Le réchauffement climatique est catastrophique pour la sécurité mondiale

Les experts militaires américains du climat ont publié un rapport sur les risques que le réchauffement pose pour la sécurité mondiale. Le sous-titre du rapport dit tout: ‘Les scénarios climatiques suggèrent un Futur catastrophique pour la sécurité’.

Le rapport détaille les conséquences des scénarios climatiques du GIEC, RCP 2.6, RCP 4.5, RCP 6 et RCP 8.5, décrites dans les rapports des agences de l’ONU et par la Banque Mondiale:

Un réchauffement climatique global entre un et deux degrés présente déjà une menace sérieuse. Au delà, le monde est menacé de catastrophes irréversibles. Des régions entières deviendront inhabitables à cause de températures extrêmement élevées.

L’Afrique

L’Afrique est exposée à réchauffement supérieur à la moyenne globale. Actuellement, elle subit périodes inquiétantes de sécheresses et d’inondation. A 1-2°C de réchauffement, l’Afrique est très menacée, bien de champs deviendront incultivables et les maladies se multiplieront sur le continent, ce qui accroîtra les risques de violence. Elle subira la désertification du Sahel et des vagues de chaleur extrêmes dans les régions équatoriales et dans le Sud. L’Afrique de l’Est est menacée par les typhons. Les conséquences sur la sécurité alimentaire d’une population déjà mal alimentée pourraient être graves. A plus de 2°C l’Afrique pourrait subir des crises humanitaires sévères.

Moyen-Orient et Asie Centrale

Le Moyen -Orient et l’Asie Centrale subiront des températures dangereusement élevées, des sécheresses, et des pénuries d’eau. Des températures très élevées, pourraient rendre ces régions inhabitables entre 2 et 4°C de réchauffement global.

L’Europe et la Russie

Les risques sont moyens à élevés, Le Nord de l’Europe en particulier est exposé à des forts changements, des températures très élevées, des sécheresses et des inondations, des vagues de chaleur extrêmes chaque été.  La région méditerranéenne subirait des vagues de chaleur extrêmes de trois mois chaque été. Les Pays-Bas et de nombreuses villes européennes sont menacées par une augmentation de niveau de la mer d’un mètre. La météo dangereuse menace l’économie européenne. A plus de 2°C, l’Europe subirait des sécheresses prolongées et la montée du niveau de la mer toucherait de nombreuses régions. Des migrations internes ainsi qu’un afflux de migrants d’autres continents sont probables.

Inde -Asie -Pacifique

L’Asie subirait des sécheresses et  des inondations graves. Au-dessus de 2°C, ces régions seraient frappées par une montée du niveau de la mer dévastatrice, des moussons extrêmes, des cyclones destructeurs, et la production alimentaire serait perturbée.

 

Amérique du Nord et régions boréales

Ces zones sont exposées à des dangers moyens à forts,  à des tempêtes, à des feux,  à la destruction d’infrastructure, et à des risques pour les institutions démocratiques.
Au delà de 2°C de réchauffement des vagues de chaleur extrêmes (je suppose à 50°C) pourraient toucher même les régions les plus froides.

 

Amérique du Sud, Caraïbes

L’Amérique du Sud subirait des changements des zones de précipitations, des migrations.
De nouvelles maladies pourraient se multiplier et menacent la production agricole. La production du café, du sucre et du soja est menacée lors d’un réchauffement important. Les poissons migreront vers des eaux plus fraîches.

Cette partie me semble sous-estimée ou vague. Actuellement, l’Amérique du Sud subit des sécheresses et des inondations catastrophiques, et les Caraïbes des ouragans dangereux. L’Amazonie est menacée et la région pourrait devenir aride  (dr).

 

Maintenant, nous vivrons ainsi.

En Europe, en Amérique du Nord et en Russie, nous courrons au moins des risques conséquents pour la société et les infrastructures humaines. Ailleurs, ces risques seront sévères. Dans le document, (p.10) se trouve une belle carte du monde qui représente les risques par région en rouge.

Le rapport prévoit aussi des conséquences sociétales négatives telles que la montée de l’extrême droite, de dictatures ou du narco-trafic. Il déclare que le monde doit agir ensemble pour limiter le réchauffement et résister aux effets qui se produisent déjà.

Ce rapport est basé sur les travaux du GIEC. Il prévoit les conséquences annuelles mais n’inclut peut-être pas les tempêtes et vagues de chaleur journalières qui pourraient augmenter les risques pour la vie, les infrastructures, et les cultures alimentaires. Le président du GIEC a dit lui-même déclaré à la COP25 que les conséquences du changement climatique sont actuellement plus graves que prévu. D’autres scientifiques estiment que le réchauffement pourrait progresser plus rapidement.

Communiqué de presse: https://climateandsecurity.org/a-security-threat-assessment-of-global-climate-change/
Rapport: https://climateandsecurity.files.wordpress.com/2020/02/a-security-threat-assessment-of-global-climate-change_nsmip_2020_2.pdf

Le réchauffement menace notre civilisation et la vie sur Terre (GIEC) et l’économie l’entrevoit

Le changement climatique est grave et les réductions d’émissions sont urgentes

A l’ouverture de la COP25 en décembre 2019, le président du GIEC a évoqué la gravité de la situation climatique. Il a rappelé que pour pouvoir stabiliser le climat, nous devons atteindre le maximum d’émissions de carbone en 2020 et les diminuer dès 2021. Pour le moment, elles augmentent toujours et ne semblent pas se stabiliser.

