Avertissement : merci à celles et ceux qui envoient des commentaires nourris, informés, souvent référencés, je les publie sans nécessairement répondre, tant ils valent par eux-mêmes. En revanche, il ne sert à rien de m’adresser des injures, je les place immédiatement dans la corbeille sans même prolonger la lecture.
Article disponible sous une version plus élaborée à l’adresse suivante : : https://popups.uliege.be/2593-4228/index.php?id=1300
Bonjour professeur,
Votre réflexion suivante m’étonne, à savoir: …” l’affaiblissement contemporain des institutions et des idées démocratiques. La situation qui prévaut désormais n’a en effet plus rien à voir avec celle de la fin du siècle dernier, marquée par une avancée sur la planète des démocraties”.
Vu cette fois du côté Français, si vous le voulez bien. La présidence française est assurée en 2022 par un ancien banquier – Emmanuel Macron – suspendu aux mamelles du néolibéralisme, comme ce fut déjà le cas en 1973 avec l’ancien banquier – le président Georges Pompidou.
C’est en effet en France que le néolibéralisme des années 80 a pris ses sources. La France n’est pas que la patrie des droits de l’Homme. Son rôle fut également crucial dans l’instauration de la pensée néolibérale qui affame aujourd’hui et encore les peuples d’Europe. Sa responsabilité est immense dans la mise en place de cette tyrannie rigoriste et moralisatrice qui stérilise de nos jours toutes les forces vives de notre continent. C’est en effet la France qui, faisant une fois de plus office de précurseur, devait franchir en 1973 une étape historique sur le chemin de la libéralisation financière internationale, en s’interdisant de recourir à la planche à billets de sa banque centrale. C’est à cette aune qu’il faut interpréter les nouveaux statuts de la Banque de France, adoptés le 3 janvier 1973 – et particulièrement leur article 25 – indiquant que “le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France”. Mettant ainsi définitivement les États à la merci du système bancaire, puisque leur Trésorerie n’était de facto plus en droit d’emprunter auprès de sa banque centrale. Tournant crucial dans la gestion des finances publiques des nations occidentales (et même mondiales!) qui emboîtèrent dès lors le pas à la France, ne devant du reste rien au hasard à une époque où elle était présidée par l’ancien banquier, Georges Pompidou. Peu importe, après tout, si la dette publique française, de 20% du PIB en 1970, devait dès lors connaître une descente aux enfers ininterrompue. Pour autant, cet épisode ne fut guère que le tout premier jalon d’une emprise monétariste coulée dans les institutions dès 1976 par Raymond Barre, «meilleur économiste de France», -Premier Ministre de VGE- qui devait présider aux destinées du premier gouvernement authentiquement néolibéral d’Europe. Bien avant l’arrivée au pouvoir de Thatcher en 1979 en Grande Bretagne et de Reagan en 1981 aux Etats-Unis; c’est donc la France qui fut la première à mener la charge contre les dépenses publiques et pour la réduction des aides sociales. En réalité, sans Barre et sans ses fameux plans, pas de Zone Euro à la fin des années 1980 car c’est sous son haut patronage que l’Europe prit le tournant mercantile qui en fait fièrement aujourd’hui sa marque de fabrique.
La France est devenue – 40ans après – un véritable champ de ruine et représente à cet effet un formidable laboratoire économique de ce qu’il ne faut pas faire en suivant aveuglément les mantras du néolibéralisme!
Faute de quoi, la naissance des régimes autoritaires (un paradoxe pour la patrie des droits de l’homme) provient des gouverneurs qui échouent!
Vous semblez oublier une condition essentielle à la naissance et au maintien de la démocratie : la conscription. Qu’il s’agisse de la Grèce antique, de Rome ou de la Suisse, les droits civiques n’ont été historiquement accordé aux personnes modestes que parce que l’on avait besoin de leur sang. C’est parfaitement logic: pour participer pleinement à l’exercice d’un pouvoir partagé, il faut en détenir une parcelle. Or, il n’y a que deux sources de pouvoir: l’argent et les armes.
Ce n’est pas pour rien que l’épée tenait lieu de carte de vote dans la Suisse primitive.
