le placement préventif de six mois, il était clair que les motifs étaient erronés, et qu’il lui faisait beaucoup plus de mal que de bien. L’assistante sociale a alors requis son placement indéterminé au motif que je la culpabilisais en lui suggérant un retour à la maison. Elle utilisé ce terme français d’une façon grossièrement fausse, d’une part vivre en famille est la situation normale,  d’autre part je ne disais nullement que ma fille agissait mal en étant dans un foyer, mais qu’elle serait mieux à la maison. Il n’y avait toujours aucun délit. Une autre page décrivait péjorativement le fait que je trouvais ma fille intelligente. L’intelligence existe vraiment. 

Nos droits et la justice

Le jour où l’assistante sociale a envoyé ce rapport scandaleux, sans l’avoir vu, j’ai commencé une grève de la faim.  Le 7 ou 8 mai, j’ai commencé à écrire ce blog, même si je le planifiais pour plus tard, je vais donc le publier.  Cet été-là (2022) une famille s’est jetée d’un balcon de Montreux à l’annonce de l’arrivée de la DGEJ. C’est bien sûr excessif mais ce qu’il nous ont fait vivre était très dur, malveillant et aucune solution humaine ne nous a été proposée.

La demande de placement indéterminé sans aucune raison, et en voyant les effets négatifs sur celle-ci, était un déni énorme de nos droits, et une sérieuse atteinte à ma fille. D’une part il est grave de priver un enfant de ses parents, ils en souffrent comme s’ils devaient orphelins. D’autre part le placement en foyer était pénible, déprimant et réduisait beaucoup ses chances d’un avenir normal. Je crois que ce type de prise en charge pousse plutôt les enfants vers l’invalidité, car il est difficile de distinguer les effets de la prison ou du foyer et ceux d’une dépression. J’ai connaissance d’études passées qui montrent que le placement hors de la famille augmente le risque de maladies psychiques, diminue les chances d’un emploi, de relations sociales et familiales. Les conditions de vie dans les foyers mais aussi dans les familles se sont améliorés, il faudrait  les  comparer à nouveau. 

Une étude scientifique à faire absolument concerne la responsabilités des parents. Le raisonnement actuel est totalement circulaire : tout est la faute des parents, on ne recherche que cela, et souvent une petit manquement des parents est identifié et incriminé. Il faudrait trouver le chiffre officiel, dans quel pourcentage les divers problèmes des jeunes sont vraiment dus aux parents, révéler les autres causes et démontrer l’inadéquation des rapports de la DGEJ qui accuse la famille dans quasiment tous les cas. J’ai lu un blog du Temps d’une jeune fille qui a été retirée à sa famille parce que ses os été fragiles. Le rejet du problème sur les parents lui a probablement occasionné des fractures en plus. 

J’ai donc fait vingt jour de grève de la faim, en été en partie devant le DGEJ de Renens.  J’ai ai eu très peu d’appuis, aucun journaliste n’a fait d’article à ce sujet.  Deux responsables du service m’ont parlé, mais ils n’ont jamais reconsidéré l’affaire malgré les erreurs manifestes.

Le rapport de l’assistante sociale contenait une dizaine d’affirmations fausses toutes en ma défaveur. Elle citait par exemple des soi-disantes déclarations de ma fille faites à un moment où celle-ci n’était pas présente, une dizaine de points de cet acabit.

Elle a falsifié les témoignages de plusieurs experts, des déclarations négatives à mon sujet ont été ajoutées et imputées à ma fille et aux experts. Il s’agit d’événements où j’étais présente, d’autres n’ont pas eu lieu. Je pouvais le prouver, certains rendez-vous ont donné lieu à des transcriptions écrites, les dates pouvaient être vérifiées.  A cela s’ajoutaient de nombreuses considérations critiques et totalement arbitraires sur ma personnalité, certainement basées sur l’entretien où je n’ai quasiment pas pu dire un mot. 

J’ai donc demandé à deux ou trois échelons du DGEJ de vérifier ce rapport, sans succès.

Là, je vois un dysfonctionnement manifeste de ce service qui ne s’embarrasse pas de la loi, du bien de l’enfant, ni de l’honnêteté. J’en ai été très surprise, j’ai même eu du mal à le croire. Au cours de trente ou quarante années précédentes j’ai toujours de bonnes expériences avec l’administration vaudoise, de nombreux autres fonctionnaires alliaient la rigueur de leur travail à l’humanité.  J’y étais habituée. Je croyais que les assistantes sociales sont toutes gentilles.  Là, j’ai vu le contraire, un travail bâclé et la méchanceté à visage découvert. Un autre nouveau délit inventé par cette personne était que je semblais ’empêchée dans ma capacité d’empathie’ alors qu’elle recommandait le placement en foyer. Un minimum de compassion humaine lui aurait fait éviter cette épreuve à mon enfant. Cet humour cruel me rappelle des dictateurs fascistes tels que Bolsonaro ou Poutine. 

Jusqu’à l’âge de cinquante ans, je n’ai aucun problème avec la justice, même pas une amende. Je croyais que si je respectais les lois je n’aurais pas de problème. A cet âge mature, j’ai découvert avec effarement le fonctionnement de la justice vaudoise et suisse.

La juge qui a placé ma fille a agi de façon illogique. Son jugement mentionne qu’il est sans importance si le parent a commis des négligences ou pas, alors cela seul devrait justifier une telle décision. Une fois elle m’a dit d’une voix sèche « Madame Retelska, je vous rappelle que vous avez déjà (demandé par voie légale) le retour de votre fille à la maison. C’est la moindre de choses, dois-je laisser le système broyer mon enfant de 13 ans et compromettre toute sa vie future ? Je n’ai pas compris, j’ai été submergée par une impression d’absurdité. 

Le procès-verbal de l’audience était sensé et correct, mais le jugement incluait un long témoignage fantaisiste fait hors de l’audience dont ni moi ni mes avocats n’étions informés au moment de l’audience, auquel j’aurais pu répondre facilement.