Selon lui, nous sommes clairement dans une crise. Les trois derniers rapports du GIEC indiquent que les impacts du réchauffement sont beaucoup plus sévères que les prévisions ne le supposaient. Par exemple, l’augmentation du niveau de la mer s’accélère, des écosystèmes clés deviennent beaucoup plus vulnérables, et le risque d’atteindre les limites de l’adaptation augmente. Ces limites incluent la production alimentaire, la disponibilité de l’eau, ainsi que la fonte des glaces au Groenland et en Antarctique qui inonderait les côtes de nombreux pays (rapport GIEC).   Nous pourrions voir bientôt des événements météo auxquels nous ne pourrons pas nous adapter, qui apporteront des graves dangers.  Nous avons besoin de réduire immédiatement les émissions de carbone. Si nous le faisons tout de suite, nous pourrons encore nous adapter au changement climatique de façon durable, sans coûts excessifs.

Le changement climatique menace la vie sur la Planète

Le changement climatique menace notre civilisation et la vie sur la Planète, il compromet donc aussi  les objectifs de développement durable de l’ONU. Nous risquons une augmentation brusque des températures (qui décuplerait l’intensité des catastrophes climatiques selon de nombreuses études dr), nous devons réduire immédiatement les émissions de carbone pour notre survie (en gras discours du président du GIEC accessible en anglais ici: YxNNE-5mmek).

Les aléas climatiques deviendront de plus en plus graves, le fonctionnement de notre civilisation sera de plus en plus perturbé et la vie sur Terre est menacée à moyen terme,

Les catastrophes climatiques pourraient provoquer à l’effondrement économique

Les analystes économiques commencent à prendre  en compte les risques climatiques, heureusement, car les prévisions qui ne les incluent pas sont totalement irréalistes.  Certains analystes sont un peu informés sur le changement climatique qui doit être pris en compte dans toute prévision d’avenir.  Ainsi, un rapport de la BIS (Bank for International Settlements, rapport) attire l’attention sur les risques climatiques  et un autre, de l’Université de Massachusetts, informe qu’une succession de catastrophes climatiques comme nous en voyons déjà maintenant pourrait bien provoquer un effondrement mondial (communiqué).

Leurs prévisions restent en deçà de la réalité.  Nous savons que les catastrophes climatiques vont augmenter, c’est une certitude. Nous ne pouvons prévoir où elles vont frapper, mais leur nombre peut être estimé. Il a été sous-estimé. Nous devons aussi rapidement réduire les émissions de carbone pour éviter que ces catastrophes ne deviennent extrêmement graves et qu’elles ne transforment la Terre en un désert invivable.

 

Réduisons les émissions de CO2 immédiatement

Actuellement, l’épidémie de coronavirus a provoqué la fermeture d’usines, une réduction de la consommation de pétrole, probablement une baisse de la consommation en Chine et, déjà, un problème d’approvisionnement en pièces détachées pour l’horlogerie suisse. Nous aurons bientôt des millions de ces petits problèmes d’approvisionnement. Gardons peut-être notre vieux téléphone, ordi, ou nos chaussures défraîchies dans un coin au cas où. Nous aurons aussi des ouragans, des tornades, des inondations et des vagues de chaleur dangereuses pour notre vie.

Nous devons repenser l’économie dans son ensemble pour qu’elle émette beaucoup moins de carbone, vingt ou vingt-cinq fois moins. La plupart des usines sur Terre devraient être arrêtées pour le climat,  qui est au moins aussi dangereux que le virus. Il faut aussi prévoir que la météo interrompra leur activité. Il faut peut-être faire une liste de produits nécessaires ou au moins vraiment utiles et assurer leur production. Les pièces détachées d’objets essentiels pourraient être produites à plusieurs endroits sachant qu’aucun n’est vraiment à l’abri du climat, ce qui augmenterait la résilience et réduirait la panique. L’économie devrait être planifiée sobrement pour les vingt ans d’urgence qui nous attendent. La Chine produit en fait l’essentiel d’objets pour toute la Terre et peut elle-même totalement changer sa production pour faire face au changement climatique.  Elle peut la concevoir écologique et résiliente. Nous pourrions aussi assurer une fabrication nationale d’objets de première nécessité.

 

Nous sommes responsables de la plus grande famine de l’Histoire qui frappe actuellement l’Afrique Australe et des drames à venir

Immense famine en Afrique

La faim touche plus d’humains que jamais auparavant. Un nombre record de 45 millions de personnes sont en proie à une grave insécurité alimentaire. C’est la conséquence de graves sécheresses et d’inondations qui ont frappé la région en 2019.  Un  bon article dans le Temps présentait récemment cette sécheresse et ses causes climatiques.