Pour ce qui est du populisme, il faut le percevoir comme une conséquence de l’altération de la démocratie et non comme une cause. Quel est l’argument principal des populistes ? Rendre leur fierté aux humbles, à ceux qui précisément ont compris que leur opinion ou leur intérêt n’était plus défendu.
Le programme de relocalisation de Trump a permis une augmentation des bas salaires.
Quel est l’Etat des démocraties occidentales ? si nous prenons le cas de la Suisse, pays particulièrement avancé tant par sa démocratie semi-directe que sa conscription, comment le peuple peut-il avoir le sentiment d’avoir participé à la situation qui lui est faite? Le peuple a refusé la privatisation de l’électricité, il n’a pas eu son mot à dire dans la politique de sanction vis-à-vis de la Russie. On ne lui demande rien lorsque l’on évoque une collaboration avec l’OTAN… Bref, si le peuple ne décide pas, alors qui décide ? Avec quelles conséquences sur la cohésion nationale ?
Vous parlez d’écologie, c’est-à-dire une révolution économique et sociétale. Comment réussir un virage aussi serré sans la cohésion qu’apporte le consensus démocratique ?
Démocratie et écologie sont-elles compatibles ?
Oui, c’est le niveau vert de la spirale dynamique ! (de Clare W Graves).
Cet “outil” permet de comprendre à quel niveau de conscience se trouve une population donnée, sa vision du monde, ses valeurs essentielles, son mode d’action, etc. Et ce qu’elle doit accomplir pour passer au niveau suivant…
Dans l’article ci-joint, il y a quelques clés pour en comprendre la dynamique :
https://paradigm21.ch/fr/articles/niveaux-existence-spirale-dynamique/
Le niveau “vert” apporterait des solutions à notre monde qui est devenu trop “orange”, mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin, car il y a ensuite le niveau jaune, le niveau turquoise…
“Ce dernier système de valeurs pourrait bien générer la prise de conscience et la cohérence nécessaires pour s’attaquer véritablement à la crise climatique mondiale croissante.” Mais pour l’atteindre, nous devons faire évoluer la conscience des gens et s’attaquer à tout ce qui pourrait entraver ce processus (les mensonges, les dissimulations, les manigances à but lucratif qui relève du niveau orange).
Le peuple des Kogis sont-ils des représentants vivants du niveau Turquoise…? J’ose le penser, car s’ils nous appellent les “petit-frères”. c’est peut être qu’ils nous ont précédés sur l’échelle de la spirale dynamique…
A défaut de réussir à nous élever à un niveau de conscience plus élevé qui nous permettrait de résoudre les challenges auxquels nous faisons face, nous risquons de régresser collectivement vers des systèmes beaucoup moins plaisants à vivre (niveau bleu – la servante écarlate ou rouge – mad max… ou pire encore…
Bonjour professeur,
Votre réflexion suivante m’étonne, à savoir: …” l’affaiblissement contemporain des institutions et des idées démocratiques. La situation qui prévaut désormais n’a en effet plus rien à voir avec celle de la fin du siècle dernier, marquée par une avancée sur la planète des démocraties”.
Vu cette fois du côté Suisse, si vous le voulez bien. A cet effet, et bien que j’aurai pu approfondir le sujet par certains travaux de Noam Chomsky sur les “démocraties non éclairées”, j’ai choisi pour cet angle – non pas le rapport à “l’éducation de masse” – mais une partie du travail de recherche historique issu du fascicule “Les médias en suisse”, paru aux éditions LEP, qui offre un point de départ intéressant pour la réflexion:
Dans son ouvrage Psychologie des foules (1895), Gustave Le Bon (1841-1931) – un des précurseurs des théories des médias – affirme que les individus, lorsqu’ils sont en groupe, raisonnent de manière plus simpliste et sont facilement influençables. Selon lui, un meneur habile peut aisément mettre une foule dans un état proche de l’hypnose. Le Bon ne traite pas directement des médias, mais ses idées ont influencé les théories sur la communication, la propagande et la publicité. Lorsque les médias de masse en sont encore à leurs débuts, Gabriel Tarde (1843-1904) rend les médias responsables de la manipulation que Le Bon attribue au meneur et affirme que l’”âge des foules” sera remplacé par l’”âge des publics”, qu’il définit comme une “foule à distance. Les premières études sur les médias en tant que tels et sur leur influence apparaissent dans les années 1920 et appréhendent généralement le phénomène de la propagande. Dans son ouvrage Public Opinion, paru en 1922, Walter Lippmann (1889-1974) étudie la manipulation par les médias et définit le concept de “fabrique du consentement”. Il remarque que notre expérience du “monde réel” n’est que très limitée et que notre vision de la réalité se fonde avant tout sur ce que les médias nous en montrent. Toutefois, le prétendu pouvoir d’endoctrinement des médias n’est pas toujours perçu négativement. Harold Lasswell (1902-1978) défend ainsi que la propagande est utile aux démocraties, car elle permet aux citoyens d’adhérer à ce que les “spécialistes jugent bon pour eux”.
