Je t’aime mon loup ? du petit chaperon rouge à Saint François d’Assise

Qui n’a pas fredonné la tendre chanson de Henri Dès, le chanteur romand pour les familles, pour petits et grands: 

Je t’aime mon loup
Mon gros loup, mon p’tit loup
Je t’aime mon loup
Mon gros loup, p’tit loup
On dit que t’es mauvais
C’est pas vrai, c’est pas vrai
On dit que t’es mauvais
C’est pas vrai, pas vrai… 

Toutefois, ce “chien sauvage des forêts” n’a rien d’un tendre. Le loup défraie la chronique, les médias en parlent et en reparlent. Certains veulent le chasser, d’autres le protéger. 

Le loup a toujours effrayé et fasciné les hommes. Ce prédateur, qui pourtant fuit face à un simple sanglier, fait peur à beaucoup tout en émerveillant les autres. 

J’aborde ce sujet d’une brûlante actualité. Les Saintes Ecritures, la Bible et le Seigneur Jésus lui-même parlent du loup. Les prédateurs d’enfants dans le clergé catholique peuvent être qualifiés de loups voraces qui mordent profondément des vies innocentes. La simple visualisation de vies gravement abimées sont insoutenables. 

Afin de mieux saisir le défi actuel et historique de l’Eglise, je vous invite à visiter brièvement des citations, des contes. 

De la philosophie politique à l’Evangile: 

Les philosophes politiques reprennent volontiers cette citation: 

Homo homini lupus est, une locution latine signifiant « l’homme est un loup pour l’homme », autrement dit « l’homme est le pire ennemi de son semblable ». Cette maxime proviendrait de Thomas Hobbes. D’habitude un homme d’Eglise suscite la confiance. Dramatiquement, les victimes ont fait l’expérience du prêtre ennemi. 

Le language courant utilise l’expression: “crier au loup”. Elle vient d’une fable d’Ésope dont le titre a été traduit en français par “Le garçon qui criait au loup” et dans laquelle un garçon s’amuse à prétendre qu’il a vu un loup, ce qui le discrédite auprès des habitants de son village. Le jour où il voit vraiment un loup, personne ne prête attention à son cri d’alarme.

Bien des personnes, en interne, de l’Eglise, ont tenté d’alerter pour défendre les innocents. En vain. Ils étaient pris pour des gamins criant au loup. 

Les enfants aiment la fable du petit chaperon rouge. Le Petit Chaperon rouge, le loup et la mère-Grand, tout les monde s’en souvient. 

Le petit chaperon rouge est un conte de tradition orale d’origine française. II est surtout connu par le biais de Charles Perrault et des frères Grimm. 

L’héroïne en est une jeune fille bien élevée, la plus jolie du village, qui court à sa perte en donnant au loup qu’elle rencontre dans la forêt les indications nécessaires pour trouver la maison de sa grand-mère. Le loup mange la vieille dame en se cachant des bûcherons qui travaillent dans la forêt voisine. Il tend ensuite un piège au Petit Chaperon rouge et finit par la manger. L’histoire se termine ainsi, sur la victoire du loup.

Des enfants, des enfants de choeur, des jeunes scouts ont été pris au piège, manipulés par ces loups au discours trompeurs. 

La protection de Saint François d”Assise, le patron de l’écologie intégrale vaut la peine d’être racontée. Cela n’est ni une légende, ni un conte, mais une histoire vraie

Saint François d’Assise est le patron de tous les louveteaux et les louvettes.

Du temps de Saint François, Gubbio, une petite ville au cœur de l’Ombrie, vivait dans la terreur à cause d’un loup d’une taille exceptionnelle qui errait dans la campagne avoisinante. Les habitants fermaient les portes de la ville et ne sortaient qu’armés de piques et de fourches, mais rien n’arrêtait la voracité de l’animal.

