La fonte de la glace Arctique pourrait causer un réchauffement d’un degré par décennie

La perte de la glace marine provoque un réchauffement rapide

L’histoire récente de la Terre inclut une série de rapides changements climatiques, appelés événements de Dansgaard-Oeschger (DO, Oeschger) au cours desquels la température de la Planète,  montait de plusieurs degrés en un siècle. Les traces dans les glaces du Groenland permettent de retrouver des phases de réchauffement de 8°C en 40 ans, de 2 degrés en une dizaine d’années, de 10 degrés en un siècle… Après cette phase de réchauffement rapide, la Terre refroidissait graduellement pendant un millier d’années et demi, puis un événement de réchauffement brusque se répétait.

Ces événements de réchauffement dans un climat froid ont provoqué un changement de climat et de la végétation en Europe, tels que l’apparition de grandes forêts en Europe de l’Ouest. S’ils se produisaient aujourd’hui, le désert pourrait remplacer la végétation tempérée.

Les scientifiques se sont interrogés sur la cause de ces périodes de réchauffement brusque.  Une nouvelle étude (Sadatzki, PNAS) indique que ces événements coïncident avec la disparition de la glace sur la mer du Nord. La perte de cette glace a pu causer un fort réchauffement planétaire.

Quand la mer du Nord a perdu sa couche de glace et que sa surface est entrée en contact avec l’atmosphère, l’énergie de l’océan plus chaud a été relâchée dans l’atmosphère froide,   à des dizaines de degrés en dessous de zéro, ce qui a pu provoquer un soudain réchauffement climatique.

Cela semble terriblement actuel.

 

L’Arctique en réchauffement rapide

En ce moment, comme au printemps passé, l’Arctique est à 20°C au-dessus des normales saisonnières (Moscow Times).

Le changement climatique en Arctique est au moins deux fois plus rapide que sur l’ensemble de la Planète, des vagues de chaleur atteignent 20 degrés Celsius au dessus de la normale, et les  moyennes en Arctique en 2020 étaient de 5°C trop élevées. La glace fond plus vite, sa surface en été est de plus en plus petite, ce qui permet un réchauffement plus rapide.  Il y a moins de neige sur la Sibérie et d’immenses feux de forêts se déclenchent, et contribuent au dégel du permafrost  (arctic card OMM  state of the climate) .

Les températures planétaires montent vite, et certains scientifiques, comme James Hansen, détectent une accélération imprévue.

L’eau tempérée de l’océan Atlantique se déverse depuis quelques années dans l’océan Arctique, amenant des températures de plusieurs degrés trop élevées.   Des vagues d’air chaud parviennent au-dessus du Groenland et du pôle Nord. Tout cela précipite le réchauffement de l’Arctique, la fonte de l’Arctique, et pourrait être le début d’une escalade des températures qui aurait des conséquences dramatiques sur la vie sur Terre.

Travaillez à notre survie 

Addendum le 14 décembre: Je ne suis absolument pas sûre si un de ces événements de réchauffement rapide se produit maintenant. C’est un immense risque pour l’Humanité, et il doit être vérifié. Il faut des modèles de réchauffement abrupt auxquels les événements météo seront confrontés pour surveiller ce risque.

J’aimerais savoir que des scientifiques compétents travaillent sur ce risque.  Nous avons besoin d’études sur les changements atmosphériques lors d’un réchauffement aussi abrupt, pour savoir si les toits seuls ou les bâtiments entiers seraient arrachés par les intempéries, ainsi qu’une estimation des précipitations, des inondations et des vagues de chaleur à venir. 

Il faut prévoir les effets dévastateurs d’un réchauffement abrupt sur la végétation et sur les cultures alimentaires.  Finirai-je ma vie dans des bunkers sous des collines désertiques et brûlantes? Les creuserez-vous assez vite?

La perte rapide de notre végétation et la libération du méthane du permafrost pourraient faire monter les températures très haut, au delà de la survie humaine.

Cependant, la fonte des glaces provoquée par le réchauffement pourrait, dans un deuxième temps, les tempérer.

Il serait utile d’étudier les technologies qui permettent de reformer la glace Arctique pour éviter ce changement abrupt. Elles devraient probablement être faisables au cours de prochaines années.

Il vaudrait la peine d’arrêter la majorité des usines et des avions qui seraient de toute façon détruites rapidement, et d’appliquer les techniques de reforestation et d’agro-écologie partout où c’est possible dès maintenant.

Je joins deux liens sur l’excellent magasine Futura- Sciences qui vous donne plus de détails:

Futura Glace DO

Futura Arctique

Et l’article Phys.org  sur le même sujet.

