Synode 2023: “Church is wanting you”

Paru en juillet 1916, le dessin I Want You for U.S. Army est recyclé en affiche et largement diffusé pendant les dix-huit derniers mois de la Première Guerre mondiale. Son créateur, James Montgomery Flagg (1877-1960), est l’illustrateur.

Cette affiche est légendaire aux USA.

La figure mythique de l’Oncle Sam

L’oncle Sam est représenté comme un grand homme de type européen, assez vieux, portant de longs cheveux blancs et une barbichette, coiffé d’un haut-de-forme aux couleurs de la bannière étoilée, qui porte un nœud papillon rouge, un queue-de-pie bleue et un pantalon rayé rouge et blanc, le tout rappelant le drapeau des États-Unis.

Après la statue de la Liberté, à New York, oncle Sam est sans aucun doute l’image la plus célèbre des États-Unis.

Première guerre mondiale 14-18

Pendant la Première Guerre mondiale, une affiche très célèbre pour le recrutement met en scène cet légende de l’Oncle Sam, pointant son doigt en direction du lecteur avec les mots « I want you for U.S. Army ».

Créée par James Montgomery Flagg en 1917 sur la base d’une affiche britannique de 1914, cette affiche a été réutilisée pendant la Seconde Guerre mondiale. Plus de 4 millions de copies de l’affiche ont été imprimées entre 1917 et 1918.

De l’Oncle Sam au Pape François

Le visuel du Pape est tout aussi légendaire, soutane blanche, calotte sur la tête, croix sur la poitrine et anneau à l’annulaire droit. Le visage de François est particulièrement médiatisé, tellement ses mimiques et ses émotions sont visibles, très expressives et engageantes.

En paraphrasant la phrase légendaire de l’Oncle Sam, le successeur de Pierre lance aujourd’hui un Synode, un ordre de marche, l’air de dire: “Je te veux pour le Christ” ou “L’Eglise a besoin de toi”. 

Comme mon blog laisse une large part à une certaine liberté de style, je me permets de vous présenter la démarche synodale entreprise par l’Eglise catholique romaine.

A travers le monde, c’est un milliard et demi de catholiques, et les plus de deux milliards de chrétiens qui sont invités à se mettre en marche sur le même chemin.

J’ai réalisé une petite synthèse, qui sera utile pour toutes personnes intéressées par la vie de l’Eglise, dont les journalistes. Un petit résumé, un vade-mecum à mon avis très utile pour y retrouver ses petits chats, ou plutôt ses brebis. Très honnêtement, ce parcours synodal peut paraître complexe. J’ai tenté de le rendre accessible.

Bonne lecture, et encore mes bons voeux pour 2022.

Vade-mecum 

Le Synode a besoin de vous !

Le mot « Synode » vient du grec sunodos, “chemin parcouru ensemble”, d’où sa signification de démarche, un processus ou d’assemblée délibérante. Le Pape, avec les évêques, ont besoin de la participation et de la consultation de tous les croyants pour discerner l’action de l’Esprit Saint afin d’accomplir la mission de l’ensemble de l’Eglise.

Nous retrouvons cette réalité dans la Bible : « deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem… et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé. Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient, Jésus lui- même s’approcha, et il marchait avec eux. » (Luc 24, 13-15)

Après avoir reconnu Jésus-Christ vivant et ressuscité, les disciples d’Emmaüs reviennent vers Jérusalem auprès de Pierre et des Apôtres. L’Eglise est une communion.

“Synode est un mot ancien et vénéré dans la Tradition de l’Église. C’est le «Seigneur Jésus qui se présente lui-même comme “le chemin, la vérité et la vie” (Jn 14, 6)», et «les chrétiens, à sa suite, sont à l’origine appelés “les disciples de la Voie” (cf. Ac 9, 2; 19, 9.23; 22, 4; 24, 14.22)» (cf.document préparatoire)

Le logo : sous la protection de l’Eucharistie, le chêne (l’arbre) de Mambré avec Abraham ou la tente de la rencontre avec Moïse et le souffle de l’Esprit-Saint, il représente toute l’Eglise, avec les enfants, les jeunes, les familles, les religieuses et religieux, le Pape et les évêques, les prêtres et les diacres, les célibataires, les séniors et les personnes malades.. La crosse représente Jésus le Bon Pasteur qui indique la voie et nous accompagne sur le chemin. Une telle rencontre avec Dieu, source de la communion, de la participation et de la mission, sera fécond en fruits pour toute l’Eglise de ce siècle.