Les températures de la Planète ont augmenté. Les sécheresses exceptionnelles causées par le réchauffement climatique (voir l’article de Robert Hunziker repris dans mon blog précédent) s’ajoutent aux dommages du cyclone Idaï qui a inondé une grande partie du Mozambique au printemps 2019. Les inondations ont aussi provoqué une invasion de sauterelles qui dévastent actuellement les cultures d’Afrique de l’Est.

La directrice du programme alimentaire mondial a déclaré qu”ils n’avaient jamais connu de crise de cette ampleur auparavant’, et qu’ils savent que la situation va s’aggraver. Ils demandent à la fois de l’aide d’urgence et des investissements pour aider ces populations à résister aux effets les plus graves du changement climatique.

Le réchauffement climatique apporte la famine

Nos émissions de carbone ont provoqué le réchauffement de l’Afrique, et très probablement cette sécheresse et ces températures record dans ces pays. La chaleur exceptionnelle a par exemple provoqué la mort du bétail au Kenya il y a 2 ans, de nombreux records de température ont été atteints dans la région. Je crois que le rôle des émissions de carbone dans cette disette est clair et sera bientôt prouvé, comme il l’a déjà été pour les précédentes grandes famines. Nous détruisons les conditions de vie de ces populations et leur enlevons la possibilité de se nourrir eux-mêmes. Nous devrions donc en prendre la responsabilité et assurer leur subsistance.

A mesure que le réchauffement progressera, les températures augmenteront, les tempêtes seront plus fortes, et cela qui entraînera des effets beaucoup plus graves sur la météo et les cultures.

Nous vivons dès maintenant dans cette réalité. L’année prochaine, ou celle d’après, des chaleurs plus fortes, une sécheresse plus grave frapperont de nombreux pays du globe, causeront plus de pénuries alimentaires et plus de morts. Il y aura de plus en plus d’affamés, de plus en plus de sinistrés, de plus en plus de réfugiés, le nombre de personnes ayant besoin d’aide sera multiplié par dix, puis par cent.

Nous devons nous organiser sérieusement pour assurer leur survie. Nous devons surtout arrêter cette  destruction de la Planète avant d’effacer de la surface de la Terre la moitié de la population mondiale.

 

 

Les méga-sécheresses s’étendent à des pays entiers

Traduit de l’article de Counterpunch de Robert Hunziker

Sécheresses exceptionnelles

Partout dans le monde, les méga-sécheresses frappent avec une férocité inédite depuis des décennies et, dans certains cas, depuis des siècles. Ce n’est pas une simple coïncidence si, à mesure que le réchauffement climatique s’accélère, les sécheresses deviennent plus vicieuses que jamais. Tout cela soulève la question logique de savoir quand les dirigeants mondiaux se réveilleront avec un plan d’action unifié pour atténuer les émissions de carbone, ou s’il est déjà trop tard?

Personne ne sait avec certitude si et quand il sera trop tard, mais il est clair que des sécheresses extraordinairement puissantes déciment des régions de la planète comme s’il n’y avait pas de lendemain.

Sécheresses australiennes

Un document de recherche australien s’est penché sur la question: “Reconstructions pluviométriques des saisons fraîches et chaudes sur plusieurs siècles pour les principales régions climatiques de l’Australie’, Union européenne des géosciences, vol. 13, numéro 12, 30 novembre 2017 par Mandy Freund et Benjamin Henley. Selon le titre de l’Université de Melbourne à propos de l’article: «Les sécheresses australiennes récentes pourraient être les pires en 800 ans.»

Cette étude, qui a identifié les «pires sécheresses en 800 ans», a été publiée deux ans avant la récente période de sécheresse accompagnée d’incendies massifs sur l’ensemble du continent… ce sont des conditions sans précédent… jamais enregistrées ou vues auparavant! Ainsi, nous envoyons un signal fort indiquant que le système climatique normalisé du monde est rompu, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle ère de «extrêmes climatiques de rupture torrides».

Selon le Bureau australien de météorologie: «Les données sont disponibles et 2019 a dépassé les graphiques des températures moyennes et maximales ainsi que les précipitations annuelles les plus faibles à travers le pays.» Selon le rapport, la température moyenne annuelle de l’Australie était de 1,52 ° C supérieure à la moyenne de 1961,890 de 21,8 ° C. Résultats: Un continent desséché s’est enflammé en incendies torrides. Curieusement, 1,5 ° C au-dessus de la période préindustrielle est la zone limite de sécurité signalée lors des dernières réunions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

Amérique centrale ravagée par la sécheresse

Pendant ce temps, de graves sécheresses frappent le monde entier, par exemple, selon NBC News: “Ravagés par la sécheresse, les agriculteurs des zones rurales du Honduras et du Guatemala vivent au bord de la faim … le choix de l’Amérique centrale: priez pour la pluie ou migrez.” Sur la base de l’activité à la frontière américaine, les Centraméricains ont choisi l’option de migration, abandonnant tout espoir, en direction du nord. Alors que l’administration Trump rejette la légitimité du changement climatique / du réchauffement climatique, les forces du changement climatique poussent les éco-migrants vers les États. Selon le Programme alimentaire mondial des Nations Unies, comme pour l’Amérique centrale: «Cinq années de sécheresses récurrentes ont détruit les récoltes de maïs et de haricots, laissant les pauvres agriculteurs de subsistance dans le soi-disant couloir sec qui traverse le Guatemala, le Salvador, le Honduras et le Nicaragua en difficulté pour nourrir leurs familles. “