J’ai été pénalisée pour avoir exercé mes droits légaux, influencée pour abandonner ma fille, et calomniée. L’assistante sociale savait qu’elle pouvait faire ce qu’elle veut, comme elle veut, dans l’impunité totale, c’était visible dans son attitude arrogante et négligente, que je n’ai jamais subi auparavant. J’étais jusqu’à là habituée au respect.

J’ai porté plainte contre pour induction de la justice en erreur. Je m’attendais à ce que la jeune personne bénéficie de la mansuétude de la justice, mais j’espérais faire annuler le jugement.

La suite est encore plus étonnante. La police a convoqué l’accusée pour établir la plainte et celle-ci s’est déclarée innocente. C’est un procédé très étrange.  Je crois qu’ils auraient dû me convoquer. La police n’a donc pas fait l’enquête qui aurait pu m’innocenter. J’ai fait appel au Tribunal Cantonal qui lui m’a soi-disant envoyé par lettre recommandée une facture. Celle -ci leur serait retournée sans avoir été réceptionnée, alors ils en ont profité pour classer l’affaire. J’étais chez moi tous les jours cet été-là, et aucun avis de recommandé ne m’a été amené. Je me souviens d’avoir fait particulièrement attention à ne pas me tromper d’adresse, à inscrire mon adresse correcte dans l’appel. Je ne saurai jamais s’il s’agit d’une erreur ou d’un étouffement délibéré de l’affaire. Pendant ce temps, mon enfant qui n’avait commis aucun délit souffrait dans le foyer.

J’ai ensuite fait recours au Tribunal Fédéral, qui en un illogisme dont il est apparemment familier, a jugé que j’étais fautive de n’avoir pas payé la facture que je n’avais pas reçue.  C’était justement impossible, je crois que je n’y suis donc pas tenue.   Je n’ai vraiment aucune expérience de ce qui est appelé justice, mais il faudrait peut-être créer une commission qui examine les décisions du TF et relève celles qui sont contraires à la loi. 

J’ai utilisé tous les recours légaux existant en Suisse. J’avais contacté cinq avocats dans cette affaire, qui m’ont tous dit que je n’avais aucune chance. L’avocate savait que la police n’enquêterait pas sur ma plainte, qu’aucune de mes démarches, des appels ne donnerait rien. Il y a une grosse dérive où les juges font toujours ce que la protection de l’enfance conseille alors que la qualité du travail de celle-ci est extrêmement basse, leur rapport s’apparente plus à des calomnies qu’à du travail. L’impunité est en partie responsable de l’incurie qu’ils s’autorisent.

Le système policier et judiciaire du canton de Vaud ne fonctionne plus et ne sauvegarde pas les droits des citoyens. Il y a là un enchaînement de quatre ou cinq instances officielles dont aucune n’a  corrigé les erreurs de la précédente. 

Ma fille a été placée peu de temps après notre retour de la COP26. Je ne sais pas s’il s’agit juste d’une erreur humaine ou d’un geste délibéré de l’appareil de l’Etat. Le président russe Poutine est actuellement poursuivi pour enlèvement d’enfants ukrainiens, certains officiels suisses pourraient en être accusés aussi. Normalement les parents ont le droit d’éduquer un enfant dans leurs valeurs, leur culture d’origine, leur religion, leur idées politiques et cela assure plutôt une meilleure intégration sociale et un plus grand respect des lois que la vie sans famille. Pour le développement de l’adolescent, il est justement important qu’il puisse faire confiance à ses parents. 

Cette histoire me donne l’impression qu’un fonctionnaire peut monter de toutes pièces une accusation contre tout un chacun, que nous pouvons tous être faussement accusés et emprisonnés demain sans qu’aucune instance ne consente à rétablir la vérité. Cela signifie que nous sommes en dictature.

J’ajoute encore un courrier étonnant reçu de l’école de Montreux en 2020.

J’avais signalé qu’un TA portant sur 1000 formes verbales françaises, apprentissage par coeur de 20 verbes irréguliers à 12 temps (x 6 formes), tous les passés du subjonctif nécessitait environ 50 heures de préparation.  

Le directeur exagère les interactions passées et se livre à la dissimulation et à l’intimidation sous couvert de belles paroles. Je lui répondu qu’il se devait d’être au courant des fautes de son personnel et d’y remédier, ce qui l’a un peu fait réfléchir, mais cette lettre aussi montre un évolution récente de l’administration vaudoise vers la dictature. Et à l’école aussi, dès qu’il n’y a plus aucune contrôle, les erreurs foisonnent.

Blog, information, désinformation

Le Temps nous informe que les blogs s’arrêteront cet été. J’en suis désolée, je pense que le changement climatique se produit vite, et qu’il vaut mieux en être informé pour comprendre cette évolution.  Personnellement, je dois me répéter certains événements dix fois pour les croire. J’espère que nous n’arriverons pas à une situation où les citoyens suisses seront dans l’ignorance d’une première, deuxième puis dixième inondation en France, et totalement pris au dépourvu quand ils se trouveront eux-mêmes dans cette situation. Les autorités locales qui doivent nous protéger en savent souvent autant que les citoyens. Je continuerai certainement à donner des nouvelles du climat, au moins sur Linkedin où vous pourrez me suivre.

Récemment, les commentaires de mon blog ont tourné à un pugilat. Je publie la grande majorité des commentaires car il est trop facile de penser que le public est maintenant convaincu du changement climatique. Au contraire, il y a encore de nombreux incrédules, des entreprises de communication de la taille du journal le Temps sont dévolues au déni du changement climatique, et des articles récents mentionnaient que ces discours prennent de nouveau de l’ampleur.