Communion : elle ne s’exprime pas en termes de majorités ou de minorités, mais elle naît fondamentalement de la relation avec le Christ. Nous n’aurons jamais un style évangélique dans nos milieux si ce n’est en remettant le Christ au centre, et pas tel ou tel parti, telle ou telle opinion. Dans la collaboration, on est ensemble parce que l’on a à cœur le bien de l’autre et, par conséquent, de tout le Peuple de Dieu.

Participation : dans la diversité des rôles et des ministères, les responsabilités sont différentes, mais il serait important que chacun se sente impliqué, coresponsable du travail, sans vivre la seule expérience dépersonnalisante de l’exécution d’un programme établi par quelqu’un d’autre, ce qui implique un style de coresponsabilité. Soyons capables de générer des dynamiques concrètes dans lesquelles tous sentent avoir une participation active dans la mission à accomplir. L’autorité devient service quand elle partage, implique et aide à grandir.

Mission : Elle est ce qui nous évite de nous replier sur nous-mêmes. La mission implique toujours une passion pour les pauvres, c’est-à-dire pour ceux qui sont «en manque»: ceux qui «manquent» de quelque chose, non seulement en termes matériels, mais aussi spirituels, affectifs et moraux. Qui a faim de pain et qui a faim de sens est également pauvre. L’Eglise est invitée à aller à la rencontre de toutes les pauvretés, elle est appelée à annoncer l’Evangile à tous parce que tous, d’une manière ou d’une autre, nous sommes pauvres, nous sommes en manque. Mais l’Eglise va aussi à leur rencontre parce que eux nous manquent: leur voix, leur présence, leurs questions et leurs discussions nous manquent. Celui qui a un cœur missionnaire sent que son frère lui manque et, avec l’attitude du mendiant, il va à sa rencontre.

source

Toi et moi, vous et nous !

Le Synode prévoit la participation et l’inclusion de tous. Il offre à chacun de nous – en particulier à ceux qui pour diverses raisons se trouvent marginalisés de la société ou de l’Eglise – l’opportunité de s’exprimer et d’être écoutés pour participer ensemble à la vie de l’Eglise.

Ecoutons le Pape François :

Tous doivent participer : c’est un engagement ecclésial indispensable ! Tous les baptisés forment l’Eglise. Notre carte d’identité, c’est le Baptême.

Pourquoi participer ? pourquoi nous impliquer ? Pourquoi nous consulter ?

Une Église synodale est un lieu ouvert où chacun se sent chez lui et peut  parler et être entendu.

Pour Saint Jean Chrysostome, « Église et Synode sont synonymes » (cf.document préparatoire), parce que l’Église n’est autre que le « marcher ensemble » du troupeau de Dieu sur les sentiers de l’histoire à la rencontre du Christ Seigneur.

Le peuple de Dieu est constitué de tous les baptisés, hommes et femmes de bonnes volontés qui sont appelés à « être une demeure spirituelle et un sacerdoce saint ».

Le sensus fidei (le sens commun de la foi) rappelle que c’est l’Eglise de Dieu tout entière que la foi est révélée et elle en est le dépositaire. Le troupeau, le Peuple de Dieu possèdent donc également  son propre ‘‘flair’’ pour discerner les nouvelles routes que le Seigneur ouvre à l’Eglise.

Avec le Concile Vatican II, le Pape proclame que « la collectivité des fidèles, ayant l’onction qui vient du Saint (cf. 1 Jn 2, 20.27), ne peut se tromper dans la foi ; ce don particulier qu’elle possède, elle le manifeste moyennant le sens surnaturel de foi qui est celui du peuple tout entier, lorsque, “des évêques jusqu’aux derniers des fidèles laïcs”, elle apporte aux vérités concernant la foi et les mœurs un consentement universel ».