Chili en méga-sécheresse depuis 2010

Plus au sud, le centre du Chili est au milieu de ce que les scientifiques ont qualifié de «méga sécheresse», une période ininterrompue d’années sèches depuis 2010. La moitié du pays a été désignée «état d’urgence». Les agriculteurs font faillite. Selon Felipe Machado, directeur de l’Institut de résilience du Chili: «Nous parlons d’un processus de désertification plutôt que d’une sécheresse temporaire ou d’un problème d’absence de pluie.» (Source: le Chili déclare l’urgence agricole comme une sécheresse extrême frappe Santiago et ses environs, Santiago Times, 26 août 2019)

En l’occurrence, la définition de «désertification» est une étape avancée du changement climatique radical et une preuve convaincante que le réchauffement climatique dépasse le niveau de toutes les prévisions des dirigeants mondiaux. Sinon, ils auraient déjà mis en place un plan Marshall générique pour lutter contre le réchauffement climatique, mais ils n’en ont pas.

Brésil et Amazonie

En outre, au Brésil d’Amérique du Sud, «la série chronologique SPI-12 a montré que de 2011 à 2019, à l’exclusion de la région sud, les autres régions brésiliennes ont été exposées aux épisodes de sécheresse les plus graves et les plus intenses de presque 60 ans.» ( Source: Ana Paula MS Cunha, et al, Extreme Drought Events Over Brazil from 2011 to 2019, Atmosphere, 24 octobre 2019)

Malheureusement, la forêt amazonienne est également victime de la pire sécheresse du Brésil en 60 ans, qui en soi devrait être suffisamment alarmante pour que les principaux dirigeants du monde appellent une session d’urgence des Nations Unies, mais non, cet appel est silencieux. Hmm. Est-il possible que tous les dirigeants du monde ne soient pas éclairés au point d’ignorer la transition de la forêt amazonienne du «puits de carbone» à «l’émetteur de carbone», comme leurs centrales au charbon, mais sans autant de suie?

Moyen-Orient frappé par les pires sécheresses depuis 900 ans

Et selon la NASA, le cycle de sécheresse au Moyen-Orient de 1998 à 2012 a été le plus grave de 900 ans. Selon Ben Cook du Goddard Institute for Space Studies de la NASA, la sécheresse s’est poursuivie «dans certaines parties du Moyen-Orient». Pendant ce temps, l’ensemble des régions du Moyen-Orient et du sud de la Méditerranée se dessèchent plus rapidement que partout ailleurs dans le monde, ce qui est un de plus source d’éco-migrants en quête de subsistance.

Sécheresse et famine dans 14 pays d’Afrique

En outre, selon The New Humanitarian (juin 2019), une grave sécheresse en Afrique «laisse 45 millions de personnes dans le besoin dans 14 pays, ressentant les effets composés d’années de sécheresse». Un rapport de CNN World daté du 14 décembre 2019 indique que les chutes Victoria autrefois immenses, où l’eau tonnait au-dessus du précipice à la frontière du Zimbabwe et de la Zambie, sont presque sèches. Une sécheresse de plusieurs années a ralenti les chutes d’eau extrêmement puissantes à un peu plus qu’un ruisseau faible. C’est étonnamment décourageant et représentatif de sécheresses massives frappant durement, très durement les régions d’Afrique; qu’une des grandes chutes d’eau du monde se dessèche en dit long.

Asie et delta du Mékong

Dans une grande partie de l’Asie, la sécheresse devient la norme plutôt que l’exception.

Cette année seulement, selon les données de la Banque asiatique de développement basée à Manille, la sécheresse a été sévère au Laos, aux Philippines, en Thaïlande et au Vietnam, tandis que le Cambodge, l’Indonésie, la Malaisie et le Myanmar ont tous connu une sécheresse modérée. (China Daily News, 12 août 2019) Le Mékong, connu en Chine sous le nom de Lancang (alias: le Danube de l’Est), qui traverse cinq pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, se transformant en Mékong long de 2 703 milles, a vu le niveau d’eau chuter de façon spectaculaire. Dans le nord-est de la Thaïlande, le fleuve est à son plus bas niveau en 100 ans. Selon des scientifiques chinois, les eaux glaciaires qui alimentent la rivière Lancang ont baissé de 80% en raison du réchauffement climatique.

Remarquablement, l’impact du réchauffement climatique commence tout juste à se montrer si visiblement et si perceptiblement que la monsieur tout le monde reconnaît sa menace. Alors que, dans le passé, le réchauffement climatique était apparent pour les scientifiques sur une période de plusieurs décennies; aujourd’hui, il est indéniablement apparent d’année en année, et des pays et des populations entières connaissent son implacabilité et sa dévastation totale.

Postscript: les gouvernements mondiaux prévoient d’augmenter les combustibles fossiles de 120% d’ici 2030, y compris les États-Unis, la Chine, la Russie, l’Arabie saoudite, l’Inde, le Canada et l’Australie. 

