Touche pas à ma comm’!

Adocoolisme sous la Coupole

La Berne fédérale semble déterminée à alléger le porte-monnaie des adocooliques. Peut-être pour leur éviter de sombrer davantage dans l’allôcolisme bêtifiant (merci Nabila). En d’autres termes, on espère faire régresser la destruction des neurones des jeunes Helvètes en augmentant le prix de la mauvaise vodka.

Sous d’autres cieux, aux Etats-Unis par exemple, on agit en amont, en limitant strictement l’accès à l’alcool dans les établissements publics aux plus de 21 ans. Votre serviteur a même dû montrer son passeport dans un Sushi Bar de Boston pour recevoir une bien inoffensive Singha, le cap de ses 45 ans largement dépassé ! On pourra gloser à souhait sur l’hypocrisie du système de répression US, avec ses effets collatéraux tels que les fameux Spring Breaks parfaitement de saison. A cet égard, je vous recommande vivement le reportage du Petit Journal de Canal+ à Cancun, diffusé hier: la séquence débutant à la minute 14:06 est édifiante. Que dire de cette Amérique bien-pensante qui ferme les yeux sur les parenthèses mexicaines et orgiaques de ses teenagers et impose une rigueur à la limite du ridicule à ses propres établissements publics?

Retour chez nous: la nouvelle loi sur le commerce de l'alcool voulue par le Conseil des Etats sera prochainement discutée au Conseil national. Répression et prévention sont sur toutes les lèvres mais on peine à trouver la formule magique, le bon équilibre. Existe-t-elle vraiment, la solution qui motivera les jeunes à découvrir le goût de la fête sans l’obsession de l’ivresse à tout prix ? Cette thématique a fait l’objet de l’émission En Ligne Directe de ce matin, sur La Première. Débat intéressant, comme à l’accoutumée dans cette excellente émission, même si l’on y a peu entendu les principaux intéressés: les jeunes.

Qui dit prévention, dit communication. Il existe quelques initiatives louables (ex. : Be My Angel ou encore RaidBlue), mais leur impact semble insuffisant si l’on considère les discussions qui ont lieu au niveau fédéral. Est-il permis de rêver à une démarche réellement participative, impliquant les jeunes dans une réflexion dont ils seraient les acteurs centraux ? L'objectif serait qu’ils nous donnent les pistes nous permettant de les toucher réellement, par des actions de communication et de sensibilisation efficaces, sur des thématiques telles que l’excès d’alcool et la violence urbaine. Finalement, c’est le rôle des adultes, des parents, de soigner le dialogue avec les générations suivantes pour construire avec elles le contexte dans lequel elles pourront s’épanouir de manière idéale. Et cette responsabilité va bien au-delà de l’argent de poche que nous décidons de donner à notre progéniture.

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