En ce qui concerne à présent la question “des spécialistes”, comment ne pas être projeté à nouveau vers Walter Lippmann et à son colloque organisé à Paris du 26 au 30 août 1938 ? Un cercle d’influence auquel participent 26 économistes, entre autres, Hayek, Mises, Rueff, Rüstow, Röpke, et des intellectuels “libéraux”. S’il y fut discuté de la capacité du libéralisme à faire face aux problèmes de l’époque, c’est aussi une des premières fois où les participants s’interrogèrent pour savoir s’il convenait de conserver le mot “libéralisme” ou bien d’adopter celui de néo-libéralisme. Pour l’économiste français François Bilgert, le colloque Walter Lippmann “peut être considéré comme l’acte de naissance officiel du nouveau libéralisme”. Dans la continuité à démolir le modèle keynésien dès le début des années 1930 – et suite au colloque Lippmann – ce n’est qu’à la fin de la seconde guerre mondiale que la société du Mont-Pélerin sera fondée par Hayek et Mises (1947). La première réunion, à laquelle participent trente-six personnalités “libérales” a lieu à l’Hôtel du Parc au Mont-Pèlerin près de Vevey. Ce réservoir d’idées et de promotion du néo-libéralisme fut financé par des banquiers et patrons d’industrie helvétiques (ce même genre de groupes d’influences qui n’a d’ailleurs jamais cessé sa générosité, notamment, auprès des partis politiques suisses).
Lors de cette réunion d’avril 1947, trois importantes publications des Etats-Unis (Fortune , Newsweek et The Reader’s Digest) y ont envoyé des délégués. Le Reader’s Digest venait d’ailleurs de publier une version résumée d’une œuvre clé de Hayek, “La route de la servitude”. On y trouve notamment le rayonnant passage: “C’est la soumission de l’homme aux forces impersonnelles du marché qui, dans le passé, a rendu possible le développement d’une civilisation qui sans cela n’aurait pu se développer ; c’est par la soumission que nous participons quotidiennement à construire quelque chose de plus grand que ce que nous tous pouvons comprendre pleinement”. Dès lors, en appréhendant la logique de Walter Lippman, je ne peux m’empêcher à percevoir dans le pragmatisme helvétique – érigé comme un temple et dont l’une de ses fondations n’est autre que le quatrième pouvoir – la “fabrication d’un consentement” face à la construction que sera l’ordre nouveau, c’est à dire le néo-libéralisme. Harold Lasswell n’a-t-il jamais défendu “que la propagande est utile aux démocraties car elle permet aux citoyens d’adhérer à ce que les spécialistes jugent bon pour eux” ? Les soi-disant spécialistes de la pensée dominante n’ont-ils jamais porté en eux l’incandescence qui affecte de plus en plus nos démocraties, au point d’en avoir corrompu le capitalisme et saccagé l’intérêt général ? Les tenants du “Public choice” – à raison – postulent que l’État, à l’instar de Dédale, s’est enfermé dans les méandres de sa propre construction. De la même manière, gardons à l’esprit qu’à l’époque, l'”éducation de masse” fut conçue pour transformer les fermiers indépendants en instruments de production dociles et passifs. Aujourd’hui, ils sont remplacés par d’autres types de classes sociales. Et si tout le monde lit seulement le premier paragraphe de “La Richesse des Nations” où Adam Smith dit combien la division du travail est merveilleuse, peu poursuivent des centaines de pages plus loin, où il dit que “la division du travail détruira les êtres humains et transformera les gens en créatures aussi stupides et ignorantes qu’il est possible de l’être pour un humain”.