Repris et traduit (avec l’aide de google translate) de l’article de Robert Hunziker du 10 janvier 2020 sur Counterpunch, avec mes remerciements.

Les experts lient clairement les feux d’ Australie au réchauffement climatique

Je rapporte ici deux déclarations officielles sur les feux d’Australie, qui prouvent clairement que les feux sont dus au réchauffement climatique. Tout d’abord,  ces feux correspondent aux prévisions du GIEC, groupement  international d’experts du climat. Ils avaient prévu il y a plus de dix ans que les vagues de chaleur et les feux seraient plus fréquents et plus intenses. Dans leur 4ième rapport, en 2007, ils ont estimé que c’était quasiment certain. Ce document était public et très probablement connu du gouvernement concerné.

L’Académie Australienne des Sciences a récemment issu un communiqué où ils déclarent tout d’abord que ces feux  sont tout à fait exceptionnels. Ils atteignent une échelle sans précédent, nulle part dans le monde.   Ils rappellent aussi qu’il est scientifiquement prouvé que le réchauffement climatique conduit à une augmentation d’événements extrêmes  et que de nombreux aspects de la société Australienne devront s’adapter aux catastrophes futures. La construction, la gestion du sol, de l’eau, de la biodiversité devront prendre en compte ces changements et s’y adapter.

Selon eux, la bonne nouvelle est que le lien entre les feux et le climat est bien connu, compris et prouvé.

Ils déclarent aussi que l’Australie doit redoubler d’efforts pour limiter le réchauffement à 1,5°C.  Leur communiqué est clair et mesuré, et ne mentionne pas les plus sombres prédictions, selon lesquels les catastrophes climatiques pourraient assez vite s’aggraver.

Addendum le 16 janvier 2020:

Au moins une scientifique Australienne, Joëlle Gergis, se demande si nous avons déjà atteint le seuil au-delà duquel commencera un effet domino, les catastrophes telles que les feux de forêts en provoqueront des suivantes, dans quel cas des changements brutaux continueront à de produire au cours d’années et de décennies suivantes (opinion de Joëlle Gergis dans le Guardian).  D’autres experts ont déjà émis ces craintes.

Les incendies des forêts tropicales sont criminels. Nous pouvons encore les sauver.

Une lettre ouverte de plusieurs chercheurs publiée dans le journal Science cette semaine attire l’attention sur la disparition rapide de la  forêt de Chiquitano en Bolivie. Celle-ci s’étend vers l’Est de Santa Cruz, jouit d’un climat assez sec, et abrite une flore et un faune variées.

Elle est consumée par des incendies qui embrasent essentiellement sa lisière, mitée par la déforestation. De nombreuses preuves indiquent que ces incendies sont causés par l’Homme.  Le gouvernement bolivien actuel de Morales désire étendre la surface consacrée à l’agriculture, et la production des biofuels et légalise la déforestation. A ce rythme, la Bolivie pourrait perdre ses forêts vers la moitié du siècle, ce qui compromettrait le climat, le cycle hydrique, et l’agriculture du pays. Des chercheurs de plusieurs universités appellent à protéger la forêt et les écosystèmes et à privilégier l’agriculture durable.

Ailleurs aussi, les feux de forêts sont le fait de l’Homme. En Indonésie, d’immenses incendies sont provoqués par la déforestation pour la création de plantations d’huile de palme, en Amazonie ils coïncident avec la prise du pouvoir par Jaïr Bolsonaro, qui veut clairement privilégier le développement économique au dépens de la forêt. Les brasiers se multiplient, le fonctionnaire chargé de la protection des Indiens a été assassiné, l’Amazonie et ses habitants semblent très menacés.

La jeune Vanessa Nakate qui manifeste pour la sauvegarde de la forêt du Congo en Afrique, une des plus grandes du monde, communique que celle-ci est aussi la proie d’incendies d’origine humaine. En RDC, la déforestation a doublé au cours des cinq dernières années (Climate Focus, rapporté par le Guardian). Ce pays est déjà frappé par le réchauffement climatique et subit justement de graves et mortelles inondations.

 Si les feux de forêt sont allumés par l’Homme, ils ne sont pas une fatalité. Nous pouvons cesser demain.  Ils pourraient être arrêtés par une politique efficace, par des lois adéquates ou des encouragements financiers. Les forêts pourraient même être étendues par la reforestation des zones défrichées récemment et succombant ainsi rapidement à l’aridité.

Les forêts captent le gaz carbonique, adoucissent le climat local, abritent une incomparable biodiversité, attirent les pluies, et protègent les sols. Sans elles, le sol s’appauvrit rapidement, le dégagement de CO2 et le réchauffement pourraient s’accroître. Aujourd’hui, nous en avons besoin pour sauver l’Humanité. Nous pouvons le faire.

Les catastrophes climatiques frappent les cultures. Préparons-nous aux années à venir!

Le climat menace les cultures

Le climat change et nous ne pouvons plus escompter les conditions de culture habituelles.  Les vagues de chaleur, à des périodes inhabituelles, les sécheresses et les inondations nuisent à la production agricole.