Un commentateur en particulier a fait de nombreuses affirmations inexactes et insultantes, traite les écologistes de pastèques et de woke, mélange les émissions totales du pays et celles de la production d’énergie. Comment les gens en arrivent-ils à dire des bêtises pareilles? On pourrait penser que cette réflexion est le résultat de plusieurs étapes subjectives qui lui ont par exemple fait classer les personnes qui demandent une augmentation d’impôts comme communistes, et celles qui alertent sur des dangers inconnus de lui comme alarmistes. Il en résulte une suite d’insultes totalement détachées des données de base qui l’y ont mené. Il vaudrait mieux s’en tenir au fait discuté, installation de panneaux solaires coûteuse ou sur un bâtiment inutile par exemple. Je suggère de s’en tenir aux faits, de cette manière il pourrait avoir raison et apporter une contribution utile sur certains points.

Je ne lis pas tous les commentaires, je ne suis pas devant le blog vingt-quatre heures sur vingt-quatre, et plusieurs interventions sont approuvées à mon insu.  Cette personne affirme être un scientifique rigoureux, ce qui est aux antipodes de la réalité… il cherche plutôt à critiquer coûte que coûte, ou peut-être à me dire, à plusieurs reprises que les Verts sont communistes,  ce qui a certainement une signification très négative pour lui.  Je pense maintenant de ce monsieur qu’il déteste le communisme et qu’il déforme constamment les faits pour arriver à ses fins. Après que certains lui aient fait remarqué qu’il insulte de nombreuses personnes, il invoque l’insulte contre lui. L’extrême droite fait souvent cela, ne vous laissez pas provoquer.  Si nous lui faisons remarquer que son orthographe est correcte et son expérience longue, répétera-il ces considérations au sujet d’autres personnes?  C’est possible s’il est influençable plus que déterminé à un but précis.

J’ai répondu par des informations factuelles à deux ou trois fausses informations et j’ai alors constaté sa mauvaise foi, alors je l’ai ignoré.

Le site “climato-réalistes” cité deux fois récemment donne des chiffres vraiment, grossièrement faux, ne lui faites pas confiance.   Utilisez peut-être le site de l’ONU qui se base sur les informations du GIEC.

D’autres commentateurs ont pris les pseudos des précédents, et ensuite j’ai essuyé des reproches que je ne les surveillais pas. J’estime qu’il vaudrait mieux utiliser son vrai nom et dans ce cas l’usurpation d’identité peut être évitée ou invoquée.

Certains commentaires de mon blog sont très éclairées,  apportent des compléments d’information dans plusieurs domaines, je devrais peut-être en rechercher quelqu’uns et les partager largement, et je remercie aussi ceux qui me défendent et me soutiennent.

Je suppose que le Temps reçoit de nombreuses plaintes à mon sujet et ne dispose à priori pas d’un scientifique plus compétent que moi pour trancher sur mes dires.  Les blogs sont souvent tenus par des experts ou des célébrités. Certains sont d’anciens conseillers fédéraux ce qui doit rendre la gestion du site très délicate.   Cependant, dans l’ensemble je suis désolée que les blogs disparaissent car ils constituaient une mine de connaissances très intéressante.

Désinformation climatique:

Dans le domaine du climat, la désinformation est très réelle, et connait une recrudescence depuis quelques mois.  Elle provient d’agences de communication aussi grandes que le Temps, financées par des entreprises pétrolières ou par Poutine.  Même s’ils s’offrent une intelligence artificielle générant des milliers d’emails de plaintes à mon sujet, cela n’ajoutera rien à leur légitimité.

Visées par les campagnes de dénigrement, les chercheurs les plus compétents au monde,  par exemple la professeure Sonia Seneviratne de l’ETHZ qui a été désignée meilleure climatologue au monde l’année passée, ont été appelées activistes climatiques, fanatiques, et autres affirmations fantaisistes.  Ces affirmations sont mal utilisées, et détournées de leur sens premier pour discréditer les personnes compétentes.

Greenpeace alerte cette semaine sur le fait que les attaques verbales, qui  caricaturent le discours écologiste pour éviter de parler des choses qui fâchent et continuer à polluer allègrement. Ils rapportent que celles et ceux qui défendent l’environnement sont tour à tour présentés soit comme des naïfs adeptes du « modèle amish » et du retour à la lampe à huile, soit au contraire comme des « Khmers verts », « ayatollahs », partisans d’une « dictature verte » et d’une « écologie punitive ». ” et que maintenant, même des membres du gouvernement français présentent des insultes comme des faits.

Information, catastrophisme et déductions scientifiques

J’ajoute que moi, j’essaie vraiment d’être honnête dans mon traitement des informations climatiques.  Je suis une humaine scientifique et j’ai parfois tort mais malheureusement j’ai souvent raison sur le climat. Je joins de nombreux liens sur les sources de mes informations car il s’agit d’un sujet important dont j’essaie de faciliter   la communication.

La recherche scientifique se fait souvent par observation de la nature, mais aussi par émission et vérification d’hypothèses. Dans le domaine du climat, il y a des incertitudes.  Le GIEC fait la synthèse d’informations existantes sur le climat depuis quelques années. Si des questions demeurent, de nouvelles observations sont planifiées, des stations complémentaires de mesures de température et de pluviométrie, des satellites sont envoyés sur orbite avec un appareillage complexe développé pendant des années pour les mesures de l’atmosphère terrestre.  Il peut y avoir un laps de temps de vingt ans entre une interrogation telle que soulève mon blog, l’observation des faits s’ils se vérifient et son inclusion dans le rapport du GIEC.

La semaine passée j’ai rapporté que l’Atlantique au large de l’Amérique du Nord était de 13.8°C plus chaud que la moyenne. J’ai vu obtenu cette information dans deux ou trois articles spécialisés de climatologie, qui se confirmaient mutuellement.