Avec le Pape

Le fait que le Synode agisse toujours cum Petro et sub Petro – avec Pierre et son autorité – n’est pas une limitation de la liberté, mais une garantie de l’unité. En effet, le Pape est, par la volonté du Seigneur, « le principe perpétuel et visible et le fondement de l’unité qui lie entre eux soit les Évêques, soit la multitude des fidèles »

Le Synode nous offre aussi l’opportunité de devenir Église de l’écoute : faire une pause dans nos rythmes, réfréner nos angoisses pastorales ou ecclésiales pour s’arrêter et écouter. Écouter l’Esprit dans l’adoration et la prière. Comme la prière d’adoration nous manque aujourd’hui ! Beaucoup ont perdu non seulement l’habitude, mais aussi la notion de ce que signifie adorer.

Rencontrer le Seigneur

En commençant ce parcours, nous sommes aussi appelés à devenir experts dans l’art de la rencontre. Non pas dans l’organisation d’évènements, ou dans la réflexion théorique sur des problèmes, mais avant tout dans le fait de prendre le temps de rencontrer le Seigneur, et de favoriser la rencontre entre nous. Un temps pour donner de la place à la prière, à l’adoration – cette prière que nous négligeons tant : adorer, faire place à l’adoration –, à ce que l’Esprit veut dire à l’Eglise.

«S’il n’y a pas d’Esprit, il n’y aura pas de Synode»

(Pape François)

 

 

C’est une précieuse indication aussi pour nous. Le Synode est un chemin de discernement spirituel, de discernement ecclésial, qui se fait dans l’adoration, dans la prière, au contact de la Parole de Dieu.

La Parole de Dieu est « vivante, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants ; elle va jusqu’au point de partage de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; elle juge des intentions et des pensées du cœur » (He 4, 12). La Parole nous ouvre au discernement et l’éclaire.

Le Synode n’est pas un parlement, une convention, un congrès politique mais une rencontre avec l’Esprit Saint.

Qu’elle oriente le Synode, pour qu’il ne soit pas une “convention” ecclésiale, un colloque d’études ou un congrès politique, pour qu’il ne soit pas un parlement, mais un évènement de grâce, un processus de guérison conduit par l’Esprit.

Un Synode n’est ni un «parlement» ni «une enquête d’opinion» mais un «moment ecclésial» dont l’acteur principal est l’Esprit Saint. Les premiers mots du Souverain Pontife ont résonné comme un avertissement:  «s’il n’y a pas d’Esprit, il n’y aura pas de Synode».

Les risques liés au Synode

  • Le formalisme, l’élitisme, l’intellectualisme et l’immobilisme

D’abord le formalisme«Il est possible de réduire le Synode à un évènement extraordinaire, mais de façade, un peu comme si l’on restait à regarder la belle façade d’une église sans jamais y mettre les pieds», a expliqué le Pape.

Mais «communion et mission risquent de rester des termes un peu abstraits si l’on ne cultive pas une pratique ecclésiale qui exprime la réalité concrète de la synodalité, à chaque étape du chemin et du travail, favorisant l’implication effective de tous et de chacun». D’où l’importance d’une «vraie participation».

Le Souverain Pontife a déploré à cet égard des difficultés persistantes, et plus généralement sur la participation de tous les baptisés à la vie de l’Église et à sa mission. «Il faut bien constater les désagréments et la souffrance de beaucoup de travailleurs pastoraux, d’organismes de participation des diocèses et des paroisses, de femmes qui sont encore souvent à la marge. Tous doivent participer : c’est un engagement ecclésial indispensable !», a déclaré François.

Parfois il y a une sorte d’élitisme dans l’ordre presbytéral qui le fait se séparer des laïcs, et finalement le prêtre devient le patron de la baraque», a lancé François, avant de recommander: « Cela exige de transformer certaines visions verticales, déformées et partielles de l’Eglise, du ministère presbytéral, du rôle des laïcs, des responsabilités ecclésiales, des rôles de gouvernement, et ainsi de suite».

Une Église synodale ne tient pas seulement à sa forme mais doit aussi avoir de la substance, afin de faciliter «le dialogue et les interactions dans le Peuple de Dieu, particulièrement entre prêtres et laïcs».