La démocratie n’est-elle pas qu’une illusion tant elle demeure mal éclairée?
Votre exposé est très intéressant, mais il comporte quelques positions qui sont discutables. J’en ai relevé quelques unes ci-dessous:
” le climato-scepticisme larvé ou affiché (…) semble encore avoir le vent en poupe ; un comportement inepte d’autant plus difficilement compréhensible après l’été que nous venons de traverser. ”
Qu’est-ce qui vous permets de traiter de climato-sceptiques les personnes qui ne “gobent” pas tout cru des affirmations non rigoureusement validées scientifiquement et posent des questions aujourd’hui sans réponses ?
Il me semble que vous confondez météo et climat, car un été chaud après un été pourrie (l’an dernier) ne définit pas une tendance, le climat s’apprécie sur une grande échelle et des étés très chauds il y en a eu de plus chauds et sec il y a un siècle. Donc je me permets d’éviter de tirer des conclusions hâtives.
Idem pour les feux de forêts qui ne sont pas dues au réchauffement climatique, mais simplement pour 90% à des actes criminels ou accidentels.
Poser des questions critiques sur l’IPCC (ou GIEC en Français) relève-t-il du crime ultime ? Car l’IPCC comme son nom l’indique est un “panel” et un un groupe d’experts. Un panel qui regroupe toute une myriade d’associations et lobbyistes en tout genre, y compris des verts les plus extrêmes. Je ne citerai que le précédent rapporteur qui a dû être démissionné quand on a découvert que ses sois-disant diplômes étaient tous usurpés et qu’il ne s’agissait que d’un militant écologiste sans aucune qualification sur le climat. D’autres ont dénoncé le mode de fonctionnement du GIEC/IPCC qui pour arriver au consensus prends la moyenne de toutes les données fournies par tous les participants, qu’elles soient validées scientifiquement ou non. Ainsi, certains experts avançaient une augmentation de la température de 0,5° quand des associations avançaient 8°, au final on a fait une moyenne globale de toutes les propositions à 4°…
De plus le modèle climatique proposé ne fonctionne pas avec les mesures enregistrées depuis plus d’un siècle. Il est donc invalidé par l’expérience et l’IPCC n’a a ce jour aucun modèle validée pour prévoir l’évolution du climat.
Vous parlez de l’extrême droite sans réellement qualifier ce qu’est l’extrême droite et à quoi elle se réfère. Les partis qui sont actuellement qualifiées d’extrême-droite en France ont des programmes qui ne sont absolument pas différents de ceux du défunt RPR et qui à l’époque n’était pas un parti d’extrême droite, loin de là. Il serait intéressant de lire vos précisions sur le sujet car je ne connais pas de parti nazie ou fasciste en France, s’il y en avait un il serait déjà interdit de part la loi. L’extrême gauche en revanche est clairement identifiée car elle se réfère officiellement et ouvertement au communisme, trotskisme, anti-capitalisme etc…
Au final, j’ai aimé vous lire, mais comme vous couvrez tant de points dans votre blog, j’ai du mal à comprendre où vous voulez en venir et quelle est la finalité de votre conclusion….
Merci d’avance si vous pouviez la préciser. Est-ce ma compréhension de votre conclusion est la suivante ?
Est-ce que vous voulez dire que l’on va vers plus de totalitarisme ?
Effectivement je le craint si la population se laisse endoctriner par les écologistes qui entreront de plus en plus dans votre sphère privée pour vous imposer de force un mode de vie digne de 1984 avec une STASI du thermomètre qui vérifiera votre température chez-vous, votre consommation d’eau etc… (vois les propos de Sandrine Rousseau pour qui la sphère privée ne doit plus exister). Le quotient social de la Chine en est le début et les verts n’attendent que le pouvoir pour l’imposer ici avec des quotas partout.
C’est pour cela que la défense des libertés individuelles est la chose primordiale et que l’écologie est un sujet trop sérieux pour être laissé aux verts-rouges.