  1.  Le fait, la température pourrait être vérifié auprès de la NOAA, les mesures directes de l’eau et celles effectuées par satellite pourraient être comparées.  Une mesure de 13.8°C à un endroit précis est tout à fait compatible avec une élévation de température des océans  de +0.4°C en moyenne mondiale ce printemps.
  2.  C’est un avertissement que les températures de l’océan doivent être surveillées, et elles le sont. C’est maintenant acquis.
  3. Cet écart devrait être, et sera certainement comparé aux données du passé et mis en perspective, l’analyse scientifique dure entre un mois et une année.  Les résultats seront probablement inclus dans un rapport du GIEC dans quelques années.
  4. Cette température a des conséquences sur la météo des Etats-Unis cette année
  5. Les changements de température des océans influencent le climat mondial, la production de blé mondiale, la météo de cet été dans le monde.
  6. Ce changement de l’océan en 2023 pourrait avoir une influence sur le climat mondial au cours des dix ou cent prochaines années. Les prévisions et les modèles devraient être corrigées en tenant compte d’événements réels.
  7. Il devrait donc entraîner des modifications dans les mesures de mitigation du climat et/ou dans la construction de nos villes.

Au cours de ces dernières années il y a constamment un décalage, d’une part entre les prévisions du GIEC et les catastrophes actuelles, et d’autre part, entre les prévisions du GIEC et les mesures des autorités.  Les catastrophes surviennent trop vite et les réductions d’émissions progressent trop lentement, les émissions augmentent encore.

Malheureusement, plusieurs dangers que j’ai discuté semblent se vérifier, plus exactement j’ai trouvé tôt les informations sur ces problèmes. J’ai écrit sur la fonte de l’Antarctique-Ouest et qui entraînerait une montée du niveau de la mer de plusieurs mètres vers la fin du 21ième siècle. Maintenant, les glaces montrent plusieurs signes annonciateurs de rupture, les informations dans ce sens s’accumulent.

J’ai écrit sur la dégel du permafrost et la libération de méthane qui serait une boucle rétroactive renforçant le réchauffement climatique. Là aussi, les indices abondent.

Dans les deux cas, certains scientifiques avaient déjà étudié et compris ces phénomènes, je me suis intéressée à leurs informations et à leur raisonnement en détail, je l’ai compris et je n’ai pas trouvé d’information convaincantes qui les contredisent, et je crois que j’ai donné des informations très utiles pour l’avenir de nos sociétés.

Quant à l’augmentation des grêles, du nombre d’éclairs, je les ai repéré dans des articles de presses dans la veille des catastrophes à laquelle je me livre et, après l’avoir cherché, j’ai trouvé sa confirmation dans des articles des météorologie. Les météorologues pourraient eux-mêmes faire remarquer que certains événements sont rares ou sans précédent.

Suite à la vague de chaleur de 49.7°C en 2021 au Canada, je me suis demandée si le changement climatique se produit encore comme comme prévu par le GIEC ou selon d’autres trajectoires prévues par certains scientifiques.  Comme plusieurs personnes, j’ai craint que nous soyons face à une accélération incontrôlable du réchauffement. Il a été répondu à cela que c’est en fait possible dans les modèles du GIEC mais que ces valeurs de vagues de chaleur, essentielles pour notre sécurité, ne sont pas encore décrites. Les scientifiques demandent d’immenses centres de calcul pour le faire.

Bien plus souvent, je me contente d’illustrer les prévisions du GIEC d’une façon concrete et même spectaculaire.  Une étude récente de l’Université de Lausanne indique que le public serait plus intéressé par les événements prévus à moyen terme, dans dix ans, que par les prévisions pour 2100, et les catastrophes survenant aujourd’hui dans d’autres pays donnent souvent une bonne idée de ce qui peut se produire ici demain.  Je fonctionne aussi de cette façon, j’ai besoin de concret, de visualiser les événements possibles, et nous devons nous y préparer.

Les hypothèses que je discute devraient au moins être soigneusement étudiées, des postes de professeurs d’université devraient être créés, des navires brise-glace et des stations de mesure mis en place et j’espère que je contribue à la compréhension de leur importance.

De nombreuses solutions sont à notre disposition, et j’espère qu’elles seront appliquées. D’autres devraient être développées.. J’espère que j’en montre la nécessité, que je pousse à l’élaboration de nouvelles solutions et que je prends part à la prévention des catastrophes proches. J’investis personnellement une vingtaine d’heures par semaine dans la connaissance des catastrophes et des prévisions scientifiques de leur évolution. D’autres personnes suggèrent d’excellentes solutions.

Océans trop chauds

Les climatologues ont peur de ce qu’ils ont découvert ces derniers jours. La température des océans a atteint un nouveau record.  Les côtes de l’Amérique du Nord sont baignées d’une eau inhabituellement chaude, 13.8 degrés Celsius plus que la moyenne. Les températures élevées du Pacifique équatorial Est annoncent une année El Niño, mais d’autres océans subissent aussi des vagues de chaleur marines.  La température de l’eau à l’équateur a rapidement augmenté de 0.4 degrés  Celsius en deux semaines. La zone concernée est plus étendue que lors d’années El Niño habituelles et parcourt aussi l’océan Indien.  D’autres vagues de chaleur marines touchent actuellement le Pacifique Nord et les côtes espagnoles, où la canicule commence déjà.  Il n’est pas clair si ces changements sont  liés au début d’un El Niño fort, qui apporterait la chaleur et des tempêtes à l’Amérique du Sud   pendant plusieurs mois, ou si nous sommes face à un événement climatique inconnu.
La température élevée de la surface des océans, en contact avec l’air, réchauffe directement l’atmosphère, nous pouvons donc nous attendre à des canicules record sur la Planète Terre ces prochains mois.  Les ouragans se forment au-dessus de l’eau chaude, ils pourraient déferler de façon très impressionnante . Enfin, les vagues de chaleur marines sont très dangereuses pour la vie des océans et des événements de mort de coraux pourraient se produire.  Au-delà de ces conséquences prévisibles, il faut remarquer que ce changement est imprévu, peu compris et nous ne savons pas comment il évoluera.

