Places de parc, un discours suranné

Une large coalition votait, il y a quelques jours au Grand Conseil genevois, un assouplissement de la loi sur la compensation des places de parking. D’une seule voix, de gauche à droite avec le soutien des milieux économiques et environnementaux, chacun.e disait vouloir rompre avec l’inertie de la mobilité à Genève. Une inertie en bonne partie causée par cette loi sur la compensation, posant les places auto sur un piédestal.

L’allègement de cette loi était donc un passage obligé pour opérer quelques avancées – pas une révolution, oh non! – et commencer à appliquer enfin la loi pour une mobilité cohérente et équilibrée, acceptée par près de 68% des genevois.es.

Les 4’000 places de parcs supprimées par la nouvelle loi sont aujourd’hui dans le viseur du TCS qui lance, presque seul contre tous, un référendum. 4’000 places sur les 220’000 que compte le canton, en surface et en ouvrage, c’est moins de 2% de l’ensemble du parc. Moins de 2% pour servir des dizaines de milliers de piétons, de cyclistes et d’usager.ère.s de transports publics. Moins de 2% pour amorcer enfin le tournant d’une autre mobilité à Genève. A Berne, on vit sur une autre échelle : la ville prévoit la suppression de la moitié des places de parking, soit le 50% de son parc.

Genève pourtant se démotorise, elle aussi, et perd 1’600 voitures l’année passée tandis qu’un ménage urbain sur deux n’a plus d’autos. Le TCS genevois préfère quant à lui tourner le dos à l’avenir, en maintenant son discours d’arrière-garde, son discours suranné.

Delphine Klopfenstein Broggini

Delphine Klopfenstein Broggini est conseillère nationale et présidente des Vert-e-s genevois-es. Elle est membre des commissions de l'environnement, de l'énergie et de l'aménagement du territoire et des institutions politiques. Au niveau associatif, elle est membre du comité de Pro Natura et vice-présidente de Pro vélo suisse. Elle est sociologue de formation.

Une réponse à “Places de parc, un discours suranné

  1. Très bien, mais il va falloir mettre un sérieux coup de pouce à cette mobilité dite douce (TPG, CEVA 1, et pourquoi pas 2 et 3, sans oublier vélos et piétons). Il ne faudra pas oublier les taxis (roulent presque tous en hybride) car resteront indispensables. Pour la voiture électrique, sans entrer dans les détails et contrairement à ce que répandent les marques avec leurs publicitaires, le problème est loin d’être réglé. A vous politiciens d’adapter la législation au futur possible (temps publique, temps politique, temps technique). Vous ne pourrez rien faire de plus en 4 ans. Les entreprises ont déjà commencé à s’adapter à l’économie verte (circulaire) et une nouvelle croissance verte (renouvelable), seule façon de réguler ou s’adapter au climat (inertie des paramètres à maîtriser).

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