Des précipitations importantes au Sud des Alpes dues au bouleversement de l’atmosphère

Le Tessin, ainsi que la Croatie subit actuellement des fortes chutes de neige.  Des précipitations encore plus importantes sont prévues aujourd’hui.  Les météorologues alertent sur le risque de pluies abondantes et d’une accumulation de mètres de neige. Des inondations et des avalanches pourraient s’ensuivre. Actuellement, Tessin.ch rapporte 190 cm de neige à Airollo , plus de 80 cm de neige par endroits,  et un fort risque d’avalanches.

Plusieurs routes ont été fermées au Tessin.

En ce moment, des masses d’air différentes circulent au-dessus de l’Europe. Une masse d’air Arctique, frais,  s’est déversée sur l’Europe et descend assez loin au Sud. Un front froid s’étend vers l’Europe de l’Ouest.  D’autre part, une advection chaude monte sur l’Europe de l’Est, amenant de l’air chaud d’Afrique loin au Nord de l’Europe.  Plusieurs images présentent la situation en détail (Severe Weather EU). Sur cette carte en direct, je vois dimanche à 11h40 de l’air chaud monter vers les Alpes au dessus-de l’Adriatique (Lien Nullschool).

Avant, il faisait très froid en Arctique. Cette différence de température maintenait la circulation du courant-jet. Ce courant aérien tournait rapidement entre l’Arctique et les latitudes tempérées. Il maintenait une séparation entre les zones climatiques  et  l’air Arctique séparé du climat tempéré.  Actuellement,  le pôle se réchauffe vite et la séparation entre les zones climatiques s’affaiblit.

Depuis que l’Arctique se réchauffe, le courant-jet faiblit, ralentit, et forme des méandres. Ces vagues amènent de l’air froid au Sud ou de l’air chaud au Nord, jusqu’au Groenland et au pôle Nord.  Ainsi, de l’air froid de Sibérie et de l’air chaud d’Afrique se croisent au Tessin. Le refroidissement des masses chaudes et humides provoque des précipitations.  Dans l’avenir, les chutes de neige pourraient être plus fortes.

 

Un orage détruit une centaine d’arbres à Genève en août 2020

Le 13 août, un violent orage a touché Genève et Vaud. Il a provoqué des nombreux dégâts dans les parcs Genevois. Cette tempête a arraché ou gravement endommagé de nombreux arbres.

Une centaine de géants des parcs Genevois a été déracinée ou cassée.  Les vents semblaient provenir de tous les côtés. Selon M. Brunet, du service des parcs de Genève, les parcs présentaient un spectacle apocalyptique, des arbres étaient complètement déplantés, dévissés.

Photo de Jean Estoppex (ainsi que la photo de couverture)

Le vent semble être venu de tous les côtés, les dégâts donnent un sentiment de mini – tornade. Ces arbres étaient parfaitement sains, sans fragilité particulière.

Selon le service des parcs de la ville de Genève, les dégâts causés par cette tempête sont sans précédent depuis l’ouragan Lothar. Les spécialistes des parcs remarquent d’ailleurs que le changement climatique nuit aux arbres de Genève. Les érables et les pruniers vieillissent vite, on pourrait aujourd’hui planter des oliviers, ils ne geleraient probablement plus. Les arbres mourants sont actuellement remplacés par des espèces qui supportent la chaleur, la sécheresse et le vent fort. 

Faut-il anticiper le déracinement des arbres?

De nombreux endroits dans le monde ont été balayés par des bourrasques extrêmement fortes ces dernières années. Des vieux plants étaient extirpés du sol et des toits s’envolaient. La nuit du 19 au 20 septembre 2020,  quatre tornades ont touché le Var en France, et ont brisé des vieux arbres, qui sont tombés sur des terrasses remplies de clients. 

Je n’ai pas encore trouvé d’étude qui prouve que le réchauffement cause des vents plus forts, car le vent est très variable.  Il faut bien formuler cette question, la réponse est sûrement dans les données. J’ai pourtant vu plusieurs relations récentes de nombreuses tempêtes qui emportent des voitures ou qui brisent des arbres centenaires.   Plusieurs chercheurs ont montré qu’il y a plus d’ouragans très forts, destructeurs, ces dernières années (lien).  Des petits ouragans, appelés Médicans, se forment en Méditerranée, d’autres se condensent dans l’Atlantique et tournent parfois vers l’Europe. La tempête Alex formait une belle spirale au-dessus de la France.  Il faut compter avec le risque que les tempêtes grossissent. L’Etat d’Iowa aux Etats-Unis a été dévasté par un vent très fort. Le front tempêtueux qui a balayé l’Iowa a été provoqué par de l’air inhabituellement chaud (Iowa). Il faudrait des chercheurs dans ce domaine qui prévoient le renforcement des vents dû à un réchauffement planétaire, et qui étudient sérieusement cette hypothèse pour voir quels dangers elle nous réserve. Aurons-nous des tornades et des ouragans en Suisse dans 10 ans?  Les tempêtes menaceront-elles les toits de tôle ondulée et les grues, ou raseront-elles des bâtiments entiers comme le font les tornades aux Etats-Unis?  Il faudrait avoir une idée, une estimation du niveau de destruction auquel nous nous exposons,  et concevoir des plans de gestion de ce risque, adapter les constructions pour un monde d’ouragans.  