 

BBC: https://www.bbc.com/news/science-environment-65339934

Le Temps publie un communiqué officiel: https://www.letemps.ch/sciences/environnement/monde-se-preparer-temperatures-records-provoquees-el-nino

Records de chaleur successifs en Asie

Ce printemps est maussade en Europe centrale. Nous subissons encore les effets d’un réchauffement stratosphérique qui nous a envoyé de l’air froid, et continuera jusqu’à début mai. C’est un événement météorologique local et temporaire qui ne modifie pas le réchauffement global.

En Asie par contre, la chaleur règne.  Au Japon, les températures ont atteint des records en mars, les cerisiers ont fleuri plus tôt, et  le mois passé était le plus chaud de  l’Histoire du pays.  L’année passée déjà, ce pays avait accumulé 200 records de température et 71’000 personnes ont été hospitalisées pour des malaises dus à la canicule, des personnes âgées mais aussi des enfants (lien).  Cette année s’annonce encore plus torride. Le Japon organise des abris à air conditionné pour sa population.

La canicule s’étend de l’Inde à la Chine. Six villes en Inde ont dépassé 44 degrés, des décès ont été enregistrés. Cinquante personnes ont été hospitalisées après une cérémonie en plein air et treize sont décédées. Les enfants souffrent de maux de tête et des nombreuses écoles ont été fermées. La population indienne ne dispose pas de climatisation ni de budgets pour des soins médicaux, ils souffrent donc de la canicule en silence et sans recours. Dans ce pays, la plupart des travaux pénibles sont faits manuellement, les femmes portent des briques sur les chantiers et ces travailleurs sont parmi les premières victimes.

Les températures en Chine ont atteint des nouveaux records. En Thaïlande, elles ont dépassé 45°C. Dans ces régions, l’humidité est importante ce qui rend la chaleur plus dangereuse. L’index combiné (heat index) indiquait 53,8°C hier.  Ce temps torride a favorisé des feux de forêt dans le nord de ce pays (lien).

Ces derniers printemps ont été de plus en plus chauds (p.ex blog 2019), mais la canicule de cette été est inégalée.  Les thaïlandais souffrent de ces journées pénibles, et la sécurité de la population n’est probablement  pas aussi bien organisée qu’au Japon. Samedi, les autorités ont alerté une grande partie du pays sur le risque de chaleur extrême et ont conseillé à la population de rester à l’intérieur.

La consommation d’électricité, essentiellement pour la climatisation, s’est aussi accrue, 39’000 megawatts alors que l’année passée elle n’avait atteint que 32’000 megawatts.  Des coupures d’électricité ont frappé les populations lors de cet événement extrême.

Selon les scientifiques et les études cités, cette vague de chaleur est sans précédent et due au réchauffement climatique (Reuters, msn).

Je trouve ces vagues de chaleur et ces records successifs, quasiment chaque année,  très inquiétants, d’autant plus que l’arrivée d’El Nino apporte habituellement des sécheresses et des canicules, qui pourraient bien atteindre des extrêmes encore plus élevées l’année prochaine.

Rapport du GIEC 2023 – Risques de catastrophes

Aujourd’hui je vous livre une sélection de phrases exactes du résumé pour décideurs du rapport du GIEC avec le numéro de paragraphe. Si cela vous est utile, vous pouvez donc les citer ainsi. 

Ce document montre que le réchauffement causé par l’Homme contribue déjà à de nombreux événements extrêmes partout dans le monde. 

Pour chaque 1000 Gt de CO2 émis par l’activité humaine, la température de surface globale augmente de 0,45°C (B.5.2).

Le changement climatique a réduit la sécurité alimentaire (A.4).  Environ la moitié de la population mondiale connaît actuellement des graves pénuries d’eau. Environ 3,3 à 3,6 milliards de personnes vivent dans des zones très vulnérables au changement climatique : Afrique, Asie, Amérique centrale et du Sud, PMA, petites îles et Arctique (A.2.2).

Avec chaque augmentation supplémentaire du réchauffement climatique, les changements dans les extrêmes continuent de s’amplifier (B.1.3). Cela signifie que si la température moyenne sur la Planète augmente de 0,5°C, en Suisse elle montera d’un (1) degré (fig SPM.2 a et plus détaillé ailleurs, rts, OFEV), et les vagues de chaleur augmenteront plus (dr). Les pluies et sécheresses extrêmes s’intensifieront, les puits de carbone terrestres et océaniques fonctionneront de moins en moins bien (GIEC).

À court terme, chaque région du monde devrait faire face à une nouvelle augmentation des aléas climatiques (B. 2.1.) Les impacts à long terme projetés sont jusqu’à plusieurs fois plus élevés que ceux actuellement observés (B.2 degré de confiance élevé).  Les inondations seront donc plusieurs fois plus grandes, les sécheresses toucheront beaucoup plus de cultures (dr).

Les risques à court terme comprennent une augmentation de la mortalité et de la morbidité humaines liées à la chaleur (degré de confiance élevé), des maladies et des problèmes de santé mentale.

L’augmentation prévue de la fréquence et de l’intensité des fortes précipitations (confiance élevée) augmentera les inondations locales générées par la pluie (confiance moyenne).

Par rapport au rapport du GIEC précédent AR5, les niveaux de risque globaux agrégés sont évalués comme étant élevés à très élevés à des niveaux inférieurs de réchauffement climatique en raison de preuves récentes des impacts observés (B.2.2).

Les risques d’événements météorologiques extrêmes seront déjà élevés à 1.5°C degré (Fig SPM.4).

En général, lorsqu’un chiffre de température est utilisé dans le rapport, il s’agit d’une moyenne décennale. La fonte en profondeur des glaces et du permafrost s’étale sur plusieurs années et une seule année chaude n’aura pas les mêmes effets.  Cependant, il me semble que l’atmosphère pourrait répondre très vite à une élévation de température, et des vagues de chaleur et des tempêtes extrêmes pourraient déferler lors d’une seule année torride.

