A mon père et à mon voisin, en cette journée du 14 juin,
Aux hommes bourrés de préjugés Dites’ allez-vous enfin changer ??
Dès aujourd’hui n’oubliez pas : Faire les repas, c’est pas un choix !
Moi ce que j’aime, c’est bien manger Faire la lessive – rien à cirer !
C’qui m’épanouit dans la vie, C’est mes amis, c’est ma famille
C’est respirer, c’est savourer, Mille et un instants partagés
Changer les couches et nettoyer C’est vot’ boulot autant que l’mien
Boire l’apéro en faisant rien Pareil que vous, ça m’fait rêver !
C’est pas des couilles qui donnent le droit D’être mieux payé et d’être le roi
Balai, chaussettes et compagnie Vous enquiquinent ? Ben moi aussi !
Chiffres et calculs, fichiers Excels Ca m’botte bien plus que la vaisselle
Se l’ver la nuit pour les enfants Tentez pour voir comment on s’sent !!
Comme vous j’ai b’soin pour être bien, D’respect d’amour et d’amitié
Moi j’dis merci à mon mari Qui sembl’ bien tout avoir compris.
Les autres inspectez vos pensées Vieux rêves, fantasmes et clichés
A mort !! Aujourd’hui ça suffit ! Je veux être vue telle que je suis.
N.T.
« Aujourd’hui ça suffit ! Je veux être vue telle que je suis… »
— Après ce poème, pas de problème, il n’y a pas de raison pour qu’on ne vous voie pas comme vous êtes : une femme comme toutes les autres, ni bonne ni princesse, et votre mari certainement ni roi ni valet. Mais je pense quand même que si vous étiez née dans la jungle loin de la civilisation, vous auriez été une femme plus heureuse. Heureuse d’avoir votre mari musclé qui part à la chasse et grimpe aux Baobabs cueillir de grands fruits, et lui heureux de voir à son retour ses enfants courir et rire en essayant d’attraper les papillons, et vous voir allumer le petit bois sous une grande feuille verte avant de faire griller les entrecôtes géantes parfumées aux baies de boubouh.