La Reine Elisabeth II

Le jubilé de platine d’Elisabeth II

Célébré le mois dernier, la Ligne Claire juge que ce Jubilé représente un grand succès pas seulement pour la souveraine mais pour l’institution monarchique elle-même.

Ces quatre jours de célébration ont en effet fourni l’occasion de mettre scène la majesté propre à l’institution, le décorum qui l’entoure mais surtout la famille royale elle-même qui l’incarne, une famille à la fois sui generis et semblable aux autres en définitive, avec ses joies et ses peines, les naissances, divorces et les deuils et son lot de querelles.

Le clou cependant réside dans l’apparition au balcon du palais de Buckingham de la reine et de ses trois successeurs, quatre générations qui sont appelées selon leur âge à grandir, se marier, vieillir et mourir, illustrations de la monarchie, à la fois immuable et changeante. C’est la raison pour laquelle, de l’avis de La Ligne Claire, l’institution monarchique constitue la forme idéale de représentation de la nation, qui elle aussi change sans cesse tout en restant elle-même.

Le contraste avec Elisabeth Ière est saisissant, alors qu’elle ne s’est jamais mariée de sorte qu’il n’y a pas à son époque un héritier unique dont la légitimité est incontestée. La scène du balcon il y a quelques semaines avait donc pour objectif de montrer au public que la reine et ses descendants ont rempli leur rôle premier qui est celui d’engendrer non pas un héritier, mais trois. Plus qu’un succès, c’est un triomphe.

Dominique de la Barre

Dominique de la Barre est un Belge de l'étranger naturalisé suisse, amateur d'histoire et du patrimoine culturel européen, attaché aux questions liées à la transmission.

2 réponses à “Le jubilé de platine d’Elisabeth II

  1. En effet, la couronne britannique est l’exemple même de la démocratie traditionnelle. La Couronne agit en souveraine au nom et pour le compte du peuple. ‘In trust for the people’. Elle ne possède rien. Elle gère à titre fiduciaire les ressources naturelles de la Nation sur lesquelles le peuple exerce un droit d’usage et non de propriété. La loi n’est pas celle décrétée par le souverain mais par le parlement respectueux de la coutume, us respectés depuis toujours, gage de pérennité tout en s’adaptant journellement au changement. Traditions qui remontent au Celtisme implanté en France depuis les rois Mérovingiens jusqu’au VIème siècle avec l’avènement des rois Carolingiens et du Christianisme. Comme la Reine d’Angleterre investie du pouvoir temporel par la pouvoir spirituel, les rois de France furent traditionnellement sacrés par le Pape ou son représentant jusqu’à la Révolution de 1789 instituant la séparation de l’Eglise et de l’Etat pour enfin arriver au soi-disant sacre de Napoléon qui s’emparant de la couronne des mains du Pape se la posa lui-même sur la tête en signe de la suprématie du pouvoir temporel sur le pouvoir spirituel ou sa négation pure et simple. La personnalisation du pouvoir et la négation de la ‘vox populi’, simulacre de la démocratie dite ‘représentative’ !

  2. “Semper idem”… La monarchie britannique, de type parlementaire, n’a-t-elle pas servi de modèle à Montesquieu pour écrire son “Esprit des lois”? Et la notion de souveraineté populaire est-elle autre chose que celle d’une monarchie inversée? Est-ce un hasard si la Suisse est le pays qui compte le plus de têtes couronnées renversées?

    Qui a inspiré Rousseau – Gavroche ou Madame de Warens, sa “chère Maman”?

    La démocratie, comme la révolution, qui l’a faite sinon les aristocrates? N’est-ce pas le marquis de La Fayette qui a ouvert les Etats-Généraux le 5 mai 1789 et a présenté au peuple, quarante ans après, Louis-Philippe Bourbon (que les mauvaises langues appellent Bourbeux) depuis le balcon de son hôtel, à Nice?

    Les pères fondateurs des Etats-Unis étaient-ils autre chose que des aristocrates, héritiers des Lumières?

    Je ne comprends pas le larmoiement de certains nostalgiques de Maurrice Barrès ou de Charles Maurras à propos de la monarchie, quand aucun roi du passé n’a eu autant de pouvoir que les présidents américains ou français. Peut-être n’ont-il donc connu la monarchie que sur Netflix?

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