Le changement climatique pourrait dépasser les prévisions de l’Agence Européenne de l’environnement

Les cartes prévoient une augmentation d’un mètre du niveau de la mer

L’agence européenne de l’Environnement a publié des cartes des effets du réchauffement climatique.  Ces  cartes montrent les effets estimés du changement climatique, la montée du niveau de la mer,  les pluies intenses, les sécheresses et les incendies (ici présentées par France Info).

Les cartes montrent les effets d’une élévation du niveau de la mer de 0,2 m à 1 mètre qui toucherait les côtes de l’Ouest et du Nord de la France, des Pays-Bas, de l’Ouest de l’Allemagne, et du Danemark, ainsi que Venise. Elles sont basées sur les prévisions du GIEC, très probablement sur le 5ième rapport du GIEC AR5 publié en 2013-2014.

Il faut cependant remarquer que le niveau de la mer est déjà monté d’environ 0,2 m. Les rapports du GIEC précédents citaient une valeur un peu plus un peu plus élevée, puis comme pour les températures, la valeur de référence, le point de départ à partir duquel les changements sont calculés, a été changé. Mais surtout, le niveau de la mer monte continuellement, et à l’ouverture de la COP25 en décembre 2019, le président du GIEC, Hoesung Lee mentionnait l’accélération de cette tendance.

Le niveau des mers pourrait s’élever de plusieurs mètres

La surface des océans et des mers pourrait s’élever bien plus, de quelques mètres. Le Groenland et l’Antarctique sont exposés à des vagues de chaleur inattendues qui précipitent la fonte des glaces. La semaine passée, l’Antarctique a atteint un record inquiétant de 18,6°C, aussitôt dépassé par une journée à 20°C. Cela accélère la fonte des glaces. Un grand iceberg s’est alors détaché du glacier Antarctique de Pine Island. Cet événement a pu être précipité par la chaleur (vidéo ESA):

Une grande partie de l’Antarctique et du Groenland sont situés des centaines des mètres sous le niveau de la mer. Les montagnes de glace reposent sur la roche. Actuellement, les océans se réchauffent et l’eau les décolle de leur socle, créant des langues de glace flottantes et des lacs sous la glace. Le réchauffement des océans favorise cet effet, et les glaciers accélèrent leur course vers l’océan et deviennent instables. J’en parle plus dans mon livre L’Antarctique-Ouest dans le vide.
La calotte glaciaire de l’Antarctique occidentale s’est déjà effondrée il y a 120’000 ans et a provoqué une élévation du niveau des mers de trois mètres.

Les scientifiques qui étudient cette région, p. ex Richard Alley ou Eric Rignot, considèrent qu’elle est définitivement déstabilisée et qu’elle s’effondrera dans le futur, ce qui pourrait provoquer une montée du niveau de la mer importante, de plusieurs mètres. Elle affecterait alors des zones côtières bien plus vastes, des régions entières d’Angleterre, du Danemark, la plaine du Pô, le delta du Mékong et du Nil.
Actuellement, les scientifiques étudient les signes précurseurs de ces changements, qui se produiront à vitesse croissante dans quelques décennies. Les ouragans et les vagues des océans augmentent aussi et pourraient provoquer des inondations momentanées des côtes.

Antarctique: les flèches rouges montrent le décollement des glaciers de leur base
Copyright @ESA; Antarctique: les flèches rouges montrent le décollement des glaciers de leur base

Les vagues de chaleur  pourraient être très dangereuses

Un autre danger semble peu visible dans les cartes de l’agence Européenne de l’environnement. Elles montrent une augmentation des vagues de chaleur. Celles-ci augmenteront en nombre et en intensité. Une étude prévoit des vagues de chaleur jusqu’à 50°C à 4°C de réchauffement en Bourgogne et en Suisse. Il faudrait visualiser le risque de canicules dangereuses et la nécessité d’aménagements pour sauver les vies humaines. Cela dit,  je ne sais pas si les modèles avaient prévu la petite vague de chaleur que nous avons vécu ce weekend. La réalité pourrait les dépasser. Si cela arrive en été, si les températures montent à vingt degrés de trop, même plus haut, un grave danger nous guette, notre végétation pourrait soudainement être décimée et la population serait menacée. Nous aurons alors probablement un jour pour nous mettre à l’abri.