Nous entrons dans une époque très dangereuse. Nous n’avons pas tout prévu. Même si la relation entre vents et réchauffement n’est pas claire, il faut considérer dans l’urbanisme le risque d’une aggravation. Si nous en voyons maintenant les premiers indices, elle sera terrible.

 

Des arbres horizontaux? En tout cas des arbres

Nous avons absolument besoin d’arbres en ville. Ils apportent la fraîcheur et l’humidité, et améliorent l’air.  Ils pourraient limiter le réchauffement, et si nous les perdons, il deviendra insupportable. A certains endroits, il serait peut-être plus prudent de tailler des arbres pas trop haut, pour qu’ils résistent mieux au vent et ne s’écroulent pas sur les bâtiments.  Mais cela n’évitera pas les toits arrachés, les voitures volantes, et de nombreux autres problèmes.  Par contre, si nous prenons le problème dans l’autre sens, si nous arrêtons les émissions de CO2 et plantons de grandes forêts, nous pourrons éviter le déchaînement des éléments.

Comment réduire immédiatement les émissions de carbone de 7.6% par année sans causer de famine

Le confinement a provoqué un réduction d’émissions de carbone

En février et mars 2020 la moitié des habitants de la Terre était confinée à la maison, pour limiter la propagation de l’épidémie de coronavirus (vidéo Paris désert). Cette décision a été prise en quelques semaines à l’échelle de la Planète, je suis encore impressionnée de ce qui s’est soudainement avéré possible. Elle a provoqué une diminution des émissions de carbone, des avions, des transports terrestres, ainsi que des usines même si certaines ont compensé par une activité accrue ensuite. De nombreux restaurants et entreprises étaient fermés, et leur chauffage ou leur climatisation ne fonctionnaient pas.

Il y a eu aussi des pertes, je me souviens des images des tulipes hollandaises jetées au sol, d’autres cultures d’exportation ont été perdues, d’autres sciemment détruites par manque d’organisation. Au niveau climatique, cependant, le confinement a peut-être évité des catastrophes plus graves.

La diminution d’émissions de carbone s’est avérée juste suffisante pour cette année. Sans cela, l’enfer se serait peut-être déchainé sur Terre, il aurait pu se présenter sous forme de tornades de feux, d’inondations furieuses, et de chaleur mortelle.

Le confinement s’est accompagné des problèmes économiques

Cependant, le confinement a aggravé la faim dans les pays pauvres. Il y a plusieurs raisons à cela, les sécheresses et les catastrophes climatiques sont aussi un facteur. Cette année est marquée par plusieurs désastres : sécheresse en Afrique, plaie des sauterelles, sécheresse et vagues de chaleur dans le delta du Mékong, mauvaise année pour le blé dans le Midwest américain suite au ‘bomb cyclone’ de l’année passée, mauvaise année dans l’Iowa dévasté par un vent inouï, mauvaise année par le blé en Europe, au Canada, en Australie à cause des vagues de chaleur et des sécheresses.

Les organisation humanitaires avertissaient qu’une grave famine se préparait en hiver, avant le début de l’épidémie.

Les restrictions ont aussi eu des conséquences graves. De nombreuses personnes se sont retrouvées sans revenu du jour au lendemain. En Europe, elles ont souvent un délai de congé de quelques mois, puis elles ont droit aux allocations chômage pendant une année environ. Ce système évite la plupart de drames humains. Seuls les plus précaires, comme les immigrants illégaux ou les femmes de ménage ont affronté un lendemain sans aucun revenu.

Aux Etats-Unis, un nombre important de citoyens a perdu leur travail du jour au lendemain. C’est aussi le cas dans les pays du Tiers-Monde, ou de nombreuses personnes ne gagnaient plus rien. Selon Action contre la Faim, cela a provoqué une augmentation inquiétante de la malnutrition. Dans certains pays, les citoyens ont reçu un versement unique qui leur a permis d’acheter à manger, parfois les loyers ont été annulés. Je me demande si dans le cas des plus démunis, le confinement sauve des vies, puisque la famine en emporte.

La solution suisse a été de continuer le travail, si possible en télétravail, tout en fermant les restaurants, les magasins non-essentiels et les lieux publics, et malheureusement les lieux de culture. L’Etat a aidé de nombreuses entreprises en difficulté.

Comment réduire les émissions de carbone sans causer la famine?

