L’été 2020, brûlant et tropical

Feux de Forêts

Cet été a apporté des feux de forêts immenses en Sibérie,  frappée par des vagues de chaleur dès le printemps. Greenpeace alertait sur ces incendies en 2018 déjà,  et ils sont de plus en plus étendus. Le WWF alerte aussi sur des nombreux feux de forêt en Amazonie (lien WWF).

Etats-Unis: Vagues de chaleur, Vents forts

Les Etats-Unis ont été touchés par des intempéries. Une vague de chaleur persistante dans le Sud-Ouest étouffe la région depuis 50 jours. Ca fait presque deux mois que les températures à Phénix, Arizona, ne sont pas descendus en dessous de 110 Fahrenheit, 43°Celsius.  La durée de ce phénomène est nouvelle. Les climatologues avaient prévu que le réchauffement climatique amènerait des vagues de chaleur longues et persistantes, et cela semble se vérifier. Des forêts millénaires s’embrasent, l’électricité est coupée alors que la chaleur est dangereuse pour la vie humaine.

 Le Mississippi a subi de graves inondations, la Californie a été touchée par des orages immenses . Une tempête au vent très fort, le Derecho, a déferlé sur l’état de l’Iowa et a provoqué de nombreuses destructions, arbres cassés tombant sur la route ou les maisons, toits arrachés, électricité coupée, bâtiment qui s’effondre sur un autre, tôle ondulée qui vole, et perte des récoltes agricoles.

L’ouragan Laura,  favorisé par les eaux extrêmement chaudes du Golfe du Mexique (Michael Mann), a provoqué des inondations des côtes. Selon lui, le changement climatique dû aux combustibles fossiles provoque des inondations sans précédent, des vagues de chaleur, des sécheresses, des feux et des ‘superstorms’, des tempêtes et ouragans géants.

Dès le printemps aussi, le delta du Mékong voyait  des températures de plus de 40°C. Il a subi une importante sécheresse.

Inondations

J’ai une liste non-exhaustive, non officielle de fortes inondations, souvent sans précédent: Au cours de cet été, elles se sont produites en Corée du Sud, au Japon, en Indonésie, au Bangladesh, en Chine, au Vietnam, au Népal,  en Inde, au Pakistan, en Afghanistan, en Russie, en Turquie, en Arménie,  en Géorgie, en Iran, à Oman, en Arabie Saoudite,  à Palerme Italie, en Australie, au Mississippi,  au Mexique (vidéo par SOTT, ), en Espagne. Ces inondations sont graves, des rivières furieuses profondes de 2-3 mètres déferlent dans les rues et sapent des maisons, dont certains s’écroulent.

Glissements de terrain

Lors des pluies intenses, des glissements de terrains importants se sont produits au Myanmar et en Afghanistan où ils ont fait plus de 100 morts, en Chine, au Japon, en Inde (SOTT, lien, Chine).

Foudre

Des tempêtes avec des très nombreuses foudres, (par exemple plus de  >300’000) ont été rapportées en Californie, à Washington, et en Australie.

Tornades

Des nombreuses tornades et ‘funnels’ au Canada, à au moins quatre endroits différents, une tornade en Pologne. La grêle a détruit des récoltes en Italie, il a neigé dans les Andes et en Afrique du Sud, et des nuées de sauterelles saccagent l’Afrique de l’Est et jusqu’à la Chine.

Suisse

En Suisse, il y eu plusieurs forts orages causant de petites inondations. Un orage aux vents étrangement forts a cassé des dizaines d’arbres à Genève et le toit du centre commercial de Crissier.  Les températures élevées durant tout le mois de juillet ont provoqué la fonte des glaciers, et des pertes très importantes de la masse glaciaire .  Le glacier Turtmann s’est fendu en 2. Les températures actuelles ne permettent pas de réparer ces pertes, et les ruptures de lacs glaciaires menacent de plus en plus (Organisation Météorologique Mondiale).

Conclusions

Il est essentiel de prendre note de nouveaux phénomènes météorologiques et de pouvoir anticiper un peu notre avenir climatique. Comme l’a dit l’organisation Météorologique Mondiale, nous sommes déjà entrés en territoire inconnu et des phénomènes inconnus peuvent se produire à tout moment. Ils iront en s’aggravant.

Dorota Retelska

Dorota Retelska, décrypte les nouvelles du climat. Docteure ès Sciences de l’UNIL, auteure d’Antarctique-Ouest dans le Vide, elle alerte sur les dangers du climat depuis plusieurs années. Elle est active dans plusieurs organisations de défense du climat, entre autres l’Association Climat Genève, Greenpeace, TACA, et le Collectif Climat 2020.