L’élévation du niveau moyen mondial de la mer au-dessus de la plage probable – proche de 2 m d’ici 2100 ne peut être exclue. Il y a une confiance moyenne que la circulation thermohaline  Atlantique ne s’effondrera pas brusquement avant 2100 (B.3.3). Je crois qu’on pourrait rétorquer sur ce dernier point qu’elle ne s’effondrera par braquement parce qu’elle s’arrête progressivement.

Le risque de fonte du permafrost est déjà élevé à 1,5°C (Fig. SPM4).

Une atténuation profonde, rapide et soutenue et une mise en œuvre accélérée des mesures d’adaptation au cours de cette décennie réduiraient les pertes et les dommages prévus pour les humains et les écosystèmes (C 2.2).  Les options d’adaptation qui sont réalisables et efficaces aujourd’hui deviendront limitées et moins efficaces avec l’augmentation du réchauffement climatique (B.4). Les limites à l’adaptation et les pertes et dommages, fortement concentrés parmi les populations vulnérables, deviendront de plus en plus difficiles à éviter (confiance élevée) (Extraits exacts du résumé pour décideurs du rapport du GIEC: lien). 

Actuellement, une marche bleue réunissant plusieurs personnalités romandes, surtout des femmes, parcourt la Suisse romande de Genève à Berne pour demander à notre gouvernement le respect de l’accord de Paris qui permettraient cette attenuation rapide du changement climatique. Elle est accueillie à de nombreux endroits avec bienveillance et conscience de cette problématique (#lamarchebleue sur Instagram ou Facebook). La marche a parcouru la Côte de Genève à Lausanne,  a atteint Neuchâtel samedi et part aujourd’hui en direction de Berne en passant par Fribourg. Le 22 avril, elle remettra officiellement une pétition pour l’action climatique au gouvernement.

J’ai remarqué depuis plusieurs années que les catastrophes météorologiques dépassent les  prévisions précédentes. Celles-ci ont maintenant été partiellement mises à jour avec les connaissances acquises de ces événements récents.

Cette semaine encore, un nouveau record météorologique était battu par l’ouragan Ilsa, qui a percuté les côtes australiennes avec des vents record de 289 km/h.

Les observations suggèrent l’arrivée du El Nino, courant chaud dans le Pacifique, qui provoque des années chaudes et souvent des événements météo extrêmes. Plusieurs modèles estiment qu’un super El Nino est possible (Guardian). Une étude suggère que le changement climatique pourrait provoquer une amplification de ces phénomènes. Au cours des années 2015-2016, la température planétaire s’était alors élevée de 0.5°C.  Cette période avait provoqué la sécheresse en Amérique du Sud, et un retard de la mousson en Inde, et des épidémie de fièvre dengue et de choléra.  Il se trouve qu’un épisode de super El Nino pourrait nous faire dépasser 1.5°C degré l’année prochaine déjà, et nous amener des intempéries inconnues de l’humain. Cela montre le niveau du danger climatique auquel le monde est confronté aujourd’hui. Nous devons le réduire autant que possible.

 

 

 

 

Les nouvelles entreprises doivent provoquer peu d’émissions de CO2 et respecter les limites planétaires

Banque Mondiale

Les discussions de printemps de la Banque Mondiale commencent sur le constat que la croissance a ralenti. Selon leurs déclarations, la croissance mondiale devrait être autour de 3% pour les prochaines années. Elle se produirait essentiellement dans les pays développés, et elle sera plus difficile pour les pays pauvres. Ils sont notamment étouffés par la dette, et la Banque Mondiale organise une table.ronde qui réunira les créanciers pour discuter de solutions.

Selon M. Malpass, les perspectives développement des pays pauvres ne sont pas très bonnes. Il a déclaré qu’il y a assez de capitaux dans ces pays mais ils sont dans les mains d’un petit groupe d’acteurs et qu’il faudrait changer les choses dans ces pays. Je suis très curieuse de ce qu’il voulait dire par là, le savez-vous?

Kristallina Giorgieva se demande comment placer le monde sur une trajectoire de croissance plus élevée, pour garantir l’emploi et limiter les migrations. Selon elle, la croissance repose sur plus de productivité mais les conditions nécessaires ne sont pas réunies, et la solution à long terme est d’accroître l’approvisionnement, pour fournir des financements aux entreprises. Ils estiment que le commerce extérieur favorise la division des tâches, et que le développement se ferait grâce aux bénéfices rapportés par les exportations.

Ces perspectives me semblent erronées à deux niveaux: d’une part l’économie ne se comporte déjà pas comme ils l’espèrent,  par exemple les faillites des banques ont suivi celles des petites entreprises,  aujourd’hui nous apprenons que les ventes d’ordinateurs Mac ont baissé de 40% cette année. D’autre part la création d’entreprises à profusion me paraît difficile à concilier avec la réduction rapide d’émissions de carbone.

La problématique du climat

Leurs prévisions font abstraction du climat qui provoque une grave sécheresse en Afrique, affectant 36,4 millions de personnes et tuant le bétail (wiki),  des vagues de chaleur précoces en Asie, les inondations sans précédent en Nouvelle-Zélande (CNN) et en Californie (blog), l’effrayant cyclone Freddy (lien), plusieurs grands glissements de terrain  consécutifs aux pluies intenses dans plusieurs pays, au  Brésil, au Pérou (Reuters), en Equateur (Reuters), dans l’Himalaya indien et au Congo (Reuters).

Ces catastrophes s’aggraveront au cours des vingt prochaines années et les pays tropicaux seront particulièrement exposés aux intempéries violentes et à leurs conséquences, leur économie sera menacée.