Blogs sur la montée du niveau de la mer:

rapport du giec sur les oceans ca va mal mais ca peut encore etre pire

Les glaces fondent plus vite que prévu et le réchauffement pourrait devancer les prévisions du GIEC

 

Le réchauffement climatique menace la plupart des animaux sur Terre

Disparition d’insectes

Ces dernières années, nous avons pris conscience d’une disparition inquiétante de la faune européenne:  les abeilles et les insectes en général disparaissent de nos paysages.

Le nombre d’insectes a diminué de 70%, un tiers d’espèces se sont probablement éteintes.

 

 

Oiseaux et hérissons

Les oiseaux et les hérissons se font rares en Europe. Un phénomène similaire se produit aux Etats-Unis. Les pesticides néonicotinoïdes sent probablement responsables, mais dans la forêt vierge du Costa Rica, les insectes disparaissent aussi aujourd’hui, probablement pour des raisons climatiques, parce qu’il y fait plus chaud et plus sec.

 

 

Grenouilles

Une hécatombe frappe les grenouilles et les autres amphibiens, touchés par un champignon toxique.

Sous la surface du sols, les vers de terre se raréfient.  Certains de ces minuscules animaux sont très importants pour nous. Une étude de l’IPBES estimait que la pollinisation réalisée par les abeilles contribue à l’alimentation de 5 milliards de personnes, qui souffriraient la faim sans ces insectes (article).

 

Le climat s’attaque aux écosystèmes les plus riches du monde

Selon Anthony Barnosky, (vu dans le film Demain),  nous avons pris à la Nature les trois quarts des Terre de la Planète, et les avons transformé pour notre usage en champs, routes ou villes.Le changement climatique complique les choses, il est dix fois plus rapide que les changements précédemment supportés par les espèces vivantes. En 2100 les conditions de vie sur Terre seront inconnues de la plupart d’espèces actuelles. Même si ces espèces pourraient se déplacer très vite, il n’y aura peut-être nul part où aller. Le changement climatique fera probablement disparaître les habitats actuels les plus riches. Actuellement, les deux tiers d’espèces terrestres vivent dans les forêts tropicales et subtropicales et mais selon les modèles climatiques, le climat tropical qui fait vivre ces forêts disparaîtra et n’existera nul part sur terre.

Récifs coralliens

Les récifs coralliens et la forêt tropicale abritent les écosystèmes les plus riches du monde, la plupart des espèces vivantes.  Ces zones sont très menacées par le réchauffement climatique.

Récemment, des vagues de chaleur successives ont touché l’hémisphère Austral en 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019. L’océan a atteint des températures exceptionnelles une grande partie de la barrière de corail Australienne a blanchi, et ne récupérera probablement pas.  Ailleurs, les coraux avaient déjà beaucoup souffert de la surpêche et de la pollution.

Le récif Australien, le plus grand du monde, abritant l’écosystème le plus riche de la Planète, était encore bien préservé, mais comme prévu par le GIEC, il a largement succombé à la chaleur. Nous vivons peut-être là, déjà aujourd’hui, un des événements d’extinction les plus importants de la Planète.

Forêts Australiennes

Cette année l’Australie a été touchée par des vagues de chaleur et par la sécheresse dès le printemps (en octobre).  La météo exceptionnelle a provoqué d’immenses incendies, que le GIEC avait prévu et que l’Académie Australienne des Sciences lie clairement au climat (communiqué).

Un tiers des koalas est mort en un mois et plusieurs espèces uniques, datant de temps très éloignés, ont probablement disparu.

L’Australie sera exposée à des feux plus importants, des chaleurs plus importantes encore que leurs 48°C récents, et ces forêts et leurs habitants pourraient disparaître totalement au cours de cette décennie. Selon le GIEC, il pourrait un jour pleuvoir plus en Australie, mais ne sera-ce pas trop tard?  Les feux pourraient tout emporter avant cela, et les pluies torrentielles actuelles, où l’équivalent d’une année de pluie se déverse en un jour après une longue sécheresse,, ne sont pas exactement ce qu’il faut aux animaux.