Pour sauver le climat, nous avons besoin de réduire les émissions de carbone, donc certains secteurs de l’activité économique, chaque année autant qu’en 2020. Une réduction immédiate de l’effet de serre serait une excellente idée. Il faudrait donc imposer chaque année des restrictions comparables, sans causer de famine ni de crise économique.

Je me demande à quel point les pays pauvres ont été touchés par l’arrêt de leur économie locale ou, au contraire par l’arrêt des exportations et du tourisme international.

Comment l’économie mondiale évoluerait -elle si elle était immédiatement réduite aux biens indispensables? Les conséquences climatiques seraient très bénéfiques. Comment assurer que les personnes les plus pauvres aient encore des moyens de subsistance ? Les villes devraient s’équiper de camions ou de bus pour s’approvisionner directement chez les paysans.

Peut-être les pays les plus pauvres se seraient -ils mieux portés s’ils avaient pu continuer leur économie locale, vendant des aliments, et se limitant aux bien indispensables, un peu comme la Suisse l’a fait. Ils auraient bien sûr mangé beaucoup de chocolat et de sucre, mais ils pourraient s’organiser pour fonctionner en mode local, indépendamment des pays développés. Ont-ils vraiment besoin du commerce international? J’ai l’impression que l’économie repose largement sur la consommation des pauvres et des classes moyennes, et que l’appauvrissement de ceux-ci, où la moitié de la population achèterait beaucoup moins, créerait un contre-coup important pour l’économie du pays. D’où l’intérêt d’un revenu minimum universel.

En Suisse, les compagnies aériennes, les magasins d’habits, les hôtels, les restaurants, la culture ont essuyé des grosses pertes. J’ai déjà relayé le fait que la quantité de vols et de vêtements est excessive pour la Planète (vols vêtements), et que  leur consommation augmentait très vite. Donc, une diminution de ces activités est une bonne nouvelle pour le climat et s’est immédiatement traduite par une diminution des émissions de carbone.

Alors, je crois qu’il faut trouver des solutions pour les personnes qui travaillent dans ces domaines sans sauver l’aviation par des vols gratuits ou des habits gratuits. La crise de ces secteurs a peut-être été précipitée par des prix déjà irréalistes.

Sauver les compagnies d’aviation constitue une fuite en avant. Il faudrait plutôt donner un revenu minimum ou inventer des emplois différents, écologiques pour les personnes qui étaient employées dans ces secteurs. Les hôtesses Easyjet ont par exemple été employées dans un hôpital d’urgence londonien.

Nous devons réinventer l’économie maintenant. Une des ces prochaines années, nous pourrions bien vivre un confinement d’urgence pour raisons climatiques.

Comment l’économie mondiale évoluerait -elle si la réduisait immédiatement aux biens indispensables ? Comment assurer que les personnes les plus pauvres aient encore des moyens de subsistance ?

Nous avons besoin d’un plan d’économie de base durable, où les émissions de carbone seraient immédiatement diminuées sans famine et en limitant les conséquences économiques. Il faudrait peut-être commencer par la reconversion immédiate de personnes employées actuellement dans les secteurs inutiles et nuisibles, réduire rapidement le temps de travail ou, troisième possibilité, adopter le revenu minimum universel.

Il faut un plan de réduction immédiate des émissions de carbone, qui assurerait la subsistance des plus pauvres, l’alimentation, les services de santé et le logement.

Lien sur ma courte présentation d’un plan pour le climat de The Climate Mobilization

Ne relancez pas la consommation! Contentons nous de peu!

Me tromperais-je beaucoup en disant que l’économie mondiale de ces dernières dizaines d’années est basée sur le mensonge que tout va bien, et de mieux en mieux?  Toute nouvelle inquiétante peut provoquer une panique, une crise boursière et économique.  Toute inquiétude, tout danger réel, tels que le changement climatique ou l’épidémie sont sous-estimés, cachés. Dès que le public prend conscience qu’une entreprise court des risques, ses actions sont vendues et elle perd de la valeur. Le futur de toute notre économie est très incertain, et sa valeur réelle, prochaine,  est probablement bien inférieure aux chiffres officiels.

Je suis choquée d’entendre que le gouvernement français veut relancer la consommation. Il veut pousser les Français à consommer, à acheter plus? Depuis des années, ils injectent de l’argent dans des entreprises déficitaires pour maintenir des productions souvent inutiles et nuisibles. Or nous courrons d’immenses dangers à cause du réchauffement climatique (lien) (lien), nous devons le limiter fortement, et nous devons dès maintenant réduire les émissions de carbone de la Terre de 7,6% par année (lien).

J’ai lu avec ma fille ‘la petite maison dans la prairie’. Nous connaissons tous cette histoire de vie simple, quasiment en autarcie dans la nature.  Le papa plantait les aliments pour toute l’année, et parfois fabriquait un meuble dont la famille avait besoin.  Pour leur survie, les paysans devaient prévoir des aliments pour tout l’hiver, les semer, les cultiver, les soigner, les récolter, les économiser et les gérer.