François décida de se rendre à Gubbio pour y mettre bon ordre. N’écoutant pas les habitants lui disant de ne pas s’aventurer dehors, François alla à la rencontre du loup avec un compagnon. Ils traversèrent des contrées désertiques, pleine d’ossements qui en disaient long…Tout à coup, un hurlement retentit et loup vint à leur rencontre. François traça alors sur lui un large signe de croix et lui parla en ces termes : ” Frère Loup, viens ici. Au nom du Christ, je te commande de ne plus faire de mal à personne. “

Le loup s’arrêta, sa langue pendante disparut dans sa gueule béante et il écouta François lui faire la leçon : ” Tu es méchant : tu blesses et tu tues sans sa permission les créatures de Dieu, et non seulement les bêtes mais aussi les hommes faits à l’image de Dieu, c’est pourquoi tu mérites les fourches comme voleur et comme assassin. Mais je veux faire la paix entre toi et les habitants de Gubbio. “

Le loup remua la queue et les oreilles, montrant qu’il avait compris et qu’il acceptait. Puis il suivit François jusqu’à Gubbio où il fut décidé que, le loup s’étant amendé, on lui fournirait chaque jour de quoi se nourrir.

Une nouvelle vie commença donc pour Gubbio comme pour le loup qui devint familier de tous les habitants. Lorsque le loup mourut, deux ans après, on l’enterra à côté d’une chapelle placée sous le vocable de Saint François. Ce dernier fut, non pas prédateur mais protecteur. François louait la Création, comme soeur lune ou frère soleil. Il a transformé la cruauté du prédateur en louange à frère le loup. 

At last but not the least, Jésus lui-même, comme Bon Pasteur, évoque très souvent le troupeau qu’il guide et protège du loup. 
L’Évangile selon saint Jean livre même un jugement direct de Jésus sur le loup. Alors que le Christ parlait à ses disciples, il leur enseigne :
« Amen, amen, je vous le dis : Moi, je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés ».
Jésus poursuit son enseignement en assimilant les voleurs aux loups qui ravissent la vie sans ménagement, alors que
« Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis ». À l’opposé, « le berger mercenaire n’est pas le pasteur, les brebis ne sont pas à lui : s’il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit ; le loup s’en empare et les disperse ».
L’animal, le loup, s’oppose ainsi, ici, directement, à la Parole de Jésus. À la différence des cultes païens, il n’est plus lumière, mais obscurité résultant de sa férocité. Saint Paul prolongera cet enseignement en recommandant la prudence, car « … après mon départ, des loups redoutables s’introduiront chez vous et n’épargneront pas le troupeau ».
Ce seront les temps difficiles du christianisme naissant, période trouble où la Parole sera diffusée aux quatre coins du monde païen hostile à cette nouveauté, une prudence nécessaire qui sera également rappelée par Matthieu usant de cette même métaphore associant le danger des païens et Romains aux loups. Le loup, décidément, n’a pas bonne presse, et sa férocité et dangerosité s’en trouvent renforcées.
Le face à face entre les loups et les Saints
Personne n’ignore que la foi catholique, ou plutôt l’Eglise catholique perd sa crédibilité et vit un tsunami sans précédent. Les loups ne sont plus les païens, les athées ou les autres de l’extérieur, mais des prédateurs sont cachés au coeur même du troupeau des baptisés, des mercenaires qui ne s’intéressent nullement aux brebis. Qui plus est, leur but est de les dévorer et de les blesser gravement.
Des prêtres se sont infiltrés parmi nous. Ils sont clairement des loups pour les hommes, avec un discours trompeur pour les enfants innocents. Ces derniers voulaient trouver en l’Eglise, une bonne mère aimante. Ils furent dramatiquement dévorés et blessés durablement. 
Saint Paul nous avertissait: des loups redoutables s’introduiront chez vous et n’épargneront pas le troupeau. Seuls des Saints François d’Assise, les saints d’aujourd’hui et de demain nous protégeront de la cruauté de ces loups. Ces saints mettront la vie innocente des brebis à la toute première place. 

Dominique Fabien Rimaz

D'origine fribourgeoise et italienne, né à Bôle (Neuchâtel), Dominique Fabien Rimaz se rêvait pilote militaire. Il passera d'abord par une formation en chimie puis en sciences politiques pour devenir un jour journaliste. Rattrapé par la vocation, il est aujourd’hui prêtre en Veveyse et aumônier des hôpitaux à Fribourg.

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