Un autre risque est celui de l’intellectualisme, « une sorte de “parler de soi”, où l’on procède de manière superficielle et mondaine, pour finir par retomber dans les classifications stériles idéologiques et partisanes habituelles, et se détacher de la réalité du Peuple saint de Dieu, de la vie concrète des communautés dispersées à travers le monde».

Enfin le Saint-Père a mis en garde contre la «tentation de l’immobilisme», un véritable «venin» qui fait tomber «dans l’erreur de ne pas prendre au sérieux le temps dans lequel nous vivons» – «on a toujours fait comme ça !».

 

 

Programme de la phase de terrain au niveau des diocéses

A partir de l’ouverture des phases diocésaines, le 17 octobre 2021, les unités pastorales, les paroisses, les services, les aumôneries, les mouvements et les instituts religieux sont invités à rassembler les fidèles et les personnes intéressées (en essayant d’intéresser les personnes qui n’attendent rien d’un tel processus, en les rejoignant là où elles-mêmes sont rassemblées) pour effectuer la démarche esquissée ci-dessous.

MODE D’EMPLOI POUR UNE DÉMARCHE SYNODALE SIMPLE ET CONCRÈTE :

  1. Rassemblez un groupe de personnes (baptisés ou non baptisés, croyants ou non croyants) dans un lieu où chacun se sent chez lui et peut participer. Par exemple, autour d’un repas ou d’un apéro.
  2. Avec l’aide des 10 points mentionnées ci-dessous, entamez la discussion sur un, deux ou tous les thèmes proposés. Vous pouvez utiliser la formule de débat en plénum ou avec une lecture méditée de la Parole de Dieu, par exemple autour du chapitre 10 des Actes des Apôtres ou le récit d’Emmaüs.
  3. Synthétisez vos réponses en trois phrases-clefs (au total ou par thème) et envoyez-les via le formulaire en ligne.

lien vers document préparatoire: https://www.synod.va/content/dam/synod/document/common/preparatory-document/pdf-21×21/Documento-Preparatorio-FR-215.pdf

Où envoyer vos réponses ?

Afin de récolter les réponses à la consultation lancée par notre Pape, l’équipe synodale diocésaine a élaboré un formulaire dans lequel vous pourrez livrer les réflexions issues de vos groupes respectifs : https://forms.gle/STxsAdYjJ17SCd747. 

Vous pouvez  également envoyer vos contributions par mail à l’adresse :

[email protected]

ou par courrier postal à :

Equipe de coordination synodale
rue de Lausanne 86, case postale 240 – CH-1701 Fribourg
Vos contributions au diocèse peuvent être envoyées jusqu’au 1er mars.

Qui va relire nos contributions ?

L’équipe synodale diocésaine a nommé treize personnes, issues de tout le diocèse (laïcs, prêtres, religieuses et religieux), afin de lire l’ensemble vos réponses et de discerner des points essentiels à proposer à notre évêque, Charles Morerod, qui préparera ainsi sa contribution pour la Conférence des évêques suisses. 

Quel est le délai ?

Nous attendons vos réponses d’ici au 1er mars 2022.

Quelle sera la suite ?

Vos apports seront également repris et approfondis par plusieurs instances et groupes de travail pour favoriser la communion, la participation et la mission.

2021-2023 : dates repaires

Septembre 2021 : document préparatoire

9-17 octobre 2021 : ouverture processus diocèses

1er mars : date limite pour la consulation

Avril 2022 : synthèse par pays

Septembre 2022 : document de travail 1 (Instrumentum Laboris)

Mars 2023 : assemblée régionale ou continentale

Mars 2023 : un document préparatoire

Juin 2023 : document de travail 2 (Instrumentum Laboris)

Octobre 2023 : Synode des évêques à Rome

2023-2024 : document final

Le processus synodale s’est ouvert les 9-10 octobre 2021 à Rome et le 17 octobre dans notre diocèse LGF. En octobre 2023, un Synode des évêques se tiendra à Rome. Pour notre diocèse, nous pouvons envoyer nos réflexions jusqu’au 1er mars 2022.

Notre évêque Mgr Charles Morerod invite maintenant tous les baptisés, unités pastorales, paroisses, communautés religieuses, mouvements et services d’Église à entrer dans ce chemin d’écoute et de discernement.