8 réponses à “L’été 2020, brûlant et tropical

  1. Pourtant, on chauffe pour la cinquième fois, cet été, dans mon immeuble de la région lémanique. Du jamais vu depuis le Pléistocène ou le Précambrien. Comment l’expliquez-vous?

      1. Excellente réponse Dorota, je suis heureux que vous conserviez le sens de l’humour dans de telles conditions. @P.Dalaud : vous comprenez bien que la température de votre immeuble est anecdotique, les scientifiques se basent sur des moyennes mondiales. Le réchauffement *en moyenne* provoque une accentuation des conditions extrêmes, donc à l’échelle régionale tout peut se produire. S’il fait +20° d’écart à la moyenne sur une région, il peut bien entendu faire plus froid que la moyenne sur d’autres régions. Il ne faut pas prendre les scientifiques pour des imbéciles, certains devraient méditer à l’effet Dunning-Kruger…

        1. exactement ce que fait l’auteur de ce blog en ne prenant que des épisodes régionaux en Sibérie et ailleurs… pas de valeur globale , que des données ponctuelles !!!
          Vous pouvez aussi voir que les températures de l’antarctique n’ont pas variées depuis 40 ans et que la couche de glace est restée stable .
          On peut lire dans les glaces des derniers millénaires que les différences sont bien plus marquées dans l’hémisphère Nord que celui du Sud .
          Ce qu’on vit depuis quelques décennies n’est pas sans précédent , mais c’est seulement la première fois qu’on s’y intéresse …

          1. “Vous pouvez aussi voir que les températures de l’antarctique n’ont pas variées depuis 40 ans et que la couche de glace est restée stable .” C’est absolument faux. Je sais que nous sommes à une époque où les faussaires ont libre cours sur internet. Propagande ou ignorance, je ne sais pas, mais c’est terrible. C’est pourtant pas compliqué, le premier article que me sort mon moteur de recherche est celui-là :
            https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/antarctique-la-temperature-depasse-pour-la-premiere-fois-les-20-0c-1171939
            Donc pour commencer, il faut savoir que discuter avec des sceptiques du climat, c’est s’exposer à des controverses pseudo-scientifiques, des erreurs grossières, des contre-vérités ou peut-être des mensonges et des manipulations à peu près permanents.

            Pour le premier point, vous avez parfaitement raison, Dorota reprend des évênements marquants pour illustrer le réchauffement climatique. Vous savez pourquoi ? Parce que 99,99999% de la population, et j’en fais partie, est incapable de vraiment comprendre la science du climat (pourtant j’ai lu plusieurs centaines d’article de météorologie dans les plus prestigieuses revues scientifiques, mais ce n’est pas mon domaine de recherche ni même ma discipline scientifique). Donc Dorota ne va pas expliquer la science, mais l’illustrer par des conséquences prédites par les recherches et compréhensibles par le citoyen. Vous pouvez dire qu’il fait froid dans votre jardin, cela n’illustre rien du tout. Vous pouvez dire qu’il fait chaud, c’est anecdotique mais c’est (parfois) une illustration et une représentation du réchauffement climatique (soir parce que l’évênement est une conséquence du réchauffement, au sens où il n’aurait très probablement pas eu lieu sans le réchauffement, soit parce que l’évênement était rare mais deviendra fréquent). On ne peut pas faire beaucoup mieux que ça. Dans le débat grand-public sur le réchauffement climatique, il y a donc une question de confiance, confiance dans les scientifiques, de compétence et aussi, surtout, une question d’égo. Je vous conseille de (re)passer 20 ans sur les bancs de l’école, de la fac et dans un institut de recherche si vous voulez mieux comprendre (mais pour ça il faut franchir les étapes qui déterminent si vous êtes compétent ou non).

      2. Promis, j’y veillerai. D’autant plus que ce e sont pas les dinosaures qui manquent chez nous.

        J’adore votre réponse. Vous faites fort bien l’humour.

  2. @Hubert La vérité c’est que probablement vous ne connaissez rien à la sciences du climat, peut-être même rien à la science ? Le citoyen n’a aucune chance de pouvoir participer au débat, il doit faire confiance. A qui ? Aux bonnes personnes, en pratique au consensus scientifique, et pas à ceux qui se croient les nouveaux Gallilée. Lisez par exemple cela en vous disant que tout ce que dit l’auteur est malheureusement vrai : http://www.gblanc.fr/spip.php?article588

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