Forêts tropicales

La forêt Amazonienne,une des plus riches du monde (WWF),  est menacée par la chaleur, la sécheresse et les activités humaines. Elle est très menacée par le réchauffement. Il y fers plus chaud et plus sec et elle pourrait disparaître.  Elle ressent déjà les effets du climat. Au cours des dernières années, les arbres ont cessé de grandir. Lors de l’année la plus chaude jusqu’à présent, en 2016, elle subi d’importants feux.  la forêt souffre maintenant des sécheresses, les arbres perdent leurs feuilles.

De nombreux feux sont causés par l’Homme et pourraient encore être arrêtés (lien), mais le réchauffement menace sérieusement ces régions.  Ces forêts maintiennent un climat modéré par leur masse, et la déforestation d’une partie d’entres elles pourrait signifier leur mort.

La forêt vierge du Congo, deuxième plus riche du monde, est aussi très menacée par les activités humaines et par le climat.  Elle souffre aussi de la sécheresse et de la chaleur croissante, et cède place par endroits à une savane sèche.

Si ces forêts tropicales, disparaissent,  nous perdrons les écosystèmes terrestres les plus riches.

Nous en entendons moins parler parce que cette région est dangereuse et difficile à étudier.

 

 

La sécheresse de cette année en Afrique a porté atteinte aux espèces menacées de girafes, aux hippopotames et aux éléphants des savanes Afrique.

Les experts prévoient aussi qu’il fera beaucoup plus chaud au  Proche -Orient et en Inde, ce qui pourrait provoquer une désertification totale de ces régions.

 

 

Si les glaciers Antarctiques fondent et que le niveau des mers monte de plus d’un mètre, les deltas et les mangroves seront inondés, comme cela s’est déjà produit pour le delta de l’Ebre lors de la tempête Gloria en janvier 2020. Nous perdrons probablement les deltas et les mangroves, les Sunderbans, le Bangladesh, et leurs écosystèmes. Les infiltrations d’eau de mer transformeront le désert et dunes de sable les plateaux côtiers.

 

 

 

 

Les écosystèmes polaires seront bouleversés par le dégel, les vagues de chaleur inconnues jusqu’à présent, la disparition de la glace et des maladies nouvelles.

 

 

Les forêts américaines subissent des infestations d’insectes nouvelles, les séquoïas millénaires de Californie succombent déjà au changement.

La fonte des glaciers et la sécheresse menacent l’Europe et l’Inde, le débit des rivières baisse déjà. Des vagues de chaleur jusqu’à 50°C devraient toucher nos régions.  Quel sera l’effet sur nos écosystèmes?

J’ai pensé à prendre une carte du monde et à biffer les régions mentionnées au fur et à mesure que je les présente.  Que restera-t-il?

 

Conclusions

Le climat détruit déjà les écosystèmes les plus riches du monde, il en menace d’autres et constitue la plus grande menace pour la biodiversité mondiale.

Les événements actuels et proches sont d’une gravité inouïe. Il est possible que les écosystèmes tropicaux succombent au changement climatique, C’est une raison de plus d’investir dans la sauvegarde de la nature dans les régions tempérées, et de passer à l’agriculture biologique, qui arrêterait l’hécatombe d’insectes actuelle, et peut-être celle d’oiseaux et d’hérissons.

Les forêts tropicales sont très menacées par le changement climatique. Il faut tout faire pour les sauver, sans elles le climat se déréglera dangereusement. Il faut reforester les régions proches des forêts tropicales. J’espère ne pas trop faire l’apprenti-sorcier, mais peut-être serait-il possible de provoquer artificiellement des pluies au dessus de ces forêts en périodes de sécheresse.  Savez-vous si un tel projet est étudié quelque part avec la participation d’écologistes? Je crois qu’il devrait l’être.

Le cycle hydrique sera probablement plus actif, avec plus de pluies et d’évaporation d’eau. Il serait peut-être possible d’immenses systèmes de réservoirs et de canaux et de bien gérer les pluies, mais le climat pourrait changer de plus en plus vite.

Il faut peut-être créer des grands aquaria et parcs animaliers où nous conserverons artificiellement quelques représentants des espèces menacées.