10 points pour un discernement

voir également lien pour la région diocésaine de Fribourg

Dix pôles thématiques essentiels à approfondir

Pour faciliter la mise en lumière d’expériences et favoriser de manière plus riche la consultation, nous indiquons également ci- après dix pôles thématiques qui ont trait à diverses facettes de la “synodalité vécue”.

Ces pistes devront être adaptées aux divers contextes locaux et, selon les situations, intégrées, explicitées, simplifiées, approfondies, en accordant une attention spéciale à ceux qui ont le plus de difficulté à participer et à répondre: le Vademecum qui accompagne ce Document Préparatoire offre à cet égard des ressources, des parcours et des suggestions afin que les différents domaines de questions inspirent concrètement des moments de prière, de formation, de réflexion et d’échange.

I. LES COMPAGNONS DE VOYAGE

Dans l’Église et dans la société, nous sommes sur la même route, côte à côte. Dans votre Église locale, quels sont ceux qui “marchent ensemble”? Quand nous disons “notre Église”, qui en fait partie? Qui nous demande de marcher ensemble? Quels sont les compagnons de voyage avec qui nous cheminons, même en dehors du cercle ecclésial? Quelles personnes ou quels groupes sont-ils laissés à la marge, expressément ou de fait?

II. ÉCOUTER

L’écoute est le premier pas, mais demande d’avoir l’esprit et le cœur ouverts, sans préjugés. Vers qui notre Église particulière a-t- elle “un manque d’écoute”? Comment les laïcs sont-ils écoutés, en particulier les jeunes et les femmes? Comment intégrons-nous la contribution des personnes consacrées, hommes et femmes? Quelle place occupe la voix des minorités, des marginaux et des exclus? Parvenons-nous à identifier les préjugés et les stéréotypes qui font obstacles à notre écoute? Comment écoutons-nous le contexte social Comment écoutons-nous le contexte social et culturel dans lequel nous vivons?

III. PRENDRE LA PAROLE

Tous sont invités à parler avec courage et parrhésie, c’est-à-dire en conjuguant liberté, vérité et charité. Comment favorisons-nous, au sein de la communauté et de ses divers organismes, un style de communication libre et authentique, sans duplicités ni opportunismes? Et vis-à-vis de la société dont nous faisons partie? Quand et comment réussissons-nous à dire ce qui nous tient à cœur ? Comment fonctionne le rapport avec le système des médias (pas seulement les médias catholiques)? Qui parle au nom de la communauté chrétienne et comment ces personnes sont-elles choisies?

IV. CÉLÉBRER

“Marcher ensemble” n’est possible que si ce chemin repose sur l’écoute communautaire de la Parole et sur la célébration de l’Eucharistie. De quelle façon la prière et la célébration liturgique inspirent et orientent effectivement notre “marcher ensemble”? Comment est-ce que cela inspire les décisions les plus importantes? Comment encourageons-nous la participation active de tous les fidèles à la liturgie et à l’exercice de la fonction de sanctification? Quelle place est donnée à l’exercice des ministères du lectorat et de l’acolytat?

V. CORESPONSABLES DANS LA MISSION

La synodalité est au service de la mission de l’Église, à laquelle tous ses membres sont appelés à participer. Puisque nous sommes tous des disciples missionnaires, de quelle manière chaque baptisé est- il convoqué à être un acteur de la mission? Comment la communauté soutient-elle ses membres qui sont engagés dans un service au sein de la société (engagement social et politique, engagement dans la recherche scientifique et dans l’enseignement, au service de la promotion des droits humains et de la sauvegarde de la Maison commune, etc.)? Comment la communauté aide-t-elle à vivre ces engagements dans une dynamique missionnaire? Comment se fait le discernement concernant les choix missionnaires et qui y participe? Comment ont été intégrées et adaptées les diverses traditions en matière de style synodal, qui constituent le patrimoine de nombreuses Églises, en particulier des Églises orientales, en vue d’un témoignage chrétien fécond? Comment fonctionne la collaboration dans les territoires où sont présentes des Églises sui iuris différentes?