Image par Александр Пономарев de Pixabay

Notre civilisation est aux antipodes. Nous sommes très occupés et à gérer de très nombreux objets.  Nous devons constamment dépenser pour faire travailler les restaurants et les entreprises de loisirs, et c’est encore un moindre mal par rapport aux achats d’objets polluants et de voyages par avion. Le sentiment de sécurité qui engendre cette hyper-consommation est un leurre total. Il est basé sur de nombreux mensonges, sur le climat, sur l’innocuité de certains produits, sur les conditions de production, sur leurs conséquences pour notre avenir.  Il y a plusieurs raisons différentes qui montrent que le système actuel basé sur la croissance ne peut pas continuer indéfiniment, et qui provoqueront sa rupture bientôt.

Lors de l’épidémie, certains ont eu le réflexe de faire des réserves de nourriture pour quelques mois.  Ces mouvements de panique tant décriés sont peut-être normaux et habituels pour les humains, et notre mode de vie dépensier et hyper-consommateur pourrait constituer peut-être une exception dans l’Histoire.

Les gouvernements ont absolument tort d’encourager la consommation. Ils devraient faire tout le contraire. Ils devraient nous encourager à acheter moins. Il faudrait dire la vérité sur le climat, sur la pollution, sur la perte de biodiversité et sur leurs conséquences, que nous entrevoyons seulement. Ils devraient dire la vérité sur le risque, et l’encouragement à la consommation d’objets polluants devrait être jugé crime contre l’Humanité.  Il faudrait peut-être supprimer la publicité, les encouragements à la production et à la vente d’objets polluants, mettre des critères de qualité à la production. Un mode de vie raisonnable consommant ‘une planète’ pourrait être enseigné à l’école.  On pourrait payer une taxe au points en amenant des objets à la décharge, la mauvaise qualité coûterait alors trop cher.

Un tel changement serait difficile à mettre en place du jour au lendemain. Il faut penser et mettre en place une économie qui ne s’écroule pas dès que nous cessons de jeter l’argent par les fenêtres. Il faut réduire graduellement la consommation, le nombre d’objets achetés, en  privilégiant la qualité ou d’autres façons.  Je vous en prie, inventez cette économie maintenant!

Comme la productivité humaine a énormément augmenté depuis le Moyen-âge , il faudrait logiquement baisser le temps de travail, faute de quoi nous acquérons beaucoup plus de choses. Et j’ai vraiment l’impression que la machine s’est emballée, nous achetons et nous jetons de plus en plus vite.  Il  faudrait  apparemment baisser le temps de travail à neuf heures par semaine pour éviter la surproduction et la consommation.  Ainsi la majorité de la population pourrait occuper des emplois utiles, au lieu de s’employer au commerce, à la publicité et à la communication commerciale.  Si tout le monde ne s’ingéniait pas à vendre, nous n’aurions peut-être  tout simplement plus envie d’acheter autant.

Il est de notoriété publique qu’il est quasiment impossible de trouver un emploi après quarante ans. Peut-être faudrait-il inscrire cet état de fait dans la loi et octroyer des retraites à quarante ans, éventuellement à choix,  plutôt que de pousser les quadragénaires à ouvrir des magasins d’objets plastiques encore plus voyants  que les précédents?  Le fait est qu’il n’y a pas assez de travail essentiel pour tout le monde, mais travailler douze ou quatorze heures par jour jusqu’à la quarantaine et être recraché par la machine après n’est pas la bonne solution. Selon une vidéo Facebook non vérifiée, la Belgique dépense plus pour les dépressions et les burn-out que pour l’assurance-chômage, sans parler d’encouragements aux entreprises. Les enfants devraient avoir le temps de jouer, les jeunes des moments pour le bien-être, le sport et même pour les relations humaines et les loisirs, les trentenaires devraient passer du temps avec leurs enfants. Une diminution du temps de travail profiterait à tout le monde.

Dans certains secteurs des emplois additionnels seraient très utiles, dans la santé ou dans la lutte contre le changement climatique. Face à l’effondrement prévisible et prévu, un Green New Deal solide, proposant de nombreux emplois utiles semble une excellente solution, mais il devrait progressivement s’étendre à proposer des emplois essentiels et utiles à la majorité de la population. La diminution du temps de travail s’impose aussi comme une évidence.