En 2019, un cyclone a causé des inondations dans le Midwest américain,  le delta du Mékong et l’Australie ont souffert de  sécheresse. Ces régions sont de grands producteurs alimentaires mondiaux. Les récoltes conservées dans les entrepôts du Midwest ont été détruites et en octobre 2019, une vague de froid a précocement mis fin aux cultures. Les atteintes aux récoltes dans plusieurs états prennent les proportions d’une catastrophe naturelle aux Etats-Unis cette année. Ce type d’événements va s’aggraver, la météorologie suggère par exemple qu’il y a des risques de sécheresse simultanée en Europe et en Amérique du Nord qui causeraient des dommages aux récoltes de ces deux régions. La mer s’infiltre déjà dans le delta du Mékong et du Nil.

Les cultures ressentent les effets du changement climatique, à des nombreux endroits les printemps deviennent trop chauds pour le blé, les tomates prolifèrent en Suisse, et il est tout à fait raisonnable d’introduire des cultures de pays chauds ici.  Les récoltes habituelles par contre, ne sont plus assurées.

Le GIEC considère que le climat créera un risque sérieux pour la production alimentaire dans la deuxième moitié du siècle, mais les effets se sont déjà sentir aujourd’hui. Et le réchauffement pourrait progresser rapidement.

Le manque d’eau et la chaleur ont causé la plus grande famine de l’Histoire en Afrique en 2015-2016. Actuellement, une importante sécheresse affecte 11 millions de personnes dans le Sud de l’Afrique, et pourrait perdurer ces prochains mois. Une sécheresse sévère qui nuira aux cultures est aussi annoncée en Thaïlande, au Cambodge, au Laos et au Vietnam pour prochains trois mois.   La production alimentaire devient imprévisible et aléatoire et le sera de plus en plus.  Les transports seront plus difficiles, et la chaleur rendra le travail pénible.

 

Réserves et fin du gaspillage

Nous devons nous organiser pour cette période de changement. Il faut nous inspirer des  périodes de guerre pour les catastrophes à venir. Nous devons créer des stocks alimentaires  pour assurer l’alimentation d’urgence pendant plusieurs années, dans la mesure du possible de légumineuses qui cumulent plusieurs bienfaits: l’enrichissement naturel des sols en azote, l’apport de protéines pour les humains, et peu d’émissions de CO2. Le gouvernement devrait commander aux agriculteurs la production écologique de réserves.

Nous devons récupérer et conserver les surplus, et si possible créer des stocks alimentaires planétaires pour dix ans.

Nous pouvons optimiser la consommation de notre production alimentaire.

Je crois que le gaspillage alimentaire est largement sous-estimé. Une partie des récoltes reste dans les champs, une partie est perdue dans le stockage et le transport, d’autres périment sans trouver d’acheteur, d’autres encore sont gaspillés dans nos restaurants ou notre frigo, ou mangés uniquement pour éviter le gaspillage.

Maintenant, la production alimentaire diminue sur Terre et les perturbations vont aller croissant. Nous devons nous adapter maintenant, et mettre en place de nombreuses solutions pour éviter le gaspillage et optimiser l’utilisation des aliments existant.

 Plus de produits végan

La production de viande est aussi un gaspillage énorme, qui permettrait de nourrir plusieurs personnes. Les aliments végétariens ou végan sont plus répandus mais toujours produits à petite échelle. Je suis choquée d’acheter mes saucisses ou burgers de tofu à 5 frs les deux pièces, alors que le poulet et les saucisses de porc sont bien moins chers. Le contraire est correct, la production et la conservation de la viande consomment plus d’énergie, de ressources, et de travail humain. L’alimentation végétalienne pourrait nourrir l’Humanité, et elle pourrait être bon marché. Il faut mettre en place des systèmes de production en masse de produits végétaux qui concurrencent efficacement la viande.

Pour faire face aux pénuries alimentaires à venir, il faudrait à la fois que les vaches suisses soient nourries localement, sans pour cela défricher l’Amazonie, et au niveau international il faudrait inscrire dans les lois que les champs servent à nourrir les humains et à assurer les conditions de base permettant leur survie. La production de céréales devrait être prioritairement réservée aux humains, et non pas au bétail.

 

Quelques conséquences du climat en 2018 du rapport Lancet Countdown 2019

Le journal Lancet a publié son rapport annuel sur la santé et le climat, intitulé le ‘Lancet Countdown’. Il inclut des statistiques mondiales sur les événements de 2018, dont je vais citer quelques points:

Vagues de chaleur

Les vagues de chaleur ont touché un nombre record de personnes,  220 millions de jours de canicule par personne ont été enregistré sur la Planète (Une personne qui subit une vague de chaleur d’une semaine est donc comptée sept fois). Le Japon, l’Inde et le Nord de l’Europe ont été fortement touchés. 

Le nombre d’unités d’air conditionné dans le monde a plus que doublé.  L’air conditionné  diminue la mortalité de 23%, mais augmente le réchauffement climatique et la chaleur urbaine, qui frappe d’abord les travailleurs physiques à l’extérieur. L’usage intensif lors des canicules comporte un risque de coupures d’électricité le jour où il fera 50°C dehors. Je me demande si des abris sous-terrains seraient une solution. 

