Vous connaissez la puff ? Arrivée sur le marché suisse courant 2020, se frayant un chemin incognito dans la tourmente du Covid, la puff s’est pourtant faite une place bien au chaud dans les poumons et gorges de nos adolescent.e.s. A l’abri des regards indiscrets, la puff s’est répandue chez les jeunes en un temps record, devenant un objet familier du quotidien et des préaux d’école.
Cette puff, garantie 100% plastique, au goût de fruits rouges, marshmallow, mojitos, glace à la fraise ou menthol pour les plus classiques, est une cigarette électronique jetable. La puff, de l’anglais « bouffée » porte bien son nom puisque qu’une puff contient en moyenne 500 bouffées, ce qui correspond à une cinquantaine de cigarettes. L’absence totale de contrôles de la part de l’État permettent à ces e-cigarettes de contenir des quantités élevées de nicotine, parfois même au-delà du seuil légal de 20 mg/ml. Ces quantités sont particulièrement élevées, d’autant plus si l’on tient compte du fait que ces bouffées sont peu espacées dans le temps, et conduisent ainsi à de véritables shoots à la nicotine !
Les cigarettes électroniques jetables, dites puffs, font partie des produits du tabac et de la nicotine qui seront soumis à la future LPTab. Même si les données les concernant sont lacunaires parce que ni la Confédération ni les Cantons n’ont de monitoring efficace sur les produits du tabac, elles ont fait l’objet d’une étude inquiétante d’Unisanté à Lausanne. De cette étude, qui porte sur les jeunes de 14 à 25 en Suisse romande, ressort que 12% des jeunes interviewé·e·s consomment fréquemment des puffs. Pour des produits qui ne sont sur le marché que depuis deux ans, ces chiffres sont affolants.
Dans une étude conduite selon les trois étapes de la démarche Delphi fast-track développée à Unisanté également, les expert-e-s sont clairs, ils recommandent l’interdiction de vente de cigarettes électroniques jetables « puffs ». Arrivés sur le marché suisse courant 2020, la puff s’est répandue chez les jeunes en un temps record, devenant un objet familier du quotidien, en toute discrétion.
Plus addictif encore qu’une cigarette, notamment à cause des sels de nicotine, les puffs créent de nouveaux consommateurs et nouvelles consommatrices: c’est une nouvelle porte d’entrée dans le tabagisme. Aucune disposition légale n’a été adoptée en Suisse pour prévenir les risques liés à l’utilisation des e-cigarettes. Aucune restriction n’existe, ni sur la vente (ils sont vendus à des prix imbattables !), ni sur l’achat ni sur le contrôle des composants : on met sur le marché des produits dont on ne connaît rien. Il faudra attendre la mise en œuvre de la nouvelle loi fédérale sur les produits du tabac, adoptée par le Parlement suisse le 1er octobre 2021, pour au minimum pouvoir interdire la vente aux mineur.e.s.
La puff représente une menace sanitaire pour les jeunes, mais sa consommation accrue représente également une menace pour l’environnement. La puff est composée d’une boîte en plastique et d’une batterie qui renferme du lithium, du cobalt et du nickel, ce qui est particulièrement indécent en termes de ressources naturelles étant donné qu’elle est à usage unique et donc jetée après son utilisation.
En tant que parlementaires, nous avons pour rôle d’alerter, d’adapter le cadre légal et d’orienter la politique du Conseil fédéral. Dans ce but, mon collègue Christophe Clivaz et moi allons respectivement déposer une motion à la prochaine session de printemps du Conseil national demandant au Conseil fédéral de retirer la puff du marché suisse, ainsi qu’une initiative parlementaire intégrant l’interdiction de la puff en tant que produit toxique à usage unique dans la loi sur la protection de l’environnement.
Avis au soutien parlementaire !
Merci pour cet article qui est aussi une mise en garde pour les parents qui ne seraient pas déjà au ct de ce problème (ils doivent être de plus en plus rares) ou, pire, qui ne se rendent pas compte de ses dangers, pensant qu’il est interdit de vendre un produit contenant de la nicotine à des mineurs (c’était mon cas avant prise de renseignements. L’année dernière j’ai retrouvé une puf dans la chambre de mon ado de 12 ans qui lui avait été vendue sans aucune question dans un bureau de… tabac !!!). D’autant plus que l’on a aucune idée de la composition exacte de ce qui est inhalé, la nicotine pouvant au final s’avérer le moindre des maux. Pourquoi avons-nous sur ce genre de question souvent 2 longueurs de retard?!? Par curiosité je suis allée me renseigner en France dans un magasin de proposant ce genre d’article: la loi est la même que pour tout produit nicotinique (vente interdite au moins de 18). Il va sans dire que ce produit constitue aussi une aberration écologique!
Ce qui tue, c’est la fumée du tabac, pas la nicotine. Question danger, mortalité, il n’y a donc pas photo. Et c’est bien pour les fumeurs qui veulent arrêter la cigarette.
Je préfère voir quelqu’un vapoter que fumer une cigarette ou du cannabis.
Si à gauche l’interdiction est un art de vivre, la population y est allergique. La population ne supporte pas d’être pris pour un enfants en lui disant ce qui est bien ou pas.
Dans le contexte d’élections, proposer une interdiction disproportionnée ne fait que renforcer les préjugés contre la gauche : Faute de véritable projet, elle choisit d’interdire ou elle se la joue gardien de la morale (wokiste/écologique).
Interdire le vapotage avec nicotine au moins de 18 ans, c’était assez comme proposition. Demander plus sert à ravir l’électorat bobo, mais crispe les autres.
Comparer au problème des emballages qui produisent beaucoup de déchets, le puff est anecdotique et donc son interdiction disproportionnée et mal joué politiquement.
Le peuple a besoin d’espoir, de projets, pas des interdis.