La richesse provoque le réchauffement climatique

Le président du GIEC en 2019 et les banques centrales

Nous devons réduire les émissions de carbone de 7,6% par année

Il faut des emplois pour le climat

Il faut 20 000 emplois dans le climat essentiels à notre survie

Je vois très peu d’offres d’emploi dans le domaine du climat. C’est le plus grave problème de notre siècle et il semble y avoir peu d’initiatives en cours  pour le gérer. C’est hallucinant!  La population travaille dans la communication commerciale, dans la vente de très nombreux produits nocifs, dans la construction,  mais personne n’est employé dans la sauvegarde de la Vie sur Terre. C’est peut-être la preuve du peu d’investissement réel dans ce domaine. Or  aujourd’hui, presque  tout le reste est subsidiaire, tout est menacé par le climat.

Je vois plusieurs domaines auquel il faut s’atteler d’extrême urgence:

Alimentation végétale: Vous avez le droit de choisir vos aliments. Cependant, de nos jours, les gens pressés attrapent souvent un burger ou un kebab tout prêt dans le snack le moins cher sur leur chemin. Il faut fournir une alternative végétale moins chère. Les lieux de restauration rapide doivent proposer un aliment vegan moins cher que la viande. Il sera généralement plus sain, et comporte moins de risques d’intoxication.

Des aliments végétaux devraient être produits à bas prix, grâce aux subventions ou même dans des entreprises créées à cet effet.

Il faut modifier l’agriculture, la foresterie et l’horticulture pour ramener du carbone dans le sol. Les plantes captent du CO2, en construisent leur corps et  en laissent les restes dans le sol qui s’enrichit ainsi en carbone. Il faut étudier les végétaux qui capturent efficacement du CO2 dans nos régions, les moyens d’ajouter du carbone au sol, des déchets végétaux, des feuilles mortes, du paillage, des vieilles souches, des copeaux de bois, éventuellement des produits de la technologie BECCS. Ces procédés devraient être développés par plusieurs groupes de recherche en agriculture, d’autres en horticulture, et en foresterie, en génie rural, en environnement. Chaque équipe de recherche étudierait une association végétale, une technique d’incorporation de carbone au sol, par exemple les plantes comme le noyer Maya, ou le compostage.

En foresterie,  plusieurs groupes de recherche étudieraient des forêts de composition différente, qui résisteraient au changement climatique et capteraient vite du carbone. J’ai écrit il y a peu sur mes inquiétudes que les forêts suisses ne succombent rapidement au changement climatique. Il faudrait tout faire pour prolonger leur existence au milieu du déferlement des catastrophes, des sécheresses et des vagues de chaleur, que nous verrons bientôt.

Plusieurs équipes devraient étudier les associations végétales optimales, les plantes captant rapidement du CO2, l’immobilisation du carbone dans le sol, des bactéries et champignons qui l’absorbent.

Matériaux de construction: plusieurs groupes de recherche pourraient mettre au point différents matériaux de construction écologique, et le recyclage des anciens. Les bâtiments devraient être adaptés pour supporter les ouragans et les vagues de chaleur.

Idéalement, après cinq ou dix ans, les meilleures solutions devraient être appliquées partout, un éco-biotope sur chaque rond-point, chaque maison en matériaux écologiques, trois solutions CO2- dans chaque exploitation agricole, par exemple à la fois des plantes absorbant rapidement le CO2, un paillage du sol, le compostage et des arbres. Certaines techniques sont déjà prêtes à mettre en place mais leur efficacité pourrait probablement  être décuplée.

Si la crise perdure, il serait peut-être bon de réaliser ces projets en créant une grande quantité d’emplois publics. Les autres pourraient être menacés.

Les changements sans précédent de la météo, de la végétation, du terrain même doivent être très précisément suivis et les risques inhérents devraient être étudiés. Quand les forêts mourront-elles? Quand y aura-t-il des ouragans? Quand fera-t-il trop chaud pour le blé et les vaches?. Il faudrait peut-être étudier des plantes qui supportent les températures extrêmes…

Le besoin des panneaux solaires ou de l’isolation des bâtiments a déjà été discuté et en partie compris. De nombreuses autres excellentes idées circulent aussi, mais Il faut y ajouter aussi cette liste, qui, si elle ne prétend pas être exhaustive, est en tout cas nécessaire.

 

La richesse provoque le réchauffement climatique

Affluence et croissance

Une nouvelle étude effectuée par un chercheur de l’ETHZ établit que la consommation des ménages aisés est la principale cause des émissions de carbone dans le monde (article). La plupart des Européens est dans cette catégorie.

Malheureusement, il  est bien établi qu’une réduction de la consommation dans les pays riches de 40 à 90% provoquerait une réduction de GDP similaire. Cela entraînerait une cascade de faillites et de chômage.  Comme la productivité augmente constamment, comme nous fabriquons toujours plus, nous devons acheter plus, au risque du chômage.  La consommation augmente d’ailleurs généralement avec la productivité. L’auteur mentionne l’influence de la publicité.

Actuellement, le revenu relatif à la société  est un des principaux déterminants du bien-être, alors que la course à la consommation de la société entière n’augmente pas le bien-être général.