Cher Monsieur,
Merci de vos développements. Non le GIEC n’est pas un ramassis de lobbyistes. C’est une petite structure qui mandate des scientifiques parmi les meilleurs pour établir régulièrement une évaluation des connaissances quant à l’évolution du climat, avec 3 groupes disciplinaires aux objets différents : bases physiques, vulnérabilité, et réduction des émissions ; dont les résultats sont reconnus par les États. Pour revenir aux bases physiques, les premiers modèles remontent aux années 1960 et dès cette époque ils nous ont indiqué, bien avant la moindre confirmation empirique, la trajectoire climatique que nous allions suivre. Nous y sommes ! Le reste est spéculations de platistes. Si vous pensez que c’est du flan (avec quels arguments contre ces milliers de recherches ?), arrêtez de prendre l’avion, ce sont les mêmes équations, celles de Navier-Stokes sur les phénomènes de turbulence.
Pour les considérations sur l’extrême-droite française, je ne vous suis pas. Côté Zemmour, on est dans le fantasme du grand remplacement. Nous avons connu une situation analogue avec l’empire romain, mélange et nullement remplacement. Côté RN, non ce n’est pas le RPR d’antan, Marine Le Pen n’a pas hésité à affirmer qu’elle excluait de la Constitution de 1958 le préambule, et donc les droits humains …
Ma conclusion est en partie la même que celle de Biden, au moins partiellement, les populistes menacent la démocratie. A quoi s’ajoute qu’ils sont incapables même de comprendre les défis écologiques. Ils nous conduisent à la ruine et à la dévastation.
Je me permets de vous répondre:
Le GIEC ou IPCC est par définition ouvert à tout le monde et par exemple Greenpeace comme d’autres participent aux travaux et contribuent alors qu’ils n’ont aucune légitimité scientifique sur le sujet. Donc sur ce point désolé de vous contredire. Lisez les ouvrages de Christian Gérondeau sur le sujet, ils vous éclaireront à défaut de lire les sources et contributions du rapport complet du GIEC.
Concernant les modèles climatiques, pour votre information, aucun modèle climatique n’a jamais été validé, et aucun n’est capable de l’être, car tous s’avèrent encore incapables de restituer correctement les variations de températures depuis la fin du 19e siècle.
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En particulier :
● Aucun modèle n’est capable de restituer le refroidissement global observé entre 1880 et 1910 (environ), ni celui observé entre 1940 et 1970/75 (environ).
● Les modèles sous-estiment d’un facteur 2 à 3 le réchauffement observé entre 1910 et 1940 (environ 0.5°C), qui est en fait comparable à celui observé entre 1970 et 2000 (2 périodes de 30 ans).
● Les modèles surestiment de plus de 60% le réchauffement observé depuis 30 ans.
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En fait, les modèles restituent des sensibilités climatiques (réponse du système climatique à un doublement de la concentration de CO2) de l’ordre de 3°C (valeur retenue dans le rapport AR5 en 2013), mais parfois jusqu’à 5 voire 6°C, alors que les sensibilités climatiques restituées à partir des observations baissent continûment depuis 20 ans, pour se situer entre 0.6 et 1.6°C désormais.
En d’autre termes, ces modèles sont invalides et incapables de fournir une prévision crédible de l’évolution des températures sur le 5 prochaines décennies.
Le Pr. Koonin, éminent expert en modélisation climatique, qui a été l’expert “climat” de B.Obama pendant ses mandats, peu suspect d’être “complotiste” (d’ailleurs que vient faire ce mot dans un débat scientifique…?) a publié un ouvrage dans lequel il pointe les immenses faiblesses de la modélisation du climat…Lisez le !
La revue Nature, peu suspecte de “complotisme”, vient de publier en mai 2022 un article dans lequel la fiabilité des modélisations climatiques est interrogée.
Comment valider en effet des modèles dont la moyenne des résultats s’écarte de plus en plus des observations scientifiques ?