Le Lancet déclare que les populations plus âgées que 65 deviennent vulnérables dans toutes les parties du monde.  Jusqu’à présent, l’augmentation de ce risque s’est surtout produite en Asie et en Afrique, mais l’Europe demeure la plus exposée aux changements futurs. Les maladies cardiovasculaires et le diabète augmentent le risque pour les européens.

Sécheresse

Les sécheresses ont significativement augmenté dans toutes les régions du monde (les 6  régions OMS) .  Une augmentation réelle a donc eu lieu. Le Brésil a subi  une année (12 mois) de sécheresse. 

Feux

La population de la plupart des pays du monde (152 pays sur 196) est plus exposée aux incendies. C’est surtout le cas en Inde, en Chine, au Congo, en Irak et au Mexique.  

Agriculture

Le rendement potentiel du soja, du maïs et du blé d’hiver a baissé au niveau mondial en 2018., ce qui aura des conséquences sur la faim dans le monde.

Pluies intenses

Les pluies intenses augmentent le plus en Amérique du Sud et l’Asie du Sud -Ouest. 

Mon commentaire

L’article mentionne ensuite de nombreux risques auxquels les enfants pourraient être  exposés à 4°C de réchauffement, des risques d’allergie et de malnutrition. Je suis surprise de ces prévisions. Il faut savoir que cela signifie 8°C en moyenne de plus en Europe et sur des nombreux continents, avec des vagues de chaleur qui monteraient plus haut, jusqu’à 50°C. La production alimentaire diminue déjà, et serait très perturbée par ces températures. A mon avis, nous risquons tout simplement la mort de faim. Les catastrophes climatiques pourraient aussi être extrêmement graves et nombreuses. De nombreux spécialistes estiment que 4° de réchauffement auraient des conséquences dévastatrices sur la Planète.  Voir mes blogs précédents:

 4°C pourraient causer la mort de 6 milliards de personnes 

Le non-respect de la COP21 serait plus grave qu’un génocide

https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(19)32596-6/fulltext

https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(19)32596-6/fulltext

Le non-respect de l’accord de la COP21 serait plus grave qu’un génocide

Un réchauffement de plus de 4°C pourrait, selon certains experts, causer plus de six milliards de morts sur la Planète. Il provoquera la mort de nations, et aucun pays, aucune ville ne sera à l’abri. Le climat provoque déjà des effets graves, cette année des inondations des terres agricoles du Midwest ont réduit la production de maïs américaine, et les records de chaleur ont provoqué une sécheresse dans le delta du Mékong, grand producteur de riz, qui l’exporte dans le monde entier.

Le retrait récent de Etats-Unis de la COP21 ouvre la voie à la destruction des conditions de vie des pays du Sud. Il entraînerait des génocides de plusieurs peuples particulièrement exposés au changement. Les dirigeants américains mettent aussi leur peuple en danger.

C’est même plus grave, il pourrait mener à la disparition de toute l’Humanité, de tous les peuples de la Planète, ou en tout cas d’une grande partie de leur population.

Pensent-ils à maîtriser le climat d’une manière autre que les recommandations actuelles des experts, qui pourrait être aussi dangereuse?

Lors de la COP21, les spécialistes ont insisté sur la nécessité de maintenir le réchauffement climatique bien en dessous de 2°C, plutôt à 1,5°C. Ils supposent qu’au-dessus de ces températures, le climat terrestre deviendrait complètement instable, et des sauts de températures rapides et forts seraient possibles. Permettre un réchauffement de plus de 2°C, c’est foncer tête baissée vers les milliards de morts et  vers la fin de la vie sur Terre.

Cette évolution du climat, provoquée par les émissions de méthane du permafrost, commence en fait déjà.

Je suis convaincue qu’on peut trouver des moyens de la maîtriser, mais il faut en faire une priorité absolue. J’espère que  les dirigeants américains, qui sont maintenant souvent confrontés à plusieurs catastrophes naturelles simultanées ou proches, changeront vite d’avis, car le climat ne s’arrêtera pas. Hier ils devaient affronter les feux de forêt en Californie et la neige au Texas. Les feux de Californie provoquent de nombreuses coupures de courant. Les catastrophes causeront souvent une réduction spontanée de l’activité économique.

Il faut peut-être aussi inventer une façon d’inciter les Etats-Unis à respecter l’accord de la COP21, ou de réduire leurs émissions de carbone d’autant.  Il en va de la survie de nos populations.

NB: Les émissions massive de méthane du permafrost pourraient provoquer d’immenses explosions, qui pourraient ressembler à la photo.

Edité le 30 octobre 2019

L’importance de six milliards de vies humaines

Un réchauffement de 4°C aurait des conséquences dévastatrices

Dans mon blog précédent j’ai discuté l’effet d’un réchauffement de 4°C. Il serait apocalyptique, et certains scientifiques ont calculé qu’il pourrait tuer environ six milliards d’humains, et que seule une petite minorité pourrait y survivre.

