Macaronade

Macaronade

Vers la fin du Moyen-Age on a vu apparaître une langue hybride inventée principalement en vue de composer des chansons et des poésies souvent burlesques, et où de mêlent latin et langue vernaculaire. Le caractère pompeux de la langue savante y côtoie les apports irrévérencieux de la langue populaire, dont les macaronis sont le symbole.

Ce genre littéraire mineur semble être né en Italie au XVe siècle et fleurira tout au long des Temps Modernes.  En français, l’exemple le plus connu est sans doute fourni par le dernier acte du Malade Imaginaire: « Clysterium donare, postea seignare, ensuitta purgare » où Molière se moque d’une de ses cibles favorites, les médecins tandis qu’en Allemagne tout le monde connaît le cantique de Noël In dulci Jubilo où se mélangent l’allemand et le latin ainsi qu’un peu de grec.

Trois cents ans plus tard, Raymond Queneau reprendra l’exercice dans Exercices de Style justement : « Sol erat in regionem zenithi et calor atmospheri magnissima » tandis qu’Umberto Eco lui donnera des lettres de noblesse avec le Nom de la Rose. Dans le domaine musical et toujours en Allemagne Carl Orff mettra en musique un recueil de poèmes appelés Carmina Burana, où se mêlent haut-allemand et latin, qu’il avait découverts dans l’abbaye de Benediktbeuren en Bavière.

De nos jours encore il arrive qu’un manuscrit émerge des brumes de l’histoire et apporte sa contribution à cette veine insolite de la littérature universelle :

Dixit Clara Linea lectoribus suis

Scriptor sum, qui vivit in Suisse.

Legete blog meum

Et si aliquis quaerit warum ?

Quotidie, est responsum,

Sunt scripta de rerum novarum.

De fabulae historiaeque et caeterae

Enim nec olvidetur jamais

Gallorum fortissimi sunt Belgae.