Or le développement devrait se concentrer dans les pays les plus pauvres, pour aider leurs populations à assurer leurs besoins vitaux et à former des sociétés plus stables. Il me semble que instances internationales se sont fixés ces objectifs. Les pays riches devraient parvenir à un fonctionnement harmonieux sans croissance, en améliorant plutôt les conditions de vie de la population, les conditions de travail, et les loisirs,  et en diminuant le temps de travail, les trajets, et la pollution.

Le réchauffement climatique et la pollution pourraient être jugulés très simplement par la diminution de la production d’objets sur la Planète. Par contre, une croissance accompagnée d’une augmentation de la productivité est aux antipodes du développement durable, elle apporterait de la pollution et un réchauffement climatique porteur de vagues de chaleur mortelles, de sécheresses et tempêtes destructrices. Une augmentation de la productivité provoque aussi des pertes d’emploi (Arte).

J’ai l’impression que la Banque Mondiale ne propose pas de solutions durables à l’économie mondiale, mais une poursuite de la fuite en avant actuelle, alors même que le GIEC et l’ONU appellent tous et toutes à s’investir entièrement pour sauver notre  climat.  Tous les secteurs de l’économie devraient s’aligner sur le principe du zéro émission d’ici 2050 (Guterres).  Produirons-nous à l’excès jusqu’à la destruction des usines par les tempêtes que nous aurons provoqué? Les créations d’entreprises en devraient pas être favorisées mais au contraire, les initiatives polluantes devraient être fortement découragées,  sévèrement contrôlées dès le début et privées de crédits. La consommation effrénée de notre société devrait être limitée. Une réduction de la création d’entreprises pourrait provoquer une crise économique mais il doit y avoir un moyen de l’éviter.

Des connaissances ont tout essayé pour faire marcher leur petite entreprise, investi leurs économies, de longues heures de travail, à tenter de vendre ce que personne ne voulait acheter et ont récemment fermé. J’ai récemment entendu quelques histoires semblables. Je ne sais combien d’entreprises vivotent ou survivent actuellement sans réellement fonctionner, ce rêve capitaliste a du plomb dans l’aile.

Surtout, nous ne pouvons pas nous permettre de fabriquer des jupes à LED, de les transporter, de construire des magasins et de les renvoyer à la casse. Et cet article existe déjà, pour réussir à les supplanter, je pourrais encore inventer une variante qui diffuse de la musique quand la personne tournoie. La musique pourrait changer selon le rythme du  mouvement, ça plairait certainement.  Cependant cet article semi-jetable, cassé après trois utilisations,  polluerait trop et menace nos conditions de vie sur Terre.

Les ventes des ordinateurs Apple ont baissé cette année. Notre société fonctionnera très bien avec la moitié des ordinateurs neufs des années passées, nous y parviendrons par une utilisation plus longue du même objet ou par la réparation.  L’ancien ordinateur est déjà très bon, et nous n’en souffrirons pas du tout.  Nous avons tout intérêt à économiser les métaux rares nécessaires pour leur fabrication pour des usages essentiels dans le futur. Nous devons seulement s’assurer que les employés d’Apple ne souffrent pas trop de la diminution de production, et en aucun cas nous ne devons augmenter la productivité. Les employés  devraient donc bénéficier d’une réduction du temps de travail, de deux heures à consacrer à leur hobby sur le lieu de travail ou des cours de yoga et d’autres activités de bien-être.

Nous devons graduellement réduire la production et la consommation matérielle de nos sociétés.  Une réduction de la consommation dans nos sociétés comporte un risque sérieux de crise économique, qui doit être bien géré dès maintenant.  Nous devons parvenir à une société harmonieuse sans croissance économique, ou même en décroissance.

Rob Hopkins demande un ‘plan Marshall climatique’ qui créerait une grande quantité d’emplois dans l’isolation des bâtiments et autres activités protectrices de notre climat. Un revenu minimum universel serait une autre solution qui éviterait la crise. Un tel revenu dans les pays pauvres éviterait d’innombrables drames et constituerait un réel outil de stabilité et de développement. D’autres suggéraient une économie du bien-être où l’achat d’un objet supplémentaire serait remplacé par un massage ou un concert.   Je serais personnellement ravie que l’Etat m’offre des bons pour des spectacles ou des activités de bien-être et de loisirs. 

Nous devons rapidement limiter la création d’entreprises à celles qui respectent notre climat et permettent à la vie sur Terre de se poursuivre dans des bonnes conditions. La Banque Mondiale doit inclure immédiatement cette exigence dans les propositions qu’elle formule.

Addendum: Le GIEC suggère des mesures matérielles, comportementales et sociales pour réduire la demande des consommateurs (résumé pour décideurs, point C3).

Deux trains renversés dans la région de Bienne lors de la tempête Mathis

Vendredi, un fort vent soufflait toute la journée, les arbres s’agitaient dans la tempête. A certains moments, le grésil recouvrait le sol de billes blanches en une minute, puis cessait aussi vite. A la récréation, les enfants jouaient devant l’école, sous les grands arbres gémissants. Ils devraient probablement rester à l’intérieur dans un telle situation.  Dans l’après-midi, des vents de 120 km/h ont été mesurés à Neuchâtel (MétéoSuisse).  J’y étais à ce moment-là. La vitre de l’abri-bus tremblait. Une lourde pluie tombait de biais. Les passants marchaient encore facilement dans la rue, nous ne nous rendions absolument pas compte qu’il y avait un danger. Seule une dame âgée totalement décoiffée s’est plainte qu’elle a failli tomber.

Un train a alors déraillé à Locras, près de Bienne, canton de Berne. Un wagon s’est renversé. L’accident a causé trois blessés, les trois occupants de cette voiture.  Vingt minutes plus tard, un autre train à voie étroite subissait le même sort à quarante kilomètres de là, à Büren-zum-Hof. Trois wagons ont déraillé.  A ce moment précis, la station de mesure météorologique voisine enregistrait une rafale de 136 km/h, ce qui s’approchait d’un ouragan (rts). La tempête Mathis, centrée sur le sud de l’Angleterre a généré des vents violents sur une partie de l’Europe dont la Suisse. Il a beaucoup plu et des milliers d’éclairs ont été observés.