Nous ne savons pas encore à quel point nous avons besoin de la Nature. La disparition des abeilles nuirait probablement à 5 milliards de personnes (IPBES), et celle des forêts tropicales serait tout aussi grave.  Le réchauffement lui-même provoque des vagues de chaleur, des sécheresses et des pluies soudaines et torrentielles, mais  la disparition des forêts pourrait amplifier énormément cette alternance de sécheresses et des déluges.

Les insectes, les bactéries du sol, les champignons et les plantes assurent le cycle de la vie sur Terre. Peut-il même continuer sans eux?

Informations supplémentaires: Une courte vidéo en anglais avec Gisèle Bündchen sur la forêt Amazonienne (vidéo) et un article détaillé en anglais (article).

En janvier, il a fait 25°C de trop en Norvège

Records de chaleur en Scandinavie et autour de la Baltique

La Norvège et la Scandinavie ont battu des records de chaleur en janvier. La Norvège a atteint des températures au dessus de 19°C. C’est du jamais vu dans ces pays où l’hiver est rude, fait de neige et de gel, et où, il y a peu, le printemps apportait peut-être 5°C et l’été atteignait à peine 19°C.

L’écosystème boréal, qui est adapté à plusieurs mois de gel interrompu, pourrait être très perturbé par ces changements. En Sibérie, les vagues de chaleur du printemps et de l’été causent des sécheresses et des feux de forêt. A certains endroits, la végétation succombe aussi à des maladies nouvelles.  Cet hiver, les cerisiers ont fleuri à Stockholm, comme ils fleurissent chez nous, les animaux en hibernation pourraient se réveiller, les insectes pourraient éclore et leur cycle annuel pourrait être bouleversé. Espérons que les arbres fruitiers produiront encore des fruits en été. Mais pour combien de temps?

Nombreuses vagues de chaleur à deux dizaines de degrés de trop

Le changement climatique est incontestable dans les régions boréales, et les changements sont énormes, avec des vagues de chaleur de plus de 20°C au dessus de la normale, qui se sont produites aussi ces dernières années.  Elles sont frappé aussi l’Alaska, la Scandinavie l’été passé, en février 2019 il faisait 21°C en Angleterre.  Ces températures sont tout à fait inhabituelles,  de nombreux épisodes de ce type se produisent ces dernières années, et s’intensifient. Ces vagues de chaleur accélèrent la fonte de la glace sur la mer Arctique, du permafrost et celle du Groenland. Elles vont donc précipiter le réchauffement et la montée du niveau de la mer.

L’hiver est chaud en Suisse aussi

Même chez nous, il a fait trop chaud au début du mois de janvier, mois qui apportait généralement des températures négatives. Il a fait chaud en décembre aussi, et certainement en été.  Il me semble d’ailleurs, que depuis deux ou trois ans, le climat a changé.  Plusieurs fois par année, nous vivons des semaines à environ dix degrés au-dessus des moyennes du vingtième siècle, au point que la moyenne annuelle pourrait bien être de plus que 2°C de réchauffement.  Il faut bien sûr faire de calculs pour toute la Planète, des moyennes sur des mesures prises à plus de cent lieux et sur toute l’année, Je me demande si c’est un effet régional ou le symptôme d’une accélération planétaire. J’allais écrire ‘profitez de cette  dernière journée froide’, mais après vérification elle est autour de +5°C, pas de -5°C, comme avant.

Le climat devient dangereux

Ces températures inhabituelles seront certainement suivies d’autres phénomènes inhabituels, inondations, vagues de chaleurs au printemps et en été, tempêtes, dont l’intensité augmentera aussi beaucoup.  Les événements météo seront nouveaux, différents de ceux que nous avons connus jusqu’à maintenant. Et si en été, les températures montaient de 25°C au dessus-de la moyenne? Cela pourrait se produire au cours de cette décennie.  Les autorités se basent souvent sur une inondation passée pour bien organiser l’évacuation lors de la suivante.  Il faut maintenant faire des modèles nouveaux, et anticiper des catastrophes de plus en plus grandes. Au niveau mondial, dans de nombreux endroits, il faut maintenant construire les abris dans lesquels les habitants seront de plus en plus souvent confinés par la suite.

Addendum: l’Est des Etats-Unis a subi un mois de janvier inhabituellement chaud, et la germination des  céréales dans les champs a commencé, ce qui pourrait provoquer une mauvaise récolte cette année (Accuweather).