Les achats et les loisirs des riches génèrent les désirs des pauvres.

La course à l’efficacité provoque aussi des achats, de voitures, d’ordinateurs.

Enfin, Les États soutiennent les entreprises vacillantes pour sauver les emplois (lien).

Malheureusement, l’impact sur l’environnement est énorme et très dangereux. De plus, L’épidémie de coronavirus a montré que nos comportements de consommation changent immédiatement face à un danger , et cela arrivera souvent à l’avenir.

Les auteurs de l’article misent sur des changements de comportements individuels et appellent la société à la réflexion et à proposer des solutions.

Solutions efficaces

Je vois trois façons d’inverser cette spirale de consommation – pollution. L’une d’elle serait de réglementer la taille des logements par personne, ce qui limiterait un peu le nombre d’objets acquis par foyer et éviterait le bétonnage de pays entiers. La construction devrait être strictement limitée.

Il faudrait créer beaucoup d’emplois publics, une moitié au moins dans des secteurs indépendants du commerce et de la publicité. Nous ne devons pas risquer l’effondrement si les ventes de voitures ou de vêtements diminuent, c’est vraiment mieux de créer des emplois publics que de soutenir  des secteurs polluants. Ils pourraient améliorer de nombreux aspects de la vie de la société.

Les emplois dans le domaine du climat sont quasiment inexistants, que ce soit dans la recherche ou dans l’adaptation au climat. Or, c’est le plus grave danger du siècle. Il faudrait une multitude de postes, dans la prévision du changement climatique, dans la recherche sur les solutions, dans la capture du carbone dans la végétation, dans le développement de solutions dans l’agriculture, la foresterie, l’horticulture, dans l’amélioration des chaînes de production et de transport, dans l’économie circulaire, dans l’adaptation aux catastrophes . Il faudrait un département de la sécurité environnementale, qui veillerait au maintien de nos conditions de vie sur Terre. Nous les avons perturbé, nous devons les restaurer. Nous devons nous rendre compte que l’air, l’eau, le sol, les forêts sont des éléments essentiels à la sécurité publique.

Les objets mis sur le marché devraient répondre à des critères de qualité très stricts, la publicité devrait disparaître et le fabricant devrait être responsable de la réparation de l’objet  vendu, il veillerait ainsi à sa qualité.

Addendum: merci pour les excellents commentaires qui portent vraiment la réflexion plus loin!

Les vagues de chaleur se multiplient sur Terre

La semaine passée nous a apporté des belles journées d’été suisses, ensoleillées mais pas trop chaudes. La température restait  en dessous de 30 degrés , comme c’était le cas il y a un quart de siècle.  Cependant la réchauffement planétaire continue.
Aujourd’hui, les Etats-Unis sont frappés  par une  forte vague de chaleur, qui touchera quasiment tout le pays. Dans certaines régions, en Californie et en Arizona, les températures prévues sont de 49 degrés Celsius. Selon les prévisions météo, cette canicule pourrait durer tout l’été, sans répit, et sa durée serait sans précédent.  Des vagues de chaleur plus longues avaient été prévues par certains climatologues.
La semaine passée, trois publications différentes ont montré qu’il y a plus de vagues de chaleur sur la Planète, et même que cette progression s’accélère. Une d’elle, émanant du centre de recherche du MetOffice britannique, montre que les changements de température sont indicatifs du réchauffement planétaire, et que les minima, les journées les plus froides, changent même plus vite que les journées chaudes (lien). Une autre montre que la Terre subit plus de températures extrêmes (lien), et que cette progression s’accélère.
James Hansen a analysé les températures en été dans l’hémisphère Nord. Elles montent, et cela de plus en plus vite. Elles ont augmenté d’environ un degré Celsius en quarante ans à la fin du 20ieme siècle , et de nouveau d’un degré en vingt ans, depuis l’an 2000. Le nombre de jours extrêmement chauds , pénibles, dangereux, très exceptionnels dans le passé, augmente aussi rapidement, en rouge foncé sur son graphique (lien).

L’augmentation des vagues de chaleur prévue par les climatologues est désormais très solidement prouvée. Elles se multiplient, s’aggravent et deviennent dangereuses.

Image Pixabay libre de droits

La Suisse, des rochers nus?

La sécheresse de cet hiver et du début du printemps a fragilisé de nombreux résineux. Les épicéas et les sapins blancs sont très touchés autour du Lac Léman. Tout un étage forestier pourrait disparaître cette année.

C’est une très mauvaise nouvelle à de nombreux égards. La faune des forêts suisses pourrait en souffrir énormément, Même des espèces que nous croyions en sécurité courent un risque à brève échéance.