Enfin, sur l’extrême droite, vous ne définissez pas ce qui qualifie un mouvement politique d’ “extrême droite”, car je ne vois pas en quoi parler du “grand remplacement” qui est un constat démographique que tous les démographes traitent dans leurs travaux a un rapport avec l’extrême droite. Maitriser son immigration est propre à l’extrême droite ? Quand à la citation de M.Le Pen, je n’ai jamais entendu parler de cela ni lu cela dans aucun article de presse. Pouvez-vous donner la source et m’indiquer si c’est cela votre seul critère ? Car les partis d’extrême droite allemands couvrent un spectre bien différent d’idéologies qui n’existent dans aucun partis en France à ma connaissance.
Si selon vous la gauche est la seule à comprendre les défis écologiques, vous devez supporter la NUPES qui fait l’amalgame de toutes les gauches (dont les plus extrêmes dont vous ne parlez pas) ainsi que les écologistes qui n’ont que le nom comme Sandrine Rousseau qui prône les théories du genre, woke, de la déconstruction etc… et dont personne ne voit le rapport avec l’écologie autre que la promotion de la dictature verte.
Le communisme dont vous semblez faire l’apologie a démontré qu’il ne laisse que des ruines à l’époque de l’URSS et de la RDA, sois-disant paradis communautaire qu’il fallait garder avec miradors et mitrailleuses pour exécuter ceux qui voulaient en échapper.
Quand on écoute et lit les discours des verts actuels qui veulent tout interdire et contrôler, on n’en est plus très loin.
Au plaisir de lire votre réponse étayée.
Bien cordialement
Cher Monsieur,
Rapidement, Christian Gérondeau est un lobbyiste bien connu, qui n’a jamais publié le moindre papier à comité de lecture ! Appliquez vous à vous-même ce que vous exigez du GIEC : qu’il ne se réfère qu’à des papiers à comité de lecture, ce qu’il fait évidemment. Il n’y a aucun refroidissement entre 1940 et 1970, mais un plateau. De la seconde moitié du 19e à 1940 la température s’élève de 0,2°, c’est la fin de la sortie du petit âge glaciaire. Un modèle n’est pas la réalité, mais une construction numérique interprétative, retenant tels ou tels paramètres et rejetant tel autre. Il existe désormais des dizaines de familles de modèles climatiques désormais, avec en outre des générations successives. En parlant d'”aucun modèle”, vous vous avancez largement. En termes de températures les modèles ne donnent pas de chiffres précis, mais des fourchettes. S’il y a un problème avec les générations actuelles, c’est notamment la sous-estimation de la hauteur des événements extrêmes et les sommets que peuvent atteindre certaines températures locales ou régionales, comme en Méditerranée. Mais l’ensemble des modèles ne nous a absolument pas trompé sur la tendance au réchauffement. Ils sont en revanche indéfiniment perfectibles. Etc.
Sur le plan politique, il n’y a effectivement pas une mais des extrêmes-droites, elles ont en commun toutefois de rejeter les droits humains fondamentaux et les limites à l’exercice du pouvoir, et de rejeter en conséquence le pluralisme politique. Non, je ne soutiens pas la NUPES. Etc.
C’en est assez. Vous pouvez inventer la réalité qui vous convient, nier un réchauffement et un dérèglement que tout atteste, faire passer Madame Le Pen pour une grande humaniste admiratrice des droits humains, pour une admiratrice de Cassin et non de Poutine, etc. Il n’y a plus alors de discussion possible.
Bonjour professeur,
Votre conclusion est intéressante à plus d’un titre et je vous remercie pour cette honnêteté. Alors, si vous me le permettez, je développe mon introduction et vous poserai ensuite ma question en rapport à votre propre conclusion:
Indépendamment des couleurs politiques, pour la survie de notre espèce, en tirant des leçons de l’histoire, il est fondamental d’aborder la vision de notre monde réel sous un angle plus global et non par le truchement d’un prisme dont les particularités auront pour conséquences à dévier et décomposer l’éclairage que l’on s’en fait avec quelques longueurs de mandats idéologiques et politiques.
Si la pandémie mondiale que certains qualifient de « cygne noir », pour reprendre le titre de l’ouvrage de l’ancien trader, théoricien des risques, philosophe et professeur à l’Université de New York, Nassim Nicholas Taleb, auteur « The Black Swan: The Impact of the Highly Improbable », dans les faits et fondamentalement, l’imprévisible n’en est rien puisque à proprement parler l’événement majeur (Pandémie Covid-19) était quelque chose de l’ordre du prévisible, pour peu que « l’on ait regardé complètement les conséquences de la mondialisation ».