Les deux accidents simultanés montrent clairement qu’ils sont dus aux conditions particulières qui régnaient à ce moment-là.   D’autres déraillements se sont déjà produits par vent fort près de Wasserauen en 2007, en 1996 dans l’Oberland bernois,  et en 2018 dans le Simmental bernois, sur la ligne entre Montreux et l’Oberland bernois.

Vendredi passé la ligne ferroviaire de Wasserauen était suspendue en raison des vents violents.  Comme c’est souvent le cas, les mesures de prévention sont prises là où un accident s’est déjà produit, alors que des modèles scientifiques pourraient suggérer les risques à de nombreux autres endroits.

Les deux accidents de vendredi se sont produits sur des lignes à voie étroite. L’écart normal entre les rails est de un mètre quarante. Sur les tronçons où les deux trains ont déraillé vendredi, il mesure un mètre seulement. Le service suisse d’enquête de sécurité estime que cette différence peut influencer la stabilité du train. L’angle d’attaque du vent semble aussi important, et la forme des wagons pourrait peut-être être plus aérodynamique.

Les tempêtes s’aggravent et le nombre d’arbres cassés par le vent augmente. Nous savons que le changement climatique s’amplifiera au cours de la prochaine décennie, et des intempéries sans précédent, inconnues à l’heure actuelle,  nous attendent. Nous avons besoin de règles de prévention, qui arrêtent les trains en cas de danger. Cela risque bien sûr de se produire fréquemment, entre les tempêtes et les glissements de terrain nous avons déjà vu plusieurs perturbations du traffic dans les dernières semaines.  Les transports deviendront plus hasardeux.

Nous aurons bientôt besoin de confiner la population à la maison le temps d’une journée ou de diffuser des appels radios et sms pour ouvrir instantanément nos portes aux passants en danger. Ces mesures de sécurité doivent être développées au plus vite.  Le mieux sera alors de rester à la maison. Nous devons rapidement développer un modèle du fonctionnement de la société avec une semaine par mois de confinement pour raisons météorologiques, ainsi que des moyens d’évacuation de la population en cas d’inondation ou de vague de chaleur (véhicules, abris).

Deux déraillements quasi-simultanés incriminent très clairement la tempête. D’autres accidents semblables se sont récemment produits dans le monde.  Ils devraient être réexaminés pour détecter ceux qui étaient dus à des vents forts et une modification des conditions climatiques.

 

Les catastrophes du Futur

Le GIEC nous alerte cette semaine sur l’urgence de juguler le réchauffement climatique.  Nous savons déjà que les catastrophes s’amplifieront dans les années à venir. Les réductions d’émissions porteront leurs fruits autour de 2050. Si elles restent incontrôlées, les catastrophes s’aggraveront encore.

Les auteurs du GIEC expliquent que les années le plus chaudes vécues jusqu’à maintenant, avec 39,1°C à Genève et la sécheresse de l’été 2022 seront les plus fraiches dans une génération (Otto).  La plupart seront plus chaudes, dangereusement chaudes, avec des canicules à bien plus de quarante degrés.

Une  étude récente s’est penchée sur les inondations du Futur. Elle a examiné les risques pour cinq cent lieux dans le monde, avec les particularités de leurs protection contre la montée du niveau de la mer.

Il s’avère que d’ici trente ans,  la probabilité d’inondation sera dix fois plus grande dans de nombreuses régions du monde.  Elle dépend en partie des aménagements existants, et les risques escaladent le plus rapidement en Amérique centrale, en Europe du Sud, en Afrique du Sud, et en Asie et en Australie.

Cependant, toutes les côtes sont menacées. Les aménagements côtiers actuels seront débordés dix fois plus plus souvent dans trente ans dans 26%-32% des zones étudiées, et certains endroits seront exposés aux flots chaque année.

L’étude prend l’exemple d’une ville hollandaise, Den Helder, qui est protégée  jusqu’au niveau d’inondations millénales.  Elle est entourée de barrières  qui ne seraient dépassées que tous les mille ans, et donc en théorie, elle serait inondée une fois par millier d’années.   

A mesure que les températures monteront, elle courra ce risque tous les dix ans. Elle pourrait être fréquemment submergée en 2116 ou même en 2067 (communiqué Université d’Utrecht).

Cette estimation permet bien sûr de mettre en place des protections et de prévoir des évacuations éventuelles.  Les barrages hollandais peuvent être surélevés, mais dans d’autres pays, des villes plus exposées ne pourront pas  se préparer.

Le coût de l’inondation des côtes de la Planète est estimé par Yale Climate Connection à environ dix trillions (mille millards) de dollars pour une montée du niveau de la mer inférieure à un mètre (blog, Yale).

Les dommages que subiront les côtes africaines sont évaluées par leur modeste valeur actuelle du marché, mais  les villes et les zones agricoles situées au bord de la mer sont très importantes pour leurs habitants et pour la production alimentaire mondiale.  La montée du niveau de la mer menace la moitié des terres cultivées, alors il faudrait tenir compte de la valeur que prendront les terres que nous pouvons sauver lorsqu’elles deviendront essentielles pour nourrir l’Humanité.  Une estimation suggère que les coûts des catastrophes seraient d’1.5 à 4 fois supérieurs aux mesures de prévention (lien IIASA). Le changement climatique affecterait presque tous les éléments de la vie sur Terre, toutes les possessions et les activités humaines et les estimations sont souvent partielles.

Si nous ne réduisons pas rapidement les émissions de carbone, comme le GIEC le demande,  la Suisse subira des canicules mortelles et les côtes du monde seront progressivement inondées à coups d’immenses tempêtes.