Les commentaires m’ont alors accusé de considérations purement émotionnelles. Je ne comprends pas très bien, je crois que je suis restée technique et factuelle.  Estiment-ils que mentionner la mort de six milliards d’humains appartient au domaine de l’émotionnel? Au nom de quelles considérations supérieures? Le cours de l’action des compagnies pétrolières?

Ou considèrent-ils ce chiffre comme exagéré? Je dois insister qu’un réchauffement de 4°C serait d’une gravité extrême, des vagues de chaleur avoisinant les 50°C en Bourgogne et en Suisse, les conséquences seraient très graves partout sur la Planète et que déjà maintenant, le climat cause des nombreuses catastrophes.

Il y a plus d’inondations, plus de vagues de chaleur et de sécheresses, d’ouragans forts,  les coraux meurent déjà, et de nouveaux dangers causés par la foudre, la grêle, les tornades semblent émerger maintenant.  A +2°C plusieurs pays vont subir de graves désastres, et de nombreux écosystèmes s’effondreront.

Pourquoi n’avons nous pas agi plus tôt?

Il y a quelques dizaines d’années, nos autorités ont décidé de ne pas éviter totalement le réchauffement et de privilégier la croissance économique. Maintenant, nous en subirons les conséquences.

Ont -ils pensé que cela n’arrivera qu’aux autres, très loin ou très tard?

Ont -ils alors délibérément décidé la mort de populations entières des pays tropicaux? A +2°C, certains pays courent de très grands risques,  il fera en moyenne 4°C de plus sur la plupart des continents (selon le rapport du GIEC 1,5°C), mais les vagues de chaleur culmineront plus haut.

L’extrême-droite nie-t-elle sciemment le problème du climat en espérant éliminer les populations des pays chauds de la surface de la Terre?

Certains estiment qu’il vaut mieux laisser la Nature se débarrasser du cancer humain et se reconstituer elle-même.  Là, je ne suis pas d’accord, pour moi l’important est de sauver les vies humaines.  D’autre part la bêtise portée à l’extrême pourrait mener à d’immenses bunkers climatisés et des avions privés par lesquels une minorité continuerait à polluer une Planète brûlante et déjà déserte.

Permettre un réchauffement de plus de 2°C, ou plus probablement de plus de 1,5°C,  équivaut à permettre un génocide.  Il deviendrait difficile de tenir le compte des morts dans le chaos généralisé, des pays entiers seraient rayés de la carte.

Nous avons tout intérêt à contenir le réchauffement

La décision de privilégier la croissance se révèle aujourd’hui néfaste, et lourde de conséquences. Le réchauffement climatique touche tous les pays. La Suisse, qui semblait tout d’abord peu exposée, sera frappée par de fortes vagues de chaleur, des glissements de terrain, des foudres et des grêles inconnues jusqu’à peu. Les conséquences s’aggraveront, ce que décris est encore en dessous de la réalité. Des petits ouragans se sont récemment aventurés au-dessus de l’Espagne, de la Grèce, et ou de l’Angleterre, mais si, à des températures supérieures, ils atteignent la taille de l’immense typhon Hagibis qui a frappé le Japon, ils couvriront toute l’Europe.

Un réchauffement de 4°C causerait d’immenses tempêtes. Chaque ville subirait des destructions et compterait des morts et des blessés.  La survie à cette hécatombe tiendrait de la chance, la civilisation succomberait vite, et nos enfants ou nos petits-enfants se battraient pour l’existence entre l’effondrement économique et le déchaînement de la Nature, se cacheraient des vagues de chaleur dans les décombres, défendraient leur potager cultivé sur les décombres de l’école actuelle, fuiraient les inondations.

C’est une mauvaise décision pour l’économie mondiale car le degré et demi ou deux degrés acceptés pour entretenir la croissance économique signifient déjà que les petites mains de cette croissance, les travailleurs du Bangladesh ou d’Inde mourront ou devront se réfugier ailleurs et ne pourront plus être les rouages de cette machine mondiale.

Les transports seront perturbés, les entrepôts inondés ou emportés par les flots et les vents et l’économie en ressentira de nombreux effets. Nous n’aurons pas les moyens de reconstruire notre civilisation de plus en plus souvent. Il coûtera toujours moins cher d’éviter l’aggravation (Lord Stern).

Nous n’avons pas le droit de détruire les conditions de vie de peuples entiers, leur Histoire, leurs cultures. Dans des nombreux pays, la température atteindra ou dépassera cinquante degrés, le sol s’effritera, l’agriculture et le travail physique seront souvent impossibles. Dans plusieurs pays d’Asie, il sera dangereux de sortir une grande partie de l’année. Le climat de plusieurs pays ne permettrait plus de cultiver des aliments. Nous en sommes responsables. Les émissions de carbone mettent en danger de nombreux pays, et les citoyens des pays émetteurs mêmes.

Nos autorités doivent absolument éviter la dégradation des conditions de vie des Humains, de tous les Humains, sur Terre. Le réchauffement climatique a déjà causé les famines du Sahel des années 1980 et ainsi que des nombreuses autres, et les pays émetteurs ou les entreprises responsables doivent en prendre la responsabilité. Au final, cela nous sauvera aussi, car le Futur climatique sera dangereux pour tout le monde.