VI. DIALOGUER DANS L’ÉGLISE ET DANS LA SOCIÉTÉ

Le dialogue est un chemin qui demande de la persévérance, et comporte aussi des moments de silences et de souffrances, mais qui est capable de recueillir l’expérience des personnes et des peuples. Quels sont les lieux et les modalités de dialogue au sein de notre Église particulière? Comment sont gérées les divergences de vue, les conflits et les difficultés? Comment encourageons-nous la collaboration avec les diocèses voisins, avec et entre les communautés religieuses présentes sur le territoire, avec et entre les associations et mouvements de laïcs, etc.? Quelles expériences de dialogue et d’engagement en commun mettons-nous en œuvre avec des croyants d’autres religions et avec ceux qui ne croient pas? Comment l’Église dialogue-t-elle et apprend-elle d’autres instances de la société: le monde de la politique, de l’économie, de la culture, la société civile, les pauvres…?

VII. AVEC LES AUTRES CONFESSIONS CHRÉTIENNES

Le dialogue entre chrétiens de diverses confessions, unis par un seul Baptême, occupe une place particulière sur le chemin synodal. Quels relations entretenons-nous avec les frères et sœurs des autres Confessions chrétiennes? Quels domaines concernent-ils? Quels fruits avons-nous recueillis de ce “marcher ensemble”? Quelles difficultés aussi?

VIII. AUTORITÉ ET PARTICIPATION

Une Église synodale est une Église de la participation et de la coresponsabilité. Comment sont définis les objectifs à poursuivre, la voie pour y parvenir et les pas à accomplir? Comment est exercée l’autorité au sein de notre Église particulière? Quelles sont les pratiques de travail en équipe et de coresponsabilité? Comment sont encouragés les ministères laïcs et la prise de responsabilité de la part des fidèles? Comment fonctionnent les organismes de synodalité au niveau de l’Église particulière? Constituent-ils une expérience féconde?

IX. DISCERNER ET DÉCIDER

Dans un style synodal, les décisions sont prises via un processus de discernement, sur la base d’un consensus qui jaillit de l’obéissance commune à l’Esprit. Avec quelles procédures et avec quelles méthodes discernons-nous ensemble et prenons-nous des décisions? Comment peuvent-elles être améliorées? Comment favorisons-nous la participation de tous aux décisions au sein de communautés structurées d’une manière hiérarchique? Comment conjuguons-nous la phase consultative et la phase délibérative, le processus menant à la prise de décision (decision-making) et le moment de la décision (decision- taking)? De quelle façon et avec quels instruments encourageons-nous la transparence et la responsabilité (accountability)?

X. SE FORMER À LA SYNODALITÉ

La spiritualité du marcher ensemble est appelée à devenir le principe éducatif de la formation humaine et chrétienne de la personne, la formation des familles et des communautés. Comment formons-nous les personnes, spécialement celles qui occupent des rôles de responsabilité à l’intérieur de la communauté chrétienne, pour les rendre davantage capables de “marcher ensemble”, de s’écouter mutuellement et de dialoguer? Quelle formation au discernement et à l’exercice de l’autorité offrons-nous? Quels instruments nous aident- ils à lire les dynamiques de la culture dans laquelle nous sommes immergés et leur impact sur notre style d’Église?

 

Lexique :

Synode des évêques : octobre 2023 à Rome, les évêques du monde entier avec le Pape.

Le Synode des évêques est un organe consultatif du pape. Les évêques se retrouvent au niveau de l’Église universelle, en 2023, le Synode des évêques sera préparé pour la première fois par ce processus collaboratif ascendant (phase de notre diocèse)

Synodalité : C’est la manière dont l’Église fait participer ses différents membres à l’ensemble de sa vie

Instrumentum Laboris : nom du document, émis par le Vatican, dans lequel est publiée la synthèse des réponses au questionnaire du document préparatoire.

Les catholiques du monde entier sont invités à participer à l’itinéraire synodal. Les discussions au niveau local, diocésain et continental constituent la base des discussions du Synode des évêques à Rome.

Synode : le terme synode signifie marcher ensemble. « Pour une Église synodale : communion, participation et mission », tel est le titre du synode lancé par le pape François

Le Vademecum qui accompagne ce Document Préparatoire offre à cet égard des ressources, des parcours et des suggestions afin que les différents domaines de questions inspirent concrètement des moments de prière, de formation, de réflexion et d’échange.