Les étendues d’arbres secs constituent un énorme risque d’incendie pour cet été, il doit être bien géré. Faudra-t-il évacuer des zones ou des maisons à risque? Un immense incendie comme Fort Murray nous menace-t-il?

L’avenir  des anciennes forêts est incertain  dès que les grands arbres formant la canopee disparaissent. La zone devient beaucoup plus chaude car elle est plus exposée au soleil et à cela s’ajoute le réchauffement climatique. Le microclimat local devient complètement différent. Ces espèces ne repousseront pas spontanément au même endroit.

La première photo montre un arbre qui pousse sur un rocher, la deuxième, des racines d’arbres qui forment un réseau sur le rocher, atteignent le sol en dessous, et maintiennent le rocher en place.

Dans les montagnes les premières plantes poussent dans une poignée de terre dans le creux d’un rocher. Le réseau de racines  s’accroche à la pierre, maintient le sol en place, et permet à des jeunes plants de germer dans la terre maintenue par les racines des vieux géants. Les feuilles mortes se décomposent sur place et enrichissent le sol. Qu’adviendra-t-il si des pans entiers de forêt disparaissent? La mince couche de terre maintenue en place par les racines des arbres pourrait être vite lessivée par les pluies de plus en plus intenses, ce qui provoquera des coulées de boue. Notre génération pourrait bien laisser derrière elle des rochers nus, sans aucune végétation, et des vagues de chaleur intenables.

 

La mort des grands arbres condamne les forêts tempérées

Les jours de pénible chaleur, nous nous abritons de la chaleur dans la forêt. Il y fait bien plus frais et plus humide (Martine Rebetez), la lumière est douce et verte, filtrée par les couronnes des grandes arbres. Les jeunes végétaux s’élancent vers la lumière, et lorsqu’ils ont atteint une plage de soleil libre, ils s’étalent et l’occupent au maximum. Les arbres captent la lumière du soleil et utilisent son énergie. Cette mosaïque de cimes d’arbres entremêlées forme la canopée, le plafond de la forêt. Elle est remplie d’une vie que nous voyons à peine d’en bas. Elle maintient le microclimat de la forêt, assure la fraîcheur et l’ombre les jours de grande chaleur.

Malheureusement, les vagues de chaleur croissantes et les sécheresses qui les accompagnent menacent les géants de la forêt. Les plus grands y succombent les premiers. Une étude en Californie a montré que le manque d’eau est surtout fatal aux séquoias les plus hauts (lien), qui succombent à la cavitation lors des sécheresses.

Les feux de plus en plus fréquents détruisent ce plafond naturel, dispensateur de fraîcheur, sous lesquels les jeunes arbres se développent habituellement.
Leur absence change le microclimat de la forêt. S’ils ne sont plus là, les jeunes plants pousseront au soleil, à des températures beaucoup plus élevées qu’à l’ombre. Ils auront à affronter un climat doublement plus chaud, à cause du réchauffement climatique et de l’absence de la canopée.
Dès que les grands arbres disparaissent, la forêt change. Les espèces de climat tempérées proliféraient sous la canopée, dans la fraîcheur. Au soleil, les plantes des pays plus chauds se développent mieux. La forêt tempérée ne repousse pas, elle est remplacée par une autre, supportant la chaleur (étude).

 

Une étude récente dans Science (lien) montre que la canopée est cruciale pour la survie de la forêt, et que dès qu’elle disparaît, les espèces autochtones périclitent et font place aux espèces tropicales.

Ce n’est pas une bonne nouvelle, car actuellement les grands arbres sont menacés par la sécheresse et les feux. De nombreux végétaux cèdent au changement climatique (blog précédent), d’immenses incendies de forêts ravagent actuellement la Sibérie, les grandes forêts américaines subissent aussi des méga-incendies ces dernières années.

Devons-nous alors sauver coûte que coûte les forêts existantes, par exemple par une irrigation, ou pouvons-nous faire confiance à la Nature pour remplacer nos forêts par une jungle tropicale?
Tous nos écosystèmes disparaîtra-t-il ces prochaines années avec les grands pins et les hêtres?  Sera-t-il remplacé par un autre? Je me demande si un écosystème tropical peut se récréer ici spontanément. Contrairement aux changements climatiques passé, celui-ci se produit beaucoup plus vite, les anciens arbres pourraient donc disparaître avant que le nouveaux, intermédiaires n’aient poussé. D’autre part, les espaces naturels qui subsistent sont petits, limités, séparés par des villes, des champs stérilisés aux pesticides et des routes. Comment les animaux des écosystèmes tropicaux viendraient-ils ici? Allons-nous planter des eucalyptus et importer des koalas dont l’écosystème naturel disparaît dans les incendies?  C’est un des grands problèmes du moment, nous devons nous y atteler tout de suite.

Les forêts suisses meurent-elles cette année? Si elles vivent encore, sauvons-les maintenant!