Pour cet américano-libanais, « le problème, c’est que les gens regardent les choses sans les effets secondaires, et ce virus, c’est l’effet secondaire de la globalisation ». Pourtant, sous l’angle de la « Théorie des choix publics », on peut dire qu’il n’est de pire aveugle que celui qui s’obstine à ne pas voir.
Comme ce fut le cas d’ailleurs en 2004, notamment, après trois décennies de croissance économique et démographique exponentielle, les auteurs d’une nouvelle édition du rapport Meadows – dont la version initiale est parue en 1972 à la demande du Club de Rome, de jeunes chercheurs américains rédigent un rapport, « The Limits to Growth » qui crée le scandale : nous sommes à la veille du premier choc pétrolier et pour beaucoup le credo de la croissance économique ne saurait être remis en question – confirment leur premier diagnostic et alertent les acteurs politiques et économiques en proposant différents scénarios de transition vers un développement « soutenable ». Désormais le concept même de « développement durable » paraît complètement obsolète pour Dennis Meadows : « C’est trop tard » répétera-t-il à Paris en 2012, avec un grand sourire un peu désabusé, « nous avons dépassé les limites depuis déjà longtemps ». Ce phénomène met aussi à néant la notion de « l’homo œconomicus » (John Stuart Mill) qui n’a dans les faits rien de rationnel.
Ma question: Sous l’angle de votre conclusion, professeur, et plus particulièrement dans l’usage – qu’il me semble radical – du terme “populiste”, considérez-vous aussi le professeur Nassim Nicholas Taleb, et plus particulièrement le professeur Denis Meadows comme des “populistes”? (Car D.Meadows fut affublé de “populiste” à l’époque).
Merci d’avance pour votre point de vue
Je ne vois pas le rapport Monsieur entre Meadows, Taleb et le populisme ? Ce sont des chercheurs et non des politiciens. Le populisme consiste à considérer les propos de sont leader comnme source de vérité, en dépit de toute preuve factuelle, comme référence et étalon ultimes. Trump est un parfait exemple.
Bonsoir professeur,
Merci pour votre succincte réponse mais pourtant elle m’étonne. Meadows et Taleb sont en effet des chercheurs – merci – mais aussi des théoriciens des risques dans leur domaine respectif. Sans compter qu’ils sont également philosophe. Néanmoins, vous n’ignorez pas que les idéologies – au sens des théories scientifiques – peuvent s’accommoder de la politique et vice-versa, de même sorte qu’elles peuvent suivre ou non un courant dominant à l’instant (t). Et là je ne parle pas de votre dernier engagement dans la politique. Si vous le voulez bien, prenons l’exemple des sciences économiques et sociales que vous n’ignorez non plus. Lors d’une de mes interventions adressée par le passé à ma connaissance professionnelle, ancien conseiller de banques centrales, je lui faisais par de ceci. “Mon cher, si en effet, les mathématiques constituaient un outil pour démontrer des régularités, tout en gardant à l’esprit qu’elles sont contingentes et historiquement déterminées, l’économiste hétérodoxe John Maynard Keynes restera néanmoins un critique avisé de la société d’économétrie en précisant que “la vérité n’est pas obtenue comme résultat d’une sophistication formelle, elle tient pour l’essentiel à la capacité de générer une efficacité pratique des énoncés”. En ce sens, l’utilisation extrême des mathématiques (comme science dure) tombera toutefois dans le giron des idéologues qui auront une fâcheuse tendance, à l’instar des économistes orthodoxes (mainstream), à se réfugier durant des décennies derrière l’outil mathématique et à tirer argument de l’usage de cette science dure pour affirmer à la fois la scientificité de leur discours, suggérer son exactitude et donc le caractère intangible des lois qu’ils révèlent au prisme de leurs théories économiques. Comme l’écrira du reste Keynes dans sa Théorie générale comme autant de prémonition avant la domination des “sciences économiques” qui n’ont plus rien de sociale, de pluralisme scientifique, mais regorge de politique à nos jours avec les travaux des pères du monétarisme. D’ailleurs, une beaucoup