Eglises « sui iuris » : Les Églises catholiques orientales sont la composante de rite oriental de l’Eglise catholique. Elles sont définies dans la terminologie catholique comme étant des Églises autonomes ou « Églises de droit propre », au sens juridique sui iuris, et sont considérées comme étant pleinement l’Eglise catholique unies au Pape, au même titre que l’Eglise latine.

Liens :

Présentation de l’itinéraire synode https://drive.google.com/file/d/1luSwDxRlFhMCX5b3Wdd6EwMM64vOh18M/view

Discours du Pape François
pour l’ouverture du Synode des Évêques « Église synodale 2021–2023 » le 9 octobre 2021                https://www.vatican.va/content/francesco/fr/speeches/2021/october/documents/20211009-apertura-camminosinodale.html

Homélie du Pape François lors de la célébration de l’eucharistie pour l’ouverture du Synode des Évêques « Église synodale 2021–2023 » le 10 octobre 2021 à la Basilique St. Pierre de Rome. https://www.vatican.va/content/francesco/fr/homilies/2021/documents/20211010-omelia-sinodo-vescovi.html

Document préparatoire « Pour une Église synodale : communion, participation, mission »    https://www.synod.va/content/dam/synod/document/common/preparatory-document/pdf-21×21/Documento-Preparatorio-FR-215.pdf

Vade-mecum pour le Synode  https://www.synod.va/content/dam/synod/document/common/vademecum/IT-Vademecum-Full.pdf  (italien)

Discours du Pape François du 17 octobre 2015 lors de la Commémoration du 50e anniversaire de la création des Synodes des Évêques. Dans ce discours, le Pape François a présenté et étayé sa vision d’une Église synodale. https://synodequotidien.wordpress.com/synode-2015/textes-du-synode/discours-du-17-octobre-2016/

«Pour une Église synodale» dans les diocèses en Suisse» https://diocese-lgf.ch/processus-synodal-phase-diocesaine/

Page Synode sur le site du diocèse https://diocese-lgf.ch/synode/

Région diocésaine Neuchâtel

Région diocésaine Vaud

Région diocésaine Genève

Région diocésaine de Fribourg

 

Deux prières pour Le Synode

 

Nous voici devant Toi, Esprit Saint ; en Ton Nom, nous sommes réunis. Toi notre seul conseiller, viens à nous, demeure avec nous, daigne habiter nos cœurs.

Enseigne-nous vers quel but nous orienter; montre-nous comment nous devons marcher ensemble. Nous qui sommes faibles et pécheurs, ne permets pas que nous provoquions le désordre.

Fais en sorte, que l’ignorance ne nous entraîne pas sur une fausse route, ni que la partialité influence nos actes. Que nous trouvions en Toi notre unité, sans nous éloigner du chemin de la vérité et de la justice, en avançant ensemble vers la vie éternelle.

Nous Te le demandons à Toi, qui agis en tout temps et en tout lieu, dans la communion du Père et du Fils, pour les siècles des siècles, Amen.

…….

«Viens, Saint-Esprit. Toi qui suscites de nouvelles langues et mets des paroles de vie sur nos lèvres, préserve-nous de devenir une Église-musée, belle mais silencieuse, avec un grand passé mais peu d’avenir.

 Viens parmi nous, pour que dans l’expérience synodale, nous ne nous laissions pas envahir par le désenchantement, que nous n’édulcorions pas la prophétie, que nous ne réduisions pas tout à des discussions stériles. Viens, Esprit Saint d’amour, ouvre nos cœurs à l’écoute.

Viens, Esprit de sainteté, renouvelle le saint Peuple fidèle de Dieu. Viens, Esprit créateur, renouvelle la face de la terre»

Dominique Fabien Rimaz

D'origine fribourgeoise et italienne, né à Bôle (Neuchâtel), Dominique Fabien Rimaz se rêvait pilote militaire. Il passera d'abord par une formation en chimie puis en sciences politiques pour devenir un jour journaliste. Rattrapé par la vocation, il est aujourd’hui prêtre en Veveyse et aumônier des hôpitaux à Fribourg.