trop grande part de travaux récents d’économie mathématique consiste en des élucubrations aussi imprécises que les hypothèses de base sur lesquelles ces travaux reposent, qui permettent à l’auteur de perdre de vue les complexités et les interdépendances du monde réel, en s’enfonçant dans un dédale de symboles prétentieux et inutiles. Et ce n’est pas l’économiste Paul Samuelson qui le démentira post-mortem, lorsqu’on se souvient de son expression faisant déjà état que la science économique “tombera dans le trou noir des mathématiques”. Ni l’économiste Richard H. Thaler, qui, après quarante ans de recherches en “économie comportementale” et de combat contre la doxa régissant les prestigieuses universités américaines, après celui des économistes George Akerlof et Robert Shiller, qui, ce dernier, reprendra à son compte “Les esprits animaux”, une formule choc que Keynes utilisa dans le très fameux chapitre XII de la Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie paru en 1936; une meilleure compréhension de nos modes de raisonnement réels, certes déviants de la rationalité économique, mais qui font de nous des humains, et non pas ces extraterrestres qui peuplent les manuels d’économie moderne (…)
Ce quoi philosopher correctement, non?
Dès lors, comment faire l’impasse aussi sur l’économiste américain Robert Heilbroner (1919-2005), principalement connu pour “The Worldly Philosophers”? Dans sa première édition de 1953, l’ouvrage annonçait “un voyage à travers l’éthique” et pour cela partait à la découverte d’une poignée d’hommes qui, par leurs idées, donnèrent sens au monde économique moderne. Tous différents – “il y eut parmi eux un philosophe et un illuminé, un pasteur et un agent de change, un révolutionnaire et un gentilhomme, un esthète, un septique et un vagabond” – ils élaborèrent pour cela, intrigue, pièce, drame, scène, pour lever les doutes et les anxiétés que faisait naître un nouveau et vaste monde économique apparemment chaotique et pourtant en constante évolution; leurs récits permettant en définitive aux communautés humaines de comprendre et d’agir en vue d’adapter et de contrôler le capitalisme. L’ambition de ces hommes ne pouvait pas être celle de simples techniciens ou experts: leurs imaginations, nourries par ce large éventail de biographies singulières, leur donnaient l’audace d’embrasser l’ensemble de ce processus dans ses dimensions économiques, mais tout autant politique, sociale, culturelle, que paraissait rythmer l’accumulation progressive de richesses. Cet économiste américain, Robert Heilbroner, au fil de son épopée, posera un énième constat: “les mathématiques (science dure) avaient insufflé une rigueur à la science économique (science molle) avant de la tuer!”.
Respectueusement parlant, professeur, vous ne voyez toujours pas le rapport entre Meadows, Taleb et le populisme maintenant? Merci d’avance pour votre prochaine réponse plus convaincante.
Bien à vous
P.R
PS: J’ai toujours été très soucieux des enjeux de notre chère planète et plus que vous ne pouvez l’imaginer. Et je n’ai évidemment pas attendu des chocs endogène et exogène pour y être sensible et m’engager à sa défence alors qu’après plusieurs décennies, l'”or vert” et l'”or bleu” sont toujours au programme de l’enrichissement.
Merci cher Monsieur de ces citations et réflexions. Elles ne changent rien à la différence entre chercheurs et politiciens. Certaines théories peuvent certes inspirer et légitimer des pouvoirs, et en ce sens deviennent des idéologies, mais cela en passe précisément par des politiciens.Une théorie populiste est un oxymore : le propre d’une théorie est de se référer à une réalité qu’elle cherche à saisir méthodiquement et partiellement. Le populiste affirme : non, j’ai été élu, Poutine est un démocrate, l’Ukraine est l’agresseur, il y a un grand remplacement, etc.
Maintenant l’usage des mathématiques en physique et en économie reste différent : les économistes n’atteignent jamais les faits, mais leurs interprétations, à la différence des physiciens et de leurs mesures. Je vous renvoie à notre livre avec Nicolas Bouleau, Science et prudence, Puf, 2022.